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Critique de julienleclerc45


Dès les premières pages, les auteurs définissent les enjeux narratifs. On découvre une femme en pleine plongée, entièrement nue, secondée par un homme et contente de sa pêche. Quelques dialogues nous indiquent l'arrivée étonnante de la nièce de la pêcheuse. Nagisa est plus que couverte, arborant toute la tradition japonaise et qui semble perdue dans cette nature si importante. La bande dessinée garde comme axe principal le parcours sensible de cette jeune femme et explore son hésitation. Nagisa vient chercher le sens de sa vie et dessiner un horizon. Elle hésite donc entre cette communauté féminine et une vie d'amour contraint, entre ce lien avec la nature et la société moderne. Ces choix ne sont à aucun moment caricaturés par les auteurs. En restant très vigilants sur le mode de vie des amas, ils parviennent à montrer la beauté de cette affirmation tout en pointant l'importance de faire des choix personnels. L'enjeu est de connaître Nagisa, de savoir si elle parviendra à assumer ses envies.

Les dessins en bichromie le plus souvent permettent d'éviter le poids d'une reconstitution tout en guidant le regard sur les corps. Les amas s'affirment par leur travail, les fruits de leur pêche et leur position au monde. Les corps portent tout cet état d'esprit en rupture et en opposition face aux hommes, vecteurs de commerce. La nudité n'est jamais réduite au simple désir mais invente une manière d'être au monde dans un rapport direct et sincère.
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