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Le 16 décembre 2013, par une journée froide, Henning Mankell, au volant de sa voiture de location, se rend à Vallåkra, dans le sud du pays. Il a rendez-vous avec la directrice du théâtre de Maputo. Peut-être à cause d'une tache d'huile, la voiture file vers la glissière centrale, l'airbag se déclenche. Il s'en sort indemne. Il annule son rendez-vous et décide de rentrer chez lui.
Le 24 décembre, il se réveille avec des douleurs à la nuque et une raideur généralisée. La douleur a augmenté, irradiant son bras et sa main droits. Peut-être des restes de l'accident ? Un torticolis dû à une éventuelle hernie ? le 8 janvier, il se rend avec sa femme, Eva, à l'hôpital pour subir des examens radiographiques. le torticolis s'est transformé en cancer du poumon métastasé à un stade avancé. Il y a des traitements évidemment aujourd'hui. Mais Henning Mankell doute. le sol se dérobe. La vie a brutalement rétréci. Après une période au cours de laquelle il lui semble qu'un gouffre infernal l'aspire, il reprend pied et commence à écrire des fragments de sa vie...

Henning Mankell se livre avec une incroyable sincérité sur ce qu'est la vie, sa vie, ce qu'il en a fait, ce qu'il est devenu, sur la civilisation et ce qu'il en restera dans des millions d'années. Par fragments, il revient sur les événements qui l'ont marqués. Son séjour à Paris, la rencontre de deux enfants SDF dans les rues de Maputo, les retrouvailles inespérées de réfugiés, les statues maoïs des îles de Pâques, le nucléaire... Tout ce qui lui tient à coeur. Comme pour laisser une trace. Pour lui. Pour nous. Sans apitoiement ni nostalgie et avec tout le talent de conteur qu'on lui connaît. Ce témoignage émouvant, tel un journal intime, prend évidemment un tout autre sens maintenant que Henning Mankell est décédé.
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On n'entre pas dans cette autobiographie comme on commence les autres.
Même si j'ai, bien entendu, souvent, lu des autobiographies, alors que l'auteur n'était plus parmi nous, c'est la première fois que j'en lis une alors que la disparition de l'auteur est si récente (Henning Mankell est décédé en Octobre 2015). Et c'est bien cela qui est troublant, émouvant. Sans le vouloir, la mort apporte une force supplémentaire à ce texte.
De par la lecture de ses romans policiers ou encore à travers son roman « Les chaussures italiennes », je considérais Mankell comme un écrivain sensible, curieux, ouvert au monde. C'était un auteur que j'aimais retrouver parce qu'il décrivait le monde et ses travers avec une certaine justesse, et les caractères de ses personnages n'étaient jamais « simplistes » mais au contraire profonds, parfois noirs ou meurtris.
Si je savais qu'il avait beaucoup voyagé, notamment en Afrique, ce texte m'a confirmé à quel point il était un amoureux de la nature, soucieux de l'écologie et de l'état de la Terre que nous allions laisser à nos enfants (et cette inquiétude est sûrement d'autant plus forte lorsqu'on connaît le risque de ne plus pouvoir profiter de tout cela). J'ai aussi découvert qu'en plus de son métier de romancier, il avait été directeur de théâtre, que c'était un homme cultivé, parfois solitaire, mais aussi d'un caractère tenace et assez courageux.
Ce journal débute à sa découverte de son cancer en Janvier 2014 et sur ce sentiment de sable mouvant… Dans ce journal, Mankell nous parle de sa maladie mais surtout il navigue d'un souvenir à un autre, d'une anecdote à une autre. Il s'arrête sur des moments forts de son enfance en Suède qui vont le marquer, le façonner. Il se remémore ses lectures, ses voyages (à Paris sans un sou, après avoir décidé d'arrêté ses études), ses pièces de théâtre qu'il a mis en scène (au Mozambique notamment) mais aussi ses rencontres, ses amours, sa femme.
Tout au long de ce texte, nous sommes marqués par ses mots, ses espoirs, sa volonté de vivre, de profiter de chaque moment, d'y croire encore, malgré la fin plus proche. Nous sommes marqués par son message d'autant plus que nous connaissons l'issue.
Lorsqu'il a écrit ces lignes, noircis ces pages, lui-même avait, certes, conscience de la possibilité de cette issue proche. Et certains jours, bien entendu, on y lit son moral plus sombre, selon les résultats de ses séances de chimio, sa fatigue... Et pourtant, même si c'est la maladie qui l'a finalement emporté, c'est cet espoir que l'on retient ; c'est l'espoir qui est là, qui prime, encore, malgré tout.
C'est bien cette espérance, cette envie de vivre, cet amour de la vie, ces luttes qu'il faut mener pour en profiter qui subsistent. Qu'il nous laisse comme un témoignage, comme en héritage.
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On peut tomber amoureuse d'un homme sans l'avoir vu, sans le connaître, juste en lisant à travers son âme. C'est ce qui m'est arrivé avec Henning Mankell et ses chaussures italiennes, un seul livre qui révèle toute sa poésie par sa sincérité, son courage par sa vérité et sa raison par son coeur.
Ce Sable mouvant est son livre testament qui confirme ce que j'avais appris de lui. Il termine par ses mots : "Le rêve s'arrête là. Je me réveille presque toujours avec une sensation de légèreté. Tous ces gens qui m'entourent dans mon rêve et dans la vie n'ont rien d'effrayant. Ils suscitent ma curiosité. Qui sont-ils ? Il y en a tant et j'aurais tellement voulu les connaître tous".
Je ne peux que rajouter que si j'avais eu à choisir un seul de tous ces gens, je vous aurai choisi vous Henning Mankell. Vous nous manquez déjà mais vos livres réveilleront l'être bienveillant que vous étiez pour tous.
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Un texte d'émotions, le dernier livre d'un auteur aimé : le célèbre romancier suédois Henning Mankell décédé en octobre 2015.

