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Inspecteur Kurt Wallander tome 4 sur 12

Anna Gibson (Traducteur)
EAN : 9782020789929
512 pages
Seuil (04/02/2005)
3.96/5   1295 notes
Résumé :
Scanie, avril 1992. Louise Akerblom, agente immobilière et jeune mère de famille, disparaît dans des conditions mystérieuses. Pendant ce temps, en Afrique du Sud, un groupe d'Afrikaners fanatiques prépare avec soin un attentat contre une importante figure politique.
Quelques jours plus tard, le corps de Louise, le front troué d'une balle, est repêché dans un puits. L'inspecteur Wallander et son équipe enquêtent. Mais le passé de la victime est limpide et les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
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L'intérêt de « La lionne blanche, » écrit en 1993, réside dans le fait que Henning Mankell craint une guerre civile en Afrique du Sud. Dans sa post-face il affirme : « Personne ne peut affirmer que la guerre civile est inévitable. Personne ne peut davantage affirmer qu'elle aura lieu. L'incertitude est la seule certitude. »
L'auteur présente des personnalités réelles : de Klerk, Mandela, qui se sont serrés la main au Forum économique mondial de Davos en 1992, conjointement prix Nobels de la paix en 1993.
Et pourtant le chaos.
Il dresse un tableau des trois groupes ennemis : les Zoulous, les Anglais, se considérant premiers occupants, et les Boers, héritiers de ces huguenots qui ont fui la France au moment de la révocation de l'Edit de Nantes, arrivés pour certains au pouvoir par leur fanatisme.
Parmi eux, le Président de Klerk, un Boer modéré conscient des enjeux et de l'impossibilité de continuer la haine. Il fait sortir de prison Mandela en 1990, il veut assurer en douceur la fin du régime de l'apartheid, et il l'abolit en 1991.
Le roman, ce sont les services secrets de l'ANC ou pro-Mandela, et des Boers. Une exécution est programmée par ces derniers, les fanatiques, avec comme exécutant un membre de l'ANC. Sauf qu'il ne saura pas jusqu'au dernier moment qui est la vraie cible, et bien entendu on lui fait croire, sans le dire, que c'est de Klerk. Ce tueur a grandi à Soweto, il a connu l'humiliation, et pire que l'acceptation, son acceptation obligée, sous peine de mort. Il est donc devenu voleur, tueur, pour survivre, dans la haine la plus profonde de ces Blancs qui lui interdisent tout.
Quoi de plus porteur que de faire tuer Mandela par un Noir ? Et quoi de plus facile, se disent certains fanatiques Boers ? Les Noirs ne peuvent que nous obéir.
Pour ces Boers, leur peuple élu ne se soumettra jamais. La libération de Mandela depuis Rodden Island, après 27 ans de détention, leur parut une déclaration de guerre. le Président de Klerk devenait à leurs yeux le traitre de la nation. le bain de sang inéluctable allait enfin rendre à la Confrérie des Boers son pouvoir déjà affirmé par l'apartheid.
Services secrets, donc, dont on apprend les agissements contradictoires, semer la panique pour asseoir le pouvoir, conspirer pour conduire le pays au chaos, s'assurer des tueurs des ex du KGB, qui, eux, savent, et pour cela délocaliser… mais oui, en Suède, pays où il est facile d'entrer illégalement, ainsi qu'analyse de ce qu'est l'apartheid, où les Noirs sont simplement dépossédés d'eux mêmes. « Passer de n'être personne à être quelqu'un, c'est le voyage le plus long que puisse entreprendre un être humain. »

Une fois ceci dit, le roman n'en finit pas de terminer.
Voilà, et Kurt Wallander doit se débrouiller avec cet noeuds de vipères, sans savoir qu'une lionne blanche apparait et dénoue sans le savoir ce noeud. Et renversements inattendus, je n'en dirai pas plus, même sous la torture.
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Lire un roman policier de Henning Mankell veut aussi dire enrichir sa culture générale. Ici on rallie la Scanie à l'Afrique du Sud en passant par la Russie en un battements d'ailes. On côtoie la lutte contre l'apartheid et la fin du KGB dans un monde au bord du gouffre.

