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3,69

sur 432 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà une lecture bien surprenante !
Déjà, l'histoire est assez fantastique. Très rocambolesque, on va de rebondissement en rencontres inattendues. Surtout qu'à la fin du livre, l'auteur nous précise que cette femme a bien existé et qu'il s'est servi des grandes lignes de sa vie pour écrire ce roman.
Ensuite, j'ai rencontré un auteur et son écriture. C'était ma 1ere fois avec Henning Mankell et j'ai découvert une écriture qui porte sans brusquer. Très douce et très colorée.
Par contre, je n'ai pas du tout aimé la fin qui pour moi est trop incertaine. J'aurais aimé un peu plus de positif à ce moment là.
Bref, une belle découverte. Même si j'ai souvent lu que ce livre est à part dans la bibliographie de l'auteur, je vais malgré tout essayer de lire un autre de ses ouvrages.

Pioche de janvier 2023 choisie par mylena

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Paradis trompeur

A dix-huit ans Hannah quitte le nord de la Suède, le froid glaçant, les nuits interminables, sur ordre de sa mère. Elle part sans se retourner sur le traineau d'un commerçant du Sud. le voyage est long, le commerçant juste et respectueux. Les parents imaginés dans cette ville du sud ont disparu.

Hannah prend un bateau pour l'Australie et devient la femme du second. le mari décède rapidement des fièvres. Sa dépouille repose par 1925 mètres de fond dans l'océan indien non loin du Mozambique. Elle quitte le navire à Lourenço Marques (actuelle Maputo) ne pouvant vivre avec l'ombre du défunt qui hante le bateau parti sans elle.

Dans ce port tropical, Hannah s'installe dans l' hôtel Paraiso qui se révèle être un bordel. Là encore elle respectée et bien traitée par le patron de l'établissement, o senhor Vaz, qu'elle finit par épouser et dont elle devient la veuve à court terme.

Devenue Ana branca (Anne blanche) Hannah prend la direction du claque et se retrouve confrontée au choc des racismes coloniaux : Les colons et leurs victimes restent dans un affrontement buté et stérile. Hannah résiste mais peine finalement à convaincre les indigènes de sa bonne foi. Riche, elle n'est jamais inquiétée et cependant elle s'engage dans une cause difficilement défendable dans ce contexte à savoir sauver une femme noire qui a tué son mari blanc par jalousie.

Mankell connait bien le Mozambique, il y habite depuis dix ans. Il raconte l'histoire d'Hannah avec précision et pudeur. L'imaginaire est maîtrisé, les personnages sont crédibles, les situations intéressante. Au-delà d'un jbrillant plaidoyer pour la cause des Africains opprimés , il manque juste un peu de passion dans ce roman au cordeau dont on aurait aimé plus de développement.
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Pour ce roman, Henning Mankell s'est inspiré d'une archive qu'il a retrouvé à Maputo. Au début du XXe siècle, une Suédoise arrivée d'on ne sait où s'acquittait d'impôts faramineux sur les revenus de la maison close dont elle était la tenancière. L'auteur saisit cette occasion pour réunir dans un roman les deux pays chers à son coeur.
J'aime beaucoup l'écriture de Mankell et le roman m'a tenu en haleine. Il nous montre le vrai visage de la colonisation. le comportement déplorable des colonisateurs et la résignation mutique des Africains. La solitude de l'héroïne, tiraillée entre les siens (les blancs) dont elle ne partage pas les idées et les Africains qui gardent leurs distances et se taisent. Si j'ai bien compris où l'auteur voulait me mener, j'ai le sentiment qu'il n'y est pas totalement parvenu. J'ai souvent trouvé que les personnages avait des comportements peu crédibles et j'ai eu du mal à apprécier l'héroïne. Je n'ai pas eu de grande révélation, mais j'ai passé un agréable moment de lecture.
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1883, suite au décès de son père et à la famine qui menace, Hanna , jeune paysanne Suédoise , est envoyée par sa mère en ville pour retrouver une vague tante . de tante elle ne trouvera pas , elle restera donc chez le marchand Jonathan Forsman où elle sera servante . Là , elle se liera d'amitié avec Berna et apprendra à lire . Mais son voyage continue , Forsman l'envoie sur un navire en partance pour l'Australie comme cuisinière . Sur ce navire elle se marie avec Lundmark le second du bateau. Ce mariage ne dure pas longtemps car Lundmark meurt d'une maladie tropicale très rapidement . Jeune veuve , elle décide de quitter le navire et de s'arrêter à Lourenço Marques , la plus grande ville de ce qui deviendra le Mozambique .