J'ai dévoré avec plaisir ses romans et je suis contente d'en avoir appris un peu plus sur l'homme qu'il a été grâce à ces textes. J'y ai retrouvé la Suède, les îles de « Profondeurs » et les dunes de Skagen dans lesquelles Wallander ira un jour se reposer. J'ai rencontré un grand humaniste et j'ai revu l'Afrique de « Comedia infantil ».

Dans ces « Fragments de vie », Mankell raconte des souvenirs de jeunesse, mais aussi comment il vit malgré le diagnostic brutal, comment il a refusé de se laisser emporter par les sables mouvants de la maladie. Il parle de ses préoccupations pour l'avenir : les déchets nucléaires, la pollution, sur cet héritage que nous laisserons en tant que civilisation.
Ce n'est pas un récit larmoyant de douleurs et d'apitoiement. Il avoue avoir peur, la peur de la mort et de la souffrance, mais c'est malgré tout un texte d'espoirs, de foi en l'humanité.

Il nous livre ses réflexions, sur le sens de la vie qui se résume à la survie pour une bonne part de la population mondiale, sur le passage du temps, sur la prochaine glaciation et sur les êtres humains qui ont autrefois décoré les cavernes. Ce n'est pas tant une grande oeuvre littéraire qu'un témoignage qui appelle nos propres questionnements et nous oblige à regarder en face l'issue de notre propre existence.

En reprenant une citation du livre : « Tant que je me souviens d'eux, ils vivent », saluons Henning Mankell, encore vivant dans nos mémoires.
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Il y a déjà beaucoup de critiques élogieuses sur ce livre. J'y ajoute la mienne juste pour dire combien, moi aussi, j'ai été impressionné par les propos de Mankell. Se sachant atteint d'un cancer, l'auteur revient sur les éléments de sa vie qu'il juge déterminants et nous donne à réfléchir sur nos actions collectives. Nous, les Sapiens, que laisserons à ceux qui peuplerons la terre dans plusieurs milliers d'années, si nous continuons à vivre en saccageant cette planète par notre mode de vie ?
Il insiste également sur les inégalités et les injustices qui semblent malheureusement inhérentes à notre espèce. C'est donc dans une perspective humaniste qu'il nous livre ce livre testament.
A lire absolument.
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Quand Henning Mankell décide de se promener dans sa propre histoire » il vient d'apprendre qu'il a un cancer. Un gouffre s'ouvre alors sous ses pieds… Il se sent « happé par la bouche de sable au mouvement de succion mortel, et il s'agrippe au bord pour ne pas sombrer »

Récits autobiographiques, ces petits fragments de vie nous livrent un récit émouvant, où les réflexions sur la mort, les grands problèmes du XX siècle, écologie, immigrations, terrorisme, folie des hommes et finalement devenir de l'humanité… prennent une allure de testament. Mankell est aussi, fasciné par l'art pariétal, ces traces laissées sur les parois des grottes et s'interroge sur ce que nous allons laisser en témoignage aux générations futures ? Nos déchets radioactifs !
Il se dégage de ces courts récits des accents de vérité humaniste et optimiste, et sans nul doute Henning Mankell, devant la maladie, ressent un besoin urgent de vivre…et de dompter « La peur … de savoir qu'il ne sera plus là pour voir ce qui se passera demain et dans les prochains jours. »

