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Critique de verobleue


« La Cinquième Femme » est le second ouvrage d'Henning Mankell qui me passe par les mains, le premier de la série mettant en scène l'inspecteur Wallander. Je l'ai eu en prêt sous le format .2, format paysage qui s'ouvre verticalement. J'avoue que ce format est pratique car il se glisse partout même dans un sac féminin surchargé (pléonasme ?). le papier fin m'énerve un peu, m'obligeant à mouiller le bout de mon index à chaque page lue. Facile à lire lorque je suis assise mais beaucoup moins en position couchée

C'est un roman à lire lentement et c'est le temps qu'il faut pour s'en imprégner et le savourer. Il raconte la vie quotidienne d'un policier, Kurt Wallander, antihéros tout en introspection, solitaire, tenace et l'épreuve pénible qu'il traverse : le deuil de son père. Mankell nous fait partager sa vie personnelle avec l'avancement d'une enquête pénible, construite de façon détaillée qui confine au documentaire. Loin du sensationnel, il donne un bon aperçu du travail long et fastidieux mené lors d'une enquête. L'auteur décrit de façon presque clinique, le mécanisme de la pensée du policier qui associe observation, réflexion et intuition, laisse les faits infuser dans son esprit, repasse en revue les éléments accumulés, attentif à ne rien oublier. Avec une sensibilité particulièrement développée, il combine au fur et à mesure les faits, les réflexions, les impressions, les paroles pour laisser éclore l'information qui amènera à la résolution de l'enquête.

J'ai apprécié la qualité de l'écriture avec sa prose lente, journalistique et sa construction soignée. La profondeur des portraits et l'utilisation de détails de dialogue et de décors m'ont marquée. « le vent s'empara de son manteau », « La peur le lacéra comme une griffe », « le silence se fit dans la pièce. Pour la première fois, l'enquête tout entière semblait retenir son souffle ».
Pas de suspens ou de retournement de situation. La progression de l'enquête est difficile, laborieuse et l'intrigue lente. C'est un roman sombre rempli d'introspection et de considérations moroses sur une société qui évolue mais pas toujours dans le bon sens. Les personnages sont attachants, l'enquête est un vrai travail d'équipe, avec des policiers atypiques qui apportent une valeur ajoutée à l'histoire.

Lire Mankell, au-delà de l'histoire et de l'enquête c'est également découvrir la Suède que je connais mal. Il en trace un portrait social et culturel plus noir qu'imaginé. Thèmes abordés : le malaise social suédois, les milices privées, l'émigration, le manque de policiers sur le terrain, la difficulté pour les femmes d'élever leurs enfants tout en travaillant, la montée générale de la criminalité violente et complexe et en particulier, celle de la criminalité féminine, le mercenariat.

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