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EAN : 9782253169314
360 pages
Le Livre de Poche (07/11/2012)
4.24/5   64 notes
Résumé :
Dans ce document d’époque, unique en son genre, Erika Mann met au jour les rouages d’un système diabolique, de l’arrivée au pouvoir d’Hitler à la mise en place du régime nazi, en observant le destin d’une ville et de ses habitants et, à travers eux, celui d’un pays tout entier.

Représentatives des stratégies insidieuses par lesquelles le régime national-socialiste envahit tous les domaines de la vie, les dix histoires du volume composent le tableau d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Je poursuis avec passion la découverte de la famille Mann. Après avoir lu la magnifique biographie romancée Klaus Mann ou le vain Icare de Patrick Schindler, j'ai adoré découvrir Les Buddenbrook et La Montagne magique de l'immense Thomas Mann, puis poursuivre sur les écrits de deux de ses enfants : Klaus, Alexandre et Ludwig, et maintenant ce recueil de nouvelles d'Erika. L'enchantement est à nouveau présent !


J'ai pu penser que ce livre serait mineur tellement l'oeuvre du père est écrasante. Il n'en est rien ! Cette Erika Mann possède une vraie personnalité et du talent. le milieu familial allié aux circonstances ont permis de révéler ses multiples compétences artistiques et un engagement sincère. Son éclairage littéraire est loin d'être anecdotique en ces années où le régime nazi s'acharne à éteindre toute lumière.


Ces dix histoires entrelacées sont toutes très bien écrites et se lisent rapidement sans que l'intérêt ne retombe. Une petite ville allemande est confrontée à la montée de la manipulation nationale-socialiste hitlérienne. Une chape de plomb s'abat insidieusement ou brutalement sur différents personnages emblématiques, parfaitement choisis par l'autrice. le caractère universel des récits saute aux yeux et j'ai pensé à de nombreux pays où une population voit s'installer un régime développant sa propagande, soutenue par des groupes radicalisés alors que ceux qui gardent leur lucidité se retrouvent piégés par la puissance de la machine totalitaire. le nationalisme remplace la raison à coup de mots, de vérités tronquées et de mensonges. L'intérêt ici est de montrer comment cette machine s'emballe, sans rien pour l'arrêter, jusqu'au génocide final.


Erika a choisi de s'intéresser aux années 1930, avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir – par les urnes ! – jusqu'au début de la guerre. A travers ces histoires se dégage l'atmosphère d'une époque charnière qui va bouleverser l'Allemagne et le monde pour longtemps. Les personnages sont représentatifs des différentes couches sociales. Ils sont domestiques, industriels, paysans, commerçants, prêtres, médecins...
J'ai particulièrement apprécié la nouvelle La justice est ce qui sert notre cause. le cours de droit du professeur Habermann, développant habilement l'absurde devant des étudiants comprenant – ou pas... – l'ironie et les sous-entendus, est un modèle du genre.


Il s'agit pour certains des personnages présentés de voir clair, d'être fort, de chercher la vérité et l'assumer face à l'adhésion au national-socialisme, face au risque terrible à la moindre opposition... Dur combat contre l'indifférence aux autres, le déni, la cupidité, l'arrivisme. A la lecture on se dit : qu'aurais-je fait ? La supériorité de la fiction éclate ici et permet de s'immerger dans l'histoire, de mieux comprendre l'inouï de ce qui se prépare. le chef-d'oeuvre est au bout de la démarche. L'autrice utilise habilement des faits réels : décrets, discours, articles de journaux, mais aussi des confidences, des rencontres et témoignages. Dans la superbe postface, Irmela von der Lühe précise que, pour cette édition, toutes les indications ont été vérifiées, seules quelques-unes étaient incomplètes. J'ai rarement eu cette impression d'oeuvre totalement littéraire et à la fois sociologique et historique, à l'opposé de certains romans basés sur des faits historiques mais où le ressenti, l'opinion ou de la volonté de manipulation dominent.


C'est une oeuvre universelle qui devrait être étudiée dans les écoles car elle amène à la question de l'esprit critique, pas seulement en Allemagne dans ces années fascistes, aussi ici et maintenant... Pour réfléchir aux conséquences d'un vote ou du laisser-faire, par exemple...

La genèse de ce recueil est en soi un véritable roman. C'est très intéressant par rapport à la sauvegarde et la mise à disposition du public d'une oeuvre mémorielle et littéraire aussi importante que celle-ci.


Une traduction américaine a été faite à partir du texte allemand original par Maurice Samuel avec le soutien d'Erika et Klaus Mann. Elle est parue en 1940 sous le titre The Lights Go Down avec des illustrations de John O'Hara Cosgrave.


Le texte original ayant été perdu, il a fallu attendre 2005 pour que le livre d'Erika paraisse en Allemand, établi à partir de la traduction américaine.


