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Critique de Aline1102


Comme d'habitude, ce qui frappe chez Wallander, c'est sa solitude. Pourtant, ici, tout le monde est encore là : Svedberg n'est pas encore mort, le père de Wallander non plus et Linda, la fille de Kurt, vient vivre temporairement chez lui. du coup, cette fois-ci, on a un peu l'impression que, s'il se retrouve tout seul, c'est un peu de sa faute...

Et, de fait, l'ami Kurt semble faire preuve d'une légère tendance asociale. Souvent, il s'isole, ne veut pas parler aux autres ou refuse de les écouter. Il ressent certaines gênes absurdes et incrompéhensibles au moment d'évoquer les sentiments qu'il éprouve, comme lorsque Baiba, sa petite amie (tiens, elle aussi est encore dans la vie de Wallander) l'appelle de Riga et qu'il n'ose pas lui dire qu'il l'aime ou qu'il va probablement devoir reculer ses vacances. Comportement bizarre pour un petit ami, vous ne trouvez pas ?

Le roman en lui-même est très long pour peu de rebondissements. La description de l'enquête par Mankell est toujours intéressante car pleine de détails : il nous plonge dans l'esprit des policiers, dans celui du tueur et dans les multiples réflexions de ces différents personnages composant le récit. Mais, le gros problème, c'est qu'on connaît l'identité du tueur depuis le début de l'histoire. Et du coup, le manque de suspense se fait sentir de façon presque pénible. Quand Seuil parle d'enquête qui " piétine " dans la présentation de ce roman, la maison d'édition n'a pas tort : on a plus d'une fois envie de crier " Alors, ouvre les yeux, réfléchis !! " à l'équipe de Wallander. Et tous ces braves flics, d'habitude si plaisants, finissent par franchement nous agacer !

Le résultat est donc franchement décevant. Un peu d'animation commence à se faire sentir aux alentours de la page 473 (je ne plaisante pas !) et le reste du récit semble tourner autour d'une sévère critique de la société suédoise, qui semble aller encore plus mal que dans les autres opus de Mankell. La jeunesse suédoise est-elle si " pourrie " ? Les Suédois sont-ils réellement si violents, si désespérés ?

En plus de cela, Wallander semble vraiment désabusé. Il assiste à la dégradation combinée de la société suédoise et des conditions de travail des policiers en ressentant en permanence un sentiment de colère diffus qui, parfois, lui fait péter les plombs (il jette des stylos qui ne vont plus à travers la pièce, par exemple). Et l'inspecteur est également très envieux du procureur qui a pris la décision de s'éloigner de tout cela en changeant de vie : Kurt se demande alors pourquoi lui-même ne ferait pas la même chose. Mais, bien évidemment, il ne le fait pas. Et à ce moment revient l'envie de lui hurler " Bouge-toi, si tu as envie que les choses changent il est temps de te remuer ! ". Parce que à part râler, Wallader ne fait rien. Il semble déçu de l'évolution de son métier, on a l'impression qu'il reste policier par paresse ou par crainte de recommencer autre chose. Et son mécontentement perpétuel finit par peser très lourd sur l'ambiance de ce récit : après tout, s'il n'ose pas recommencer sa vie ailleurs, c'est un peu sa faute, non ?

Vous l'aurez compris, ce Guerrier solitaire n'est pas la meilleure enquête de Wallander, qui semble très essoufflé dans ce polar. Une petite pause s'impose donc avant de découvrir les autres volumes de Mankell.
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