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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"C'est un livre abominable. Il n'y apparait que la vilenie des gens. J'espère que je vais faire bruyamment vomir quelques critiques, c'est bon pour la gloire." écrivait (quelque peu provocateur) Jean-Patrick Manchette dans son Journal à la date du 30 avril 1971. Il nous offre en réalité un superbe et saisissant portrait de la France des années 60 en transposant l'affaire Ben Barka (leader tiers-mondiste enlevé avec la complicité de policiers français) dans son roman. En prime, le style inimitable de Manchette, faisant de lui mieux qu'un auteur de roman noir, un écrivain, tout simplement.
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Du très grand Manchette, un style sans retenue à l'aise dans l'argot des malfrats, des extrêmistes de tout poil, des politicards véreux et de leurs nervis. Tout le monde en prend pour son grade et on nage en plein dans une sorte de remake de l'affaire Ben Barka avec un enlèvement d'opposant africain à Paris. L'anti-héros se croyant malin, ne l'est qu'à demi mais laisse un enregistrement qui sera écouté après son assassinat par les vrais instigateurs rigolards qui s'en délectent en se réjouissant de leur bon coup et du final qui va se jouer à la cave... C'est chaud, pas à la mode féministe du tout, ni politiquement correct. On se demande encore comment on osait en 1971 écrire ainsi.
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Cette « affaire » est manifestement inspirée de l'affaire Ben Barka : un leader tiers-mondiste africain en opposition à son gouvernement est enlevé par une bande de malfrats. L'auteur alterne habilement la confession du narrateur, qui finira mal, et l'action des commanditaires africains de l'enlèvement. Butron, le narrateur, un raté issu d'une famille aisée, ébloui par le « beau monde », se trouve embarqué à ses dépends dans cette affaire sordide. L'auteur en profite pour nous faire le tableau de certains milieux d'extrême-gauche, de bobos de l'époque que l'on n'appelait pas encore les bobos, et, à peine suggéré, celui des derniers barbouzes issus de l'époque gaulliste, ainsi du monde politique africain à peine naissant
Voilà un polar à la française, bien noir, ironique et narquois, qui date de 1971 et qui pourtant n'a pas pris une ride.
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Connaissez-vous cette expression : coup de tête, balayette, manchette ?

"L'Affaire N'Gustro" a été publié pour la première fois en 1971. Ce premier roman de J.P. Manchette marqua le renouveau du polar français. L'auteur redonna ses lettres de noblesse à ce genre littéraire en plaçant la critique sociale au centre de ses histoires. L'Affaire N'Gustro fut inspiré par l'enlèvement de Ben Barka, leader de l'opposition marocaine, survenu à Paris en 1965.

Hervé Butron était encore un lycéen le jour où il emprunta une Fiat 1100 pour emmener en virée sa gonzesse et une copine à elle. de retour de son périple, il tomba nez à nez avec le propriétaire de la voiture et leur entrevue se ponctua par une fracture de la mâchoire de ce dernier. de justesse, Butron évita la prison grâce à son père, docteur à Rouen, et fut incorporé en Algérie à Oran.

Revenu de sa pénitence, Butron s'inventa un passé de tortionnaire pour impressionner son monde. Dans le même temps, il intégra un groupe d'extrême droite et participa à des expéditions punitives sous le sigle de l'OAS. Cela ne l'empêcha pas de fricoter avec une partisane d'extrême gauche, Anne Gouin, car dans le fond, Butron s'en tapait pas mal de la politique.

Recherché par la police suite à un attentat à la grenade, Butron tira sur les policiers venus l'épingler. Cette fois, il prit dix ans de ballon. Gracié en 1965, il toucha à sa sortie l'héritage de son défunt père, puis reprit contact avec Anne Gouin ainsi qu'avec la mère de celle-ci, Jacquie. Par le biais d'Anne et du hasard, il fit connaissance avec des opposants à la République du Zimbabwe. Butron, désireux de se faire du fric leur vendit des armes, et finit par être l'acteur d'un complot, involontairement et par simple niaiserie...