Une première version partielle en français a circulé entre 1939 et 1943. La présente traduction française, parue en 2012, a été réalisée à partir de la version allemande au miroir des traductions américaine et espagnole. Cette réédition en livre de poche reprend les belles illustrations de Cosgrave et comprend un bel appareil critique dont je conseille la lecture, sa qualité le rendant incontournable.

Erika Mann est la fille ainée de Thomas Mann, née en 1905 à Munich. Autrice, comédienne et chanteuse – avec son cabaret le moulin à poivre –, elle et son frère Klaus quittent l'Allemagne dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Exilée en Suisse puis en Amérique, elle deviendra correspondante de guerre durant la Seconde Guerre mondiale. Erika Mann est décédée à Zurich en 1969.


Décidément cette famille est incroyable. Je vais poursuivre en découvrant prochainement l'oncle, le célèbre Heinrich Mann. Et vous, êtes-vous tenté(es) par ces nouvelles émouvantes et habiles d'Erika Mann ?

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Retrouvez cette chronique avec des illustrations personnelles sur Bibliofeel ou sur Facebook à clesbibliofeel.

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Retour de lecture sur "Quand les lumières s'éteignent" de Erika Mann. Ce livre qui traite de la période d'avant guerre et de la montée du nazisme a été écrit par la fille du nobelisé Thomas Mann, l'auteur de la montagne magique, mon roman préféré. J'avais donc particulièrement hâte de découvrir cette plume. Basé sur des situations réelles provenant de témoignages qu'elle a rassemblés, il a été publié aux États-Unis en 1940, pays où elle s'est installée en 1938 pour fuir le régime nazi, après être passée par la Suisse où étaient déjà réfugiés ses parents. C'est un livre vraiment remarquable, il constitue l'un des plus efficaces et intelligents réquisitoires contre le national socialisme. Ce sont 10 nouvelles entrelacées, avec des personnages qui se retrouvent, qui dressent le portrait d'une petite ville de Bavière en 1938-39, alors qu'elle est sous la domination nazie. Ces nouvelles décrivent des destins individuels pris dans l'engrenage du totalitarisme. On est là dans un univers très proche de 1984, sauf que ce livre n'est pas de la science-fiction et décrit une situation qui a bien eu lieu. Il contredit cette idée fausse consistant à croire que Hitler a redressé ce pays pour en faire le plus moderne d'Europe. En fait tout cet ordre nouveau, cette économie en surrégime, n'avait qu'une vocation, construire l'armée la plus puissante du monde, sans aucun bénéfice pour la population, sauf celui d'avoir du travail, et au prix d'énormes sacrifices. A l'entrée en guerre en 1939, beaucoup de matières premières et de denrées alimentaires de base manquaient déjà pour la population, c'était un pays en recul dans de nombreux domaines, sauf dans l'armement, qui s'est lancé à la conquête de l'Europe. Ce livre montre bien, en détaillant parfaitement les mécanismes, comment un système totalitaire arrive à gangrèner progressivement toutes les strates d'une société, tous les domaines y compris intellectuels, culturels et scientifiques. Il détaille avec précision les conséquences catastrophiques de l'ingérence de la politique dans tous les domaines de la vie allemande. Ce que nous montre Erika Mann est dramatique, et on voit une population perdre progressivement toute liberté d'action, de pensée, pour se laisser endormir par un système politique totalitaire, le national socialisme, qui promet d'oeuvrer que pour son bien, de ne penser qu'au développement du pays. Les passages traitant notamment de la justice ou de la médecine sont particulièrement édifiants. Dans un cas on nous explique comment doit fonctionner la justice dans un pays où justement la notion de justice n'existe plus, dans l'autre cas comment les critères qui définissent un bon Allemand, comme la condition physique et les origines aryennes, prennent le pas sur ceux qui définissent un bon médecin, ses connaissances, pour aboutir à une baisse drastique du niveau globale de la médecine dans le pays. L'écriture d'Erika Mann est très particulière, il y a une douce et fausse naïveté, un peu comme dans le Candide de Voltaire, dans la manière de montrer le contexte de l'époque. Ce n'est pas une attaque ou une dénonciation frontale, mais elle nous explique cela à travers le quotidien de ces Allemands qui, bien que plutôt sceptiques par rapport aux discours officiels, se sont laissés endormir, et ne mesurèrent que bien trop tard les conséquences de leur inaction, de leur naïveté, une fois que le pays fut engagé dans une spirale apocalyptique. C'est une démonstration par des exemples. Ce livre est tout simplement exceptionnel justement par l'authenticité de ces exemples qui sont des transpositions de faits réels. Un livre incontournable, que tout le monde en âge de voter, devrait avoir lu.

