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Citations sur A Islande ! (32)

Cette maison de tourbe est grassouillette et herbeuse. Chevelue. C’est une tanière. Une taupinière. Un terrier. Les maisons troglodytes qu’il a visitées en Dordogne ou en Anjou sont taillées dans des falaises de roche morte. Cette maison-là est creusée dans une terre riche et vivante, piquetée de fleurs.
(page 111)
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Mais, dans leur malheur, une chance peut encore les sauver. Ils transportent le sel en grenier, c’est-à-dire en vrac, et son propre poids l’empêche de changer de côté à chaque assaut de la mer contre le navire. S’ils l’avaient chargé à la dunkerquoise, en fûts, ceux-ci continueraient de rouler au moindre mouvement en brisant tout dans la cale.
(page 41)
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Si elle savait que la pêche à Islande s’est construite sur les bénéfices de la traite des Noirs, et que la première goélette paimpolaise à avoir tenté les eaux boréales, l’Occasion, était un ancien navire négrier, le Trovoada, brick portugais de construction danoise confisqué par la Marine française pour faits de piraterie au large du Brésil.
(page 81)
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Moi je veux donner ma vie pour faire parcourir le monde à mes équipages de bambins. Consacrer tout mon temps à leur apprendre à naviguer dans la vie, et guider leur bateau sain et sauf à bon port. Pas besoin de courir les mers après la morue, Kerano, nous sommes déjà des capitaines. De vrais capitaines…
(page 137)
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Des morues par milliers. Ce n’est plus une pêche, c’est un massacre, une frénésie meurtrière qui leur fait oublier quelques heures le froid acéré qui se rappelle à eux quand la fatigue leur contracte le corps et l’esprit. Alors tout redevient l’Islande. Le vent aigu qui lacère les joues, la blancheur aveuglante qui fend les yeux, et la mer qui se forme, soudain jalouse de ce que les hommes lui volent. Tout se joue maintenant dans ce qu’il reste à prendre avant que la mer ne se fâche.
(pages 27-28)
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- Montez donc à bord d’une de ces goélettes dès qu’elle jette l’ancre en rade, et allez voir de vos propres yeux comment vivent ces hommes, comment ils mangent et dorment dans des cloaques empuantis d’immondices, sans eau douce pour leur hygiène, sans latrines pour leurs besoins, et vous comprendrez que seul l’abrutissement par l’alcool leur permet de supporter non seulement ces conditions, mais surtout l’image d’animal corvéable à merci que cela leur renvoie d’eux-mêmes.
(page 103)
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- Sais-tu pourquoi nous n’avons, nous les Islandais, que quelques dizaines de bateaux pontés pour pêcher face à vos centaines de goélettes ? Parce que nos ancêtres ont pensé, comme toi, que la nature était inépuisable et ont sacrifié la forêt qui couvrait la quasi-totalité de la surface de cette île, tu m’entends, la quasi-totalité. Ça fait neuf siècles déjà, et rien n’a jamais repoussé depuis. Nous n’avons pas de bateau pour pêcher et nous nourrir, ou pour repousser vos goélettes qui pillent notre mer, parce que nous avons épuisé le bois pour les construire, tout simplement. Plus du tout.
(page 147)
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- Mais comment un gouvernement pourrait-il se résoudre à de telles horreurs ?
- Parce qu’un pêcheur n’est qu’un ouvrier de la mer, qu’un capitaine oublie qu’il l’a été, et qu’un armateur lui accorde moins de valeur qu’à la morue qu’il rapporte. Parce que l’armement est organisé, riche et puissant, et pas les pêcheurs. Parce que les armateurs sont pour la plupart des élus ou font élire ceux qui leur obéiront, et que les pêcheurs n’ont d’autre choix que de voter pour ceux qui vont, en retour, ne voter aucune loi pour les protéger…
(page 195)
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- Les marins ne comptent pas pour l’armement. Seule la pêche compte. Il y a à bord de ces bateaux cent cinquante tonnes de matériel et cent cinquante tonnes de sel pour quelques dizaines de tonnes de morue. L’équipage au grand complet, lui, ne pèse pas plus de deux petites tonnes. Voilà les justes proportions des intérêts de l’armement.
- Mais tous ces équipements, ce sel et ces poissons ne sont rien sans ces hommes ! s’emporte Marie.
- C’est exactement ce qu’a fait le capitaine : les faire travailler tant qu’il a pu en s’assurant un minimum de prises, avant de se résoudre à les soigner.
(page 171)
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Les hommes à bord eux, prennent chaque jour le risque de mourir dans un naufrage et de tout faire perdre à leur famille. Mais ils ont l’entêtement de croire à leur courageux destin, de sorte que les autres y croient à leur tour. Sinon, qui admirerait ces hommes s’il savait dans quelles conditions sordides et humiliantes ils acceptent de prendre la mer.
(page 97)
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