AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 931 notes
Après avoir découvert avec passion le premier polar consacré à Yeruldelgger, j'étais impatient de me plonger dans la suite des aventures de ce flic mongol aux talents hors du commun.
Avec Les temps sauvages, Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, m'a un peu déçu car je n'ai retrouvé que par moments le souffle du premier livre. Comme d'habitude, il y a beaucoup de cadavres, de morts pour rien ou bien permettant d'éliminer un personnage haïssable mais que l'histoire est compliquée !
Ian Manook a voulu mettre une quantité de choses, d'intrigues, de magouilles, de trafics que ça fait un peu trop. J'avoue volontiers que je me suis perdu par moments, même si l'auteur, habilement, réussit régulièrement à remettre son lecteur sur les bons rails.
Dans Les temps sauvages, ce sont les militaires qui sont au centre de l'histoire avec un système, un trafic très élaboré mêlant un trafic d'enfants dressés pour voler afin d'amasser quantité d'objets pour la revente.
J'ai été surpris quand l'auteur m'a entraîné jusqu'en France, dans le port du Havre, où s'affirme un flic d'origine arménienne, Zarzadjian, aidé d'un journaliste nommé Soulniz. C'est là que j'ai croisé à nouveau l'horrible, le terrible Erdenbat, laissé pour mort à la fin du premier livre. J'étais sûr de le retrouver plus tard et Ian Manook ne m'a pas déçu.
Bien sûr, Yeruldelgger a son équipe habituelle avec celle qu'il aime, Solongo, médecin légiste, et surtout l'inspecteur Oyun qui tombe raide amoureuse de Gourian, un soldat, avec qui elle monte au septième ciel et plus encore. J'ai retrouvé aussi Gantulga parmi les gamins entraînés jusqu'en France parce qu'il voulait protéger le petit Ganshü.
Comme Ian Manook aime le faire, ses héros se retrouvent souvent dans des positions désespérées dont ils se sortent par miracle ou grâce à une ingéniosité époustouflante. Cela fait vraiment le charme de ses polars.
Dès le début, Yeruldelgger tombe dans un traquenard. Il se voit accusé du meurtre de Colette, la prostituée qui l'avait aidé dans le premier livre. Tout est bien ficelé mais notre homme est très fort. Je n'en dis pas plus pour ne pas divulgâcher davantage…
Ian Manook continue à m'épater par sa connaissance de la Mongolie, de ses traditions, de sa culture. Il excelle aussi pour faire saliver son lecteur avec des détails culinaires impressionnants que ce soit à Oulan-Bator ou au Havre. Pascal Manoukian est assurément un fin gastronome !
Malgré les événements dramatiques qui concluent Les temps sauvages et les quelques reproches notés plus haut, je suis impatient d'emboîter à nouveau les pas de Yeruldelgger avec le troisième opus qui lui est consacré : La mort nomade.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          1032
Qu'est-ce que c'est que ce sac de noeuds de 580 pages ??? J'aimerais dire que cela jump the shark très rapidement, mais en fait ça jump the shark tout le temps… (sans parler des What The Fuck ? et des deus ex machina)


L'IGS (ça existe en Mongolie ?), la Sécurité Nationale (ça existe en Mongolie ?), les services secrets chinois, Vladimir Poutine, le FSB et les mafias russes, Angela Merkel et le Bundesnachrichtendienst, David Cameron et le MI6, des enlèvements, des assassinats, des trafics de clandestins, du vol à la tire à l'échelle internationael pour au final un banal règlement de compte entre homines crevarices... OK, on est dans un mélange entre Rocambole et John le Carré avec un John McLane des plaines, mais passé un cap le joyeux délire de la Série B jamesbondienne devient juste un gros nanard à la Steven Seagal et j'ai arrêté de chercher à comprendre la logique du roman policier où criminels et enquêteurs mettent tous la charrue avant les boeufs. Pire, je ne savais même plus pourquoi on avait commencé par deux scènes de crime à la Les Experts Mongolie / NCIS Oulan Bator, dont tout le monde y compris les enquêteurs et les lecteurs finissent par se contrefoutre (qui était le cavalier gelé ? OSEF ! Pourquoi il a été écrasé par yack jeté d'un hélicoptère ? OSEF !! Pourquoi des bidasses en délire ont-ils été tués à cause de cela ? OSEF !!! Bref faire simple et cohérent quand on peut faire compliqué et incohérent…)
Et pour ne rien gâcher, l'auteur se fait plaisir avec Armen l'Arménien (humour j'imagine), le barbouze au placard qui reprend du service. Allez zou, déjà que cela part des tous les sens parfois sans aucun sens, il faut ajouter Laurent Fabius, la DSGE, la BAC et la ferroviaire, OSS 117 et Jason Bourne avec l'inévitable évocation du génocide de 1917... Soupirs