Commence alors pour Hanna une vie étrange dans un monde qu'elle ne comprend pas. Elle ne sait quoi faire de sa vie ni quelle décision prendre , doit-elle revenir en Suède? rester et s'installer? repartir ailleurs ? aucune réponse ne s'impose ....

Elle découvre peu à peu les relations de haine et de peur que nourrissent les Blancs vis à vis des Noirs mais la soumission et la passivité affichées par les Noirs ne lui permettent pas de les comprendre .

Au travers d'Hanna , on ressent toutes les tensions , qui bien que souterraines le plus souvent , animent les deux populations . le sens même de la vie est différent entre les deux groupes , les priorités, les règles , les espoirs ne sont pas semblables . Il y a bien quelques petites bulles, où l'on devine que certains pourraient se reconnaître en dehors de leur couleur de peau, mais la violence des blancs est fondatrice de ce pays .

Je connaissais vaguement l'histoire de la colonisation du Mozambique par le Portugal et la terrible guerre civile qui accompagna l'indépendance . Après avoir lu ce livre , je comprends mieux comment ce déchainement de violence a été possible , de même qu'il devient très facile de comprendre pourquoi les pays voisins , dont l'Afrique du Sud ont soutenu le régime des "Blancs" . Il s'agit de la même histoire ....

Il serait injuste de réduire ce roman à l'histoire du Mozambique , l'héroïne est un personnage attachant .La complexité pour elle , paysanne pauvre et quasi illettrée , de devoir s'ouvrir à un monde multiple est particulièrement bien rendue.

Parti d'une histoire vraie , la trace dans les registres d'une Suédoise tenancière d'un bordel , Mankell écrit là un roman tout en nuances sur un pays qu'il connait bien . Autant je n'ai pas particulièrement apprécié "Les chaussures italiennes" autant "Un paradis trompeur" m'a émue , je ne peux qu'en conseiller la lecture
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Quelle femme courageuse que cette Hanna Renström obligée de quitter son village natal pour ne pas mourir dans la pauvreté la plus totale. Elle laisse tout derrière elle : sa mère, ses frères et soeurs, ses repères... On est en 1904. Il n'y a aucune chance pour qu'elle revienne chez elle et retrouve les siens.
A l'âge de 18 ans, elle s'embarque sur un bateau en partance pour l'Australie et c'est par hasard au Mozambique où elle tombe gravement malade que s'achève son voyage. Elle découvre alors un monde totalement inconnu pour elle. Au début, elle est choquée par la manière dont les Blancs traitent les Noirs. Au fil du temps, elle se surprend à ne pas bien traiter les Noirs et elle sent bien qu'elle n'a pas envie de devenir comme les Blancs qui se croient supérieurs aux Noirs.

Henning Mankell excelle dans sa manière de nous faire comprendre les tiraillements d'Hanna qui ne se sent pas bien ni avec les Blancs, ni avec les Noirs dont elle a du mal à comprendre les coutumes, la manière de penser... Elle ne sait pas trop où est sa juste place, à qui elle peut faire confiance, avec qui partager ses pensées... Au final, son plus fidèle compagnon est le singe Carlos.

