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3,77

sur 315 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tonio Kröger ne veut pas être un bohémien dans sa verte roulotte. Il veut être droit, sérieux et simple.

Seulement le don de l'écriture s'abat sur lui comme une malédiction. Anathème maternel, par son sang latin, la mère de Tonio lui lègue ce goût pour « les aspirations douloureuses », la « mélancolique envie » avec une pointe de « dédain » et « une très chaste félicité ». C'est son père, Kröger qui incarne la bourgeoisie commerçante et héréditaire dont il faut tâcher de perpétrer la prospérité.

Par cette longue nouvelle que l'on a pu qualifier de « ballade en prose » le jeune Thomas Mann, futur Prix Nobel de littérature allemand entraine son lecteur dans l'intimité de ses questionnements initiatiques, torpeurs sensuelles et désarrois existentiels aux influences philosophiques et à l'essence biographique indéniable.

De Lübeck à Munich le personnage principal de Mann veut considérer la vie non pas seulement comme un matériau, une bûche pour le feu de sa plume, mais pour ce qu'elle est : il « aime la vie ». Cela n'est jamais bon signe pour un artiste, surtout en 1903 où décadents et symbolistes ne peuvent réussir une oeuvre si la mièvrerie de bons et vrais sentiments l'emporte sur la froideur qu'exige l'esthétique et la distance ironique que l'on doit sacrifier au style.

La clairvoyance de l'artiste peut le dégoûter des conventions sociales et être source de déception perpétuelle, quand la lassitude ironique à l'égard de toute vérité ne manquera pas d'occire le faible élan vers la vie de l'artiste. Cela n'est pas sans évoquer le Wang-Fô de Marguerite Yourcenar, peinture sans concession d'un artiste accompli qui « aimait l'image des choses mais pas les choses elles-mêmes. »

Ces réflexions fleuves sur l'art et la vie, sur l'inaptitude de l'artiste à vivre et l'incapacité des gens qui vivent à produire une oeuvre artistique sont abruptement rompues par l'interlocutrice de Tonio Kröger, Lisaveta Ivanovna, qui l'affuble d'un label précurseur de « bourgeois bohème » ou plus exactement un « bourgeois fourvoyé ».

Plus encore que la belle Ingeborg, le miroir renversé de Tonio Kröger est son ami d'enfance Hans. Hans, comme un leitmotiv de la vie qui ne se pose pas de questions sur elle-même, qui ne fait pas le tour des carrefours de l'introspection jusqu'à s'étourdir, qui jamais ne se désaxe, ne renie sa sensualité et ses pulsions. Tonio veut à la fois qu'Hans reste comme il est, différent de lui et malgré tout renouvelle sans cesse ses vaines et douloureuses tentatives pour l'arracher à ses imageries de chevaux et lui faire connaître les méandres du désespoir d'un Schiller ou autre tragédie lyrique, prétextes pour l'attirer à soi et ne faire qu'un, sans succès.

Ce sentiment de rejet, de différence sourde, secrète, c'est également le sentiment de l'auteur de « La Mort à Venise » face à sa propre homosexualité à une époque où l'Allemagne la réprouve. Les indices égrenés dans l'ouvrage sont remarquablement analysés par l'académicien Dominique Fernandez dans l'un des chapitres d' « Amants d'Apollon ».
Cela rend encore plus cruel le décalage entre Tonio et les autres hommes, son rapport à la femme, son rapport amoureux à Hans, et les remords que lui donnent sa vie de "débauche". Sous ce jour plus prosaïque, moins sibyllin (censure oblige) ce n'est évidemment pas sa seule vocation artistique qui l'éloigne du reste de la société et l'écriture n'est pas la seule « malédiction » à s'abattre sur lui.
A cet égard, l'épisode obscur pour le lecteur, où Tonio est arrêté par la police, ou encore l'allusion à un banquier poète en prison pour un motif brumeux deviennent sous la plume et le contexte de répression légale de l'époque dressé par Fernandez bien plus clair, « vous artistes, vous m'appelez un bourgeois, et les bourgeois sont tentés de me mettre en prison ».