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"La vie l'avait contraint à penser d'une autre manière. Pour la première fois, il était confronté au concept collectif du « nous ». Avais-je jamais auparavant utilisé un autre pronom que « je », toujours « je » ? Trop tard, pensa-t-il. Mon diagnostic, vient trop tard."
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La nouvelle en littérature est un art véritable et en tant que tel, pas à la portée de toutes les plumes.
Erika Mann porte cet art au sommet.
Chaque nouvelle que compose cet ouvrage est une oeuvre d'art. En effet, si mes souvenirs, ténus certes, des enseignements en littérature que j'ai reçus par d'excellents professeurs, l'art de la nouvelle est périlleux, délicat, délicieux quand il est réussi, bref de la haute gastronomie.
Quand les lumières s'éteignent met la lumière sur la vie banale, quotidienne des Allemands dans l'Allemagne hitlérienne. A chaque nouvelle, une vie s'éteint. C'est donc à la fois une description toute simple de vie tout à fait ordinaire, de gens qui font comme ils peuvent, dans cette Allemagne militarisée, hitlérisée, déshumanisée, étatisée, des gens qui restent malgré tout humains, mais ça, ce n'est plus acceptable. Chaque nouvelle est différente, car chacune raconte une histoire nouvelle, et pourtant quel sentiment de répétition que de voir des petits humains tout simples, tout humbles, ou tout plein d'espoir, se débattre, déjà sans l'avoir compris, englués dans la glu du fascisme, du totalitarisme, de l'intolérance, de l'indicible haine et non moins indicible volonté de détruire l'autre, d'être le plus puissant.
Remarquablement écrit, chaque nouvelle mérite d'être lue sous une lumière qui ne serait pas éteinte, en pensant au monde qui nous cerne aujourd'hui. Une oeuvre historique mais si actuelle.
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Dans la famille Mann, le prix Nobel de littérature est bien sûr le plus connu et pourtant, ce sont tout d'abord des nouvelles de son fils Klaus Mann que j'ai lues, et maintenant ce document de sa soeur Erika…
Elle y dresse le portrait d'une petite ville du sud de l'Allemagne en 1930 et le tableau qu'elle décrit est saisissant et prenant. On a beau savoir ce qui se passait dans les années 30 en Allemagne, la façon dont la vie quotidienne de chacun est touchée, des classes moyennes aux paysans pauvres, des commerçants aisés aux chefs d'entreprise, révèle des aspects méconnus et haïssables. L'absence de liberté individuelle était pratiquement totale, et ces nouvelles révèlent mieux que de grandes analyses comment il était difficile, pour ne pas dire insurmontable, de tenter de s'opposer aux nombreuses lois, plus iniques les une que les autres, qui régissaient le quotidien. Les commerces et entreprises déclarés pas assez rentables étaient obligés de fermer, leurs patrons envoyés pour travailler à l'armement de la nation, alors que le dit armement n'avait jamais auparavant été d'une aussi piètre qualité pourtant. Les exercices répétés et obligatoires d'entraînement pour tous, les restrictions de nourriture sous le prétexte que « les gens avaient mangé trop de viande », l'injonction d'avoir au moins quatre enfants pour ne pas passer comme anti-patriote, l'encouragement à la dénonciation, et bien d'autres lois particulièrement absurdes, dressaient des murs qui empêchaient de tenter la moindre réaction, opposition, combat.

Le texte en langue originale a été perdu, et le texte présent est une nouvelle traduction française à partir de la nouvelle traduction allemande qui est elle dérive du texte américain paru en 1940 ! La forme de ce livre est originale, dix nouvelles retracent des destins individuels, mais ce répondent et se complètent l'une et l'autre. Des documents d'actualité de l'époque, décrets, discours, articles de journaux rapportés par l'un ou l'autre des personnages confèrent une authenticité aux textes qui font froid dans le dos en général, et rassurent parfois sur la capacité humaine à réagir devant la folie organisée par un état.
Un document indispensable à garder dans sa bibliothèque !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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La guerre n'a pas encore éclatée, imaginons un touriste se promenant dans une petite ville riante, proprette, fleurie, une petite ville disons ...de Bavière. Un étranger qui la visite la trouverait pimpante, une ville où il fait bon vivre, « seuls les drapeaux rouges bruissaient dans le vent ».Ce n'est pas tout à fait une ville comme les autres.

C'est le premier récit du livre qu' Erika Mann écrivit en 1940.
Comment faire comprendre, expliquer, dénoncer ce qu'est devenu son pays sous la botte nazie ? Erika Mann va tenter de le faire à travers une dizaine de récits qui vont petit à petit passer de la douceur trompeuse, à l'inquiétude, à l'incompréhension, à la peur jusqu'à la terreur pure.

