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EAN : 9782373200393
186 pages
Balzac éditeur (29/08/2019)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Meurtre ou suicide ? Quarante après la question se pose encore. En cette fin d'août 1979, le corps de Jean Seberg est retrouvé sans vie sur la banquette arrière de sa voiture en plein Paris. A-t-elle été assassinée pour ses engagements politiques ? A-t-elle mis fin volontairement à ses jours ? Sue entraîne Chris dans une enquête périlleuse. Cette mystérieuse jeune américaine, fascinée par Jean Seberg, intrigue Chris. De Paris à Williston, au coeur du Midwest, envoût... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Un écrivain américain mais parisien, très parisien, dilettante comme seuls les écrivains germanopratins savent l'être, reçoit un beau matin un courrier contenant deux photos de Jean Seberg accompagné d'une phrase mystérieuse : « elle ne s'est pas suicidé, elle a été assassinée ». Jean qui ??? se demande le lecteur lambda et peu cinéphile de 2019.



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Jean Seberg, l'actrice météore choisie parmi 18 000 jeunes filles pour incarner Sainte Jeanne dans le Hollywood du code Hays. Jean Seberg à jamais Cécile la narratrice de Sagan qui apprivoise la tristesse.

Jean Seberg qui n'a pas 20 ans et fait déjà la couverture de Cahiers du Cinéma. Des quoi ??? Les Cahiers du Cinéma, la revue de tous les cinéphiles, la bible qui adoubait ou déchiquetait les metteurs en scène en cette deuxième moitié du XX ème siècle. Jean Seberg pour toujours petite vendeuse du New-York Herald Tribune sur les Champs Elysées.

Jean Seberg luttant depuis l'adolescence contre la ségrégation raciale. Jean Seberg première actrice engagée qui joue sa vie à chaque film. Jean Seberg et ses maris si puissants et si différents. Jean Seberg, femme libre poursuivi par le FBI jusque dans sa vie la plus intime. Jean Seberg disparue tragiquement à l'âge de quarante ans. Jean Seberg icone oubliée.

Alain Mamou-Mani et Antoine Lassaigne font revivre Jean Seberg avec pudeur et talent.

Cette tendresse entre chaque mot devient contagieuse et le lecteur séduit ne peut que tomber amoureux de ce beau visage au regard triste. Entre biographie, autofiction et polar paranoïaque les deux auteurs s'en donnent aussi à coeur joie pour égratigner joyeusement le monde littéraire et l'industrie du cinéma. Instructif et distrayant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Figaro littéraire 19/9

Pourquoi l'a-t-elle choisi? Chris est un pastiche d'écrivain qui trompe son manque d'inspiration dans la bouteille et son manque de talent dans la traduction de nouvelles érotiques. Ses lettres sont comme du pain béni pour lui. D'ailleurs, Chris décide de remanier cette correspondance - sans le lui dire, évidemment - et d'en faire un roman truffé de clichés. Mais alors que Chris vole la vie de Sue, la jeune femme ne lui écrit plus. Où est-elle passée?

Soudain l'affaire Seberg se transforme en l'affaire Sue. Chaque lettre de l'adolescente se lit comme un indice. En cherchant à savoir qui est Sue, Chris devient ce qu'il est. L'égoïste se fait humaniste.

