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Critique de zohar


zohar
23 février 2011
La grande originalité de ce roman tient au fait que « l'histoire » personnelle d'un jeune musicien prodige correspond en de nombreux points, à « l'Histoire » de l'Allemagne de l'Entre Deux-Guerres.
Autrement dit, et plus précisément, Thomas Mann établit dans son « Docteur Faustus », un jeu de parallélismes entre les souffrances de Leverkühn (notre héros), et celles de l'Allemagne de l'après Première Guerre mondiale.

Tout d'abord, les idées nihilistes du jeune compositeur, Adrian Leverkühn, reflètent, indubitablement, l'inquiétude muette que traversa l'Allemagne dans les années 1930 : à savoir une décadence intellectuelle !
Ensuite, on peut constater aussi et à travers Zeitblom (le narrateur et ami d'enfance du prodige), une comparaison subtile entre la dégradation de la santé mentale de Leverkühn et le déclin tant social que politique du pays (dans cette même période).
Et enfin, la déchéance physique du jeune héros (atteint de syphilis) qui finira par l'anéantir jusqu'à la folie, est traitée en parallèle avec le désastre de l'Allemagne (corrompu, dans tout son corps et tout son être, comme Leverkühn) et qui finira aussi vers un destin catastrophique : non pas de la folie mais de la montée du nazisme !

Thomas Mann nous laisse dans ce livre une belle aventure à la fois intellectuelle, politique mais aussi musicale (le compositeur imaginaire à les traits et le génie d'un Schoenberg) et philosophique (certains passages ont été fortement influencés par Théodor Adorno).
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