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Paris, 1855. Alors que Paris bruisse des préparatifs de l'exposition universelle, la belle actrice Maria Zambelli voit son fiacre arrêté par quatre bandits qui la conduisent sur le pont de l'Alma en construction et la pendent à un des piliers. Mais Julie Petit Clou, une fillette dont la mère se dit voyante, a vu cette scène en songe et va peut-être pouvoir dénoncer ce qui n'est que le début d'un complot plus large… ● C'est un album divertissant au scénario très habile, aux dessins magnifiques et au contexte historique fort bien rendu. ● L'intrigue présente des retournements tout à fait inattendus. le visage des personnages sont d'une grande expressivité. L'humour est très présent. ● On apprend aussi que l'empereur Napoléon III avait une vision très avancée de l'Algérie, qu'il souhaitait donner la nationalité française aux indigènes et qu'il s'était mis à dos les colons. Une annexe précise certains éléments historiques. ● Un excellent moment : merci à @umezzu de m'avoir fait découvrir cet album.
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Une bien belle bande dessinée dont le graphisme est remarquable tout comme le scenario qui s'emploie brillamment à restituer le Paris de 1855, son histoire politique et institutionnelle ainsi que son architecture, à l'aube de l'Exposition Universelle.
Fort bien construit, ce récit est aussi l'occasion de nombreux rebondissements et donne lieu à une suite.
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Paris, 20 avril 1855.

La très jolie signorina Maria Zambelli quitte un hôtel particulier dans la plus grande discrétion.

Napoléon III règne sur la France. Tout Paris est en chantier. L'exposition universelle de 1855 va se tenir dans la Ville Lumière. L'empereur a commandé la construction du pont de l'Alma. Ce dernier n'est pas achevé, mais il est déjà carrossable. le cocher qui ramène mademoiselle Zambelli décide de l'emprunter… Mauvaise pioche ! Quatre malfrats l'attendent sur le pont. le cocher parvient à en abattre un, mais se fait poignarder par un des malfaisants. La signorina est extraite de force, entraînée au bord du pont. Une corde lui est placée autour du cou et…

Critique :

Le Français, Jack Manini, nous offre un scénario se déroulant à une époque mal connue en BD, celle du début du règne de Napoléon III, dit « le petit » d'après un certain Victor Hugo qui ne semblait guère le porter dans son coeur de républicain.

Après Londres en 1851, Paris a sa grande exposition universelle, la deuxième de l'histoire. Les produits de toutes les nations peuvent y être exposés. Les amateurs d'histoire apprécieront ce contexte historique.

Julie Petit-Clou, douze ans est l'héroïne de cette aventure. Julie a un « don » : elle dispose de l'art de la divination. Dit comme cela, on pourrait croire que c'est une aubaine… Ben… D'un côté, cela permet de faire bouillir la marmite, mais d'un autre… la vie de Julie est un cauchemar car, dans ses rêves, elle voit des choses atroces. Sa maman se fait passer pour voyante en exploitant les dons de sa fille. Sa maman qui est une fois de plus enceinte. de qui ? Heu… Vous pouvez répéter la question ? Cette dame ignore qui sont les pères de Julie et de son petit frère, Alphonse. Il est à peu près certain qu'il s'agit de deux hommes différents. Et le polichinelle qu'elle trimbale dans son tiroir est l'oeuvre d'un troisième individu. Mais elle est loin d'être une « mauvaise mère ».

De par son art de la divination, Julie va être mêlée à l'enlèvement de l'épouse algérienne d'un brillant colonel, ami intime de Napoléon III, la splendide Fella. Pour la suite de l'histoire, lisez la BD, c'est bien mieux raconté que ce que je pourrais jamais écrire de mieux.

Il est temps de tailler un costume au dessinateur, le Belge Etienne Willem ! Oui, mesdames et messieurs, il faut lui tailler un costume… impérial ! Son trait de crayon enlevé nous offre des personnages aux mines très expressives, des « mouvements » qui transforment une image inerte en un film, le tout dans des décors qui restituent l'ambiance telle qu'elle aurait pu être à l'époque. Certaines vues de Paris sont à couper le souffle. Faut vraiment être très difficile ou de mauvaise foi pour critiquer une telle qualité de dessin !

Et enfin, cette BD ne serait pas aussi aboutie sans la palette de couleurs de l'Allemande Tanja Wenish. La même qui se chargera de la mise en couleurs de l'album « Les Artilleuses », toujours à partir des formidables dessins de Willem. « La fille de l'exposition universelle » raconte des drames, même s'il y a aussi de l'humour, et cela s'en ressent dans le choix des couleurs majoritairement grisâtres, brunes, ocres. le contraste est saisissant quand on compare son travail avec celui accompli dans « Les Artilleuses » où il y a bien plus d'aventures que de drames, et où les couleurs éclatent (d'ailleurs, il n'y a pas que les couleurs qui éclatent).