« Aussi la vie est-elle pour moi un peu pénible ». L'histoire du fils du consul Kröger est donc aussi le témoignage audacieux, largement inédit en 1903, mais appelé à se poursuivre, avec notamment l'élève Törless de Robert Musil en 1912, d'un mal-être homosexuel.
Ironie du sort, c'est le propre fils de Mann, Klaus, écrivain aussi, qui revendiquera une homosexualité que son père a lui toujours gardée dans la pénombre de ses équivoques littéraires.

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Bref, intense et sublime à la fois. Telles sont les qualités d'une bonne nouvelle littéraire et, assurément, Thomas Mann les maitrise à merveille. Il faut admettre que ce grand auteur n'a pas son égal – ou si peu – pour sonder l'âme humaine, mais pas nous en montrer les noirs tréfonds, non ! Plutôt la beauté des esprits tourmentés, comment les élans brisés du coeur, l'envie, l'égoïsme, la passion retenue et le sentiment d'incompréhension peuvent se développer artistiquement. Avec sa nouvelle «Tonio Kröger», il nous le prouve encore. Pas besoin d'une saga de grande envergure, seulement la vie en condensé !

Le héros éponyme est un être à part, la dualité incarnée. Fils d'un banquier allemand, au tempérament nordique, austère, raisonnable, et d'une artiste espagnole, au tempéramment latin, aimant jouer du piano et de la mandoline. Évidemment, il ne pouvait que tenir davantage de sa mère plutôt que de son père. « Mais, sous le bonnet de fourrure rond de Tonio, dans un visage brun aux traits d'une finesse toute méridionale, s'ouvraient deux yeux sombres, délicatement ombragés, aux paupières trop lourdes, à l'expression rêveuse et un peu hésitante… » (p. 12) Même son prénom, Antonio, lui rappelle qu'il est tout le contraire de ses amis. En particulier le blondinet Hans Hansen, qui respire la santé, la force, la vigueur. Âme sensible, il en souffre beaucoup.

À ce point de l'histoire, je me demandais où l'auteur Thomas Mann voulait amener ses lecteurs. Quand Hans glisse son bras sous celui de Tonio tout en lui jetant un regard à la dérobée, et que ce dernier se sentit subitement des dispositions très tendres à son endroit, je me suis dit que c'était le début d'une amitié masculine très… exclusive. Surtout que Tonio pense aux vers qu'il a écrit, à son âme sensible et son tempérament d'artiste... Bon, ça fait un peu macho, j'en conviens. Ceci dit, j'étais dans l'erreur. Hans s'en va, laissant le jeune homme dans une perplexité désarmante.

Et moi encore plus ! Au chapitre suivant, Tonio est en extase devant la jolie Ingeborg Holm, aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Décidément, c'est une idée fixe. Et il en devient torumenté, hanté. Malheureusement, sa mère puis son père meurent, le laissant seul, et il doit quitter sa ville natale, travailler un peu dans le commerce avant de s'abandonner à l'art en Italie. Mais tout ne tourne pas comme prévue et il est difficile de se défaire d'une éducation, même son amie Lisaveta le lui dit : « Vous êtes un bourgeois engagé sur une fausse route, Tonio Kröger, un bourgeois fourvoyé. » (p. 69) On revient à cette dualité, à ces antipodes qui constituent son tempérament : le bourgeois contre l'artiste. Alors le jeune homme la prend au mot et part retrouver une partie de lui-même au Danemark, sur les traces de Hamlet…

C'est du romantisme par excellence ! « Mais dans la mesure où sa santé s'affaiblissait, son sens artistique s'affinait, devenait difficile, délicat, exquis, fin, irritable à l'égard de la banalité et extrêmement susceptible dans les questions de tact et de goût. » (p. 45) Tout cela alors qu'une soif de pureté et d'honnêteté le travaille. Ma foi, c'est un héros digne de Goethe, Musset ou Hugo ! Surtout avec ce questionnement sur la vie d'artiste, de poète, incompris de ses pairs et de ses contemporains, qui ne trouve sa place nulle part.