Le personnage principal qualifié de ninja shaolin (sic), emprunte consécutivement à Kojak, Dirty Harry, Starsky et Hutch, Crockett et Tubbs, Rick Hunter, Martin Riggs, Robert Goren, Horatio Caine et surtout Chuck Norris. OK l'auteur l'envoie où il veut le voir sévir à grands coups de révélations à la Docteur House, sans se soucier de la cohérence de l'ensemble (genre le gros délire à la Tarantino sur le hockey européen en pleine séance de passage à tabac…). Mais malgré le second degré et l'autodérision cela se prend quand même au sérieux avec moult passages dignes d'un polar nordique sur la misère urbaine d'Oulan-Bator, la misère rurale des steppes infinies, les cités minières pourries de Russie et les cités dortoirs pourries de France... Yourtes, isbas, banlieues même combat ? L'auteur s'attarde maintes fois pour basher l'héritage du Régime d'Avant aka celui de l'URSS, mais quand on voit le résultat de 25 ans de capitalisation et de libéralisation des pays anciennement soviétiques il faut parfois bien plisser des yeux pour voir les différences… Avant t'étais pauvre et dans la merde, maintenant t'es pauvre et dans la merde, mais avec un i-machin pour aller râler sur les réseaux sociaux et aller voir les überrichs péter dans la soie... Ironie inside j'espère ? Oui parce que dans la Mongolie de Ian Manook, tous les protagonistes de l'intrigue ont un i-phone TM, un i-tab TM, un mac-book TM… Bonjour la suspension d'incrédulité !!! (sans parler de la facilité pour les jeunes diplômés de trouver un emploi dans la conception et la maintenance de sites web, des distributeurs automatiques des derniers sodas light à la mode, des centres commerciaux type mall et des cybercafés dans un pays où un tiers de la population est encore nomade… ou de la couverture intégrale du pays par Google Maps à laquelle n'importe quel quidam peut accéder... mdr)
Sinon que reste-il des autres personnages ? Solongo ne sert à rein, Gantulga est cantonnée au rôle de MacGuffin, et Oyun est de nouveau le centre d'intérêt de toutes les scènes grimdark du récit (censément traumatisée par ce qu'elle a subi dans le tome 1, elle s'envoie en l'air dès les premiers chapitres du tome 2 avec un couple adepte du triolisme à voile et à vapeur… c'est n'importe quoi !)


Plus que jamais on sent le polar occidental mainstream plaqué sur un décor exotique pour être plus vendeur, mais pourquoi raconter une histoire qui se déroule en Mongolie pour se retrouver avec un personnage principal qui cite Victor Hugo, Voltaire, Lamartine et Baudelaire à tout bout de champ ?
Après cela reste un page-turner qui remplit son office grâce aux capacités de dialoguiste de l'auteur, et pas mal de répliques m'ont bien fait rire quand même (genre les truffes de l'opération « Goldorak » ^^)… Mais je ne serai pas du tome 3, car les nombreuses descriptions culinaires mongoles, russes ou françaises ne compensent pas la pénibilité de devoir se caguer le placement commercial de tous les véhicules automobiles ou de tous les i-machins créés par Steve Jobs.


