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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pas grand-chose de très novateur à dire de plus que tout ce qui a déjà été dit et écrit sur La position du tireur couché, dernier roman publié de son vivant par Jean-Patrick Manchette. J'en ressort juste avec un sentiment mitigé, c'est-à-dire à la fois séduit et un brin déçu, une fois le livre refermé.

Séduit par ce style et ce ton que je découvre sur le tard, tout en simplicité fine et travaillée. Quel travail d'épure pour arriver en si peu de mots à restituer une atmosphère, une attitude, une confrontation. Ce que l'on appela le néopolar à l'époque, se vit aujourd'hui comme un regard nostalgique sur les ambiances à la Melville et un hommage au classicisme des grands anciens US. Et quelle utilisation habile chez Manchette de la richesse des figures de style qu'offre la langue française.

Si le Fernand des Tontons avait un temps délaissé Montauban, le Martin Terrier du Tireur couché a un matin quitté Nauzac et le Sud-Ouest en promettant de revenir chercher son Anne, dix ans plus tard, fortune faite. Dix ans de barbouzeries, d'assassinats et de contrats bien payés pour ce gamin effacé devenu tueur professionnel sans pitié. Mais à l'heure de la quille, des retrouvailles avec Anne et de la retraite dorée espérée, rien ne va se passer comme prévu.

C'est délicieux dès le début, puis un peu tortueux avec un final où l'intrigue semble se perdre. Pas au point de me faire regretter cette jolie lecture, ni de m'arrêter dans cette plongée rétroactive dans les oeuvres du grand Manchette qu'il me faut compléter avant d'attaquer ses mémoires.
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Identifié par la presse comme le père spirituel du courant néo-polar, j'ai voulu lire Manchette.
Martin Terrier, tueur à gages, veut prendre sa retraite, ce qui n'est pas du goût de Cox, son employeur. Cette décision nous fera assister à sa descente et à ses pertes : argent, maîtresse, amis, son adresse au tir, etc.
L'histoire est direct, pas de blabla pour rien : on tue sans discuter. C'est sanglant.

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J'ai accumulé, ces derniers temps, dans ma pile de lecture, pas mal de bons vieux polars - cela pourrait d'ailleurs faire l'objet d'un challenge de lecture ! Celui-ci en fait partie : c'est l'un des livres - cultes du roman noir à la française. Il était donc temps de rattraper cette lacune.

Worcester. "Christian", tueur à gages, abat un homme, puis rejoint son domicile à Paris.

On apprend très vite que, comme Jonathan Hemlock dans La sanction, Christian, qui s'appelle en fait Martin Terrier, souhaite se retirer des affaires. Après dix ans de bons et loyaux services, il a mis suffisamment de côté pour retrouver sa fiancée et l'enlever à sa petite vie tranquille.

Mais ce n'est vraisemblablement pas du goût de ses patrons, qui lui proposent un dernier contrat à des conditions mirobolantes pour le compte de la Compagnie. Il reste ferme dans son refus, mais voilà que son appartement est dévasté, son chat enlevé, et qu'il se retrouve avec une Italienne vengeresse à ses trousses. S'ensuit une course-poursuite échevelée où il lui faut sauver sa peau ... et où il a tout à perdre.

