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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782070128334
480 pages
Gallimard (04/02/2010)
3.21/5   113 notes
Résumé :
De lourds muages noirs s’amoncellent dans le ciel zébré d’éclairs au moment où le Perse quitte le port de Grundartangi en Islande en direction du Surinam. À son bord, neuf membres d’équipage qui, tous, semblent avoir emporté dans leurs bagages des secrets peu reluisants. Ceux qui ont entendu dire que la compagnie de fret allait les licencier et qu’il s’agit là de leur dernier voyage sont bien décidés à prendre les choses en main, une fois que la météo sera plus favo... >Voir plus
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Envie d'une virée en mer agitée avec neuf gaillards porteurs de lourds secrets ? « Noir océan » est pour vous. Prévoir toutefois cachets pour la nausée, car Stéfan Mani ne ménage ni ces personnages, ni le lecteur.
Le Vendée Globe parait une gentille croisière à côté.
Car Mani mène son récit avec l'oeil du mal vissé à sa plume, ambiance malsaine, angoissante, violence sous-jacente constante, les marins du Per Se vivent un véritable cauchemar, comme si leur rédemption passait par cet enfer maritime. Chaque bruit , chaque silence, chaque porte ouverte ou fermée amène son lot de peurs et d'effroi. Et si le récit peut paraitre un peu long, force est de constater que Mani sait y faire pour nous emmener sur la frontière de la folie. Diablement efficace.
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Ce roman est très compliqué à résumer, parce qu'il s'y passe sans arrêt quelque chose. Nous suivons les marins d'un bateau islandais, censés effectuer un voyage jusqu'au Surinam. Un voyage en principe de routine, mais qui sera plutôt un voyage vers l'enfer. Les choses démarrent mal dès avant le départ, nous avons quelques éléments d'information à ce sujet (le livre commence très rapidement avec énormément d'action), et les choses ne font qu'empirer pour tous les membres de l'équipage, d'autant plus qu'un dangereux intrus se trouve à bord...

Ce livre est plus proche de Millénium dernière partie que des enquêtes d'Erlendur. Nous n'apprenons que bien peu de choses de la société islandaise, c'est avant tout de l'action, très rythmée, mais pas très vraisemblable. Ne vous attendez pas non plus à un huis clos sur le bateau, dans lequel les gens s'observent et où la tension monte, les personnages ont tendances à faire un peu n'importe quoi, et donc cela s'agite beaucoup plus que cela ne s'observe. C'est plus marrant et agité que glauque et inquiétant. Les personnages sont quand même un peu schématiques, et pas trop attachants, on a du mal à comprendre vraiment leurs motivations, ils semblent surtout agir sur le coup d'impulsions, qu'ils ne comprennent pas vraiment eux-même, et pour s'en sortir ne font que des bêtises qui les enfoncent de plus en plus.

C'est très lisible, et je comprend que cela puisse plaire, parce que dans son genre c'est bien fait. Personnellement j'ai décroché après deux tiers, parce que c'était un peu trop frénétique et invraisemblable pour moi.
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Thriller ou roman catastrophe? c'est la question que l'on peut se poser en refermant ce roman qui donnera le mal de mer aux marins les plus aguerris. A moins que Noir Océan ne soit un huit clos car quand neuf membres d'équipage au passé ou présent sombre se retrouve en pleine mer en direction du Surinam, et que tous les moyens de communication sont en panne, la sensation d'étouffement est omniprésente.

Magnifiques portraits de vieux ou jeunes loups de mer : un commandant qui laisse à terre une femme à la dérive et qui projette de changer de vie une fois à destination, Jonas qui embarque sur le cargo les mains encore pleine de sang, Saeli le matelot perclus de dettes…tous ont leurs secrets.

Ils espéraient peut-être fuir pour quelques semaines cette réalité, ils se trouvent confrontés à la culpabilité, l'angoisse et la solitude. Alors qu'à l'extérieur les éléments se déchaînent, sur le navire, une mutinerie se prépare et une tempête intérieure secoue vite l'équipage. Peu à peu chacun va sombrer dans la folie, alors que cramponnée à mes draps, tanguant à chaque vague, je me demandais, page à page qui survivrait à pareil voyage.

Stéfan Mani, auteur islandais ( qui ne recèle pas que Bjork comme artiste talentueux), excelle aussi bien à décrire les noirceurs de l'âme que cet élément indomptable qu'est la mer. Suspense oppressant garanti, j'étais presque contente d'être sur la terre ferme en refermant le livre.

