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Marie Bouvier (Autre) Lizzie (Autre)
EAN : 978B09HCWBC6T
Lizzie (30/11/-1)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
4.32/5   4139 notes
Résumé :
Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d'une fillette noire est retrouvé. La police s'en préoccupe de loin. Mais voilà que d'autres petites filles noires disparaissent...
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d'enquêter pour le père de la première victime. Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s'interroge : "Les petites filles, ça disparaît pas comme ça..."
Deux êtres que tout oppose. A pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (915) Voir plus Ajouter une critique
4,32

sur 4139 notes
Voici un roman qui m'a séduit dès les premières pages et n'a jamais perdu ni de son intensité ni de son intérêt jusqu'à la fin .
Je " lorgnais " sur lui depuis un certain temps en raison d'une couverture plutôt " attirante " car chargée de symbôles , et d'un titre simple et lui aussi marquant puisqu'en rapport avec un événement d'une importance capitale survenu aux États Unis à cette époque . Un événement de nature à me ramener vers mon enfance puisqu'en 1963 , la tragédie en question allait provoquer un séisme mondial , pensez- donc , une secousse ressentie jusqu'aux fins fonds du petit département de la Creuse où je passais une enfance heureuse : l'assassinat de Kennedy .
Certes , l'objet du livre ne concernera pas spécialement la disparition de ce président même si on en parle , mais y puisera son décor, décrivant les années où , pour un temps encore , Blancs et Noirs vivront dans le même monde , mais bien à part . . Et c'est particulièrement " parlant " de voir évoluer dans une même cité des hommes et des femmes que la différence de couleur de peau oppose jusqu'à la haine . Une foule d'exemples pris dans la vie quotidienne traduisent de fort belle manière ces différences atroces qui soumettaient les plus " faibles " au seul profit des plus " forts " . A faire lire à nos ados pour leur montrer que toutes les vies n'avaient pas le même prix.
C'est dans ce contexte particulier que va se " constituer " un " duo improbable " , suscitant toutes les critiques , moqueries , menaces : l'association de Buď ,le détective privé alcoolique MAIS blanc , avec Adela , courageuse domestique MAIS noire . Un duo qui devrait rester bien présent dans la mémoire des lecteurs longtemps après qu'ils ont tourné la dernière page ...Il y a bien sûr d'autres personnages mais , sans leur faire offense , aucun ne pourra faire " de l'ombre " à ces deux - là, même si leur rôle n'est pas négligeable et soulève des faits et attitudes surprenants ou non , pour l'époque , faits et attitudes du reste porteurs d'espoir pour certains ...
Oui , mais vous attendez l'essentiel , hein ? C'est un polar !!! Bof , pas vraiment , non .Quoi ! Mais on m'aurait fait acheter un livre à l'insu de mon plein gré ? Y'a des cadavres tout de même ? Oui , et même pas mal , des fillettes noires enlevées et ..... Alors , la police doit s'activer ? Pas plus que ça non ...Les fillettes sont noires , les policiers sont blancs ...Vous me suivez ? Alors l'enquête...Comment ça , dég.......?.Oui , bien sûr, mais en Alabama , en 1963....C'est bien pour ça que Bud et Adela....Il faut vraiment tout vous dire .Ce livre , c'est pas vraiment un polar , l'enquête, elle est plutôt là pour ......Non , c'est plutôt un roman noir , mais aussi et surtout le miroir d'une époque et ...il est superbe . Ne soyez pas rebutés d'avance par la violence malgré la dureté du propos . Les auteurs ont fait preuve , à ce sujet , d'un extraordinaire doigté, d'une grande et belle maîtrise.
Et puisqu'on parle des auteurs , disons tout de suite que ce livre est bâti en grande partie sur des dialogues , un art pas forcément facile . Et bien , je vous l'assure , ils ont accompli l'immense prouesse de traduire des tonnes d'émotions par ce biais là. C'est extraordinaire . Drame , colère, menaces , humour , ironie , tendresse , invectives ....On a l'impression de voir des acteurs se donnant la réplique sans coup férir. Un échange de " coups de lame " voire de " scalpel " . Ce n'est pas courant mais le " rendu " est génial.
Vous l'avez compris , j'ai A DO RÉ et j'ai vraiment passé un bon moment dans un roman noir . Étrange, non ? Comme d'habitude , c'est mon ressenti , tout mon ressenti et rien que mon ressenti ( je suis comme vous lorsque vous écrivez vos commentaires ) et vous n'êtes pas obligé(e)s de me croire .Je ne suis qu'un lecteur à qui sa chère épouse a fait un beau cadeau.
Un dernier mot ...Dans le cortège mortuaire de Kennedy , on pouvait voir , près du cercueil ...deux soldats noirs .....
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Un vrai bon moment de lecture que ce Alabama 1963.
Années soixante, au coeur d'une Amérique ravagée par la ségrégation, Bud est un détective alcoolique, souillon et mal en point. Adela est noire, domestique pour blancs renfermés dans leurs préjugés, sauf quelques exceptions. Quand on signale la disparition d'une enfant noire, la police n'en a que faire. Il faudra attendre la seconde ou la troisième disparition pour que Bud s'en inquiète. Surtout depuis que Adela vient nettoyer chez lui. Deux univers opposés et qui pourtant ont tant à s'apporter. C'est ce que ce livre dégage, un condensé d'humanité, de tendresse, de clichés qui valdinguent. Résonne au loin la voix de Martin Luther King, j'ai fait un rêve…