La qualité indiscutable de la narration et la sensibilité de la plume transgressive de l'auteur font toujours mouche. Et avec des personnages récurrents on est un peu comme à la maison : les meubles sont toujours à la même place et on reconnaît le parfum familier du crime et des enquêtes.
Retrouver Wallander est toujours un plaisir teinté d'inquiétude.

Henning Mankell est un écrivain subtil qui parle comme personne d'autre des aléas de la vie, de ce que l'on subit, de ce que l'on construit.

Je pourrais encore trouver plein d'autres raisons de lire un roman de Mankell, ou de les relire puisque maintenant le manque qu'il a laissé ne pourra être comblé qu'en essayant de maintenir vivante la flamme des écrits qu'il nous a légués.

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Il y a deux auteurs de polars qui monopolisent ma bibliothèque, Connelly et Mankell.
Si ce bon vieux Michael revient chaque année imposer un nouveau titre sur mes étagères, le regretté Henning, dont bien des ouvrages sont encore en attente dans ma PAL, était absent de mes lectures depuis trop longtemps.
J'ai donc sorti La lionne blanche de mes lectures en attente, pour mon plus grand bonheur de lecteur du genre.
Peut-être l'un des meilleurs romans de l'auteur que j'ai lu.
A Ystad, Suède,  le commissaire Kurt Wallander est amené à enquêter sur la disparition d'une jeune femme agent immobilier.
Dans le même temps en Afrique du sud, un mystérieux "comité " prépare un attentat contre l'une des personnalités les plus importantes du pays.
Deux événements à des milliers de kilomètres mais qui pourraient bien être liés.
Gare à ceux qui se trouveront sur le chemin des comploteurs.
Un Mankell efficace. Sans temps mort. Ancré dans la réalité de l'époque. (Notamment l'Afrique du Sud post apartheid).
J'ai retrouvé avec plaisir Wallander, le flic cher à l'auteur. Flic, donc, mais aussi, père,  fils, amant, humain quoi... Wallander n'est pas un super héros,  mais quoi qu'il arrive, même s'il doit mettre sa vie en danger il ne lâche rien et va jusqu'au bout de la traque des criminels.
Une lecture que je ne peux que recommander aux amateurs de bons polars.








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Fabuleux roman que La Lionne blanche écrit en 1993, dans lequel l'action se situe tantôt en Suède, tantôt en Afrique du Sud où l' apartheid vient tout juste d'être aboli en 1991.
Il débute par un prologue nous mettant déjà en condition pour la compréhension de l'histoire.
Tout commence par le meurtre d'une femme près d'une ferme isolée en Suède. L'enquête en rapport avec des événements qui se préparent en Afrique du Sud va mener Kurt Wallander dans des directions aux conséquences bien lourdes pour lui, tant physiquement que psychologiquement. L'auteur nous décrit une partie suédoise truffée de rebondissements, d'actions et de violence, et en parallèle, le déroulement d'un complot visant à liquider un personnage important de la scène politique sud-africaine.
A travers cette fiction mêlant des personnages réels, l'auteur réussit à nous décrire la période trouble post-apartheid où tout peut exploser d'un moment à l'autre, rendant l'ensemble bien plus instructif qu'un roman policier ordinaire.
Un suspense intense domine tout au long de l'histoire. Henning Mankell a réussit à imbriquer enquête en Suède et paysage social et politique en Afrique du Sud avec beaucoup d'habileté rendant ce récit écrit dans un style clair très intéressant.
Lecture passionnante.
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Kurt Wallander est toujours le taciturne commissaire de police d'Ystad, commune suédoise dans la Scanie devenue mythique après la parution de la série.
Cela ne va pas. Et comment pourrait-il en être autrement! Tourmenté par son quotidien et une enquête où il est question du meurtre d'une agente immobilière et d'un doigt noir sectionné trouvé dans une ferme.

Trouver le lien entre les deux serait poser une passerelle entre deux rives improbables, la Suède et l'Afrique du sud, et, au bout du chemin, découvrir une lionne blanche plaquée au sol, prête à bondir. Cette lionne blanche, animal dangereux s'il est en chasse ou s'il se sent menacé, semble être la métaphore du pouvoir blanc.

Ce jumelage de circonstance entre Ystaad et le township de Johannesburg est l'occasion de festivités qui ne seront pas de tout repos. Aux courses poursuites dans une Suède sommeillante se mêle une course contre la montre, à des milliers de km, pour sauver ce qui peut encore l'être dans une Afrique du Sud du début des années 1990 soumise à l'Apartheid.