J.P. Manchette qualifiait ses livres de "néo-polar", un genre axé sur la situation politique et sociale du moment. Aujourd'hui, nous pourrions les désigner comme "polar historique". Dans L'Affaire N'Gustro, nous nous trouvons dans la France de de Gaulle : celle des barbouzes, de l'OAS, de la guerre d'Algérie. Une France où s'affrontaient physiquement l'extrême gauche et l'extrême droite, où la décolonisation amenait des luttes de pouvoir, aidées en sous-mains par les politiques français qui visaient à défendre leurs intérêts dans des pays fraîchement indépendants.

Le style de Manchette peut surprendre au début, mais après un petit temps d'adaptation on s'y fait facilement. L'histoire qui semble décousue au premier abord, finit par prendre tout son sens, et dans le même temps, le défilement des pages s'accélère.
YB.

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J'adore lire Manchette illustré par Tardi. Pour l'affaire N'Gustro, j'avoue, j'ai moyennement aimé. L'itinéraire d'un salaud parmi les siens. Un roman qui commence par la fin casse souvent une bonne partie de l'intrigue. L'auteur excelle à raconter et dépeindre cet univers de personnalités atypiques, car l'histoire de ce jeune homme mêlé à une sale affaire politique sinue dans les années 60. Son avantage, il a de l'argent, il aime les mauvais coups car si on regarde bien son palmarès est peu glorieux.
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C'est rythmé, plein de bons mots et avec des regards acérés sur la société, les personnages et les péripéties. Pas de doute, on a bien retrouvé la plume de Manchette dans ce pur roman noir. L'affaire N'Gustro est le premier livre de Jean-Patrick Manchette (en réalité le second, car « Laissez bronzer les cadavres ! » a été publié avant mais coécrit avec Jean-Pierre Bastid). On sent déjà le style si particulier de l'auteur et la précision qui va avec à travers l'action.

L'affaire N'Gustro / Jean-Patrick Manchette

C'est rythmé, plein de bons mots et avec des regards acérés sur la société, les personnages et les péripéties. Pas de doute, on a bien retrouvé la plume de Manchette dans ce pur roman noir. L'affaire N'Gustro est le premier livre de Jean-Patrick Manchette (en réalité le second, car « Laissez bronzer les cadavres ! » a été publié avant mais coécrit avec Jean-Pierre Bastid). On sent déjà le style si particulier de l'auteur et la précision qui va avec à travers l'action.

L'affaire N'Gustro est inspiré d'un enlèvement, celui de Ben Barka en 1965. Dans ce roman on part à la rencontre d'Henri Butron, un voyou, barbouze, trafiquant d'armes et scénariste. Petit à petit, on se rend compte qu'il va être impliqué dans cet enlèvement. Ce personnage nous inspire à la fois du rejet avec son caractère et sa personnalité tout en déclenchant chez le lecteur une forme d'empathie lorsqu'il se rend compte que l'affaire le dépasse. Les politiques sont mises en cause à plusieurs reprises et on remarque que même si le livre est le témoin d'une autre époque, plusieurs observations de l'auteur pourraient s'appliquer aujourd'hui encore.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas mis le nez dans un Manchette et j'ai passé un bon moment de lecture, sans forcément être aussi plaisant que lorsque j'avais découvert « La position du tireur couché » et « le petit bleu de la côte Ouest ». Et vous quel est le dernier livre de Jean-Patrick Manchette que vous avez lu ?
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Ce qui me plaît chez Manchette, c'est son écriture froide presque clinique qui fait place à l'action au détriment des sentiments. ..
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Un plan rapide sur la fin ; rembobinage puis point et contre-point dans un entonoir ; les dernières gouttes semblent tomber de plus en plus vite ; jusqu'au générique de fin : c'est du Manchette, du grand, du Cinéma ! ... A bout de souffle !
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