L'histoire est passionnante à suivre, elle se dévore avec ses nombreux passages qui font sourire, l'écriture cinématographique à souhait se voit et se vit avec entrain. Pas l'ombre d'un ennui ici. Moi qui ne suis pas férue de littérature américaine, j'ai repensé à ce si beau film qu'est La couleur des sentiments (je n'ai pas lu le livre) avec ses protagonistes tout en couleur. Les patronnes d'Adela sont aussi très bien campées, l'une clouée a son lit perdue dans ses rêves et visions de médium, l'autre qui préfère astiquer sa maison pendant que Adela sirote son thé.

L'enquête est selon moi prétexte à faire la part belle a ces deux antagonistes que sont Bud et Adela, une manière de faire rencontrer deux mondes qui se comprennent mal, se fuient, se rejettent. Une manière dans ces temps blessés par des préjugés ancestraux de laisser passer la lumière, de vivre auprès de la peur et des idées préconçues afin d'avancer main dans la main, blanc et noir.

Un très beau roman pétri d'espoir, d'humour, de tendresse et d'intelligence. Je recommande sans hésiter.
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Je comprends l'engouement pour ce livre! Des personnages attachants, une intrigue policière haletante et surtout un duo d'enquêteurs insolite et irrésistible à l'alchimie inattendue dans l'Amérique ségrégationniste des années 60 font de ce roman un très bon moment de lecture! J'avais peur que les personnages soient trop caricaturaux, peur des clichés sur les inégalités sociales et la discrimination raciale mais ça fonctionne! Tout est gommé par la force et l'humanité des personnages principaux, les dialogues truculents, l'humour qui donne une légèreté même si le sujet reste obscur et l'ambiance délétère.
L'intrigue prend place à Birmingham en 1963, année qui fut riche en événements marquants comme l'assassinat de JFK et les actes terroristes du Ku Klux Klan. Adela est une jeune veuve afro-américaine mère de trois enfants qui fait des ménages pour survivre. Elle croise le chemin de Bud ancien flic désabusé reconverti en détective privé, un alcoolique bougon, désordonné et raciste plus par conformisme que par conviction. Bud investigue tant bien que mal sur la disparition d'une jeune fille de couleur, à la demande de la famille, qui sera retrouvée morte quelques jours plus tard. D'autres disparitions de fillettes noires suivront, la police s'investit peu. Embauchée comme femme de ménage, Adela nettoie chez Bud pendant qu'il se pochtronne sans vergogne. Petit à petit au sein de ce binôme singulier naîtront, entre deux piques bien envoyés, une affection et un respect mutuel. Adela deviendra alors sa coéquipière en l'aidant à infiltrer la communauté noire qui oppose au détective blanc un silence de plomb. Les dérives du suprémacisme blanc et du séparatisme sont bien retranscrites et donnent lieu à des scènes révoltantes.
Les relations qu'Adela entretient avec ses patronnes ne laissent pas indifférent ces dernières sont parfois attachantes comme Miss Gloria et ses visions, parfois odieuses comme Dorothy à laquelle elle répond avec intelligence et autodérision. Femme courageuse mais analphabète Adela fera tout pour s'émanciper.
L'enquête est lente, les indices livrés au compte goutte mais elle captive de bout en bout, la fin est inattendue.
Addictif et savoureux.
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Le titre est sans mystère : nous sommes en Alabama en 1963. le cadavre d'une petite fille, violée avant d'être assassinée est retrouvé quelques jours après sa disparition. Les parents éplorés font appel à la police locale, que l'affaire intéresse peu ! En effet, la petite victime est noire. le ton est donné pour la suite, lorsque l'on fait connaissance avec Adela, qui vend ses services de femme de ménage à de riches blanches. On ne s'étonne pas de la façon dont elle est traitée. Elle a pourtant de la chance, Adela, car l'une de ses patronnes est une vieille dame fantasque qui semble douée d'une lucidité paranormale, et qui la traite presque en égale.


