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Citations sur Sur Anna Akhmatova (29)

Mais chez le poète en disgrâce,
La Muse et la Peur veillent tour à tour,
Et s'avance une nuit
Qui ne connaît pas d'aube.

Anna Akhmatova à Ossip Mandelstam, 1936.

(page 217).
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La vieillesse ne regarde plus la vie droit dans les yeux, elle se soustrait aux larmes et au repentir. Mais juste avant, au seuil de la vieillesse, quand on n'a pas encore perdu l'acuité de la vision et la force de son jugement, il faut se retourner sur le chemin parcouru, et peut-être que l'on réussira alors à en percevoir le sens --- ce sens qui, dans notre jeunesse et même dans notre âge mûr, brillait comme une infime lueur au milieu des ténèbres, nous échappant presque dans le tumulte des événements quotidiens. Et il y a encore un autre malheur : une fois que la vie est vécue, tout est irrémédiable, on ne peut plus se servir de son expérience. Si l'on avait compris sa tâche dès le début, dès les premiers pas, on aurait évité les dérapages et les faux pas. Et transmettre son expérience à d'autres aussi est impossible, car chacun a son propre destin à accomplir, et l'expérience d'autrui ne sert à rien : "Et chacun, comme l'hirondelle avant l'orage, dessine avec son âme un vol indescriptible...(Mandelstam 1910)" p 99-100
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Il est difficile d'être poète, il est difficile d'être femme de poète, mais il est absolument impossible d'être à la fois femme et poète. A.A.a trouvé en elle- même la force d'être à la fois l'une et l'autre, mais pour l'une comme pour l'autre, le prix à payer a été élevé. (p.96)
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Avant-propos
Anna Akhmatova
novembre 1961, à l'hôpital, Nous sommes quatre...

... et j'ai renoncé ici à toute chose,
Renoncé à tous les biens terrestres.
L'esprit, le gardien de ces lieux,
N'est qu'une branche de bois mort.

Dans cette vie nous sommes tous en visite,
Vivre, c'est juste une habitude,
Je crois entendre dans l'espace aérien
Deux voix qui s'interpellent.

Deux ? Mais voici près du mur côté est,
Dans de robustes buissons de framboises,
Une branche de sureau sombre et fraîche --
C'est une lettre de Marina.

Les deux voix sont celles de Ossip Mandelstam et Boris Pasternak
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Avant-propos de la traductrice, Sophie Benech

Or sa poésie a profondément évolué depuis les années 20, l'histoire s'y est engouffrée avec son cortège de malheurs- morts, persécutions, arrestations, exécutions, guerre- donnant à sa voix une ampleur qui n'a fait que croître. " La voix du renoncement se fait toujours plus forte dans les vers d'Akhmatova, avait déjà remarqué Ossip Mandelstam.Et aujourd'hui, sa poésie tend à devenir un des symboles de la grandeur de la Russie."De fait, les tragédies qu'elle a connues se fondent si bien dans celles de son peuple et de son pays que sa poésie, profondément lyrique et personnelle, a acquis depuis longtemps une dimension universelle et même épique. " ( p.23)
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Comment se fait-il que trois têtes en l'air pleines de courants d'air qui n'en faisaient qu'à leur guise, trois personnes incroyablement écervelées- A.A, O.M. et moi-aient su préserver, sauvegarder et conserver toute leur vie cette triple union, cette amitié indestructible ? Nous étions tous tentés par autre chose- faire la roue, trouver une flûte pour charmer les rats "danser devant l'Arche sainte..." ***nous nous faisions enrager les uns et les autres, nous nous efforçons de nous remettre mutuellement les idées en place, mais notre amitié et notre union étaient inébranlables.

***citation du - Poème sans héros- d'Akhmatova

( p.74)
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Chacun peut déchiffrer l'expérience de sa propre vie, mais rares sont ceux qui veulent le faire.
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Anna Akhmatova redoutait plus que tout les gens qui ne connaissent pas la peur. dans les conditions de vie qui sont les nôtres, ce sont les plus dangereux. Quelqu'un qui n'a pas connu la peur est dépourvu de résistance. Si une personne de ce genre tombe entre leurs pattes, elle peut, par bêtise, causer la perte de toute sa famille, de ses amis et d'inconnus. p 32
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Je n'ai toujours pas décidé de ce qui est le plus à plaindre, des hommes ou des choses.Quand on détruit un homme, il reste des cendres, et son souvenir disparaît peu à peu.On s's'en souvient, on s'en souvient, et puis un beau jour, on l'oublie, la vie continue...la destruction d'un monument d'architecture ou d'une œuvre d'art reste bien plus longtemps dans les mémoires : la cathédrale de Reims, les églises de Moscou ou, de façon générale, les petites églises russes...J'éprouve une peine insupportable pour les gens, j'ai tellement pitié d'eux que je suis prête à donner tous les monuments du monde en échange de leur vie...Mais je regrette tant les poèmes perdus, mon cœur me fait si mal quand je pense aux icônes anciennes que l'on a débitées à la hache, aux merveilleuses petites églises que l'on a démantelées brique par brique, que je suis prête à donner ma vie ( la mienne, bien sûr, pas celle des autres) pour les sauver du vandalisme. Je n'arrive toujours pas aujourd'hui à décider laquelle de ces pertes est la plus terrible.
" Je sais pourquoi on ne pouvait pas laisser les gens sortir de Leningrad, m'a dit A.A. (*** Anna Akhmatova )peu après la levée du blocus.Il fallait qu'ils sauvent la ville." Oui, ils ont sauvé cette merveille d'architecture qu'est Leningrad, mais combien d'entre eux ont péri, rendus fous par la faim et les souffrances? Les choses ou les gens ? Qu'est-ce qui fait le plus de peine ? ( p.66)
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Avant-propos de la traductrice, Sophie Benech

Ce que dit Joseph Brodsky à propos d'Akhmatova pourrait en partie s'appliquer aussi aux trois poètes (*Boris Pasternak, Ossip Mandelstam, et Marina Tsvétaïeva): pendant soixante-dix ans, leurs vers ont été un refuge et un soutien pour des centaines de milliers de personnes.Après sa libération, Chalamov écrivait à Pasternak : " Vos vers, on les récitait comme des prières. (...) Vos poèmes possèdent une vie, une force auxquelles, je le répète, des gens sont restés des êtres humains. "
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