Je ne vais en faire un résumé interminable. Il suffit de dire que Kröger voyagera beaucoup en peu de temps et vivra plusieurs péripéties. Mais partout, ce qu'il cherchera en vain (même s'il n'en était pas conscient d'abord), c'est l'image de cette jeune fille aux cheveux blonds. Il s'en rend compte à la toute fin et l'écrit à son amie Lisaveta. J'ai été assez surpris de voir l'histoire se terminer ainsi. C'est très convenable. Seulement je n'avais aucune idée qu'il s'agissait d'une nouvelle. Je n'étais rendu qu'à la moitié du bouquin ! À peine une centaine de pages !

Les autres nouvelles sont intéressantes mais pas autant que la première. Je retiens un peu celle intitulée «Le petit Monsieur Friedmann», encore une histoire d'amour impossible et qui finit dramatiquement. Peut-il en être autrement pour un jeune homme tourmenté ? Certains diront certainement qu'elle se termine mal, ça dépend des goûts. Moi, je trouvais cette fin étrange mais tout de même appropriée. Pour ce qui est des autres nouvelles… Bof ! Elles sont beaucoup plus courtes (à peine une dizaine de pages), ce qui fait qu'on a moins le temps de s'attacher aux personnages. Ou pas du tout ! Elles se confondent un peu dans ma mémoire, déjà leur souvenir s'estompe. Il y a court et trop court, Thomas Mann m'a un peu déçu avec ces dernières nouvelles.
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L'auteur nous présente avec brio, dans ce très court roman, quelques moments idéaux typiques de la croissance existentiale d'un artiste bourgeois nommé Tonio Kröger.
Ce dernier, ballotté par les vents et marées où baigne la barque de son existence, fait face à son angoisse en préservant de son mieux l'équilibre instable de son âme sensible.
Il prend au sérieux aussi bien la réflexion que l'immédiateté, persistant presque héroïquement à les garder toutes deux en tension existentielle, au lieu de les unifier en une fadeur confortable.
Cette conscience malheureuse destinale de l'exception, état de conscience récurrent chez les personnages de Mann, me semble provenir d'un regard pathologiquement conscient d'une transcendance...un temple érigé à un Dieu inconnu...
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Ce roman est très court mais particulièrement intense : tout à fait le genre à être lu d'une traite et sans remords. On y retrouve deux personnages principaux : Tonio Kröger, un écrivain bourgeois, est le premier. le second ? Ce sont les états d'âme de cet écrivain...


Rarement un livre n'aura accordé autant de place aux questionnements et aux sentiments d'un être qui se sent à part, déconnecté du fonctionnement normal de son époque. de nombreuses réflexions sillonnent l'ouvrage, effleurant l'intelligence, l'égoïsme, la capacité artistique, l'amour, etc...


J'étais particulièrement impressionné par le fait que le roman débute tambour battant. Je me suis laissé happé par la personnalité de Tonio Kröger, dans ce qu'elle a de plus magnifique mais aussi de plus détestable. Néanmoins, il y a une essoufflement qui se ressent au fur et à mesure de la lecture, et je dois avouer que la fin choisie par Thomas Mann n'est pas à mon goût. Baste, ça n'en reste pas moins un excellent roman, très court qui plus est.
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J'avais lu pas mal d'avis négatifs sur Tonio Kröger. Un livre "ennuyeux", où "il ne se passe rien"... Ce n'est pas du tout ce que j'en pense après l'avoir fini.