Challenge Pavés 2015-2016
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          679
Nous sommes en Mongolie, sous le vent, la neige, le « dzüüd » pour utiliser le terme adéquat. L'inspecteur Oyun est sur une scène de crime : on a découvert le cadavre d'un Yack, sous lequel git un cheval dans le même état et ce qui reste de son cavalier, « la jambe bottée, le pied encore dans l'étrier qui dépassait entre le dos gelé du cheval mort et la panse vitrifiée du yack ». Un militaire l'a rejoint sur une antique auto chenille datant de l'ère soviétique.
Ailleurs, sur une zone Strictement Protégée du massif de l'Otgontenger, Yeruldelgger a été appelé par un professeur qui étudie les comportements des oiseaux, en particulier les gypaètes, auxquels il a donné des noms d'auteurs français des Lumières, car il a trouvé un bout d'os humain. Intrigué par le comportement d'un des rapaces, il a vu, avec ses jumelles d'ornithologue, un corps suspendu dans un crevasse dans la montagne. Deuxième scène de crime ?
Mais, notre ami se fait arrêter par la « police des polices » pour le meurtre d'une prostituée qui l'a aidé dans ses enquêtes et dont le fils a disparu. Complot ?
Rapidement relâché mais pas encore libre de ses mouvements, il enquête sur ce meurtre, et apprend que l'escort-girl avait adopté un garçon des rues et celui-ci a disparu, en même temps qu'un autre gamin des rues, Gantulga, que Yeruldelgger a pris sous son aile, le confiant à un monastère Shaolin par lequel il est passé lui-aussi.
C'est le premier roman de l'auteur Ian Manook que je lis et je suis sous le charme. Il se passe en Mongolie, Oulan Bator, sous l'oeil de Gengis Khan, dans des conditions climatiques hors du commun pour nous Occidentaux.
C'est un dépaysement total parmi les yacks, les Nomades, leur hospitalité malgré leurs faibles moyens et leurs coutumes au pays des yourtes richement décorées, les loups.
Au fil de l'enquête, on va voyager dans ce pays à l'abandon depuis l'implosion de l'ex URSS, où la pollution et la corruption règnent, mais également en Chine et en Russie avec une description de la ville de Krasnokamensk sidérante avec les commerces illégaux, les politiques, les pots de vin, la recherche du pouvoir.
L'auteur nous emmène aussi en France, au Havre, à la recherche de Gantulga, où la découverte des cadavres de 6 jeunes garçons dans un container va donner à cette affaire une toute autre dimension.

Une frustration : j'ai choisi ce livre car le titre et le lieu de l'action me plaisait mais, je ne savais pas qu'il y avait un premier tome. Cela ne m'a pas gênée dans la compréhension, mais il manquait des éléments pout tout bien apprécier. Alors devinez quoi ? je me suis acheté le premier tome, illico car j'avais vraiment envie que rien ne m'échappe dans cette histoire.
Un pavé de plus de 523 pages qui se dévore avec la même gourmandise (et parfois la même difficulté à digérer) que les pâtisseries dont j'ai parlé plus haut. L'histoire est haletante, et on apprend beaucoup de choses sur ces pays, ce qui me plaît beaucoup, comme d'habitude.
Une intrigue captivante donc, malgré des scènes dures, des façons de torturer particulières, et le tout dans une belle écriture, des descriptions à couper le souffle et une étude plus approfondie sur mon blog

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          644
Les premières aventures de Yeruldelgger ont rencontré un succès aussi phénoménal qu'inattendu, succès qui ne se dément pas avec la sortie récente du roman au format poche.

Lire un tel récit, ce n'est pas seulement plonger dans un roman noir et violent. C'est rencontrer des personnages vraiment atypiques et également une invitation à un voyage extraordinaire au plus profond de la Mongolie.

Yerul 2, le retour (sous-titré Les temps sauvages), enfonce le clou (mais pas avec le même marteau). Il eut été en effet facile de reproduire le même schéma, mais se serait faire injure à Ian Manook.

Bien sûr (et heureusement !) on retrouve les mêmes ingrédients qui ont fait de la recette initiale un thriller (roman noir ?) hors norme : ces personnages étonnants et cette Mongolie si dépaysante, mis en lumière par une plume éblouissante.

