Lors de ma rencontre privilégiée avec
Pascal Manoukian, il m'avait parlé de ce livre de photos prises en Afghanistan et des conditions dignes d'un aventurier des temps passés qui nous permettent de les contempler.
Par un coup du sort, que certains appellent CHANCE, Pascal est entré dans ce pays qui connaissait déjà la guerre entre un pouvoir communiste afghan instauré avec le soutien très actif de Moscou et des tribus rebelles du genre « touche pas à mon islam ». Quelques jours après son entrée dans le pays, 55.000 Soviétiques débarquent avec armes, et quelles armes ! et bagages. Aucun journal n'avait voulu financer son expédition. Comment joindre ce type âgé de 24 ans qui proposait ses services et qu'on a rembarré parce que l'Afghanistan cela n'intéressait personne ?
C'est en écoutant la BBC que Manoukian apprend l'entrée des troupes de l'URSS dans le pays… Et il n'y a pas des dizaines de journalistes sur place… Il est un des rares à se trouver aux premières loges en tant qu'Occidental.
Pascal Manoukian, photographe, va arpenter l'Afghanistan durant toute la guerre, dix ans, et assister aux changements dans la lutte qu'oppose une armée ultra moderne mal préparée à ce type de conflit à un peuple très divisé ne disposant que de vieilles pétoires. L'arrivée de missiles Stinger et Milan va inverser les rôles : les Russes vont devoir se terrer et les rebelles vont monter des opérations qui vont leur permettre d'occuper peu à peu le terrain.
Les photos sont splendides et auraient mérité un format plus grand. le texte est court et représente un excellent résumé de ce qu'un reporter de guerre a pu vivre dans une contrée aux climats et aux reliefs très rudes. Ce livre est avant tout un témoignage d'un reporter qui n'a pas fait que traverser un conflit quelconque, mais bien LE conflit majeur de la fin du XXe siècle qui va précipiter la fin de l'URSS.