AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de SZRAMOWO


Tuez les toutes ! est le second roman de Sophie Mancel-Hainneville, un polar que j'ai reçu dans le cadre de la dernière masse critique Babelio. J'en profite pour remercier les éditions Ex-Aequo de cet envoi, même si à la fin de ma chronique je leur fais part de mon agacement devant le nombre incroyable de coquilles que contient le livre, à croire que les lecteurs ne sont pas encore passés à l'ère du correcteur orthographique.
L'histoire maintenant. Eve Milano et Philippe Tavel deux officiers de police judiciaire sont chargés de l'enquête sur une série de meurtres horribles qui mettent la ville de Périgueux en émoi.
Le tandem s'entend à merveille. Milano est une «profileuse» reconnue, elle est passée par les USA, sa collaboration est recherchée par les services de police pour les crimes qu'elle a déjà résolu. Tavel lui, est l'enfant du pays, impulsif, qui a failli mal tourner autrefois, qui n'hésite pas à braver sa hiérarchie avec ses méthodes expéditives pas toujours respectueuses des règles et des procédures.
Le tandem fonctionne à merveille. Mais dans cette enquête, il est confronté au sinistre major Blainville de la gendarmerie, un senior macho comme c'est pas permis.
Guerre des polices, affrontement entre des méthodes, risquent à tout moment de freiner la progression de l'enquête. Heureusement, Dorval une jeune Procureure veille et n'hésite pas à peser de toute son autorité pour mettre les choses au clair et rappeler chacun à ses devoirs.
Le roman est bien écrit, le suspense ménagé, même si parfois les événements à venir sont un peu «téléphonés».
De bonnes idées dans la construction du récit. Les liens entre des meurtres qui se sont déroulés à Limoges 20 ans plus tôt apparaissent au fur et à mesure du récit. le drame personnel vécu par Milano dont on ne connaitra le détail qu'à la page 234. Enfin les conditions climatiques désastreuses, il pleut des cordes à Périgueux, la Vézère sort de son lit et perturbe les conditions dans lesquelles les enquêteurs travaillent en ralentissant les déplacements et en rendant les communications plus difficiles. Ce sont des hasards et des coïncidences qui mettent les policiers et les gendarmes sur la piste.
L'écriture est fluide, simple, précise et on progresse sans difficultés dans le récit. Sa lenteur est parfois perturbante, mais on ne s'ennuie pas, et le lecteur n'est jamais tenté d'arrêter.
Quelques répétitions reviennent toutefois de façon excessive dans le récit :
La guerre police gendarmerie
Le manque des moyens des services de l'Etat
Quelques clichés aussi, comme à la page 258 à propos de Facebook «Les réseaux sociaux servaient de défouloir à des individus se réfugiant derrière l'anonymat d'un ordinateur» ; ou pages 251 et 252 sur les rapports mère/fille ; ou encore des comportements peu crédibles de Eve Milano lorsque page 184, en pleine enquête, elle «(...) avait finalement jeté son dévolu sur une petite robe noire.»
Mais aussi d'autres fois, une tendance à plaquer sur le récit des développements rhétoriques destinés à démontrer la compétence des enquêteurs. Ainsi entre les pages 126 et 130 Milano et Debanne, les deux profileurs, échangent leurs expérience à coup de «A Chicago, j'ai suivi une enquête...» « Alors, j'ai échafaudé une nouvelle théorie...» etc... Dommage, car ces «écarts» desservent le récit et n'apporte rien à la lecture.

En résumé, un roman basé sur une idée originale, des personnages intéressant, bien construit et bien écrit, mais qui souffre parfois de la tendance de l'auteur à multiplier les démonstrations s'appuyant sur des descriptions minutieuses et des références, certes documentées et réalistes, mais qui gagneraient à être mieux intégrées dans le corps du récit.

Lecture à recommander pour découvrir cet auteure qui gagne à être connue. Je met le livre en échange si cela intéresse un babeliaute.

Les coquilles maintenant, au débit de la maison d'édition Ex-Aequo :
P141 « Quand il y a un bruit sur la pallier»
P153 «Le plus rebelle brandit son -crique- au-dessus de sa tête...» et plus loin «...et toi, le minus au cric,...»
P197 «...qu'est-ce qui n'est pas aussi simple, de se prendre une -baigne- ...»
P325 «Le thé possédait des substances qui l'a maintenaient»
P333 «...plaintes de parents pour des violences à l'en contre d'élèves.»
P365 «Le passeur sortit une gitane papier maïs, l'a glissa entre ses lèvres...»
Commenter  J’apprécie          174



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}