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Critique de Eve-Yeshe


Parlons d'abord de « La mort à Venise » : j'ai beaucoup aimé Aschenbach ce vieil écrivain qui se consacre à son oeuvre de façon quasi obsessionnelle, s'attelant à l'écriture tous les matins de façon perfectionniste et qui semble beaucoup ressembler à l'auteur qui décide de partir en vacances à Venise et tombe amoureux du jeune Tazzio âgé de quatorze ans.

Thomas Mann décrit très bien les affres de l'amour de façon romantique, la façon dont on attend l'autre, guettant son arrivée à la plage, le moindre de ses mouvements et la façon dont le héros analyse ses sentiments dans ce décor magnifique et triste de Venise où le choléra fait son apparition.

Avec « Tristan », on aborde un autre thème : un commerçant, imbu de lui-même, amène sa femme Gabrielle, dans un sanatorium pour un état a priori bénin. Elle est soumise, un peu transparente et on assiste à sa lente transformation alors qu'elle côtoie un écrivain miteux Spinell qui ne songe qu'à la séduire. Ce trio évolue sous nos yeux au son de la musique, des partitions qu'elle joue au piano (on lui a interdit de jouer pour protéger sa santé) et c'est la musique va la libérer dans tous les sens du terme.

Dans cette deuxième nouvelle l'écrivain est l'antithèse d'Aschenbach, autant le premier était brillant, dur à la tâche, autant celui-ci est un raté dont Thomas Mann se moque allègrement, avec un rythme d'écriture beaucoup plus enlevé.

Quant à « le chemin du cimetière » : splendide…

Ce recueil est le premier livre que je lis de l'auteur et c'est un livre qui se mérite. le rythme est lent, avec de longues phrase comme je les aime, une atmosphère trouble et troublante. le style est particulier et j'ai mis du temps à m'habituer à ce rythme lent (il est vrai que je venais juste de terminer « le vol des cigognes », opus haletant de Jean-Christophe Grangé

Par contre, au bout d'une trentaine de pages, je suis entrée dans l'histoire et je n'ai plus lâché le livre. On sent la fascination pour la mythologie, les grands mythes Apollon Dionysos pour la première nouvelle et Tristan et Iseut pour la seconde et Wagner qui nous hante…

On passe du romantisme lyrique à un style de plus en plus dépouillé, voire caricatural…

Un seul bémol qui ne concerne pas Thomas Mann : les notices d'Armand Nivelle sont très intéressantes mais placées en début de chaque nouvelle, elles modifient la découverte du texte. J'aurais préféré les trouver en fin, quitte à relire la nouvelle avec cet éclairage nouveau.

Bref, une belle rencontre et cap sur « La montagne magique »

Note : 8,5/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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