Mais l'auteur ne tombe pas dans la facilité et sa tambouille prend cette fois-ci d'autres saveurs et d'autres couleurs, cette fois-ci.

Ne vous étonnez pas si j'use de métaphores culinaires durant cette chronique. La cuisine et les repas prennent une place importante dans ce récit (entre recettes connues ou d'autres beaucoup moins). Et qu'est-ce qu'il peut ingurgiter ce commissaire Yeruldelgger !

Ce choc des cultures culinaires est à l'image de l'intrigue de ce Yerul 2 : une enquête qui peut sembler démarrer classiquement (mais avec des meurtres totalement inhabituels), dans un cadre exotique où se mélangent tradition et modernité. C'est tout le paradoxe de cette Mongolie du XXIème siècle et des romans de Ian Manook.

Comment classer ce roman ? Polar ? Thriller ? Non, juste Yeruldelgger !

Au diable les classifications, Manook propose une nouvelle fois une immersion dans un monde tellement loin de nos « belles » certitudes occidentales.

Un récit original, aux vraies dimensions humaines, sociétales et spirituelles (et j'en passe pour ne rien déflorer de l'intrigue). Bref, une histoire totalement inclassable, absolument rafraîchissante (au sens propre comme au figuré, il fait moins 30°) et qui peut tout à fait se lire individuellement du premier tome.

Je le répète, Yerul 2 révèle une autre teinte de noir, un autre type d'enquête, des personnages qui ont vraiment évolué et même une autre écriture parfois.

Car l'intrigue policière prend assez vite un virage (d)étonnant, avec des enquêtes qui s'imbriquent dans l'enquête. Elle sort de la seule Mongolie pour s'étendre dans la région des trois frontières (avec la Russie et la Chine) et même jusqu'à une contrée bien moins exotique pour nous ;-).

Eh oui, le monde devient ridiculement petit quand on parle d'escroquerie.

Et quels personnages incroyables que ces individus tous plus étonnants les uns que les autres. A l'image de l'inspectrice Oyun qui prend une place prépondérante dans ce second tome (au point d'être sur la magnifique couverture). Avec Yeruldelgger bien sûr ; un Yerul colérique qui a bien du mal mettre en application ce que les moines lui ont inculqué par le passé. Et puis un sacré nouveau venu également, du même acabit que notre commissaire (et je ne parle pas des méchants de l'histoire…).

Les temps sauvages est un roman où se succèdent des scènes plus ahurissantes les unes que les autres, le tout mis en mots de manière éblouissante.

Manook est un vrai conteur qui sait de quoi il parle, donnant une vraie profondeur et ce coté si crédible au roman. Il s'appuie sur ses propres expériences de voyages, complétées par la moisson de témoignages de personnes rencontrées lors de ses pérégrinations. On est très loin du banal recopiage de Wikipedia.

Le ton général est lui-même assez différent du premier tome, plein d'humour (décalé souvent), bourré de traits d'esprit et même de sarcasme. Une écriture spirituelle, parfaitement en phase avec ce coté spirituel qui plane toujours au dessus de cette Mongolie si ancrée dans ses traditions.

Et puis vous en connaissez beaucoup des romans où un personnage scande du Voltaire au fin fond des steppes, en pleine tempête ? ;-).

Alors ce Yerul 2, aussi bon que le premier ? Franchement, bien que la surprise liée à la découverte de ce pays ne soit plus aussi vive, j'ai vraiment envie de répondre par l'affirmative. Oui, mille fois oui, ce roman est un sombre bijoux, une merveille noire, et une lecture tout simplement indispensable.

Alors, mettez vos moufles et habillez-vous chaudement durant ce voyage, parce que vous allez vraiment avoir l'impression d'y être.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          615
Après ma première escapade avec le commissaire Yeruldelgger en Mongolie, j'avais choisi de continuer mon voyage dans ce pays aux horizons indéfinis...
Et ça s'amorçait plutôt bien, avec quelques cadavres tombés du ciel dans un enfer de glace et de neige et des débuts d'enquêtes embrouillées à souhait en compagnie de l'inspectrice Oyun à la langue bien pendue et Yeruldelgger plus bougon et imprévisible comme jamais.
Mais après que le robuste commissaire est accusé d'un sanguinolent méfait qui le fait voir rouge... après que quelques gamins (dont un proche de Yeruldelgger) décident d'aller voir si ailleurs le monde se porte mieux... -"ailleurs" qui se trouve en France où un flic français d'origine arménienne (et très sympa !), parfait reflet "surhommien" de Yerul', débute une enquête à contresens-... le lecteur subodore une implication belliqueuse de différents services et organismes hauts placés, forts en gueule, et surtout convaincus de leur pouvoir...

