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Critique de Henri-l-oiseleur


Avec "1493" qui lui fait écho, le livre d'histoire économique, écologique, agricole, biologique et humaine "1491" propose une vision globale des Amériques avant leur découverte par les Européens. L'auteur fait face à des problèmes complexes de méthode, plus difficiles qu'avec 1493, car il doit nous donner l'idée de sociétés anciennes dont presque aucune (Méso-Américains et Incas exceptés) ne disposait de l'écriture, et il lui faut s'appuyer presque uniquement sur l'archéologie. Cette science dévoile des faits matériels, mais ensuite, il faut les interpréter et dans le cas des Amériques, les problèmes d'interprétation sont immenses. Certains, par le passé, justifiant la colonisation, ont prétendu que le continent était presque vide d'habitants et laissé à la seule nature sauvage. Cette thèse aujourd'hui battue en brèche par les auteurs que Mann utilise, revient aujourd'hui à la mode sous la forme d'une certaine mythologie écologiste, paternaliste, qui ignore, ou choisit d'ignorer, ce que l'archéologie (et quelques autres sciences) démontrent. D'autres se sont violemment affrontés sur la question de la date du peuplement des Amériques et sur la naissance locale du Néolithique : il vaut mieux se voir comme le conquérant d'un continent vierge ou presque, peuplé de primitifs à peine sortis de l'âge de pierre, que comme le destructeur d'un ordre écologique et humain sagement bâti. Ce sera donc une des originalités du livre : non seulement il a les qualités de "1493", dans la variété, l'intelligence des descriptions et des analyses, et l'aisance du style (malgré les trop nombreuses facilités journalistiques), mais il nous introduit dans les débats scientifiques et idéologiques qui agitent les savants américains.
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