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Critique de keisha


Bien sûr Pinocchio apprend à lire à l'école, mais sans atteindre le stade servant à la connaissance de lui-même et du monde qui l'entoure. Apprentissage, selon Manguel, "le plus difficile, le plus dangereux et le plus puissant". Prônant les mérites de la lenteur et de l'effort délibéré, histoire de lire en profondeur, pénétrer dans un livre et l'explorer jusqu'à ses limites, il décortique les richesse du roman de Collodi. Mais comme le disait Eco, "les limites de l'interprétation coïncident avec les limites du bon sens."

Manguel déplore que notre société n'encourage guère ce type de lecture, et cite une expression latine que j'ignorais, mais me réjouit définitivement, per ardua ad astra, par la difficulté atteignons les étoiles.

Ceux qui ont lu le roman de Defoe savant qu'en plus d'outils et autre matériel pratique, Robinson sauve quelques livres (en portugais, donc frustrant sans doute) et trois Bibles (en anglais, ouf pour lui!)
Même si Manguel a écrit ce petit essai, en 2000, lorsque Internet et les liseuses n'avaient pas la place qu'elles ont actuellement, ses réflexions demeurent intéressantes.
Je termine en signalant qu'il rappelle aussi la réjouissante liste des "choses à éviter quand on écrit", établie en 1939 par Borges, Casares et Ocampo. Suivre cette liste, bien sûr, aboutit "à l'absence de toute littérature."

Pour terminer, "Vers une définition du lecteur idéal", rien que ça! Une énumération où on peut picorer, au hasard, d'accord ou pas, ça se discute.

Pour le lecteur idéal, toutes les plaisanteries sont nouvelles.
Le lecteur idéal a une capacité d'oubli illimitée.Il peut chasser de sa conscience tout souvenir du fait que le Dr Jekyll et Mr Hyde sont une seule et même personne, que Julien Sorel aura la tête coupée, que le nom de l'assassin de Roger Ackroyd est Untel.
Le lecteur idéal sait ce dont l'écrivain n'a que l'intuition.
Lorsqu'il ferme son livre, le lecteur idéal sent que s'il ne l'avait pas lu, le monde serait plus pauvre.
Le lecteur idéal ressemble à Joseph Joubert, qui arrachait des livres de sa bibliothèque les pages qui en lui plaisaient pas.
Le lecteur idéal ne compte jamais ses livres.
Le lecteur idéal lit toute littérature comme si elle était anonyme.
Lorsqu'il lit un livre datant de plusieurs siècles, le lecteur idéal se sent immortel.
Le lecteur idéal ne sait pas qu'il est le lecteur idéal avant d'être arrivé à la fin du livre.
Le lecteur idéal, c'est, pour un livre, une promesse de résurrection.
Tout livre, bon ou mauvais, a son lecteur idéal.
Pour le lecteur idéal, tout livre se lit, dans une certaine mesure, comme son autobiographie.
Le lecteur idéal fait du prosélytisme.
Le lecteur idéal est capable de tomber amoureux d'un des personnages du livre.
Il y a trois types de lecteurs: l'un, qui savoure sans juger; un troisième, qui juge sans savourer; et un autre au milieu, qui juge tout en savourant et savoure en jugeant. (Goethe)
Le lecteur idéal souhaite à la fois arriver à la fin du livre et savoir que le livre n'aura pas de fin.
Le lecteur idéal ne se soucie pas des genres.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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