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Critique de islamhsassi29


Je l'ai lu ça fait plus qu'une semaine mais je n'ai pas su quoi écrire... J'ai reporté la rédaction de ce review pour la fin de l'année :D
Un roman à la Saint-Exupéry
Après son premier roman, « La marche de l'incertitude », j'ai directement entamé la lecture de son dernier roman « L'amas ardent ».
Un titre curieux, une couverture éblouissante, un jaune très attirant, une « Chechia » à la tunisienne, rouge sang sur la tête d'un homme plongé à son tour dans le jaune, et une abeille,Oui ! C'est étrange mais oui, une abeille ! peut-être même la Reine des abeilles en personne vu sa taille :D Ce n'est pas très difficile à décrypter ! Un apiculteur, des abeilles, du miel et un contexte tunisien ;)
Et oui, c'était un apiculteur, qui s'appelle « Don ». Un apiculteur qui mène une vie paisible avec ses filles ‘' ses abeilles ‘', à la fois ses amies, et son gagne pain. Un matin, le choc était si dur pour Don. Des milliers de cadavres de ses filles bien aimées se trouvaient par terre, déchiquetés, suite à un massacre, dont l'origine était bizarrement inconnue.
Tout le village « NAWA », un village situé quelque part à quelques kilomètres des frontières, est désormais au courant et essayait de deviner la source sadique qui a engendré cette perte désolante à cet aimable apiculteur.
En même temps, et durant cette période, la vie à NAWA, ce village, marginalisé, oublié, dont les habitants mènent une vie quasiment primitive, était rythmée par les préparations pour les premières élections libres après une soi-disant révolution, jusqu'alors inconnue par les villageois dont l'unique source d'information était une télévision, qui remonte à l'ère de l'indépendance installée au Café du village et qui a cessé; depuis une belle lurette de fonctionner, convenablement.
L'inquiétude de Don n'a pas pris fin. Il a été hanté par l'identification de la cause de ce massacre. Il chérissait tant ses filles, ( ses abeilles ) et il voulait mettre fin à cet acte sadique avant qu'il ne se reproduise.. Après des quêtes dures, et des nuits pénibles passées à la forêt, mais heureusement, fructueuses, il a résolu le mystère et a dévoilé l'identité de cette créature menaçante : Des frelons noirs, jamais vus auparavant dans la région et qui s'attaquent aux abeilles par milliers.. Que faire pour protéger ses aimables filles si jamais une deuxième croisade aura lieu et fracassant ses reines et son âme ?
A son retour à Nawa, il ne s'attendait pas à trouver un autre village qui vient remplacer le sien. le parti de Dieu a gagné aux élections ! Un autre discours religieux a substitué l'ancien discours élogieux de l'ancien Président ( le beau comme le baptisait ironiquement l'auteur ). Un style vestimentaire étrange, vient supplanter les habits modestes et multicolores des dames d'autrefois. Certains imposteurs ont saisi l'occasion du changement de la scène politique, de la naïveté, la pauvreté et l'alphabétisme de certains jeunes chômeurs pour leur mettre dans la tête des idées extrémistes et cruelles…
Don ne reconnait plus Nawa, et ne se reconnait plus dans son village. Ces images lui rappelait son passé lointain dans l'un des pays de pétrodollars pendant les années soixante et ses souvenirs amers, suite à une expérience horrible qu'il a vécue là-bas..une expérience amère qui l'a gravement marquée..
Don, et les terroristes, nichés à l'instar des frelons au fond de la vallée… Que sera la suite des événements ? Et Que vient faire l'amas ardent, une technique de lutte biologique japonaise dans tout ce fracas ?
A vous de lire et de découvrir !
Quant à moi … ( Exusez moi pour cette hyperémotivité :D )
Ce roman est juste parfait. L'un des rares romans, qui évoquent la révolution et qui ne nous emmerdent pas en même temps ( je m'excuse pour le mot un peu vulgaire, mais bon ! On ne cesse de nous casser la tête et nous torturer avec les romans parlant de la révolution, de l'avenir glorieux, du passé asphyxiant, des partis politiques, des courants idéologiques et tout le reste du lexique ruminé qui me déclenche une crise de migraine atroce et une envie de foutre le camp... ).
Contrairement à cette vague de médiocrité croissante traitant de ce thème consommé par les médias et les auteurs, l'écrivain fait allusion à la révolution, en douceur, d'une manière très subtile, sans pour autant vous agacer. C'est vrai, le lecteur n'est pas si naif, si idiot pour ne pas deviner un certain penchant idéologique pour un courant quelconque. Ça saute au yeux je pense :D Sinon, son hostilité à l'égard de l'intrusion des idées extrémistes prêtes à porter venues de l'autre continent ou même de l'autre bout de la terre, est assez claire. Mise à part cette remarque, le roman est sublime, très très très magnifique. On ne s'ennuie pas. Yamen Manai, a un style ironique, poétique, tellement beau à lire. La storyline est juste parfaite. La symbiose entre l'écologique et le politique est merveilleuse. Un foisonnement irréaliste ? Non,non, plutôt très réaliste entre l'histoire d'un apiculteur dont les filles ont été massacrées par des créatures dévastatrices, et le village, imaginaire comme le laisse penser l'auteur qui vit au rythme des événements post-révolutionnaires, l'invasion du parti du Dieu et surtout l'infiltration d'une idéologie extrêmiste qui a ravagé les mentalités comme des "frelons humains" ..
Voilà ! Yamen Manai est désormais sur le podium des écrivains tunisiens que j'admire tant avec Chafik Tarki, Khaoula Hosni et Ali Bécheur.
Je ne sais pas quoi dire vraiment !
Un roman juste..
EXTRAORDINAIRE !
PLUS QUE PARFAIT !
Je vais juste rappeler que ce roman a remporté plusieurs prix, notamment : le Comar d'Or en 2017, le prix Maghreb de l'ADELF, le grand prix du roman Méis, et le prix des cinq continents de la francophonie ♥
Des prix bien mérités sans l'ombre d'un doute :D
5 ETOILES/ 5 ( et même plus )
A lire et à relire et à relire encore une fois
A masterpiece
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