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C'est le livre d'un auteur qui emprunte la dernière ligne droite, croyant qu'au bout il y a le vide absolu sans espoir de retour. Et parce qu'il se sent au crépuscule, il entrevoit la lumière d'un avenir à travers les mots du passé. Mankell prouve dans ce roman son immense mansuétude face au destin qu'on a voulu lui servir dès sa naissance, un destin d'une exceptionnelle simplicité malgré sa propension à vouloir être supérieur. Ce livre est donc la quête d'un homme dans son fort intérieur noyé dans sa propre clarté. Un livre comme une leçon de vie.
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Cela faisait longtemps que l'on sait qu' Henning Mankell , décédé le 5 octobre 2015. est un immenseécrivain, on le sait après avoir lu notamment la série des dix Wallander
Ce romancier incroyable nous a livré deux livres testament formidable, "Les bottes suédoises" et "Les Sables Mouvants" disponibles tous deux en poche chez Points.

"Les sables mouvants", merveilleux témoignage de l'écrivain sur sa vie alors qu'il se bat contre un cancer qui vient de lui être diagnostiqué.

Dans ce livre humain profond et une véritable leçon de littérature . Il raconte les moments les plus marquants de sa vie ponctuée par des voyages et des expériences des cinquante dernières années.

On y apprend à quel point le théâtre ou les voyages a pu servir d'échappatoire à cet homme parfois assailli de pensées sombres mais qui conservait un amour de la vie incroyable.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je savais qu'Henning Mankell était décédé récemment mais j'étais loin de me douter que le livre que j'achetai d'occasion dans une « ressourcerie » était son dernier. J'ignorais a fortiori qu'il ne s'agissait pas d'un roman mais plutôt d'une sorte de journal (J'aurais pu m'en douter en lisant le titre en entier puisque le contenu y est précisé dans le sous-titre: Fragments de ma vie). C'est un écrit ancré dans le passé puisque il relate nombre des souvenirs de l'auteur; mais Mankell partage aussi les émotions du présent que le diagnostic de cancer lui fait vivre et son questionnement quant au futur, le sien propre et celui de notre civilisation. L'ouvrage a de ce fait la dimension d'un essai fait de réflexions sur des sujets plus ou moins philosophiques, tels que la place de chacun dans la chaîne des générations et l'héritage que nous laissons en regard de la pollution et tout particulièrement des déchets nucléaires. C'est particulièrement touchant parce qu'on sent Henning extrêmement sincère dans la description qu'il fait de ses inquiétudes.
J'ai aimé l'oeuvre de Mankell de façon inégale mais j'ai eu pour Sable mouvant un véritable coup de coeur. C'est une lecture tout ce qu'il y a de plus recommandable!
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J'ai attendu longtemps, tres longtemps avant de commencer la lecture de ce livre .. le dernier, celui qui allait être le testament d'un Monsieur dont j'ai beaucoup admiré l'écriture. C'est pour moi, l'ultime rencontre .... alors il faut prendre son temps et être capable d'apprécier cette lecture comme étant la découverte de comme il dit : "Ma vie. Ce qui a été, et ce qui est." ... et peut être aussi ce qui restera !
Je suis ravie d'avoir erré avec Henning dans les fin fonds de sa mémoire, de ses souvenirs ...
Je suis ravie d'avoir eu l'occasion de croiser la route de Thomas Clarkson, abolitionniste convaincu qui a passé sa vie à combattre l'esclavage ...
Je suis ravie d'avoir eu l'occasion de me souvenir de tous ces inconnus qui, pour moi, correspondent aux ombres qui ont marqué ma vie, la plupart juste croisé ou ayant perdu leur identité mais qui sont restés présent dans mon esprit en me laissant le besoin de ne pas les oublier pour qu'ils continuent à vivre à travers mon souvenir.
Je suis ravie qu'Henning nous ait permis de partager avec lui, nous, ses lecteurs, ce qui a été son existence ... un beau cadeau qu'il nous fait, faire partie de sa famille innombrable, nous qui l'avons "croisé le temps d'un instant vertigineusement court."
Je reste songeuse devant le titre de son dernier chapitre : "Ne pas se laisser déposséder de sa joie" une belle maxime que nous ne devrions jamais oublier car c'est bien là, la dernière victoire de la vie, ressentir encore et toujours la joie de vivre et toujours se "Préparer au pire tout en espérant le meilleur" ....
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