Je n'aime pas la littérature contemporaine. Vraiment. Néanmoins, j'essaie quand même d'en lire, pour ne pas être sectaire. Et autant le dire tout de suite, ce n'est pas avec
l'Humanité sans Sépulture que je vais l'apprécier...
J'ai trouvé ce petit livre d'environ 85 pages, écrites plutôt gros, dans une bouquinerie. le thème est a priori séduisant, et se définit comme étant celui de la Révolte contre les puissants et contre ceux "qui subissent et ne se révoltent pas". Echo moderne à
Etienne de la Boétie? Hé bien non: simple litanie de lieux communs desservis par une langue ronflante, se voulant probablement "littéraire", et qui a en plus le bon goût d'être ordurière...
Honnêtement, je ne suis allé au bout que parce qu'il faisait moins de 100 pages, en grands caractères (ça doit représenter à peine une quarantaine de pages en caractères classiques). Les dix premières pages, je me suis dit que c'était parce que je n'étais vraiment pas habitué à la littérature contemporaine. Il faut dire que se faire insulter à longueur de page n'aide pas: bien que l'auteur semble diriger son feu sur les "puissants", on ne sait pas vraiment contre qui il se dirige en réalité.
Passé ces dix premières pages, j'ai soupiré. le genre de soupir lassé du lecteur qui regarde combien de page il lui reste à supporter. Voyant au bout de 30 pages que l'auteur continuait sur le même registre, se bornant à insulter une cible dont on ne comprend pas bien l'identité, j'avoue avoir râlé. Ça n'est pour ainsi dire jamais arrivé: d'ordinaire, je ferme le bouquin, et je passe à autre chose. Seulement voilà, ce n'est pas en abandonnant qu'on peut apprécier quelque chose qu'on a du mal à comprendre...
Alors je suis allé au bout, supportant page après page la prose insupportable et totalement creuse d'un auteur certainement sympathique en terme de personne (on n'écrit pas sans raison, on ne se révolte pas sans raison non plus), mais malheureusement pas en terme d'écriture.
Si j'étais un bâtard de première, je n'hésiterais pas à rapprocher le titre de cet ouvrage d'une expression bien connue: "a touché le fond, mais creuse encore". le problème est que j'ai tout de même un minimum de respect pour l'auteur, et de sympathie pour ce qui semble être son sujet.
Je me contenterais donc de pointer au hasard un paragraphe dans le livre, pour lui donner le mot de la fin:
P. 26: "Je vous encuve! saoule! m'échine à montrer vos coccoses! Mensongers cocons! Echiquéennes diableries d'incroyables hurluberlus simplets! Misère de vos tripoderies cliquetantes! Clip masque! Regardez la nudité de vos héros! Poisson d'avril! Vous frilositez comme des invertébrés hagards sortis de vos trous trop tôt! Bouillies de vos dermes glairoutants! Massacres! Massacres! Massacres!"