"Embrouillés" devient alors embrouillaminis... et ma concentration vaguait de plus en plus souvent dans le néant (très mauvais signe, ça !). Je revenais (en soupirant) régulièrement des pages en arrière pour tenter de repêcher le fil de ce sac de noeuds.

Or, même si je suis restée sceptique quant aux déroulements parfois insolites des intrigues, les exploits improbables des mâles inspecteurs et l'endurance fantastique de la féminine Oyun, ce roman noir est indubitablement bien écrit et sans fadeur !
Il aborde aussi, comme dans le premier, des différents sujets problématiques auxquels est confronté la Mongolie actuelle : l'auteur sait faire ressentir à merveille la regrettable influence soviétique d'avant 1990, sur les paysages, les architectures et les mentalités des autochtones... raconte de quelle abominable façon le pays à été dépouillé de ses ressources naturelles, focalise les intrigues policières sur les agissements véreux, maquignonnages et machinations d'une poignée d'hommes qui espère tirer profit d'un pays en réédification.

Et il reste quoi alors de ce peuple mongolien, aux traditions ancestrales, à la spiritualité dictée par les vastes espaces, fier de sa culture orale, sa cuisine, sa hospitalité..., aujourd'hui rendu vulnérable par ces temps "modernes" et donc, sauvages !


Un grand merci à Babelio et Albin Michel pour ce voyage dans les steppes asiatiques.
Commenter  J’apprécie          580
Que demander de plus ? Un thriller plein d'action, un polar teinté de fantastique, une véritable pizza mongole « all dressed » !

Une bonne part de dépaysement, avec la Mongolie, un pays lointain dont les villes ne sont même pas encore cartographiées par Google et où on mange toutes sortes de bouffe étrange.

Un héros au nom imprononçable, Yeruldelgger, un mélange de James Bond au coeur tendre, avec un peu du flic désabusé, genre Harry Bosch, qui devient violent quand on touche à ceux qu'il aime.

De la violence, oui, des combats sans merci, avec des « méchants » vraiment retors et des « bons » qu'on espère toujours qu'ils finiront par gagner.

Une intrigue internationale complexe, avec même un peu d'attendrissement pour les jeunes victimes innocentes.

Un peu de chamanisme et de traditions spirituelles et même des perceptions extrasensorielles, lorsque par exemple, un jeune Mongol peut sentir que quelqu'un de mauvais a séjourné dans un hôtel plusieurs jours plus tôt.

Un peu d'horreur aussi, avec des bandes de loups qui attaquent des voyageurs dans la steppe.

Un peu d'amour et de sexe, incontournable dans le roman moderne.

Que demander de plus ? Peut-être juste un peu de réalisme pour que je puisse y croire…
Commenter  J’apprécie          491
D'un Truc glacé en Laponie vers un Manook sauvage en Mongolie…

Sans avoir encore eu la chance de lire « Yeruldelgger », le premier roman couronné de succès de Ian Manook, mais ayant bien apprécié « le dernier lapon » d'Olivier Truc, je ne pouvais que craquer quand Babélio m'a proposé de découvrir le tout nouveau tout chaud « les temps sauvages ».

Une couverture au regard hypnotique d'une femme venue du froid, ce roman de plus de cinq cent pages débute sur les chapeaux de roue en combinant plusieurs histoires paraissant indépendantes les unes des autres.

A travers les steppes glacées mongoles, l'inspectrice Oyun débarque accompagné de Gourian, un jeune militaire de faction dans la région, sur la scène plutôt surprenante d'un accident ou d'un crime: un cheval et son cavalier écrabouillés sous un yak, complètement congelés comme de la pierre.

