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Inspecteur Kurt Wallander tome 7 sur 12

Anna Gibson (Traducteur)
EAN : 9782020499958
592 pages
Seuil (09/03/2004)
3.94/5   1362 notes
Résumé :
Septembre 1994, l'inspecteur Wallander rentre de vacances et espère un automne calme. Mais il lui faut bientôt éclaircir une série de meurtres à donner froid dans le dos aux policiers les plus endurcis.

Un vieil ornithologue a été retrouvé empalé dans un fossé, un autre, passionné d'orchidées, ligoté à un arbre et étranglé, le dernier, chercheur à l'Université, noyé au fond d'un lac. Pourquoi tant de férocité à l'égard de citoyens apparemment paisible... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 1362 notes
Wallander, je le retrouve comme on irait boire un pot avec un vieux copain qui resurgit dans votre vie, après une longue absence. On lui demande des nouvelles du pays, de sa vie, on le trouve changé sans l'être. Toujours aussi impatient et bordélique, toujours dans le doute, l'angoisse. On l'écoute parler. C'est qu'il sort d'une période difficile, d'une enquête terrible où le sol de Scanie s'est dérobé sous ses pieds plus que d'habitude. le copain Wallander râle parce qu'il a perdu son bronzage d'une semaine en Italie avec son père ; pleure parce qu'il a perdu son père. Et parle de cette enquête : des meurtres horribles, un assassin fantôme, des pistes tellement floues qu'elles s'évanouissent dans le brouillard... Avec cette impression de devoir recommencer toujours au début, de n'avoir pas le temps pour respirer, réfléchir, aimer, pleurer, le temps de comprendre. Il comprend, à la fin, en partie, la démarche meurtrière (jusqu'à un certain point) ; il ne l'approuve pas, ne l'absout pas, mais comprends en son for intérieur, presque sans oser l'avouer. Quels sont ses projets après cette déferlante de violence et de doute ? vivre avec Baiba (mais là aussi l'incertitude est de rigueur...). Une maison et un chien aussi, vieux rêves qu'il se promet de concrétiser, enfin. Après avoir couru dans tous les sens lors de cette enquête, avoir été confronté à des problèmes annexes à régler, n'avoir pas même eu vraiment le temps de réaliser le décès de son père, il veut une pose ce cher Wallander. Une pause bien méritée dans son travail, sa vie, son coeur et une douceur pour son âme... Douceur qu'il n'arrive décidément plus à trouver en Suède....
L'ami Wallander repart dans les brumes de la Scanie, une lueur d'apaisement au coin du coeur. Bonne route et à la prochaine.
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« La Cinquième Femme » est le second ouvrage d'Henning Mankell qui me passe par les mains, le premier de la série mettant en scène l'inspecteur Wallander. Je l'ai eu en prêt sous le format .2, format paysage qui s'ouvre verticalement. J'avoue que ce format est pratique car il se glisse partout même dans un sac féminin surchargé (pléonasme ?). le papier fin m'énerve un peu, m'obligeant à mouiller le bout de mon index à chaque page lue. Facile à lire lorque je suis assise mais beaucoup moins en position couchée

C'est un roman à lire lentement et c'est le temps qu'il faut pour s'en imprégner et le savourer. Il raconte la vie quotidienne d'un policier, Kurt Wallander, antihéros tout en introspection, solitaire, tenace et l'épreuve pénible qu'il traverse : le deuil de son père. Mankell nous fait partager sa vie personnelle avec l'avancement d'une enquête pénible, construite de façon détaillée qui confine au documentaire. Loin du sensationnel, il donne un bon aperçu du travail long et fastidieux mené lors d'une enquête. L'auteur décrit de façon presque clinique, le mécanisme de la pensée du policier qui associe observation, réflexion et intuition, laisse les faits infuser dans son esprit, repasse en revue les éléments accumulés, attentif à ne rien oublier. Avec une sensibilité particulièrement développée, il combine au fur et à mesure les faits, les réflexions, les impressions, les paroles pour laisser éclore l'information qui amènera à la résolution de l'enquête.

J'ai apprécié la qualité de l'écriture avec sa prose lente, journalistique et sa construction soignée. La profondeur des portraits et l'utilisation de détails de dialogue et de décors m'ont marquée. « le vent s'empara de son manteau », « La peur le lacéra comme une griffe », « le silence se fit dans la pièce. Pour la première fois, l'enquête tout entière semblait retenir son souffle ».
Pas de suspens ou de retournement de situation. La progression de l'enquête est difficile, laborieuse et l'intrigue lente. C'est un roman sombre rempli d'introspection et de considérations moroses sur une société qui évolue mais pas toujours dans le bon sens. Les personnages sont attachants, l'enquête est un vrai travail d'équipe, avec des policiers atypiques qui apportent une valeur ajoutée à l'histoire.

