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EAN : 9782757833704
360 pages
Points (11/04/2013)
3.72/5   356 notes
Résumé :
Années 1950. Dans une bourgade du Norrland, Hans Olofson, adolescent élevé par un père rustre et alcoolique, perd ses deux seuls vrais amis. Bouleversé, Hans décide de réaliser le rêve de l’un d’eux : aller en Zambie, sur les traces d’un missionnaire suédois.
1969. L’Afrique le fascine et l’effraie. Dans la jeune république indépendante de Zambie en proie à la violence, Hans rencontre des colonisateurs emprisonnés dans leur racisme, et des Noirs obéissants qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 356 notes
Mankell n'est pas que l'heureux papa de l'excellentissime série des Wallander . Ce Suédois , fasciné par l 'Afrique qu'il connait sur le bout des doigts , écrira régulièrement sur ce continent qui le fascine . L'Oeil du Léopard , paru en 1990 et donc avant sa série à succès , augure déjà d'un écrivain à la plume accrocheuse et désabusée .

L'Oeil du Léopard , beaucoup plus affûté que celui de Dalida , c'est un parcours de vie . Celui de Hans Olofson devenu presque par inadvertance un très gros producteur d'oeufs en Zambie . Humaniste dans l'âme , il n'aura de cesse de tenter d'appliquer ses généreux principes au risque de se heurter à une réalité bien plus hostile et enracinée que prévue .
De sa folle jeunesse Suédoise aux côtés de ses amis Sture et Janine à ce rêve par procuration qu'est cette jeune république de Zambie nouvellement indépendante , Mankell retrace le parcours chaotique d'un jeune homme ballotté par la vie et lâché par ses rêves de grandeur .
Wallander a toujours éprouvé d'énormes difficultés avec son paternel , Hans n'y échappera pas avec son géniteur , ancien marin un peu fruste porté sur la bibine et bien en mal d'éduquer tout seul un gamin pourtant élevé dans l'esprit d'un ailleurs meilleur .

Jonglant alternativement avec ces deux continents antagonistes , Mankell fascine par sa maîtrise narrative en opposant une jeunesse insouciante et idéaliste à un présent diamétralement opposé prouvant ainsi qu'aussi utopiste soit-on , l'on n'échappe rarement à son destin .
Et que dire de cette Afrique monolithique suintant le danger et la mort au détour de chaque page...
Mankell , inexorablement , instaure un climat de défiance malsain au possible et y va de son petit suspense parfaitement emballé pour clore un récit aussi dépaysant que tragique .
Certainement pas le plus grand Mankell mais assurément l'un des plus noirs , sans mauvais jeu de mot...Dans la même veine , il serait criminel de passer à côté de Comédia Infantil...

L'Oeil du Léopard : palooleees , palooleees , palooooleeeeeees...
http://www.youtube.com/watch?v=2kSIL3NU5vs
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Publié en 1990 en Suède, "l'oeil du léopard" arrive seulement chez nous maintenant (bizarrerie de l'édition).
Reconnu grace à ces excellents polars et son emblématique Wallander, Mankell nous présente l'autre versant de son oeuvre et force de constater que celui-ci vaut aussi de si attarder.
Son héros, le jeune Hans Olafson, débarque à Lusaka (Zambie) pour honorer la mémoire de son amie Janine. le petit voyage de quelques jours se transformera en dix huit années. Hans arrive avec certaines idées mais très vite sa perception humaniste va se confronter à la réalité.
Mankell installe son personnage dans un pays ou règne racisme, violences, corruption, suspicion le tout sous une chaleur harassante qui provoque un climat anxiogène. Hans au fil du temps voit ces idéaux sacrément remis en question.C'est dans cette description hyper réaliste que le roman de Mankell est des plus réussi. Il montre combien le colonialisme et l'ingérence ont fait le malheur du continent, combien la haine et le désespoir nourissent les rancoeurs. le récit est saisissant, Mankell ne se veut pas moralisateur, il dresse simplement un constat d'une grande noirceur, sans un début de réponse. Et au final c'est l'échec et la solitude qui attendent Hans au bord de la route. Sacrément efficace, du grand Mankell, comme d'hab.
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Ce roman d'Henning Mankell se passe en Zambie et fait partie de l'oeuvre de l'auteur consacrée à l' Afrique .
En effet , l'auteur partage sa vie entre la Suède et le Mozambique , et son
oeuvre entre les romans qui se passent en Afrique et les aventures du commissaire Wallander en Suède ; comme si l'auteur compartimentait vie privée et oeuvre littéraire en deux parties .
Hans Olofson quitte sa Suède natale pour réaliser le rêve de Janine , jeune femme qui est défigurée depuis son adolescence qui sera persecutée par Hans et son meilleur ami , puis qui deviendra leur meilleure amie .
Janine personnage hors du commun qui réussira de nombreuses années à transcender son horrible handicap jusqu'au jour où un évènement aura raison d'elle (je ne dévoile pas ) . Hans part pour l'' Afrique où il restera finalement 19 ans .
Il ya eu des moments de bonheur , de communion même avec ce continent si différent mais aussi beaucoup d'incompréhensions entre les blancs et les noirs , qui campent tout deux sur leurs positions sans espoir d'un terrain d'entente , puis tout bascule dans une haine épouvantable , qui rien ne peut arrêter , le rêve de Hans d'être différent des autres blancs , d'essayer de comprendre les noirs à défaut d'être leur ami s'effondre .
L'époque qui suit l'indépendance de la zambie est cruelle comme toutes les époques de révolution , de transition aux forceps .
Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui me donne' envie de lire d'autres livres de l'auteur .


