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sur 880 notes
Après avoir quitté Fredrik Welin, le chirurgien orthopédiste du roman Les chaussures italiennes alors âgé de soixante-six ans, c'est avec curiosité que je le retrouve quatre années plus tard. On peut dire que nos retrouvailles sont chaudes, brûlantes, c'est la nuit, il se réveille dans l'incendie de sa maison. Ouf ! il a pu sortir indemne chaussé de deux bottes gauches, un imper endossé sur sa veste de pyjama et un pantalon. Tout le voisinage accourt, chacun à bord de son bateau, la chaîne de solidarité se matérialise pour essayer d'éteindre l'incendie mais ce sera peine perdue. Heureusement, il peut loger dans la caravane de Louise, sa fille aujourd'hui âgée de quarante ans, Louise dont il n'a plus de nouvelles. Il lui téléphone, le contact rétabli, elle le rejoindra sur l'île. Une enquête criminelle démarre dès le lendemain de l'incendie. J'ai retrouvé les mêmes personnages que dans Les chaussures italiennes et d'autres qui sont apparus au fil de l'histoire. Dans ce récit, Henning Mankell évoque la vieillesse, le désir de connaître encore l'amour, les relations père-fille et celles avec la société en général. Un excellent roman !
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Quelle terrible et jouissive expérience, que celle de lire un des derniers livres écrits par un de ses auteurs préférés ! Quand Henning Mankell s'est attaqué aux Bottes suédoises, savait-il qu'il souffrait d'un cancer implacable et incurable ? Dans tous les cas, il sentait le vieil âge approcher, et la mort qui l'accompagne. Ça se ressent dans cette suite au roman Les chaussures italiennes. On retrouve le médecin à la retraite Fredrik Welin, toujurs reclus sur son île de la Baltique. Très rapidement, on est plongé dans l'action : il se réveille alors que sa maison brûle. Perte totale. Que s'est-il passé ? Les indices abondent dans tous les sens. Ici, Mankell s'amuse avec le lecteur, laissant planer le doute que le vieil homme a lui-même mis le feu à sa demeure même si ce dernier s'en défend. Pareillement pour d'autres éléments de l'intrigue, comme la disparition de sa montre, le comportement étrange de sa fille Louise, les traces du passage d'un individu louche dans les parage mais, en même temps, les pertes de mémoire de Welin. Aussi, pendant un moment, connaissant l'intérêt de l'auteur pour l'Afrique, j'ai craint qu'il ne fasse intervenir un migrant…

Alors que j'écris cela, j'ai l'impression que je raconte l'intrigue d'un roman policier. C'est pourtant loin de ça, même si, à l'occasion, cette impression m'agassait également pendant ma lecture. le thème est bel et bien celui de la vieillesse. Qu'est-ce qui attend un homme de septante ans, quand il a tout perdu ? Quand ses amis le quittent l'un après l'autre ? Deux personnes de l'entourage de Welin meurent, un autre disparaît. Il est impossible de ne pas sympathiser avec lui, et pareillement pour l'auteur. C'est décidément quelque chose qui devait commencer à tracasser Henning Mankell. Et c'est présent partout. La maison détruite, l'île sur laquelle elle se trouvait est maintenant nue, comme cet archipel où il y avait un village autrefois, maintenant abandonné. Il n'en reste que des vestiges. Même le paysage (la mer parfois houleuse, le froid et l'hiver qui se pointent, tout me semble grisâtre) a un je-ne-sais-quoi de crépusculaire. Ouf !