Dans une autre région montagneuse de Mongolie, Yeruldelgger, le supérieur hiérarchique d'Oyun, répond à l'appel du professeur Boyadjian, d'origine Arménienne et gardien d'un petit musée archéologique. En examinant les gypaètes (espèce d'oiseaux), Boyadjian a cru déceler un cadavre dans le creux d'une falaise.

Et pour couronner le tout, Solongo, la femme de Yeruldelgger et médecin légiste de profession, examine avec stupeur le corps d'une femme que tous les deux connaissent parfaitement, une certaine Colette au surnom français comme vous l'aurez remarqué.

A partir de ces trois histoires, l'auteur va faire monter sensiblement la température à la fois au sens propre et au sens figuré, afin de dénouer le fil de ces trois histoires dramatiques.

De la Mongolie en passant par la Russie, ce roman va même faire escale au Havre de manière surprenante, brouillant les pistes jusqu'à la toute fin du livre.

Contrairement à un polar classique, Manook ajoute à ses récits de nombreuses références politiques et historiques.

Ainsi, j'ai été très curieux de vérifier que Mardai (1), ville minière d'uranium située en Mongolie mais exclusivement peuplée de russes jusqu'en 1990 à la suite de la chute du mur est désormais une ville fantôme.

Dans un autre registre, plusieurs articles de presse confirment effectivement que l'ancien milliardaire Khodorkovski avait été emprisonné comme d'autres opposants politiques durant une dizaine d'année dans la ville de Krasnokamensk, entièrement polluée par l'uranium et dont l'espérance de vie de ses habitants est à peine au-dessus de 40 ans. Bon courage Khodorkovski…

Ayant terminé le roman, j'ai été très surpris d'apprendre que l'auteur Ian Manook était le pseudonyme de Patrick Manoukian, natif de Meudon. le style de cet écrivain et ses connaissances approfondies de la Mongolie et de la Russie m'ont plutôt bluffé et rendu curieux. Néanmoins, les scènes du roman qui se situent en France ne m'ont pas vraiment convaincu et paraissaient décalées par rapport au reste du livre.

En guise de conclusion, « Les temps sauvages » mélange à la fois le plaisir d'un bon polar avec la curiosité aux nombreuses références croustillantes sur la Mongolie et à son ancien grand frère la Russie. Une belle réussite à ne pas manquer, souvent un peu trop complexe à suivre (surtout en France) … mais à lire assurément après « Yeruldelgger ».

Faites ce que je dis… et non pas ce que j'ai fait.


Ps : Et merci à Babélio et aux éditions Albin Michel pour cette lecture !



(1) « Les ruines du communisme : une mine d'uranium abandonnée en Mongolie »

En octobre 1989, le Président de la République Populaire de Mongolie, alors un satellite de l'URSS, révèle au public l'existence d'une mine d'uranium secrète dans l'Est du pays. Depuis 1981, celle-ci était exploitée par des mineurs soviétiques, pour le profit exclusif de l'URSS. La ville de Mardai, secrète également, accueillait les mineurs et leurs familles, en complet isolement du reste du pays et de la population mongole. Écoles, magasins, clubs de travailleurs, infrastructures sportives: tout était aménagé pour recevoir au mieux cette population secrètement expatriée. Ceux qui l'ont connue se souviennent de Mardai comme d'un joyau de la modernité soviétique, offrant des merveilles de technologie et de confort auxquelles même les Moscovites n'avaient pas droit. Quelques années après la révélation de son existence au grand public, la ville est pourtant subitement désertée de sa population, lorsque la mine cesse d'être exploitée, et que les ouvriers sont soudain rapatriés. Mardai devient alors l'objet d'un démantèlement méthodique de la part de la population mongole, qui s'empare de tous les éléments métalliques de la ville afin de les revendre de l'autre côté de la frontière chinoise. En quelques années, ce monument du socialisme devient une ruine, ce symbole du pouvoir colonial soviétique est changé en ville fantôme.
Commenter  J’apprécie          433
Suffit-il de transposer en Mongolie un polar tout à fait improbable pour en faire un pur plaisir de lecture ? Peut-être... car, même si j'ai été effarée par les méchants plus caricaturaux que caricaturaux, les rebondissements délirants et sans frontières et l'intrigue aussi cousue de fil blanc que les chemises de James Bond, je dois avouer que je me suis régalée !