Lire Mankell, au-delà de l'histoire et de l'enquête c'est également découvrir la Suède que je connais mal. Il en trace un portrait social et culturel plus noir qu'imaginé. Thèmes abordés : le malaise social suédois, les milices privées, l'émigration, le manque de policiers sur le terrain, la difficulté pour les femmes d'élever leurs enfants tout en travaillant, la montée générale de la criminalité violente et complexe et en particulier, celle de la criminalité féminine, le mercenariat.

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L'automne suédois, pluvieux et venteux est la promesse d'un hiver froid et sec. Ces considérations météorologiques faites, Wallander se laisse prendre au piège d'une pluie interminable en ne prévoyant pas de pull épais dans son coffre, à côté de ses bottes, quand la première scène de crime se présente en plein air.

La poisse le poursuit à chaque investigation.

Alors quand la dynamique du crime s'emballe, l'inspecteur Wallander ne tient plus que sur les nerfs.

Le thème du justicier ou de la justicière a été déjà traité dans la précédente enquête. Seulement, Mankell oriente la réflexion sur les violences faites aux femmes par leur conjoint.

Avec l'argument implicite que puisque la société ne défend pas assez les victimes, alors la place de la justice est laissée vacante aux initiatives individuelles dont les méthodes peuvent être expéditives.

En parallèle, une milice se met en place dans les villes moyennes pour surseoir au manque de personnel dans la police. le protocole de ces milices se fait à la tête du client et ne diffère pas du combat de rue, à un contre cinq.

Le tableau paraît bien pessimiste dans une société suédoise que l'on jugeait paisible, vu d'ici.
Mais cela, c'était avant.

Avant de découvrir que dans de certaines familles, la Saint Valentin, ce n'était déjà pas tous les jours, mais qu'en guise de cadeau, c'était quand monsieur, contrarié, se présentait devant madame avec un bouquet de phalanges.

L'enquête mène le lecteur dans une course parfois haletante. Mais des redondances alourdissent le récit. La description de la famille, au coeur du maintien de la santé mentale de Wallander de plus en plus abattu, est développée de façon sensible.