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Zambie, fin des années 80.

Une pluie battante pousse Hans Olofson à s'arrêter quelques instants car la route est impraticable. Mais c'est la peur au ventre qu'il reste enfermé dans son véhicule tant la violence et le racisme ont pris le dessus dans le pays. D'ailleurs, il ne proposera pas à des jeunes filles noires qui passent de se mettre à l'abri.… Les noirs et les blancs ne se mélangent pas.
C'est une scène très cinématographique, emblématique du parcours de Hans en Afrique. Pourtant, voilà bientôt dix-neuf ans qu'il a repris avec succès la ferme de Judith, animé par de belles valeurs humanistes.
Mais Hans sait-il aimer l'Afrique et s'en faire aimer ? Est-ce possible dans un pays encore blessé pas son passé colonial et le racisme, gangrené par la corruption. Luka, son serviteur veille-t-il sur lui ou le surveille-t-il ? le malaise est permanent.
Henning Mankell alterne son récit de retours en arrière pour mieux comprendre le parcours de ce suédois que rien ne destinait à vivre en Afrique.
Fuit-il son pays et son histoire ou accomplit-il son destin ?
Sa mère est partie lorsqu'il était tout gamin et son père bucheron se levait la nuit pour lessiver le plancher mais plus surement encore pour effacer des images qui lui collaient aux yeux. En vain bien sûr, alors l'alcool l'aidait au moins à voir trouble. Pas facile pour le petit Hans de grandir dans de telles conditions.
Jusqu'au jour où le fils du nouveau juge devient son ami. Sture admire Léonard de Vinci et tous les deux partagent une belle amitié avec Janine. Janine, c'est comme un oiseau à qui il manque une aile… Il faut lire ce beau roman pour découvrir qu'elle tragédie va se nouer entre ces personnages.
Janine va mourir et Hans décidera d'accomplir à sa place un voyage en Zambie, sur les traces de Mutshatsha, un missionnaire dont la vie la faisait rêver. En arrivant, il rencontrera un couple, Ruth et Werner Masterton , puis Judith qui lui cédera sa ferme…
Les odeurs, les traditions, les paysages sont magiques mais la chaleur est étouffante et les rêves de Hans ont un goût bien amer.
Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique, il sait de quoi il parle et offre une vision assez sombre de la situation sans pour autant donner des leçons.
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Roman poignant et aride. Poignant parce qu'il retrace la vie d'un homme, un suédois, un homme banal, qui n'a d'autre ambition que de ne pas suivre l'exemple de son père, un ancien matelot devenu bucheron. Son père est alcoolique et triste (sa seule envie au monde est de repartir sur un bateau mais la mer est loin de leur petite maison isolée entourée d'arbres - le père a beau en couper, pas la moindre vague ne vient pointer la moindre parcelle d'écume à l'horizon), leurs rapports sont hargneux, la mère elle est partie depuis longtemps, si longtemps qu'il ne s'en souvient pas, reste que 2 ou 3 photographies en noir et blanc. L'homme veut devenir avocat des circonstances atténuantes. Enfant, ado, il s'accoquine d'un copain, fils d'un juge, bonne famille. Ils grandissent et font les 400 coups. Ils font la connaissance d'une femme qu'on peut dire mutilée qui deviendra un formidable élan à leur vie. Puis il arrive un drame (que je tais). le héros , ce futur avocat des circonstances atténuantes, veut suivre le rêve de quelqu'un et s'embarque le temps de quelques jours en Zambie.
Roman aride. Les quelques jours en Zambie sont épouvantables. Et pour une raison que l'auteur dévoilera tout au long de son roman, les quelques jours s'étaleront sur 18 ans ou 19 ans. Aride car on sent chaleur de l'Afrique à travers les mots ou les phrases pourtant simples mais chargées de puissance. On sent le désert pas loin, la souffrance des noirs, la souffrance des blancs. Un racisme difficile, inimaginable. Tout au long du livre, la tension monte, le clivage est au début latent puis oppressant. La fin, c'est l'apothéose. La montée inaliénable de la guerre mais légitime. Cet homme qui ne deviendra pas avocat veut comprendre l'Afrique, fait tout pour l'aider, pour combattre, pour faire mieux que son voisin occidental. Mais aucun blanc ne peut la comprendre.
Le livre est dur pour sa justesse, sa vérité. Poignant et aride. Magnifique. Humain.
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critiques presse (7)
Actualitte
14 juin 2012
De ce roman crépusculaire, dont la fin ne délivre finalement aucun espoir ni même une possibilité d'expiation, émane une immense solitude […] déployée jusqu'en Afrique et qui n'aura de cesse d'exprimer la désillusion, l'impossibilité pour l'être humain de bâtir une société juste.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Culturebox
09 mai 2012
Un magnifique appel au voyage, au courage et à la lucidité. On sort bouleversé de cette lecture. Du grand art.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
09 mai 2012