C'est un roman que je recommande, et même si c'est une traduction, j'ai vraiment beaucoup aimé le style d'écriture.

Nous suivons ici l'évolution d'un poète, Tonio Kröger, de son adolescence à l'âge adulte. Et ce qui frappe c'est son sentiment d'être incompris, à part, alors qu'il n'a que 14 ans... Parce qu'il lit plus que les autres, parce que, fils de consul, il n'a pas le même langage que ses camarades de classe, il est véritablement prisonnier de ses pensées.

En grandissant, nous pourrions croire qu'il a enfin trouvé sa place en ce monde en même temps que le succès, mais non.

Ce roman se termine par la même scène : 13 ans après, l'histoire se répète, ce qui ajoute au sentiment d'enfermement. le poète serait donc trop en décalage avec le monde pour y trouver son bonheur, parce qu'il a un regard supérieur, aiguisé. Il voit au delà de ce que le commun des mortels voit. En cela, peut il trouver sa place en ce monde ? Sa renommée et son talent sont-ils, finalement, aussi enviable que l'on pourrait le penser au premier abord ? Ne dit-on pas "Heureux les simples d'esprit" ?
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J'ai lu ce livre il y a presque une semaine, et je ne savais pas vraiment quoi en dire. le temps passe, et je me suis dit qu'il fallait vraiment que je m'attèle à la rédaction de cet avis, sous peine de ne pas en rédiger.

Premier soucis : ce livre est une édition assez ancienne. Moralité : la page de garde contient une brève analyse de l'oeuvre qui oriente volontairement la lecture. Etre guidé dans la lecture, pourquoi pas ? Se voir imposer un point de vue, non. Laisser entendre que Thomas Mann est un excellent auteur est une évidence.
Deuxième soucis : l'apparente simplicité de la narration. Elle est en effet linéaire, et nous épousons le point de vue de Tonio. le récit est pourtant très rythmé, de courts chapitres narratifs alternent avec de longs chapitres plus analytiques. Tonio se remet en cause et s'interroge, parce qu'il ne correspond pas à ce que les autres artistes attendent de lui, tout comme il ne correspondait pas à l'image du bourgeois traditionnel. La souffrance de l'adolescent se poursuit adulte.
Qui est-il ? Il est le fils d'un consul, modèle de bons bourgeois d'une ville de province. Il est aussi le fils d'une italienne fantasque et artiste, qui refera sa vie juste après la mort de son mari, laissant derrière elle son fils. Il s'appelle Tonio, prénom qui détonne dans cette ville du Nord, en souvenir du frère de sa mère. L'enfant né de cette union passionnée aurait pu être à son tour un modèle de bon bourgeois : les filles de Sissi n'ont pas hérité de la nature fantasque de leur mère et se sentaient très proches de leur père. Tonio, lui, doit composer avec ses deux natures.
Alors il part en voyage, et je n'ai pas pu m'empêcher de me rappeler le voyage de Victor Hugo sur le Rhin, presque un siècle plus tôt, si ce n'est que Victor Hugo ne se cherche pas, il observe avec une acuité rare. Tonio, lui, se plonge dans ce monde du Nord qui est celui de son père, le présent rejoint le passé, j'avais presque envie d'y lire une fantasmagorie plutôt qu'une vision réelle et le dénouement... Un critique le qualifierait de "résolument optimiste" et de "fin ouverte". Je le qualifierai de courageux.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Entre nouvelle et court roman, ce récit nous conte les affres existentielles d'un adolescent puis de l'homme qu'il est devenu.
Tonio Kröger dont la mère sud-américaine d'une « exotique beauté brune » a mis au monde un enfant brun aux yeux marrons qui n'arrivait pas à trouver sa place dans cette vieille ville de hanséatique de Lübeck où ses camarades étaient blonds aux yeux bleus.
Tonio Kröger ne se sent pas chez lui, et d'ailleurs l'a-t-il vraiment été, lui qui revient dans sa ville natale après 13 ans d'absence et qui n'est reconnu par personne.
Comment se construire et devenir un homme quand on a été un enfant qui s'est toujours senti différent et un adolescent tourmenté ?
C'est cette question que l'auteur nous pose sans nous en donner la réponse, puisque Tonio même en ayant visité l'Italie n'a pas réussi à se trouver et en partant en voyage au Danemark y retrouvera ses « fantômes ».
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Cinq nouvelles dans cette édition du Livre de Poche.
De factures différentes et de longueurs diverses, elles nous emmènent dans l'introspection d'êtres hantés par eux-mêmes et par la recherche du sens de leur vie.