Si la mort est importante, elle n'est pas tout. le roman aborde aussi vers d'autres thèmes comme la famille (surtout la relation père-fille mais l'arrivée d'un petit-enfant élargit la définition), l'héritage. Que lègue-t-on à la génération suivante ? Et peut-on retrouver l'amour à un âge avancé ? Après tant d'années de solitude ? du moins, ce sont des sujets qui m'ont marqué pendant ma lecture des Bottes suédoises. En fait, ce sont des thèmes qui résonnent facilement en moi, même si je suis encore loin de la septantaine. Ceci dit, ce roman n'a pas résonné autant que le précédent, il me semblait porté beaucoup plus sur les actions. En fait, j'aurais souhaité qu'on trouve rapidement une cause accidentelle, voire naturelle, à l'incendie pour mettre de côté cette partie de l'intrigue et être porté seulement par les questionnements existentiels (et la nostalgie) de Welin et les impressions laissées par le paysage. N'empêche, c'était tout de même un sublime et ultime moment de lecture qui continuera à m'habiter (me hanter ?) encore un bon moment.
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Je suis attristée à l'idée que ce grand écrivain nous ait quitté beaucoup trop tôt.J'oserais dire ,qu'à mon sens,ce roman est parfait et qu'il pourrait sembler difficile qu'il ait pu en écrire un meilleur ensuite.
En lisant cette histoire je me suis mise à imaginer que Fredrik Welin,le héros,c'est Mankell et que tout son ressenti d'homme vieillissant et sa peur de la mort,c'est celle de l'auteur.Pourtant on y sent une soif de vivre,de faire naître de nouvelles émotions,de réparer ce qu'il pense avoir mal fait autrefois,de prendre soin des autres à travers une lucidité à la fois effrayante et légère.
Cette dernière phrase"Mais l'obscurité ne me faisait plus peur" sonne comme un ultime testament pour les vivants.
Attention,chef-d'oeuvre!
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Mankell … Ah Mankell ! Quel pied cet auteur.
Comme une tablette de chocolat, un vacherin vanille fraise, une Leffe pression. Rien que d'y penser c'est déjà l'extase, les prémices d'un orgasme cérébral. le coeur monte d'un cran, l'esprit vacille, le corps devient fébrile : il n'y a plus qu'un seul objectif : dévorer ce livre.
Même l'intrigue : savoir qui a mis le feu chez Fredrik, médecin à la retraite, devient secondaire. Cette histoire fourmille de mille autres qui font toute la richesse de la narration de ce roman. Mankell écrirait sa liste de courses que je lui collerais un cinq étoiles des familles.
Je n'ai que deux rêves en matière de lecture :
1) Relire Azteca sur les marches de la pyramide du soleil à Teotihuacán.
2) Aller relire l'intégrale de Mankell en Suède, un p'tit peu aussi pour mater les aurores boréales, p'tét aussi les suédoises … chut chut pas si fort ma femme pourrait entendre.
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Les bottes suédoises ça ressemble aux chaussures italiennes.

Avec un héros que je juge toujours aussi pathétique, des paysages glacés qui donnent envie d'y aller, une réflexion sur le temps qui s'écoule sans qu'on puisse jamais vraiment le rattraper, sur la solitude et la vieillesse, sur les secrets de famille...

Avec un zeste de suspense en plus, un soupçon de mystère qui lui donne une vague allure de polar.
Avec une pincée d'amitié qui frôle l'histoire d'amour, une petite graine d'espoir qui redonne un peu le sourire.

D'où une demi-étoile en plus octroyée à cette suite !
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Fredrik Welin, vit seul sur une minuscule ile de la Baltique. Médecin à la retraite au lourd passé, une erreur médicale le hante depuis des années, il a très peu de contact avec les habitants du continent. Une nuit sa maison est détruite par un incendie d'origine douteuse. Fredrik Welin, 70 ans ne possède plus rien.

Pourquoi survivre à un l'incendie de votre vie se questionne-t-il ?. Mais Fredrik a encore un rôle à jouer auprès de Louise, sa fille, qui réapparait après des années de silence, auprès de Lisa, une journaliste venu enquêter sur les causes du sinistre, auprès de Jansson le facteur hypocondriaque. Il y aura trois décès, bruts, soudains, la mort à l'oeuvre devant Fredrik, comme une répétition à sa propre mort.

À son âge Fredrik à pourtant des choses à apprendre parce que les êtres sont rarement ce que l'on croit qu'ils sont et il nous faut toute une vie pour comprendre que la vérité est à jamais provisoire et changeante.

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Crépusculaire et pourtant débordant de vie « Les bottes suédoises » est le dernier roman d'Henning Mankell décédé en octobre 2015. Un roman tendre sur le bilan d'une vie, sur l'amour que l'on donne ou que l'on a donnée, sur l'amour que l'on reçoit.

Un roman profond sur la mort, à croire qu'il n'y a que les suédois pour parler de cela, impossible de ne pas penser à « Sarabande » le dernier film de Bergman (beau-père de Mankell). Créateur du commissaire Wallander, on savait le romancier bourré de talent, avec ses deux derniers romans « Les chaussures italiennes » et « Les bottes suédoise » il atteint le niveau de la très grande littérature.