C'est donc le tome 2 des aventures du commissaire Yeruldegger à Oulan-Bator et environs (larges, les environs). Tout commence sous un dzüüd si terrible que les cadavres d'hommes, de chevaux et de vaches qu'on retrouve sont complètement gelés, compliquant le travail de la police mongole. Tout se poursuit dans une ambiance de barbouzes et de conspirations rendue acceptable par les gentils yaks et les beignets tout chauds dégustés sous les yourtes. Et tout se termine dans une confrontation épique entre gentils et méchants sous un nouveau dzüüd.

Malgré les apparences, je ne me moque pas : l'intrigue est prenante, les personnages attachants et la Mongolie apporte la petite touche de couleur locale qui fait sortir ce polar du lot. En bref, c'est une lecture détente parfaite pour les soirées d'hiver, sous un plaid et avec une tasse de thé (même sans beurre rance !)
Commenter  J’apprécie          410
Dans ce second opus, nous retrouvons « notre » Yeruldelgger, impliqué dans une sombre histoire de meurtre, qui fait fi de toute hiérarchie et mène son enquête en solo, avec à ses trousses une Oyun plus occupée à batifoler avec un beau militaire qu'impliquée dans l'enquête qu'elle devrait mener. Elle a été appelée suite à la découverte sous un Yack, d'un cadavre humain que l'on devine, encore juché sur son cheval, comme dans un empilement. De son côté Yeruldelgger, n'a qu'une seule idée en tête, laisser son équipe se débrouiller avec les affaires en cours pour enquêter sur ce meurtre dont on veut le rendre responsable.

Ce second tome est moins « intimiste », moins « posé » et nous emmène des steppes de Mongolie au Havre, sans transition et à grands renforts de rebondissements tous plus sensationnels, les uns que les autres. L'armée, la police des polices, le gouvernement, les services secrets... : ils y sont tous ! Pour certains lecteurs : pour le pire, et pour d'autres, le meilleur !
Un peu comme si l'auteur s'était laissé séduire par les sirènes hollywoodiennes... (Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai eu l'impression que Jason Bourne, sur les ordres de Ludlum, avait dû faire un détour par la Mongolie, pour former notre équipe de fins limiers et qu'il nous les avait un tantinet métamorphosés...).

Mais, ce fait une fois posé (et la surprise passée), je me suis laissée tout autant séduire par ce dernier opus. Le charme de la Mongolie opère toujours autant et j'ai adoré cette plongée dans le fantastique : Les loups ! Je sais que pour certains, ce fut la goutte de trop, pour moi, un bonheur de plus ajouté à cette lecture !
Je suis retournée dans ma ville natale et y ait retrouvé l'esprit des quartiers et des lieux.

Je serais donc au rendez-vous pour le prochain tome, si suite il y a, en espérant que Yeruldelgger retrouve la sérénité et la paix de l'enseignement des moines du monastère...
Commenter  J’apprécie          402
Mauvaise journée pour le commissaire Yeruldelgger : il est arrêté par la "police des polices" mongolienne pour le meurtre d'une ex-escort girl avec laquelle il avait précédemment travaillé. Rapidement relâché, il n'en est pas moins surveillé et interdit sur cette enquête. Comme a priori, il n'est pas vraiment le genre d'homme à faire ce qu'on lui dit, en trainant les pieds et les oreilles dans le quartier où vivait la défunte, il apprend qu'elle aurait adopté un petit garçon des rues, qui, depuis, a disparu. Il aurait été vu, peu de temps avant sa disparition, avec Gantulga, un jeune garçon des rues envoyé par Yeruldelgger au septième monastère des moines Shaolin.
Oyun, elle, se charge de l'enquête officielle de son équipe : un homme à cheval a été retrouvé au milieu de nulle part, écrasé sous un yack ! le militaire qui l'accueille au milieu de ce nulle part devient très vite son amant…
Un arménien passionné par les charognards qui volent dans le ciel mongol avertit Yeruldelgger de sa découverte du cadavre d'un homme encastré dans la falaise. Alors même qu'il essaie de l'en enlever, il se fait attaquer par un commando qui se déplace en hélicoptère.