Que va faire le patron d'une usine qui découvre que sa secrétaire, dont il est tombé amoureux, est à moitie juive ?
Pouvait-on imaginer qu'un paysan soit arrêté parce que dans le gosier de ses poules on a trouvé de l'orge, nourriture interdite par le régime en place, cela pourrait prêté à sourire si ...
Quand la bêtise s'en mêle une jeune fille est poussé au suicide par les ragots....
Que penser de cet homme qui la nuit falsifie ses livres de comptes non pour cacher des bénéfices mais au contraire pour enfler son chiffre d'affaire par crainte de voir son entreprise désignée comme inutile.

Pas de grand plaidoyer, c'est à travers des scènes de la vie quotidienne d'une ville sans nom que l'on voit petit à petit se mettre en place le système qui broie les individus, qui les rend lâches, qui les pousse à l'indifférence coupable ou à la résistance héroïque. La délation devient la règle, la bêtise est récompensée,
Pasteur, professeur d'université, médecin, tous les citoyens sont soumis au même dilemme, sont tentés par la même lâcheté.

Une préface et une post-face présentent très bien les circonstances dans lesquelles fut écrit ce livre, le parcours de son édition. Il est traduit pour la première fois en français.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Dans le bureau de la police secrète, on remit au jeune homme un document qu’il dut signer. Il était ainsi formulé : “J’ avoue, par la présente, avoir, consciemment et délibérément, violé la loi en donnant de l’orge à mes poules. J’ avoue, de plus, avoir agi, consciemment et délibérément, contre les intérêts de toute la nation et le programme de reconstruction national-socialiste.”
Le jeune campagnard était devenu très pâle. Son teint avait viré au jaune. Ses yeux n’étaient plus que deux fentes, de telle sorte que l’on ne pouvait déceler la colère qui bouillait en lui. Il signa.
“C’ est vrai, murmura-t-il. Consciemment et délibérément contre toute la nation - et maintenant, vous pouvez faire de moi ce que vous voulez.”

Un paysan fuit en ville - Chapitre 6
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Si Scherbach s’était un tant soit peu tenu au courant de la presse quotidienne, il aurait su qu’ un étudiant dont les résultats scolaires lui auraient d’ habitude valu la simple mention “satisfaisant”, obtenait la mention “bien” s’il avait de bons résultats en sport. La presse souleva ce problème dans de nombreux articles: comment était-il possible que des cancres paresseux mais bons en gymnastique soient lâchés dans le monde avec un excellent bulletin ?
Les étudiants qui s’inscrivaient en faculté de médecine étaient en majorité ignares.

Sur ordre du médecin - Chapitre 9
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Lorsque le professeur Scherbach fut appelé au poste de chirurgien-chef de l’hôpital, il ignorait les vraies raisons de sa nomination. On l’avait informé que son prédécesseur était entré-temps trop âgé pour cet emploi, et notre ville, qui était si fière du célèbre enfant du pays, voulait son retour. Aussi quelle ne fut pas sa consternation, lorsqu’au lieu des sœurs catholiques qu’il connaissait comme “matériau de premier ordre” et respectait, il ne trouva que des membres de la “corporation des infirmières brunes”, corporation national-socialiste dans laquelle la fidélité au nazisme avait plus de valeur que la compétence professionnelle.

Sur ordre du médecin - Chapitre 9
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Plus inquiétant peut-être que la réduction drastique du temps de formation pour les médecins était le nouveau statut juridique des charlatans et des guérisseurs, qui les mettait sur un pied d'égalité avec les médecins qualifiés. La loi stipulait que "ceux qui se sentaient une vocation particulière pour la médecine naturelle, pouvaient renoncer à la formation universitaire ou à toute forme d'examen".
[...]
Comme s'il ne suffisait pas de transformer la pratique médicale en Allemagne en une sinistre escroquerie, un nouveau décret venait d'interdire aux patients affiliés à une caisse d'assurance-maladie de changer de médecin de famille plus d'une fois par an. Même si le médecin de famille - ou le guérisseur - s'était révélé un raté absolu -, s'il avait diagnostiqué un cancer pour une grippe ou la grippe pour le typhus, le patient n'avait pas le droit d'aller voir un autre médecin, moins dangereux.
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Je ne suis pas juif, murmura-t-il et il sursauta lorsque ses lèvres effleurèrent son poignet, et je ne suis pas non plus communiste, ni traître à ma patrie, et pourtant on veut m’anéantir. Pourquoi ?
Ce n’est pas lui qui répondit, mais sa raison, au travail derrière son front : parce que la rationalisation de l’industrie allemande, conduite sur le schéma du réarmement national n’évalue les branches de l’industrie que selon leur valeur militaire, et parce que toutes ces branches de l’industrie, qui ne servent ni la militarisation du pays, ni l’entière autarcie économique, doivent être éliminées sans pitié.
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