Avec Kill Jean, ce n'est pas seulement l'esprit d'un temps et d'une vie que les auteurs ressuscitent. C'est aussi une philosophie. de la liberté et la vérité.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui frappait à première vue c’est que dix jours après la découverte du corps de Jean Seberg, le congrès américain avait interpellé le FBI sur son rôle dans la disparition de Jean Seberg. La réponse du FBI détaillait toutes les actions qu’il avait menées contre l’actrice. Les fédéraux reconnaissaient avoir informé le 19 mai 1970 une journaliste spécialisée dans le colportage de ragots que Jean Seberg avait eu un enfant illégitime avec un dirigeant des Black-Panthers. Edgar Hoover s’était servi de cette informatrice pour jouer sur les nerfs de l’actrice. Jean Seberg accoucha d’un enfant mort-né et décida de l’enterrer dans un cercueil transparent pour prouver à l’opinion publique que l’enfant était bien de race blanche.
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j’évoquais la mise en esclavage du million de blancs, qui entre 1500 et 1800, furent victimes des marchands maures de Tunis, Alger et Tripoli, sujet de mon premier roman. L’assistance s’était alors enflammée, se divisant entre ceux qui étaient séduits par l’authenticité de mes propos comme la belle rousse au premier rang et ceux qui soutenaient que mon discours puait la revanche néocoloniale. Certains soutenaient même que mon roman encourageait l’islamophobie et la haine de l’autre, me traitant de fasciste, suppôt du Ku-Klux-Klan. J’argumentais en révélant à mon auditoire que Cervantès, avait lui-même été capturé et retenu prisonnier à Alger comme esclave pendant cinq longues années.
La pensée unique les hypnotisait et les rendait incapables du moindre questionnement critique. Esclaves blancs, esclaves noirs, deux poids, deux mesures. Pouvait-on les déconditionner au point de défendre toutes les victimes de l’esclavage, sans tenir compte de la couleur de leur peau ni de celle des esclavagistes ?
J’avais à peine formulé cette question que je me faisais conspuer par tout l’amphithéâtre !
La jolie rousse avait alors pris ma défense avant de quitter la salle, hors d’elle :
« Essayez déjà d’écrire un livre avant d’ouvrir vos grandes gueules ! » avait-elle hurlé.
À bien y réfléchir ça ne pouvait pas être elle, car Sue revendiquait dès sa première lettre une chevelure blonde qui n’en faisait qu’à sa tête. Après cette désastreuse conférence, je limitai mon activité à traduire mécaniquement des textes insipides. Les courriers de Sue m’avaient soudain tiré de ma torpeur intellectuelle et secrètement, je priais pour qu’ils ne fussent pas les derniers.
Je songeais à tout cela pendant le week-end et Natacha me reprocha à plusieurs reprises mon air absent. Pendant le brunch dominical, au lieu de participer à un énième débat sur la survie de la planète, je me plus à imaginer le regard de Sue White qui se confondait avec celui de Jean Seberg, innocent et prometteur.
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Leur parti pris d’écriture ? « Fuck la banalité, le cliché, le truisme » plaident-ils, justifiant un show littéraire. Ce livre leur a tout de même demandé quatre années de travail. Cela ne devait pas être si facile puisque toute la matière existait, les documents avaient été rendus publics, les personnalités avaient parlé et que, par ailleurs, ils ignoraient ce que leurs personnages allaient mettre en œuvre pour créer un suspense haletant et résoudre l'énigme de la mort de Seberg. À cet égard, penser à revisionner le jubilatoire « Incroyable Destin de Harold Crick » avec la formidable Emma Thompson, réalisé par Marc Forster. Car ce livre est une extraordinaire mise en abîme du travail d’écrivain et de scénariste, de l’écriture de l’histoire de l’histoire, le scénario du roman vrai. « La promesse d’une nouvelle aube » toujours renouvelée, quelle que soit la forme créatrice adoptée. C’est la plus belle et divertissante surprise romanesque et littéraire de cet été qui s’achève, le roman le plus déjanté et abouti, qui rend paranoïaque : « À force de fixer la moquette de mon bureau, j’avais l’impression que ses poils poussaient. » « Si on était dans un film, je te dirais que seul le temps permet aux choses de n’arriver qu’une fois… »

Un roman aux allures d’une escapade, l’escapade d’une groupie, où la fiction et la réalité sont des non-sujets, Romain Gary et Jean Seberg des alibis, Chris et Sue des imposteurs. Mais alors, que reste-t-il ?
Isabelle Kervokian
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Le télégramme de l’Ouest 9/9/19
« Partie de rien, Jean avait écumé tout l’éventail des émotions d’une vie : le succès, l’échec, la notoriété, la paranoïa, les amours possibles et impossibles, la violence, le harcèlement, bref ! », raconte le personnage principal de ce roman, Chris Ewing, écrivain baroudeur, angoissé par son éditeur qui le presse de rendre son manuscrit.
Les auteurs, Alain Mamou-Mani et Antoine Lassaigne, nous promènent entre réalité et fiction, et livrent leur version du supposé suicide (ou assassinat) de Jean Seberg. Le récit est construit autour d’échanges entre Chris et une fan de l’actrice (Sue) qui deviendra la muse de l’écrivain. Au départ, elle pique sa curiosité en lui faisant parvenir sur son lieu de travail, la photo de la défunte actrice. Le cliché est accompagné d’une lettre expliquant que Jean Seberg ne s’est pas suicidée.
L’intrigue démarre à New York et se transfère dans un Paris romantique, notamment devant la statue érigée en souvenir de Lady D au pont d’Iéna. Puis l’action se poursuit dans les plaines gelées du Dakota, lesquelles insufflent en fin de récit, un air de polar, comme dans le film des frères Cohen « Fargo ».
Un roman aux allures d’escapade, dans lequel fantasmes et vérités historiques s’entremêlent pour ne laisser finalement place qu’à la passion amoureuse.
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Je pianote sur mon BlackBerry et je déchiffre la mauvaise traduction d’une lettre ouverte de Jean Seberg parue dans un journal français : « Salut les cons, les voyous, les roadies, et les blues jeans Renoma... »
Je lis et relis ce billet sauvage. Je l’admire. J’aimerais bien secouer les accros béats de notre société de zombies! Mettre le feu à tous les villages de province ! Réveiller les petites vendeuses, les Bob et les Betty, les inciter à croire en leur destin, à se bouger et que se révoltent tous les paumés sans espérances. Mais je suis incapable de trouver des mots aussi forts et aussi définitifs sur mon époque: crack, cocaïne, héroïne, guerres, famines, génocides... Rien d’aussi fort ne sort des lèvres et des mains de ma génération, nous, nous ne savons que nous plaindre ou prier.
Avec Jean, ils se battaient, contre l’État, contre la famille, contre tout et surtout contre leurs démons qui les poussaient à fuir le réel pour se donner le courage de vivre. Ils remettaient tout en cause, mais ils étaient désespérés car tout redevenait comme avant malgré leurs délires.
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