Belle réflexion sur la discrimination raciale. Belle peinture du Mozambique de l'époque.
Un très bon moment de lecture.
J'apprécie beaucoup cet auteur aux multiples talents.
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Un roman de plus sur le racisme gens de couleurs et blancs celui-ci se passe en Afrique.
Mankell donne plutôt dans le genre roman que policier j'ai aimé l'histoire mais je trouve qu'elle traîne un peu en longueur
Ce livre reste quand meme la peinture d'un destin d'une femme bien imprévisible
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Vivant dans la misère, en Suède, au 19e siècle, Hanna vient tout juste d'avoir 18 ans lorsque sa mère la "chasse" afin de lui donner une chance d'avoir une vie meilleure. En route vers l'Australie, à bord d'un navire, elle se retrouve plutôt en Afrique... Une Afrique où les Blancs méprisent les Noirs, où ceux-ci, sur leurs propres terres, n'ont droit à aucune considération. Hanna devra faire des choix, tracer sa voie et prendre sa destinée en main.
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Henning Mankell, en Suède comme en Afrique nous décrit avec brio l'âme des hommes avec les qualités mais aussi les travers.
Hanna quitte sa Suède natale pour un long voyage. Les circonstances la conduiront en Afrique du sud ou les blancs règnent, elle deviendra propriétaire d'un bordel ou les hommes blancs viennent fréquenter les femmes noires.
Un voyage plein de surprises où transparait l'un des grands fléaux du siècle dernier. Mais le siècle actuel est-il si différent ?
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On sait que l'héritage de Mankell dépasse largement son excellente série sur l'inspecteur Wallander et ce livre n'en est qu'une preuve supplémentaire. On y suit Hannah depuis son enfance marquée par une extrême pauvreté en Suède jusqu'à sa vie adulte où son deuxième veuvage la rendra très riche, Ce n'est cependant pas ce coté financier qui retient notre attention mais plutôt le suprémacisme blanc qu'elle découvre graduellement dans cette Afrique au temps où les colonies étaient la norme. Mankell illustre avec brio cette suffisance des esclavagistes blancs et le désarroi de son héroïne qui refuse d'être happée par cette pernicieuse pensée. Il parvient à nous faire vivre le quotidien de cette femme au destin particulier et nous faire partager son opiniâtreté. La fin ouverte convient parfaitement à ce récit magistral qui m'a captivé du début à la fin par son propos d'une grande intelligence.
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Pour moi qui ne connaissais pas Henning Mankell, ce roman est une très agréable découverte !
J'ai cru comprendre qu'avec ce "Paradis trompeur", l'auteur s'écartait nettement de ses polars habituels, et que cela avait parfois déçu certains fans, mais les lecteurs qui - comme moi* - n'ont jamais entendu parler du commissaire Kurt Wallander seront vite emportés dans cette belle épopée ! Avec Hanna, jeune Suédoise sans le sous et contrainte à l'exil, ils embarqueront pour l'Afrique orientale et découvriront comme elle avec effroi le racisme ordinaire et la cruauté stupide des colons portugais envers les autochtones, au début du 20ème siècle.
J'ai pourtant ouvert ce livre sans trop d'enthousiasme, trouvant le style trop rudimentaire, les chapitres trop courts et les clichés sur une pauvre paysanne au grand coeur un peu trop nombreux.
Mais très vite, j'ai été happé par l'histoire, et je me suis attaché à cette jeune femme déboussolée et courageuse, cet "insecte affolé dans un bocal qu'on ne cessait de retourner dans tous les sens".
Après un voyage long et pénible, Hanna débarque sur un continent dont elle ignore tout, et se satisfait dans un premier temps de voir sa situation s'améliorer. Mais sa nouvelle fortune ne l'aveugle pas : rapidement elle prend conscience, seule ou presque, des inégalités profondes qui rongent le Mozambique ... et qui ne semblent choquer personne.
En plongeant cette jeune Suedoise candide dans un univers de castes et de discriminations, Mankell met en lumière, par contraste, toute l'absurdité et toute la bêtise de la ségrégation raciale.

Voilà donc pour moi une première réussie, où la trame historique captivante et le rythme induit par les phrases et les chapitres très brefs rendent la lecture facile, et font vite oublier un style un peu "pauvre" (à mon goût).


* : je compte bien combler au plus tôt cette lacune ! ;-)
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