Quand Mankell s'intéresse à un pays malade, il s'engage. Comme dans "Les chiens de Riga", où il n'avait pas trouvé "le bilan du communisme globalement positif en Lettonie", il souligne les efforts de certains Sudafs pour faire évoluer leur pays vers des droits plus humains.
Pour accompagner son lecteur dans les méandres de ce conflit, Mankell distille plus d'actions que dans ses premiers romans.
Bien dosée le mélange enquête et découverte d'une culture fonctionne comme un diptyque marchant sur l'eau.

Ajoutez deux méchants, comme on les aime dans les livres, et vous serez comme un gerris qui, profitant de la tension de surface, se meut en patinant.
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Citations et extraits (131) Voir plus Ajouter une citation
Le plus grand danger de la soumission, c'est lorsqu'elle devient une habitude, lorsqu'elle s'insinue comme un poison paralysant les veines, sans même qu'on s'en aperçoive. Alors, la résignation est un fait accompli. Le dernier rempart est tombé, la conscience est obscurcie et commence lentement à mourir.
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On ne peut pas combattre le racisme par le racisme. Les Blancs doivent apprendre le renoncement. Ils doivent remettre la terre aux Noirs, qui sont interdits de propriété depuis des siècles. Ils doivent transférer la plus grande partie de leurs richesses à ceux qui n’ont rien. Ils doivent apprendre à considérer les Noirs comme des hommes. Les Noirs, eux, ont l’habitude de se soumettre, et la soumission est peut-être la blessure humaine la plus difficile à guérir.
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Un humain qui perd son identité n’est plus un humain. Il devient un animal. C’est ce qui m’est arrivé. J’ai commencé à tuer des gens parce que moi-même, j’étais mort. Enfant, je voyais les panneaux, les panneaux ignobles qui montraient les endroits autorisés aux Noirs et ceux qui étaient réservés aux Blancs seulement. Là, déjà, j’ai commencé à rétrécir. Un enfant doit grandir, pousser, mais dans mon pays l’enfant noir doit apprendre à devenir de plus en plus petit. J’ai vu mes parents dépérir sous le poids de leur propre invisibilité, leur amertume contenue. J’étais un enfant obéissant. J’ai appris à n’être personne, un rien parmi les riens. L’apartheid a été mon véritable père. J’ai appris ce que nul ne devrait apprendre. Vivre avec l’hypocrisie, le mépris, un mensonge transformé en vérité unique, protégé par la police et par les lois, mais surtout par un fleuve d’eau blanche, un flot de paroles sur la différence naturelle entre les Noirs et les Blancs, la supériorité de la civilisation blanche. Cette supériorité-là a fait de moi un tueur, songoma. Parfois je pense que c’est la conséquence directe de mon enfance passée à rétrécir. Car cette fausse supériorité des Blancs, qu’a-t-elle été d’autre qu’un pillage systématique de nos âmes ? Quand notre désespoir a explosé en rage destructrice, les Blancs n’ont pas vu le désespoir, pas plus que notre haine, qui était infiniment plus grande, et que nous portions depuis trop de temps. Quand je regarde en moi, je vois mes pensées et mes sentiments fendus en deux comme par une épée. Je peux me passer d’un doigt. Mais comment pourrais-je vivre sans savoir qui je suis ?
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Les gens n'abandonnent pas leurs privilèges de leur plein gré, avait-il dit. C'est une habitude aux racines si profondes que les privilèges deviennent comme une partie du corps de ces gens-là. Ce serait une erreur de croire qu'il s'agit d'un défaut lié à la race. Dans mon pays, ce sont les Blancs qui portent ce pouvoir de l'habitude. Mais, dans une autre situation, cela aurait pu aussi bien être moi et mes frères. On ne peut pas combattre le racisme par le racisme. Les Blancs doivent apprendre le renoncement. Ils doivent remettre la terre aux Noirs, qui sont interdits de propriété depuis des siècles. Ils doivent transférer la plus grande partie de leurs richesses à ceux qui n'ont rien. Ils doivent apprendre à considérer les Noirs comme des hommes. Les Noirs, eux, ont l'habitude de se soumettre, et la soumission est peut-être la blessure humaine la plus difficile à guérir. Cette habitude creuse très profond, déforme l'homme tout entier, n'épargne