La situation se corse lorsqu'une deuxième famille signale la disparition de leur fille, et fait appel à un détective, exaspérée par la nonchalance de la police. Seulement voilà, le détective en question est une caricature d'enquêteur, alcoolique, vivant dans une bauge en compagnie d'un chien et d'un chat et passant le clair de son temps au bar voisin. C'est une blague d'une de ses compagnons de beuverie, flic, qui sera à l'origine de la rencontre avec Adela…

La première qualité de ce roman réside dans la précision de l'écriture. A quatre mains les auteurs ont réalisé un bijou de dialogues savoureux, qui mettent en scène la malice d'Adela et les restes de bon flic qui sommeillent encore en Bud.

On adore aussi les personnages secondaires, les copines d'Adela avec leurs remarques ironiques à l'égard des blancs, et qui montrent bien que les blagues racistes fonctionnent aussi dans l'autre sens. Pas de manichéisme : les imbéciles sont répartis sans distinction de couleur !

Si on rit sans retenue en parcourant les échanges entre Adela et Bud, on est aussi cueilli par l'émotion , pour des raisons que je ne peux révéler sous peine de divulgacher.


Merci donc aux auteurs pour cette histoire superbe

Et à Bruno de la librairie Ar Vro à Audierne de m'avoir convaincu grâce à ses arguments de découvrir ces deux nouveaux talents.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Deuxième coup de coeur de l'année avec cette histoire aussi improbable qu'addictive, j'ai rarement dévoré un livre avec autant de gourmandise, impossible à lâcher, simplement génial.
Parler de ce livre, c'est parler d'alchimie voire de magie car arriver à ce résultat avec un tel scénario et un tel contexte est un pur numéro d'équilibriste et ce n'était pas gagné d'avance.
Pour le contexte, il s'agit des Etats-Unis dans les années 60, dans le Sud en Alabama, la ségrégation raciale, une police raciste, le Klu Klux Klan...
Pour le scénario il va s'agir de disparitions de jeunes filles noires et d'une police d'une rare incompétence à la motivation douteuse, bref vous l'avez compris, l'auteur n'a pas choisi la facilité.
Cette histoire c'est la rencontre de deux mondes irréconciliables et que tout oppose, c'est aussi une association improbable entre deux personnages qui n'étaient pas censés se rencontrer et encore moins se comprendre, Adela et Bud.
Il y a des histoires qui dégoulinent de bons sentiments auxquels on peine à croire et qui ont le mérite d'essayer de nous convaincre, et il y a ce livre aux dialogues incroyables de vérité, au langage "border line" qui sonne si vrai quitte à choquer parfois.
Un récit sans fard, une galerie de personnages pittoresques et à la limite de la caricature pour certains (quoique...) et d'autres simplement "normaux" dirait-on aujourd'hui mais qui font dans ce contexte figures de héros.
Une histoire dure et tendre, triste et joyeuse, pessimiste et pourtant positive, c'est l'alchimie dont je parlais plus haut et qui nous donne ce livre incroyable de justesse et d'émotions.
J'ai bien sûr adoré cette lecture qui m'a fait passer du rire aux larmes et franchement croyez-moi, c'est à lire absolument !
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Citations et extraits (226) Voir plus Ajouter une citation