Ses polars pouvaient se lire comme des essais philosophiques, ici, il nous livre un roman philosophique, qui se lit comme un polar.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai bien aimé retrouver l'île et son occupant coupé de tout et de tous, hormis du facteur. Toujours aigri par la vie, ronchon, il a pris quelques années depuis Les chaussures Italiennes et évidemment, quelques années de plus, reclus, n'ont pas arrangé les choses pour lui. Non seulement il est devenu encore plus râleur (j'avoue que par moment, il m'a un peu agacée), mais maintenant sa maison a brûlé avec le peu de souvenirs qu'elle gardait.
Et cerise sur le gâteau, la police et la compagnie d'assurances le soupçonnent d'avoir mis lui-même le feu à sa maison. Une arnaque à l'assurance, ce n'est pas nouveau.
Et ce vieux grigou croit encore trouver l'amour dans la jeune journaliste venue faire un article sur l'incendie.
Et sa fille Louise venue lui annoncer qu'elle était enceinte. Mais Louise et lui sont comme deux roquets qui ne se supportent pas. En fait, ils sont pareils tous les deux.

Hening Mankell sait trouver les mots, le ton, pour parler de la vieillesse et de la peur de la mort. Ce n'est que de ça qu'il s'agit en fin de compte. La peur de mourir seul, de ne manquer à personne et avec l'incendie, de ne rien laisser qui puisse aider aux souvenirs, un journal, une photo, un objet personnel.

C'est bien écrit; ce n'est pas triste parce que le personnage est réactif, parfois à la limite du supportable. Il est plein de son passé. Une note d'espoir apparaît quand même.
En fait, si, au fond l'histoire est triste.
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Suite des chaussures italiennes.
Quatre ans plus tard, on retrouve Fredrik, toujours sur son île.
Fredrik vieillissant mais encore un peu porté sur la chose. Un brin fureteur et quelque peu menteur aussi.
Sa maison prend feu et il loge dans la caravane de sa fille.
Les mêmes personnages plus quelques nouveaux.
Tout de suite on est repris dans l'ambiance de l'île, du vent, du froid.
De la solitude aussi, parce que Fredrik est bien seul, comme beaucoup de personnages de sa communauté. Et surtout, il se sent vieillir et appréhende la mort.
Solitude vieillesse et mort guident cette histoire. Seule lueur, sa fille et l'éventuelle possibilité d'une aventure avec la journaliste, quoique bien plus jeune.
Encore une fois, Henning Mankell sait nous emmener dans son univers, et même si les thèmes sont toujours un peu les mêmes, on ne s'ennuie pas une seconde.
J'aime ces moments de lecture où l'on est emporté ailleurs parmi des gens qu'on connait déjà un peu et qu'on retrouve avec plaisir.
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J'ai aimé le livre! J'ai sympathisé avec le héros! Je me suis délectée de l'écriture par excellence de Henning Mankell! Je ne saurais dire si c'est un polar philosophique, en tout cas, ce n'est pas qu'un polar qui nous fait courir derrière des criminels, il nous parle aussi de la vie. Il interroge la vie, son sens, sa finition à travers le regard d'un septuagénaire, l'homme dont la vie n'a été constituée que de vicissitudes. A la dernière courbe de sa vie, Fredrik Welin est victime d'un incendie nocturne, toute sa maison part en fumée. Mais, il finit par accepter une fois de plus cette épreuve avec beaucoup sobriété et sérénité, se fondant sur l'intrépidité de sa fille Louise et de la présence lénifiante de la journaliste Lisa, il va s'armer de force pour essayer de donner à nouveau un sens à sa vie, quand bien même, il est terrassé, de temps en temps, par l'idée de la mort...
Une merveille à lire absolument!
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Je fais partie des lectrices qui sont contentes de retrouver Fredrik, le chirurgien en retraite que nous avions rencontré dans "les chaussures italiennes". Toujours aussi bougon mais tendre, nous retrouvons aussi son île, sa maison et la caravane de sa fille . Une nouvelle aventure, une nouvelle intrigue qui cette fois ne sera pas le retour d'Harriet, mais ...
C'est aussi un Fredrik qui s'interroge sur la vieillesse, l'amitié, la famille qui revisite sa vie. Un homme qui est tourmenté par la mort mais toujours animé par le désir de l'amour. Un vieil homme attachant que nous quittons à l'automne de sa vie.
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