Un énorme coup de coeur pour ce roman noir
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Le "Per Se", navire de pêche, quitte les côtes islandaises pour le Surinam avec à bord 9 hommes d'équipage qui semblent tous avoir une conscience chargée... L'un d'entre eux vient de tuer sa femme, un autre fuit un caïd à qui il doit de l'argent, un autre, tueur professionnel, a pris la place d'un marin sur un quiproquo et par-dessus le marché, il se peut que ce bateau fasse son dernier voyage avec cet équipage parce qu'il va être racheté... On peut donc dire que l'ambiance à bord est à couper au couteau. Et lorsqu'un des membres de l'équipage sabote les moyens de communication et le GPS, le "Per Se" est carrément mal barré...

Ce roman noir commence très fort, par la mise en place des personnages dont pas un n'a la conscience tranquille, à des degrés divers. le personnage du Démon, en particulier (un tueur sanguinaire, très intelligent et indestructible) fait carrément froid dans le dos. Cet équipage de bric et de broc embarque sur son navire et l'on est bien loin de "La croisière s'amuse" ! La tension monte, monte et ne redescend qu'à la fin du voyage (que je ne dévoilerai pas, mais sachez que c'est un truc de fou!!!), un voyage à travers la peur, la tempête, les règlements de compte, les pirates, la peur et la mort... C'est le premier roman de cet auteur islandais qui est traduit chez nous mais il m'a confié (oui, j'ai rencontré l'auteur!) qu'il en avait écrit 6 autres depuis. J'espère que nous aurons la chance de les voir traduits en France, parce que celui-ci est particulièrement prometteur...
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Passagers, votre titre de transport s'il-vous-plaît !Passagers l'embarquement est imminent !Passagers, dites adieu à vos familles, vous n'allez très certainement jamais revenir !Océan Noir - tout est perdu. Commencer un roman qui t'annonce déjà que toute tentative sera vaine, l'Océan est là, noir comme la nuit, sale, sombre, et ne laisse plus rien filtrer. as l'ombre d'une lumière. Pas une croisière de vacances, non, juste un voyage long, lent, suffocant, dur. le pivot de ce voyage : les personnages. tant de noms, tant de visages, qui gravitent, qui évoluent dans cet espace réduit. Mais cet ensemble de voix et de chair est constitué d'individualités, tous ont leurs secrets, leurs motivations, leurs aspirations, leurs blessures. Ces êtres tendus vont se côtoyer pendant un temps indéterminé, coupé de toute civilisation, de toute terre, juste la mer qui file sous leurs pieds. Tant d'hommes complexes et retors soudés dans un même acier, dans un même mouvement. Ces noms islandais qu'on nomme et renomme tout au long du voyage, au détour des ponts, des cabines. On s'attend, on chuchote, on s'engueule. Sur ce bateau, tout est décuplé. Enfermé dans un même bateau, tout est multiplié, décuplé. Une mutinerie se prépare, un intrus s'est glissé parmi les passagers, bref, tout commence mal, et ce n'est que le début du voyage sur l'Océan Noir. Huis-clos au cadre écoeurant. Acier, eau croupie, tranchant, rouille, fer, autant de matériaux de l'enfer, tout devient hostile, même l'inanimé. L'épave flottante sur l'océan noir a des allures de bateau fantôme. Voilà les principaux pivots du roman de Stefan Mani. Un roman qui a la force de ralentir, qui ose prendre son temps, ne pas aller plus vite que le bateau lui-même, suivre les flots, même si ça peut durer des heures. Les débuts sont longs, difficiles, on répugne à entrer dans un bateau si crasseux, si terrible. L'escale fait respirer. Puis ça repart, et enfin ça démarre réellement, ça se débloque, ça explose ... L'impression de ne jamais sortir de ce bordel, de revivre les mêmes choses, au travers des différents personnages. Chacun pris à part, chacun qui donne l'occasion de voir et de sentir ce qui se passe. le lecteur revêt mille masques. Mais voilà, l'épave fini par sombrer dans l'oubli. Un Titanic couvert de mousse dont la fin achève la lente noyade, la lente destruction. L'intrigue ne supporte pas l'écriture. Cette dernière est trop forte pour être construite sur une épave branlante, pour tenir sur des pilotis. Quel aurait été mon bonheur, de frémir dans cette atmosphère étouffante, d'angoisser à l'idée de connaître la suite. Ici, on reste vraiment dans le roman noir trouble, troublé par le reflet de l'eau. L'écriture tente de faire flotter le tout, mais le livre reste inlassablement au fond de l'océan, sans remonter. Ces multiples visages jouent une tragédie fade, trop réaliste pour injecter l'adrénaline du lecteur de policier. Une telle écriture avec une intrigue ultra-complexe et raffinée à la façon Christie aurait été juste le roman idéal, le roman-monde noir. Cela aurait été le côté sombre d'un Ulysse joycien, alliant classique et modernité, génie passé et écriture tranchante contemporaine. Mais écrire un tel livre aurait signé la mort du policier, puisque plus rien n'aurait pu être écrit après. Alors, heureusement qu'il n'a pas été écrit. Heureusement, mais tellement dommage quand même. L'Océan est profond, et cache de si nombreuses choses. L'océan ne peut juste être noir, l'océan est noir et ... tout. Il faut que l'eau soit gelée et extrêmement salée. Un premier roman prometteur, indéniablement, mais l'aboutissement émergera peut-être dans les prochains écrits.
Lien : http://bookkingdom.overblog...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Lundi 10 septembre 2001.
Huit heures moins vingt-quatre minutes. Dans cette cuisine exiguë du quartier Þingholt, une famille de trois personnes mange du chou farci au beurre fondu accompagné de pommes de terre nouvelles.
A l'extérieur règnent le froid et la nuit de l'automne, mais chez le jeune couple il fait chaud et clair.