Elle [Adela] monta dans le bus pour régler le trajet au chauffeur, avant de redescendre, pour remonter par la porte du fond, réservée aux Noirs. Comme Sid, elle aurait aimé s’assoir, surtout par cette chaleur, mais malheureusement toutes les places étaient prises. Enfin, pas toutes. Ce n’était pas les sièges libres qui manquaient à l’avant, Mais ceux là étaient réservés aux Blancs, et les Noirs ne pouvaient s’y assoir que lorsqu’il n’y avait aucun Blanc. Or il y en avait un ce soir, qui avait dû se perdre… Même si officiellement la loi avait changé sept ans plus tôt, les mœurs avaient la vie dure à Birmingham. La seule chose qui avait changé depuis la déségrégation des bus, c’est que la population blanche les avait désertés au profit des voitures particulières.
(Mercredi 14 aout 1963)
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M'ame commença à remonter la rue et s'arrêta pour attendre Adela. Celle-ci grommela avant de la suivre. La chienne l'entraîna jusqu'au parc le plus proche. Soudain, elle lui faussa compagnie et s' aventura dans la partie interdite aux Noirs.
" Où tu vas ? Reviens ici!"
Adela restait près du panneau " WHITE ONLY". M'ame se retourna. Elle ne semblait pas comprendre quel était le problème. Adela gesticulait :
" Viens ici !"
Elle tapait du pied.
" Ici, M'ame!"
Elle tapait des mains.
" Viens ici, je te dis !"
Rien à faire , M'ame n 'obeissait pas.
" Pour la dernière fois !..."
La chienne finit par faire ses besoins au moment ou Adela n'y croyait plus. Puis elle revint vers sa nouvelle amie, qui lui tapota la tête du bout des doigts :
" C'est bien."
Adela regarda une dernière fois le panneau " WHITE ONLY" et ne put s'empêcher de sourire en songeant qu'à cause de leurs fichues lois c'est forcément un Blanc qui finirait par marcher dans la merde de M'ame.
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J'en ai une bonne sur les nègres. C'est des parents qui trouvent une machine à blanchir. Alors vous pensez bien qu'ils veulent l'essayer tout de suite ! Le père rentre dedans, et putain, il ressort tout blanc ! Après, c'est au tour de la mère. Pareil, elle ressort toute blanche ! Après, c'est au tour du gamin mais il veut pas. Ils ont beau insister, le gosse veut pas et court se planquer. Les parents le cherchent dans toute la baraque et, au bout d'un moment, le père se tourne vers sa bonne femme et il lui dit : "Bon Dieu, ça fait pas dix minutes qu'on est blancs et on est déjà emmerdés par un nègre !"
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« Si c’est pas malheureux de voir ça. Des blancs qui traînent avec des négresses !
- Mais je vous emmerde, Monsieur. »
Le vieil homme en resta pantois. De même qu’Adela. Bud et elle poursuivirent leur chemin. Plus loin, Adela se mit à rire.
« Quoi ? » fit Bud.
Elle le regarda et se remit à rire.
« Quoi ? J’ai été poli, j’ai dit ´monsieur’. »
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- À propos, enfin, ça n'a rien à voir, mais Myrlie nous a fait un plat de poisson hier soir.. Infect. Du coup, je n'ai presque pas touché à mon assiette, les enfants non plus, mais Mr Hayes a été malade toute la nuit. À se demander si Myrlie n'a pas voulu nous empoisonner... Je vous passe les détails, mais nettoyez bien les toilettes.
- Oui, m'ame.
- Et donc, ce que je voulais vous dire aussi, c'est qu'il en reste. Si vous voulez l'emporter...
- Pour ?
- Pour manger.
- Euh... Non merci.
- Non ?! Mais pourquoi ?!
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