Mon avis sur Les temps sauvages va aller un peu à contre-courant des critiques précédentes. Si ma première impression était bonne, j'ai au final peu gouté ce second opus des aventures du commissaire mongol, que j'ai trouvé un peu "surfait".
Si je prends deux des personnages principaux, Yeruldelgger et Zarza, par exemple, ce sont des surhommes (pour le coup, ça marche également pour Oyun, une sur-femme ?). D'abord, ils ont eu des expériences malheureuses, ce sont des hommes extrêmes habitués à la violence, ils ont perdu des êtres chers, ont connu une meilleure position auparavant. Ils résistent à la souffrance, à la fatigue. Ils ont dans leur famille le chef des services secrets de leur pays respectif (le père de la femme de Yeruldelgger, et "L'oncle", c'est-à-dire le mari de la mère, côté Zarza ; chez moi, ça fait beau-père, match nul balle au centre), hommes qui ont tourné plus ou moins ouvertement à la crapule et dont le principal passe-temps semble être de manipuler nos deux héros. J'arrête là les points communs, je vais encore les confondre (non, je rigole, je trouve Zarza très sympathique !).
Si je prends le troisième personnage principal, Oyun, ben, à part que c'est une femme avec a priori ce qu'il faut là où il faut, c'est à peu près la même, les relations avec des gens haut-placés en moins : super forte dans l'action, avec un lourd passif, et avec la peau aussi coriaces que ces messieurs !
Dans les temps sauvages, côté action, on trouve, pêle-mêle : des hélicos, des balles qui fusent, des situations extrêmes (en même temps, le düüdz, ça n'aide pas!), de la manipulation en veux-tu en voilà, des ripoux de partout qui font du trafic d'enfants en profitant des frontières de la Mongolie avec la Russie et la Chine, des moines Shaolin (ouais !!), des fusillades au plein coeur du Havre, et j'en passe… Comme dans les grands films hollywoodiens, ça fait un peu trop pour moi.
Il y a aussi de l'humour, souvent noir, ou du comique de répétition. le fait que le tout Oulan-Bator connaisse la couleur des sous-vêtements que vient de s'acheter Oyun, j'ai trouvé ça drôle les trois premières fois. Après, quand c'est le sujet de discussion des nomades au plein milieu de nulle part, ça me lasse.
Ceci dit, les chapitres ultra-courts (personnellement, je pense qu'on aurait pu en réunir quelques-uns sans que le récit n'en souffre) donnent du rythme à l'histoire. Je n'ai pas compris l'intérêt des titres des chapitres, qui reprennent, avec plus ou moins de bonheur, une des dernières phrases du chapitre, mais j'ai fini par m'y habituer. L'enquête, les enquêtes devrais-je dire, sont menées tambour-battant par trois personnages dans des endroits très différents, aussi bien en Mongolie qu'en Russie ou en France (où les repas pris étaient fort alléchants !). J'ai apprécié également le côté dépaysant et "exotique" de la Mongolie comme lieu de déroulement du livre, avec ses nomades, sa capitale polluée, sa gastronomie (entre la tête de chèvre ou le thé noir accommodé de sel, de farine, et de beurre de yack rance !!), ses zones dépeuplées, sa corruption, ses noms à coucher dehors.

En bref, je ne suis pas vraiment conquise par ces Temps sauvages, et si j'avais pu caresser l'idée de vacances en Mongolie, et bien, ce livre ne m'en donne pas vraiment l'envie. C'est dommage pourtant, il commençait bien !
Quoiqu'il en soit, je remercie Babelio et son opération privilégiée organisée en partenariat avec les éditions Albin Michel pour cette découverte et leur confiance.
Commenter  J’apprécie          352




Lecteurs (1889) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2858 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..