Une sixième enquête dont le sujet de société fait toujours la une, hélas.
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La cinquième femme, une excellente intrigue pour Wallander que je retrouve avec plaisir.
Une fois de plus, Wallander va mener son enquête à sa façon et notre fin limier, ne s'en laissera pas compter.
Dans cette histoire, on connaît dès le début qui est le tueur en série.
Mais qui et pourquoi ?
Peu à peu, au fil de l'enquête, on va découvrir le passé des victimes qui ne sont pas si innocentes que cela. La société suédoise est bien dépeinte ainsi que son évolution. Celle-ci se dirige vers une société de consommation, de violence et plus particulièrement celle faite aux femmes.
Suite au décès de son père, Wallander doit faire face au deuil et avancer, car la vie continue et cette enquête compliquée ne doit pas attendre.
Le rythme est assez lent mais on se laisse porter par cette enquête et le personnage de Wallander qui est toujours aussi attachant.
Un roman avec un temps automnal, où une atmosphère sombre et lourde s'insinue tout au long du roman.
Ce n'est pas ma première incursion dans l'univers de Henning Mankell, mais certainement pas la dernière. Je continuerai donc à suivre cet auteur.
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Oufff!!! On souffle grandement à la fin non pas parce que le rythme soit accéléré, ou que l'enquête soit aussi époustouflante, bien au contraire l'enquête est menée tout paisiblement, les morceaux de puzzle se rassemblent tout doucement, l'auteur ne bifurque pas avec son intrigue sur des fausses pistes, tout détail est un matériau dont il se sert pour bâtir son édifice et mérite d'être minutieusement examiné, mais on souffle parce que la cinquième femme n'est qu'une ombre qu'on poursuit sans savoir ce que c'est, c'est pleinement au bout de ces 600 pages qu'on arrive à cerner la mystérieuse femme, dont la progéniture est une arme à exterminer les hommes macho, après qu'on l'ait flairé au prologue. Si Henning Mankell prend tout son plaisir d'installer les choses, les personnages, les situations dans une démarche à la caméléon, le lecteur prend également plaisir à se familiariser avec Wallander et son équipe où le travail, décentralisé et très méthodique, nous fait vivre les choses dans une atmosphère plus que naturelle. Ce fut un paisible moment de lecture!
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Citations et extraits (170) Voir plus Ajouter une citation
Dans mon enfance, la Suède était un pays où les gens reprisaient encore leurs chaussettes. J'ai même appris à le faire. Puis soudain, un jour, c'était fini. On a commencer à jeter les chaussettes trouées. Personne ne prenait plus la peine de les raccommoder. Toute la société s'est transformée. Le fait de jeter les affaires usées, c'est devenu la seule règle qui concernait vraiment tout le monde. Bon, il devait bien y en avoir qui continuaient à repriser leurs affaires. Mails on ne les voyait plus. Aussi longtemps que ça ne concernait que les chaussettes, ce n'était peut-être pas si grave. Mais le phénomène s'est étendu. A la fin, c'est devenu comme une sorte de morale, invisible mais omniprésent. Je crois que ça a transformé notre vision du bien et du mal: ce qu'on a le droit de faire aux autres, et ce qu'on ne peut pas leur faire. Tout est devenu tellement plus dur.
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Les pensées de Wallender étaient tout autre. Son père avait été seul à l'instant de sa mort. Personne ne devait être seul au moment de mourir. Il se sentait coupable de n'avoir pas prêté plus d'attention au malaise déclaré par son père le dimanche précédent. C'était pourtant un possible signe avant-coureur d'attaque cardiaque ou cérébrale. Mais le pire était que cela s'était passé au mauvais moment. Son père avait quatre-vingt ans, mais c'était quand même beaucoup trop tôt. Cela aurait dû arriver plus tard. Pas maintenant. Pas ainsi. Wallender avait essayer de secouer son père pour le faire revenir à la vie. Mais il ne pouvait rien. Le coq de bruyère ne serait jamais achevé.
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- Non, sérieusement. Dans mon enfance, la Suède était un pays où les gens reprisaient encore leurs chaussettes. J’ai même appris à le faire, à l’école. Puis soudain, un jour, c’était fini. On a commencé à jeter les chaussettes trouées. Personne ne prenait plus la peine de les raccommoder. Toute la société s’est transformée. Le fait de jeter les affaires usées, c’est devenu la seule règle qui concernait vraiment tout le monde. Bon, il devait bien y en avoir qui continuaient à repriser leurs affaires. Mais on ne les voyait plus. Aussi longtemps que ça ne concernait que les chaussettes, ce n’était peut-être pas si grave. Mais le phénomène s’est étendu. À la fin, c’est devenu comme une sorte de morale, invisible mais omniprésente. Je crois que ça a transformé notre vision du bien et du mal : ce qu’on a le droit de faire aux autres, et ce qu’on ne peut pas leur faire. Tout est devenu tellement plus dur. De plus en plus de gens, surtout des jeunes, se sentent superflus ou carrément rejetés dans leur propre pays. Comment réagissent-ils ? Par l’agression et le mépris. Le plus effrayant, c’est qu’à mon avis on n’est encore qu’au début d’un processus qui va empirer. La nouvelle génération, ceux qui sont plus jeunes que toi vont réagir avec une violence encore accrue. Et ils n’ont aucun souvenir qu’il ait pu exister une époque où nous reprisions nos chaussettes. Où nous ne jetions rien, ni les chaussettes, ni les gens.(p. 312)

Le grand problème, à mon sens, c’est le glissement progressif de ce que la police et les tribunaux considèrent comme un crime. Une faute qui entraînait auparavant une condamnation devient tout à coup un délit mineur qui ne relève même pas des attributions de la police. Et je crois que c’est perçu comme une humiliation par les gens de ce pays, qui ont toujours eu un sens très aigu de la justice et du droit. (page 482)

Wallander [...] pensa plusieurs fois que cette époque tournait autour d’une question unique et décisive : que faisons-nous à nos enfants ? (page 571)
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Personne n'aurait pu dire si Wallander entendait ce qu'on lui disait. Il restait assis sur une chaise sans bouger. Ou alors il se levait et allait se mettre près d'une fenêtre, le regard fixe. Lorsqu'une infirmière lui proposa un café, il fondit brusquement en larmes et s'enferma dans les toilettes. Mais, la plupart du temps, il restait immobile sur une chaise, à regarder ses mains.
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Ce n'était qu'en Occident qu'on considérait les vieux avec pitié ou une indulgence pleine de mépris. Dans d'autres cultures, la vieillesse était l'âge respecté de la sagesse et de l'expérience.
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Vidéo de Henning Mankell
https://www.laprocure.com/product/1407882/nesbo-jo-une-enquete-de-l-inspecteur-harry-hole-eclipse-totale
Jo Nesbø Éclipse totale, une enquête de l'inspecteur Harry Hole Éditions Gallimard
« Voici le grand retour de Harry Hole, l'inspecteur préféré de Jo Nesbø qui est, comme on le dit toujours, le digne héritier de Henning Mankell. Voilà ça fait treize ans que ce héros existe qui lutte contre les psychopathes et autres, il est assez spécialisé dans le genre. Ici, on le retrouve un peu comme d'habitude au bout du rouleau, au fond du trou, plus alcoolique que jamais. Il va faire la connaissance d'une actrice qui a un gros gros besoin d'argent, qui est poursuivie, qui est menacée de mort et il va quelque part se rendre lui aussi victime de cette mafia... » ©Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris.
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