aucune partie du corps. Passer de n'être personne à être quelqu'un, c'est le voyage le plus long que puisse entreprendre un être humain. Je crois qu'une solution pacifique est illusoire. de nouvelles générations de Noirs ont grandi, qui refusent de se soumettre. Ils sont impatients, ils voient venir l'implosion. Mais ça va trop lentement. Il y aussi beaucoup de Blancs qui pensent la même chose. Ils refusent d'accepter les privilèges qui les obligent à vivre comme si tous les Noirs du pays étaient invisibles, existant tout juste sous forme de domestiques ou d'une espère animale bizarre qu'on enchaîne à l'écart. Dans mon pays, il existe de grandes réserves naturelles où les animaux sont protégés. Il y en a d'autres où sont enfermés des êtres humains sans aucune protection. Les animaux connaissent un meilleur sort que les hommes dans mon pays.
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Le vendredi 24 avril, peu après quinze heures, l'agente immobilière Louise Åkerblom sortit des bureaux de la Caisse d'épargne de Skurup et s'attarda sur le trottoir pour respirer l'air printanier. Que faire ? Plus que tout, elle aurait voulu conclure sa journée de travail et rentrer chez elle. Mais elle avait promis de passer voir une maison du côté de Krageholm... Combien de temps lui faudrait-il ? Une bonne heure, pas beaucoup plus. Il fallait aussi acheter du pain. Robert, son mari, pétrissait d'habitude lui-même le pain de la famille. Cette semaine-là, il avait été trop occupé. Elle traversa la place et entra dans une boulangerie. Elle était la seule cliente. La boulangère, qui s'appelait Elsa Person, se rappellerait par la suite que Louise Åkerblom avait semblé de bonne humeur. Elles avaient un peu parlé du printemps qui était enfin arrivé, quelle joie.
Elle demanda un pain de seigle et décida dans la foulée de surprendre sa famille avec des pâtisseries pour le dessert. Son choix se porta sur des tartelettes pomme vanille. Elle se dirigea ensuite vers le parking où elle avait laissée sa voiture, derrière la Caisse d'épargne. En chemin, elle croisa le jeune couple de Malmö avec qui elle venait de faire affaire. Ensemble, ils avaient signé la promesse de vente, le chèque, les formulaires d'emprunt. Elle sympathisait avec leur joie de posséder enfin leur propre maison. Mais elle s'inquiétait un peu. Seraient-ils en mesure de faire face aux traites ? Elle avait soigneusement étudié l'état de leurs finances. A la différence d'autres jeunes, ils n'avaient pas fait collection inconsidérée de factures de Carte bleue. Et la jeune épouse lui semblait du genre économe ; ils y arriveraient sans doute. Dans le cas contraire, la maison se retrouverait sur le marché, et ce serait peut-être elle, ou Robert, qui s'occuperait à nouveau de la transaction. Pour eux, le fait de vendre la même maison deux ou trois fois en l'espace de quelques années n'avait plus rien d'inhabituel.
Elle déverrouilla les portières et composa le numéro de l'agence. Elle écouta la voix de Robert sur le répondeur, disant que l'agence Åkerblom avait fermé pour le week-end, mais qu'elle rouvrirait lundi matin à huit heures.
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Vidéo de Henning Mankell
https://www.laprocure.com/product/1407882/nesbo-jo-une-enquete-de-l-inspecteur-harry-hole-eclipse-totale
Jo Nesbø Éclipse totale, une enquête de l'inspecteur Harry Hole Éditions Gallimard
« Voici le grand retour de Harry Hole, l'inspecteur préféré de Jo Nesbø qui est, comme on le dit toujours, le digne héritier de Henning Mankell. Voilà ça fait treize ans que ce héros existe qui lutte contre les psychopathes et autres, il est assez spécialisé dans le genre. Ici, on le retrouve un peu comme d'habitude au bout du rouleau, au fond du trou, plus alcoolique que jamais. Il va faire la connaissance d'une actrice qui a un gros gros besoin d'argent, qui est poursuivie, qui est menacée de mort et il va quelque part se rendre lui aussi victime de cette mafia... » ©Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris.
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Deux hommes sont retrouvés morts sur un canot, exécutés d'une balle dans le cœur. Les corps sont identifiés : des criminels lettons d'origine russe liés à la mafia.

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