« Tonio Kröger » tourmenté par son désir de création littéraire, en lutte avec lui-même, en butte avec ses contradictions (vivre comme chacun ou vivre en créateur peu soucieux des conventions) se condamne à la solitude. Souffrance, incompréhension, bourgeoisie malmenée, débat conflictuel, fuite à la rencontre de ses autres.

« Le petit monsieur Friedmann » renonce à l'amour qui, lui, viendra le malmener. Un handicap physique l'a marginalisé et lorsqu'il pensera s'ouvrir vers l'autre, il rencontrera une cruauté pire que l'isolement dans lequel il se maintenait et la volonté qu'il poursuivait d'y trouver du bonheur.

« Heure difficile » débat et écriture. Mise en doute, malaise, désir, souffrance qui entraîne la création.

« L'enfant prodige », une observation lucide de l'exploitation d'un don, jeux de dupe entre ceux qui sont sur scène et un public exploité, sans réflexions personnelles, soumis à la loi commune.
Une bourgeoisie, une aristocratie montrée dans son mépris des autres, l'art dévalué, l'art tour à tour apprécié et méprisé.

« Un petit bonheur » montre l'exploitation des sentiments féminins et la domination masculine.

Un livre riche de sentiments divers, obsessionnel quant à la création et la recherche de l'écrivain pour aboutir à créer et recréer ce que l'homme ressent, poursuit ou rêve.
Le dépassement ou sa recherche entre les valeurs d'un milieu bourgeois d'où l'écrivain provient et le monde des idées hors convention du milieu créatif.
Les mots du livre sont ceux d'un homme âgé de vingt-sept ans qui vécut probablement ce conflit que l'on ressent dans toutes ces nouvelles.
À lire en tenant compte de l'époque et du milieu social.

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Thomas Mann nous entraîne dans les tourments de son double, Toni Kröger, un bobo d'il y a un siècle. L'écriture est fine mais si j'ai choisi ce livre c'est parce que c'est une référence de Jean-Pierre Ceton dans ses entretiens avec Marguerite Duras et puis aussi parce qu'il sait décrire la mer comme personne et que je reviens de Venise (j'aurai pu choisir "Mort à Venise" mais je préfère voir le film de Visconti). J'ai continué ma lecture avec "Le petit monsieur Friedemann" qui se prénomme Jean, petit bossu, qui m'a tenue en haleine mais m'a déçue avec une fin qui n'est pas digne de l'amoureux de la vie.

Challenge Nobel illimité
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Tonio Kröger est un être sensible, enclin à l'introspection, rêveur, partagé par l'hérédité et l'éducation, entre le soucis des réalités économiques, le sens des responsabilités et le sérieux de son père et la nature artistique, ardente et peu portée sur les réalités de la vie bourgeoise de sa mère. C'est un écrivain, conscient de sa singularité dans la ville de tradition commerçante de Lübeck, et regrettant quelque part de n'être pas normal et occupé de problèmes sérieux et aspirant donc à une certaine forme de conformisme, empreint de prospérité et de joie de vivre.

Cette longue nouvelle aux motifs autobiographiques est empreint d'une belle et touchante nostalgie; y est exposé une intéressante théorie sur la création artistique.
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