J'ai hâte de lire les autres aventures mises en images par Etienne Willem
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Voilà bien une période de l'histoire de France qui n'est pas souvent mise en avant dans les romans et les bandes dessinées… et celle-ci nous montre que c'est peut-être dommage ! Cette année 1855, avec le point central de l'Exposition universelle – deuxième du nom, après l'Exposition universelle à Londres en 1851 -, et, plus largement, le règne de Napoléon III sont assez mal connus, me semble-t-il. Ainsi, effectuant quelques recherches avant d'écrire cette chronique, je constate que les noms des protagonistes de l'époque me sont pour l'essentiel inconnus. Je reprends, juste pour le plaisir, cette jolie citation de l'Empereur lui-même, qui tourne lui-même en dérision la diversité de son entourage : « Quel gouvernement que le mien ! l'Impératrice est légitimiste, Napoléon-Jérôme républicain, Charles de Morny, orléaniste ; je suis moi-même socialiste. Il n'y a de bonapartiste que Persigny : mais Persigny est fou ! » (Guy Antonetti, Histoire contemporaine politique et sociale, PUF, 1986).

Le scénario de cette bande dessinée s'articule autour de l'Exposition universelle, mais également dans la lignée des nombreux attentats et tentatives d'attentats qui ont visé l'Empereur et sa famille – une vingtaine sont déjoués rien qu'entre 1851 et 1855 -. On y découvre les enjeux politiques de l'époque qui ne sont pas, pour certains, sans rappeler notre époque – questions sociales, pouvoir de l'armée, colonialisme, …–.

Vraiment, le seul bémol, de mon point de vue, ce sont les dessins. Certes, on reconnait les personnages sans difficultés, mais ce n'est pas le style de dessin que j'aime. Mais, ça, des goûts et des couleurs, cela ne se discute pas.

Depuis, deux autres tomes sont sortis. Ils vont donc rejoindre notre PAL prochainement. On retrouve Julie Petit-Clou en 1867, à l'occasion de la deuxième Exposition universelle à Paris, puis en 1878, pour la troisième… ce qui pourrait nous valoir 7 tomes en tout, jusqu'en 1947 (ou 8, si l'on prend en compte l'Exposition Internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925)… À suivre !

Et vous, Napoléon III, quelle image avez-vous de lui ?
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Dessins très réussis, même avec les faces de personnages caricaturés, les planches décrivant les monuments et bâtiments sont fins et précis. La petite histoire, bien gentille, s'incruste dans le Paris de 1855 avec des scènes steampunk. Quelques pages bien illustrées à la fin de l'ouvrage nous explique les différentes inventions réalisées qui marqueront notre vie courante pour de nombreuses années: machine à coudre Singer, tondeuse à gazon, revolver de M. Colt, le saxophone de M. Sax, et bien d'autres parmi les 23 954 exposants.
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Ce qui ressemblait de prime abord à une BD « jeune », du fait des dessins, type dessins animés d'aujourd'hui, sens du rythme et colorisation compris, et d'une galerie de personnages plein d'humour, avec Julie Petit Clou, Alphonse son mignon petit frère gaffeur, sa mère coeur d'artichaut, s'avère, la lecture avançant, au contraire, une excellente BD à plusieurs niveaux de lecture.

Tout commence en mai 1855 par l'attaque d'un carrosse sur le pont de l'Alma, alors en voie d'achèvement. Les malfrats veulent faire pression sur la jolie jeune femme qui l'occupe. Mais les choses tournent mal, le chef des bandits meurt, et ses féroces comparses se vengent en tuant la donzelle.
Julie Petit Clou, dont la mère fait profession de diseuse d'avenir, voit en rêve le déroulé des évènements. Rien d'étonnant, c'est elle, et non sa mère, qui dispose d'un pouvoir de voyance.
L'enquête est sérieusement menée par la police impériale… à partir du moment qu'il est établi que la victime était l'amante de l'empereur Napoléon III et que le cocher, lui aussi tué, était son cocher personnel. Julie Petit Clou se retrouve ainsi impliquée dans une affaire qui la dépasse, liée à un complot visant à éliminer l'Empereur.

Les scènes s'enchaînent, mêlant de l'action, pas mal d'humour, qui pourra être apprécié par toutes les générations, un peu de paranormal (Julie dialogue avec les esprits), et un contexte historique très bien retranscrit. La ville de Paris est sans dessus-dessous car elle accueille la deuxième exposition universelle. Étienne Willem accorde d'ailleurs au lecteur de magnifiques vues de ce que devait être à l'époque les bords de Seine en bas des Champs-Élysées. le scénariste Jack Manini replace lui les oppositions de l'époque : bonapartistes contre républicains, partisans d'une Algérie aux seules mains des colons ou ceux, qui comme l'Empereur, envisagent les mêmes droits pour toute la population sur place. L'occasion de rappeler que Louis-Napoléon a été l'homme des contrastes. Élu par la République, ayant conservé le pouvoir par un coup d'État, qui a amené morts et déportations chez les Républicains, Empereur comme son oncle, mais soucieux d'égalité et de suffrage universel (tant que les suffrages lui revenaient)…

Chapeau au scénariste, pour cette présentation complète de l'époque et de ses enjeux. Chapeau au dessinateur pour avoir rendu cette histoire fluide, amusante et plaisante pour l'oeil.