Un style tranchant, acéré même, concis, froid et efficace (un très bon dossier ici, qui explique le projet "manchettien" d'appliquer à l'écriture les principes de la psychologie béhavioriste, passionnant). Brutal, parfois. Pas de fioritures qui tienne, ici. Et un univers décidément très, très noir. Mais il y a là un véritable écrivain. Ouah ! Ça, c'est du polar !
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Cet été, avant d'arriver à la boîte aux livres du village où j'étais en vacances, je me suis dit : "tiens, depuis le temps que j'en entends parler, j'aimerais bien trouver un Jean-Patrick Manchette, et pourquoi pas La position du tireur couché." Et hocus pocus, dans la boîte à livres, mon voeu fut exaucé. Excellente anecdote, n'est-ce pas ?
Bon, finalement, je ne l'ai lu que 4 mois plus tard, mais voilà, c'est fait. le maître du hardboiled à la française.
Ce fut assez déconcertant, en vérité. Des phrases lapidaires, à l'emporte-pièce, sans beaucoup de mots, on va à l'essentiel. Des descriptions systématiques de toute personne ou tout lieu rencontré : les meubles, les fringues, la moquette, les cheveux, les objets qui traînent, même les plus insignifiants. Leur marque, aussi, ah ça, c'est essentiel pour l'auteur. La marque des bagnoles, des clopes, des fringues, de l'alcool... J'avoue que ça m'a assez rapidement agacé, j'avais l'impression d'être en train de faire mes courses dans un supermarché de la fin des années 70.
Mais ce qui est probablement le plus perturbant, c'est l'absence totale d'émotion des personnages – tous les personnages. Une femme qui jusqu'à présent a eu une vie tout à fait ordinaire voit d'un seul coup son mari et je ne sais combien d'autres personnes se faire buter sous ses yeux ? Qu'à cela ne tienne, non seulement elle ne cille pas, mais elle participe volontiers au massacre et en redemande.
En tant que lecteur, on ne ressent du coup aucune émotion, aucune empathie pour les personnages. On s'en fout. Comme eux, en fait. Et pourtant, j'avoue, je me suis pris au jeu... J'avais l'impression d'être dans une sorte de monde parallèle, mais j'avais quand même envie de continuer.
Sauf que dans le dernier quart, là ça part vraiment – trop – dans tous les sens. D'un seul coup, ce n'est plus seulement les personnages et le lecteur qui s'en foutent, c'est l'auteur.
Deuxième coïncidence, il se trouve que la veille de le terminer, j'ai revu "Le magnifique", film de 1973 avec Belmondo, que je n'avais pas vu sans doute depuis plus de trente ans. À la fin du film, l'écrivain de "romans populaires" (très, très populaires), fatigué, blasé et déçu de son éditeur, bâcle son dernier bouquin en ridiculisant ses propres personnages... Eh bien c'est exactement l'effet que m'a fait la fin de la position du tireur couché.
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Voici un polar au titre accrocheur, dont la réputation est bien établie. J.-P. Manchette lui doit une grande part de sa notoriété. Cette histoire est celle d'un tueur à gages, Martin Terrier, qui est employé par le mystérieux M. Cox. Pendant dix ans il a rempli des missions et, maintenant, il en a marre et voudrait retrouver Anne, la femme qu'il a aimée autrefois, mais qu'il n'a pas épousée. Il la retrouve… mariée, et alcoolique ! Mais c'est très difficile de quitter le métier d'assassin. Après diverses péripéties, notre "héros" se voit imposer une dernière mission à Paris, où il va jouer son va-tout.

Le personnage de Martin Terrier est volontairement croqué d'une manière terne, sans passion; ses sentiments restent inexprimés. Ce qui caractérise ce roman, c'est l'alternance d'épisodes presque "pépère" et de séquences d'extrême violence. Le dénouement est un peu spécial Bon , je n'ai pas particulièrement vibré en lisant ce polar un peu particulier.
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Un cocktail polar/ barbouzes mené tambour battant par le génial Jean Pierre Manchette.
Il ne manque que le noir et blanc et l'orchestre de jazz mixé trop fort pour se trouver plongé dans une de ces désuètes mais si attachantes productions cinématographiques des années 50/60.

Excellente lecture récréative en ces temps de Covid-19.
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Voilà un roman qui se lit en deux temps trois mouvements, à peine avez-vous eu le temps de remettre en place tous les fils de l'intrigue que la dernière page est tournée, et qu'elle se tourne qui plus est sur une fin surprenante de banalité, rompant avec les multiples rebondissements d'une intrigue échevelée...

Martin Terrier, dit Christian, est tueur à gages. Il a à ce titre été chargé de diverses "missions" à travers le globe, pour le compte d'une organisation représentée par un mystérieux M. Cox.

De retour de son dernier engagement, à Londres, il décide de raccrocher. Ce n'est guère du goût de ses employeurs, qui tentent de le faire changer d'avis avec une absence d'insistance suspecte. Ce n'est pas non plus du goût de sa petite amie du moment, à laquelle il annonce son départ de Paris en même temps que la fin de leur liaison, et qui se venge en saccageant son appartement et en kidnappant son chat.

En route vers sa petite ville natale du Sud-Ouest, il réalise qu'il est suivi... et lui qui n'aspirait plus qu'à une existence tranquille en compagnie de celle dont il fut amoureux du temps de sa jeunesse, et qu'il part retrouver conformément à la promesse qu'il lui a faite dix ans auparavant, se retrouve pourchassé par des brutes sanguinaires, accompagné d'une ex qui, loin de l'attendre, est devenue l'épouse amère, alcoolique et incontrôlable, d'un de ses amis d'enfance.

