En 1973 et 1979, les deux chocs pétroliers ont fait l’effet de deux coups de tonnerre pour l’économie française, clôturant l’épisode des Trente Glorieuses pour la faire entrer dans un régime de stagflation (croissance molle et inflation élevée). Ces deux chocs ont eu pour conséquence d’impacter simultanément l’offre (en renchérissant les coûts de production de tous les produits utilisant directement ou indirectement le pétrole) et la demande (en diminuant le revenu disponible pour la consommation une fois la facture d’énergie réglée).
La classe politique indéboulonnable passe d’autant plus pour impuissante qu’elle aime à présenter la mondialisation comme responsable ultime des difficultés économiques des Français. Si la mondialisation – l’ouverture des frontières aux produits et aux capitaux – représente une évolution structurelle majeure pour l’économie mondiale et les économies nationales, elle ne saurait expliquer tous les tracas des Français, notamment des plus jeunes générations. Rien n’indique que la mondialisation implique pour les jeunes dans un pays comme la France un déclassement scolaire, un accès de plus en plus difficile à l’emploi et au logement et des inégalités salariales intergénérationnelles croissantes à l’intérieur de l’entreprise.
Lorsqu’on s’intéresse au comportement d’épargne des retraités en France, il apparaît clairement qu’aujourd’hui ceux-ci ne manquent pas d’argent. Même après déduction des transferts privés descendants (les cadeaux et les dons vers les enfants et petits-enfants), le taux d’épargne moyen des retraités reste très élevé. Chez les sexagénaires, il est, à plus de 17 % du revenu, à des niveaux semblables à ceux des actifs quadragénaires. Quant aux retraités les plus âgés, leur niveau d’épargne atteint les records (au-delà de 23 %) de la classe d’âge en activité la plus riche, c’est à dire les quinquagénaires !
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France a été marquée, comme tous les pays occidentaux, par un boom des naissances et de la fécondité dû au rattrapage des naissances empêchées par la guerre et à une précocité croissante des mariages. Toutefois, ce phénomène, qui a été par la suite appelé baby boom, a été plus long (de 1945, voire plus tôt, jusqu’à 1970) et plus prononcé qu’ailleurs (un demi-enfant de plus par femme, soit un indice de fécondité constamment compris entre 2,5 et 3 sur la période).
Un jeune, au même titre qu’un chômeur ou un immigré, est par défaut un outsider sur les marchés de l’emploi et du logement. Il lui faudra montrer des gages (des diplômes sur le marché de l’emploi, des cautions et des garanties sur le marché du logement) pour être accepté parmi les insiders (décrocher un CDI, louer ou acheter un logement). Et malheur à ceux qui ne peuvent faire montre de ces sésames (les jeunes non-diplômés et ceux issus d’un milieu trop modeste pour fournir les cautions réclamées).
Seriez-vous vraiment plus heureux si vous gagniez au loto ou si vous héritiez de vos parents ? Si vous achetiez la dernière BMW ? Savez-vous pourquoi vous auriez intérêt à faire des cadeaux toute l'année ? Et pourquoi vous devriez éviter de laisser votre beau-frère vous parler de son bonus ?
S'appuyant sur de nombreuses études, Mickaël Mangot explore de façon concrète et pratique l'économie du bonheur, branche récente de l'économie qui explore les relations entre l'argent et le bonheur.
Nous, habitants des pays riches, avons aujourd?hui la richesse triste. Ce livre montre que nous pourrions être beaucoup plus heureux si nous prenions de meilleures décisions économiques et si nous regardions différemment notre situation. Si nous repensions notre rapport à l?argent, notre consommation, notre travail, en fonction de ce qui nous rend réellement heureux.
===Sommaire===
PARTIE I ? L?ARGENT FAIT-IL LE BONHEUR ?
Leçon n° 1 : se réjouir de vivre dans un pays riche Leçon n° 2 : envier les riches modérément Leçon n° 3 : réaliser l?amélioration de son niveau de vie Leçon n° 4 : ne pas laisser son beau-frère parler de son bonus Leçon n° 5 : tenir en laisse ses aspirations Leçon n° 6 : ne pas miser sur le Loto ou l?héritage Leçon n° 7 : éviter de se comparer à des personnages fictifs Leçon n° 8 : arrêter de penser que le temps, c?est de l?argent Leçon n° 9 : conserver le goût des plaisirs simples Leçon n° 10 : interroger la place de l?argent dans sa vie
PARTIE II ? CONSOMMER POUR ÊTRE HEUREUX ?
Leçon n° 11 : attendre avant de changer de voiture Leçon n° 12 : rechercher les expériences Leçon n° 13 : consommer ensemble Leçon n° 14 : varier les plaisirs Leçon n° 15 : limiter la consommation statutaire Leçon n° 16 : réserver ses vacances à l?avance Leçon n° 17 : questionner son matérialisme Leçon n° 18 : tester la frugalité Leçon n° 19 : tenir son budget Leçon n° 20 : faire des cadeaux toute l?année Leçon n° 21 : ne pas attendre le Téléthon pour donner
PARTIE III ? TRAVAILLER POUR ÊTRE HEUREUX ?
Leçon n° 22 : éviter les périodes de chômage Leçon n° 23 : chercher sa vocation Leçon n° 24 : choisir son travail selon les bons critères Leçon n° 25 : ignorer le salaire de son voisin de bureau Leçon n° 26 : songer à se mettre à son compte Leçon n° 27 : réfléchir à deux fois avant d?émigrer Leçon n° 28 : rester maître de son temps de travail Leçon n° 29 : garder du temps pour des loisirs réguliers Leçon n° 30 : donner de son temps
===L'auteur===
Mickaël Mangot, docteur en économie, est chargé d'enseignement à l'ESSEC à Paris et Singapour, et à l'Institut de haute finance. Consultant en économie et finance comportementale, il est auteur de plusieurs ouvrages.
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