Le tout est complété par une annexe où vous apprendrez tout sur l'exposition de 1855 : ses buts, sa localisation, ses halls d'exposition, son salon des artistes officiels (et les autres), et quelques unes des inventions de l'époque, dont une poupée qui parle, une trouvaille qui va inquiéter le petit Alphonse pour des raisons que je vous laisse découvrir.
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Un graphisme hyper léché, un scénario aux petits oignons, des personnages très séduisants, bien typés et attachants, une période de l'Histoire assez peu traitée en BD (Napoléon III), un site exceptionnellement bien rendu (l'expo universelle de 1855 à Paris)... voilà tous les ingrédients d'une belle réussite.

Notons qu'il est assez dommage que le résumé de la BD sur Babelio dévoile l'intégralité de l'intrigue, qui pourtant est digne des meilleures séries policières paraissant au jour le jour dans les feuilles de chou parisiennes.

Le tome (et je me félicite que ce soit le premier... en espérant des suites en pagaille, et du même niveau) démarre plein pot par l'assassinat d'une danseuse qui a les faveurs de Napoléon III... puis se poursuit avec pas mal d'infos historiques sur la politique de l'empereur en Algérie, les tensions, le déroulement de l'expo universelle. C'est fort documenté. Les bâtiments et monuments parisiens sont ciselés. de la très belle ouvrage, disais-je. de la BD comme cela, j'en redemande.
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Julie Petit-Clou a un don : elle peut prédire l'avenir. Avec sa mère et ses frères, elle vit Paris dans un roulotte tout près du champ de Mars, là où se tiennent les différentes expositions universelles de la Ville Lumière. Julie ne se contente pas seulement de dire la bonne aventure : elle vit aussi de grandes aventures pleines de rebondissements et d'action.

La particularité de cette série, intitulée « La fille de l'exposition universelle », c'est que chaque tome constitue à lui seul une histoire complète dont les différents tomes, mis bout à bout, racontent la vie de Julie. C'est original et vraiment accrocheur.

Dans ce premier tome, nous sommes en 1855. Julie a 12 ans. En marge de l'exposition universelle, un complot se trame en vue d'assassiner Napoléon III. La jeune fille va se retrouver bien malgré elle à jouer les espionnes en herbe.

L'intrigue est réellement accrocheuse et bien ficelée. le fond historique (règne de Napoléon III, guerre de Crimée, transformations de Paris, inventions exposées…) rend le récit de fiction tout à fait vraisemblable et réaliste. le personnage de Julie est attachant, tout comme sa mère et son petit frère Alphonse. La petite touche d'humour et les chamailleries de la famille Petit-Clou rend les personnages encore plus sympathiques.

Les dessins sont vivants, colorés et dynamiques. Les personnages sont parfois caricaturés mais les décors sont réalistes. C'est visuellement agréable et parfaitement adapté au scénario.

« La fille de l'exposition universelle » est une bande dessinée qui plaira aux jeunes lecteurs comme aux adultes. C'est divertissant, plein de suspense et historiquement intéressant.
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Maria Zambelli, danseuse et maitresse de Napoléon III, est retrouvée pendue à un pont. Au moment de la mort de la danseuse, Julie, une toute jeune fille vivant dans une roulotte est réveillée en pleine nuit après avoir rêvé de la scène du pont.
Le lendemain les badauds se pressent devant le corps sans vie de Maria Zambelli, Julie découvre qu'il ne s'agissait pas d'un cauchemar. Inutile d'alerter la police et de mettre un coup de projecteur sur les dons de divination d'une enfant du voyage.
Le décès est classé en suicide même si l'enquête reste ouverte.

Cette idée originale de mêler les aventures de cette jeune fille aux dons extraordinaires à la fameuse exposition universelle de 1855 m'a immédiatement interpellé. Nous y retrouvons les faits historiques de l'époque: Napoléon II face aux révoltes des tribus arabes. C'est donc L Histoire qui mène l'intrigue avec une enquête "policière" menée par une jeune fille aux talents que j'aurais le plaisir de retrouver dans le tome 2 et 3. J'ai apprécié ce petit éclat final qui surgit alors que je pensais que l'affaire était close, un dernier coupable démasqué avant de se quitter.

Le dessin est très riche en détail et j'ai pu faire une belle balade dans le Paris fin XIX ème.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Quelle lecture sympa !

J'aime beaucoup ce type de graphisme, ni trop enfantin ni trop adulte.

L'histoire est top. On se retrouve plongé en plein coeur de l'exposition universelle de 1855, époque que j'adore !

On apprend d'ailleurs beaucoup de choses sur cette expo, grâce à l'histoire en elle-même mais aussi grâce aux dernières pages du livre qui sont spécialement dédiées à cet événement phare qui marque la fin du 19eme siècle et le début de l'ère industrielle .

En plus de tout ça il y a des petites touches d'humour très appréciables.

Il existe un tome 2, que je vais lire à coup sûr =)
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