"La position du tireur couché", c'est du noir qui ne se prend pas au sérieux, un récit où l'action prime sur la psychologie de personnages brossés à grands coups de pinceaux, affublés de bizarreries et de caractéristiques caricaturales qui les rendent marquants. Composé d'une succession trépidante de brefs épisodes riches en péripéties, le roman bénéficie d'un rythme soutenu, la crédibilité de l'ensemble important peu.

La lecture en est facile, plaisante, car tous ces éléments font que le texte est souvent drôle, mais je l'aurais probablement oublié d'ici quelques mois...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un roman noir d'aventure, rondement mené mais assez bizarre, par un auteur mort en 1995 dont je n'avais jamais entendu parler. Je l'ai lu sans ennui, attendant ce qui allait se passer après, il se passait bien des choses mais pour finir je suis restée un peu sur ma faim. Ce bouquin a été publié en 1981 et m'a étonnée par son côté moderne. Intéressant à découvrir.
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Manchette Jean-Patrick (1942-1995) – "La position du tireur couché" – Gallimard / Folio-policier, 2020 (ISBN 978-2-07-289936-2)
– réédition du roman publié en 1981
– En annexe : "Lettre de JP Manchette à Almut Lindner-Popp" du 2 février 1989 (pp. 199-204), suivi d'une "Postface" de Doug Headline (pp. 205-211).

Après avoir "révisé" et revisité quelques romans d'A.D.G., il me semblait indispensable de revoir Manchette, surtout dans l'un de ses classiques qui remporta un gros succès lors de sa sortie en 1981.
Dans la mesure où A.D.G. s'affichait politiquement à l'extrême droite tout en produisant des textes au contenu social historique abondant (le monde des achélèmes de la région tourangelle), alors que Manchette s'affichait à l'extrême gauche (quelle est la distance exacte entre les extrêmes ? vaste question), je m'attendais à un arrière plan beaucoup plus fouillé de sa part. Rien de tel : la "position du tireur couché" se borne au monde – imaginaire – des barbouzes manipulés par des services spéciaux fantasmés par des auteurs croyant ainsi "dénoncer" de vastes complots fomentés par de grands vilains puissants de ce monde.
Ce thème a fait long feu, l'attentat mis en scène ici contre un émir pétroliféreux est tellement mal amené et invraisemblable que Manchette détruit son propos.

La réputation de ce texte reposerait, comme nous l'expliquent les deux documents figurant en annexe, sur la technique littéraire mise en oeuvre, faite de dépouillement, de concision, de sécheresse. Dont acte, c'est indéniable.

Pour ma part, je soulignerai plutôt un autre aspect : il s'agit ici probablement de l'un des premiers romans au succès populaire indéniable entériné par une diffusion massive (dont témoignent les multiples rééditions) ayant pour thème principal la narration de scènes extrêmement violentes et sanguinaires.
Ces descriptions sanguinolentes sont devenues tellement courantes depuis que l'on ne s'en étonne plus guère, hélas.
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La position du tireur couché m'a fait pensé à un vieux film de truands en noir et blanc. En plus sanglant. Il plane sur ce roman une odeur de fumée de gauloise, de vieux bistrot, de vieille bagnole...



Terrier est tueur à gage depuis 10 ans. Il décide, au début du roman, de raccrocher. Utiliser ses économies pour retourner en province retrouver celle qui a juré de l'attendre. M'enfin les promesses qu'on fait à 16 ans...

Bien sûr, ceux qui l'emploient ne l'entendent pas de cette oreille. Ils ont encore besoin de lui. Et puis, le type qui gardait son bas de laine s'est un peu servi au passage...Bref, rien ne se passe comme prévu. Terrier se retrouve embarqué dans une cavale sanglante pour sauver sa peau, poursuivi par on ne sait qui. Tous ceux qui ont un rapport de près ou de loin avec Terrier sont sauvagement exécutés...

Le style de Manchette est très particulier: il ne décrit que les comportements des personnages, jamais leurs sentiments. du coup, les scènes violentes sont décrites avec un tel détachement qu'elles en deviennent presque comiques.

Le rythme est haletant et jusqu'au bout, on se demande qui s'acharne ainsi sur ce pauvre Terrier.

La fin est un peu loufoque...

Un bon moment littéraire, très distrayant, qui se lit d'une traite.
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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