- J'aurais quand même préféré quelque chose de meilleur pour toi, mon chéri, observe la compagne de Sæli qui coupe en même temps une boulette de viande à leur fils, âgé de trois ans.
- Je ne pouvais pas rêver mieux, ma petite Lára, dit Sæli alors qu'il se ressert. Je vais m'empiffrer de grillages, de sauces et de veloutés tout le mois prochain.
- Mon pauvre !
- Enfin bon, tu vois ce que je veux dire ! précise Sæli. Il lui pince doucement la taille.
Sæli est premier matelot à bord d'un cargo et Lára exerce le métier de coiffeuse dans le 101, le centre-ville de Reykjavík.

- Au fait, est-ce que je t'ai montré cet appartement dans la rue Framnesvegur ? Lára essuie le gros de la sauce tomate qui barbouille le visage du petit garçon. Il était en photo dans le journal d'aujourd'hui !
- Oui, enfin, non... je ne l'ai pas vu, répond Sæli avec un léger soupir, sa main posée sur celle de sa compagne. On a déjà assez de factures à payer pour l'instant et...
- Mais on ne va quand même pas moisir ici éternellement, objecte Lára. Elle adresse un sourire maternel à son fils qui boit l'eau de son verre poisseux. Pas une fois que... enfin, tu sais quoi.

- Oui, je sais, marmonne Sæli avant de reprendre une bouchée malgré son manque d'appétit.
- On en reparlera à ton retour, hein ? propose Lára, d'un ton doux.
Sæli acquiesce. Il plonge son regard tendre dans les yeux de cette femme qu'il aime, mais il est bientôt dérangé, agacé par la sonnerie de son téléphone qui retentit dans la poche intérieure de sa veste, accrochée dans l'entrée.
- Tu es vraiment obligé de décrocher ?
- Je n'en ai pas pour longtemps, rassure Sæli. Il se lève brusquement de table, sort son portable et consulte l'écran illuminé : Withheld. Appel masqué.
- Allô ?
- Ici, le Démon.
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Même si tous les individus en question ne sont pas forcément en proie à des errements philosophiques, à des doutes sur leur santé mentale et sur celle de leurs compagnons, même s'ils ne se faufilent pas tous dans la nuit en s'accusant constamment de trahison, de fausseté ou de négligence, certains possèdent l'un de ces traits de caractère et d'autres les ont tous sans exception. Il se trouve que ce sont justement eux qui sont chargés de diriger le bateau et de s'occuper du moteur ! Et pour noircir encore un peu le tableau, le navire n'a même pas l'air de fonctionner correctement, il est privé de communications avec l'extérieur, les radars l'ont perdu ou il a perdu son radar, enfin, bref, un machin du genre ! Et y a plus de téléphone !
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Un marin dit adieu à ceux qu'il aime pour la dernière fois à chaque fois qu'il embarque. Ensuite, il s'en remet à Dieu et à la Providence, et se réjouit de chaque retour à terre comme si c'était le dernier.
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Le caractère mortel de l'être humain signifie qu'il est condamné à mort dès le jour de sa naissance. Et puisqu'il est mort dès qu'il vient au monde, il ne peut pas mourir une deuxième fois, répond le Démon sans ciller. Seul celui qui se croit vivant redoute la mort. Et comme je suis déjà mort elle ne me fait pas peur!
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Il les reconnaît ces deux-là, aussi bien comme types qu'en tant qu'individus. Elles habitent dans la rue voisine de celle où Jon Karl vit avec sa famille. Elles habitent dans la rue voisine de chaque quartier des grandes villes de ce monde. Deux copines d'à peine seize ans qui viennent de découvrir les paradis artificiels, le suçage de quéquette, leur pouvoir d'attraction et qui vivent dans l'étrange illusion que la jeunesse est éternelle, que le centre commercial de Kringlan est l'univers, que leur chatte en est le coeur et que la vie n'est rien d'autre qu'un nuage de chewing-gum rose avec lequel on peut faire des bulles jusqu'à éclatement.
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