"L’œil du léopard" est un livre de 1990 mais qui n’avait jamais été traduit. On se demande pourquoi car ce roman est hanté et donne une clé de ce double amour Suède-Afrique de Mankell.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
27 avril 2012
Jamais la fascination pour l'Afrique du grand auteur de polars suédois n'a été aussi forte que dans ce roman hanté par la folie et la peur.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Telerama
25 avril 2012
Il n'y a pas de morale dans ce livre crépusculaire, pas d'espoir ni de rédemption, mais une très belle interrogation sur l'homme et ses rêves impossibles, ses idéaux plein de naïveté, sa solitude infinie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
13 avril 2012
Henning Mankell, passionné pour l'Afrique, signe un roman extrêmement fort.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
12 avril 2012
S'interrogeant sans détour sur les mystères de ce continent noir "où il n'y a pas de mot de passe", Henning Mankell signe un roman extrêmement fort.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (113) Voir plus Ajouter une citation
Un passé de colonisation prolongée a libéré les Africains de toute illusion. Ils connaissent l'inconstance des Blancs, leur tendance à remplacer une idée par une autre, en exigeant en plus que l'homme noir se montre enthousiaste. Un Blanc ne cherche jamais à connaître les traditions, encore moins à être à l'écoute des ancêtres. L'homme blanc travaille beaucoup et vite alors que l'homme noir associe l'urgence et l'impatience à un manque d'intelligence. Pour l'homme noir, la sagesse c'est de réfléchir longuement et minutieusement ...
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- Quel est le pays africain qui reçoit la plus grande aide européenne ? demande Fischer. C'est une devinette. Personne ne m'a encore donné la bonne réponse.
- La Tanzanie, propose Hans.
- Faux. C'est la Suisse. Des fonds destinés au développement des pays africains viennent approvisionner des comptes anonymes en Suisse, l'argent ne fait que transiter par l'Afrique...
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On ne peut pas tout partager, il faut s'aménager un jardin secret. En avançant dans la vie, on acquiert cette sagesse fondamentale qui vous indique les rêves qui sont à partager et ceux qui sont à garder secret.
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Un an s'écoule.
Un matin, il voit un cobra étincelant glisser dans l'herbe humide juste devant ses pieds.
La nuit, il entend l'hippopotame soupirer du côté du fleuve, il voit des feux brûler à l'horizon et il perçoit le bruit lointain des percussions comme une langue difficile à déchiffrer.
L'herbe à éléphant brûle et les animaux se sauvent. Il imagine un champ de bataille, une guerre qui se poursuit depuis la nuit des temps...
L'inconnu m'effraie toujours autant que le jour où je suis descendu de l'avion et où le soleil rendait le monde aveuglant, constate-t-il. Je suis conscient de me trouver à la fin d'une époque qui va être remplacée par une autre et qu'une catastrophe se prépare. Je sais que je suis blanc et beaucoup trop visible. Je sais que je fais partie de ceux qui succomberont sur ce continent. Et pourtant je reste.
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Une idée raciste surgit dans sa tête. L'instinct de l'Africain est celui de la hyène, se dit-il. Traiter quelqu'un de "hyène" en Suède équivaut à l'insulter, à le qualifier de parasite, de personne méprisable. En revanche, en Afrique, la manière dont chasse la hyène est normale. Une proie abattue ou perdue par d'autres est immédiatement convoitée. On se jette sur un animal blessé et sans défense. Au bout de toutes ces années en Afrique, Werner Masterton avait peut-être commencé à se comporter comme quelqu'un de fragile et de blessé. Les Noirs s'en sont rendu compte et ils l'ont attaqué. Ruth n'a pas pu opposer de résistance.








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Vidéo de Henning Mankell
https://www.laprocure.com/product/1407882/nesbo-jo-une-enquete-de-l-inspecteur-harry-hole-eclipse-totale
Jo Nesbø Éclipse totale, une enquête de l'inspecteur Harry Hole Éditions Gallimard
« Voici le grand retour de Harry Hole, l'inspecteur préféré de Jo Nesbø qui est, comme on le dit toujours, le digne héritier de Henning Mankell. Voilà ça fait treize ans que ce héros existe qui lutte contre les psychopathes et autres, il est assez spécialisé dans le genre. Ici, on le retrouve un peu comme d'habitude au bout du rouleau, au fond du trou, plus alcoolique que jamais. Il va faire la connaissance d'une actrice qui a un gros gros besoin d'argent, qui est poursuivie, qui est menacée de mort et il va quelque part se rendre lui aussi victime de cette mafia... » ©Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris.
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Les Chiens de Riga (2003)
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