AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 180 notes
5
42 avis
4
15 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
Les faits se déroulent à Paris dans un passé très proche.
- Karim, jeune musulman s'est détourné de la mosquée car il est rebuté par les discours des extrémistes salafistes. Il vit avec Charlotte, d'éducation chrétienne. Elle est enceinte et décide d'aller fêter l'heureux évènement avec deux copines dans le 11ème arrondissement, à la terrasse du "Zébu blanc".
Karim la rejoindra après avoir informé l'imam de sa mosquée de sa décision d'élever son enfant en dehors de la religion.
- Chanchal est un émigré bangladais. Il vit en France avec sa femme Iman. Il vend des roses aux terrasses des cafés et se croit en sécurité à Paris.
Son destin va rejoindre celui des victimes.
- Aurélien a grandi dans la même école que Karim. Son parcours scolaire s'est déroulé sans problème. Il vit dans une cité à Aubervilliers. Son père est mort mais sa mère est bien présente. Il tourne mal et vend de la drogue puis se fait happer ensuite par les extrémistes de Daech. Il part en Syrie, puis revient avec des intentions de tuer de façon barbare. Ce soir-là, il se prépare à rejoindre la terrasse où Charlotte fait la fête avec ses amies, où Chanchal va passer vendre ses roses. Il est accompagné de l'assistant de l'imam de la mosquée de Karim. On se doute qu'il ne vient pas boire un verre.
C'est le drame. sanglant. de nombreuses personnes perdent la vie dont Charlotte.
Karim arrive après la tuerie, il ne sera plus jamais le même. Il va remonter jusqu'à la source du mal en s'infiltrant parmi les monstres.
Pascal Manoukian a fait un remarquable travail de radioscopie du terrorisme , du recrutement parmi les jeunes et de leur adhésion.
En attendant, la lecture est percutante. J'ignorais que j'allais avoir affaire à un livre aussi fort. L'auteur est journaliste et pourtant le style est loin d'être technique. Il emploie des images comme la paille symbolisée par Karim pour évoquer l'imam et les recruteurs qui gobent littéralement les pensées personnelles.
Une seule scène me paraît être en-dehors de la réalité. A l'enterrement de Charlotte, le prêtre accuse Dieu de lâcheté. Jamais vu, jamais entendu!
Il faut avancer plus loin dans le livre pour comprendre le vrai sens du titre qui est une citation du Coran.
Commenter  J’apprécie          463
A travers les destins de Karim, Aurélien, Lila, Adam et de quelques autres plus ou moins anonymes, l'auteur dresse un tableau très sombre de l'Etat Islamique, de leurs têtes pensantes/dirigeantes à leurs exécutants. Approche et recrutement par internet, départ de jeunes volontaires ultra-motivés, combats en Syrie, implication de petits enfants (qui doivent s'entraîner à tuer en éventrant des peluches, en égorgeant des volailles...), embrigadement d'adolescentes, au 'mieux' pour être soldates, au pire pour servir de putes à qui-n'en-veut.

Pascal Manoukian n'épargne pas grand chose à son lecteur. J'avais pu le constater dans son excellent premier roman 'Les échoués', consacré au parcours de quelques migrants arrivés clandestinement en France au début des années 90.

Ce dernier ouvrage est très instructif, certes, et il montre bien le pouvoir des images et des baratins de propagande véhiculés via le net, mais cette vision apocalyptique m'a dérangée, même si elle correspond à la réalité - je n'en doute pas.
Le portrait de cette organisation terroriste est tellement terrifiant qu'il risque de rendre parano le lecteur occidental 'non averti'. L'auteur a beau souligner à quel point les jeunes recrues de l'EI sont les premières victimes, on peut craindre que certains confondent ses véritables intentions avec un discours prônant un repli franchouillo-nationaliste, un appel à une méfiance accrue à l'égard de l'islam et des étrangers (du genre 'attention, les terroristes sont partout !').

J'ai préféré les approches plus nuancées d'Ingrid Desjours dans 'Les fauves', et de Thierry Jonquet dans 'Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte'.
Commenter  J’apprécie          443
Mais quel deuxième roman !!! Pascal Manoukian vous êtes un auteur, un vrai... Vous avez ce don, ce petit supplément d'âme qui font de vos mots une magie... Et pourtant le sujet de votre livre n'en est pas une... Bien au contraire...

Paris, à la terrasse d'un café, alors qu'elle fête avec ses amies sa toute nouvelle grossesse, Charlotte meurt sous la bombe d'un terroriste. Et avec elle, c'est tout l'univers de Karim, son conjoint, qui s'effrite. Il doit trouver un sens à tout ça, des réponses à ses questions et surtout un coupable. Il part alors pour la Syrie avec la ferme intention de tuer celui qui lui a tout pris...

Dès les premières pages, on sait que ce roman ne nous laissera pas indemne. Sans aucun jugement, Pascal Manoukian décrit avec précision l'embrigadement, la propagande et la perte de repères de tous ces hommes et ces femmes qui partent pour un meilleur Islam. Mais Karim est celui qui sauve cette religion de partage et de paix. Il est la figure qui nous raccroche à l'espoir de voir un jour l'intelligence revenir. Il est la force de croire en ce Dieu qui n'a jamais prôné la guerre et les tueries...

Ce livre est essentiel... Il ne cache en rien la réalité, il n'apporte aucune solution, mais il a le mérite de nous faire réfléchir, de nous faire ouvrir les yeux, sans baisser la tête...
Commenter  J’apprécie          384
Parfois, il y a des romans qui vous marquent. Ce que tient ta main droite t'appartient est de ceux-là. Un roman qui retrace le parcours d'un jeune homme qui a emprunté le chemin de la radicalisation pour répondre aux questions qui le taraudent. Dont une, de haute importance : qui est le commanditaire de l'attentat qui a tué ma femme ?

La joie, les pleurs, l'enquête

Charlotte et Karim sont heureux. Dans quelques mois ils accueilleront leur premier enfant et pour l'instant, ils savourent ces derniers moments à deux. Un soir, la jeune femme décide de faire la fête avec ses amies de toujours, direction un bar pour parler de tout et de rien, mais surtout de leur avenir.
Cet avenir n'existe pas. Deux hommes arrivent et balayent la terrasse de rafales de balles. On est à Paris, on est le 13 novembre 2015, les filles font partie des victimes.

Karim est effondré. L'un des terroristes est français, il s'appelle Aurélien et a grandi dans la même cité que lui.

C'est là que Pascal Manoukian nous montre les visages multiples et anonymes de ceux qui appâtent les futurs candidats au djihad, un nouveau danger qui rôde insidieusement dans les quartiers, mais aussi et surtout, sur le net.

Mon avis :

Je lis beaucoup de livres sur le terrorisme, la radicalisation, les religions, mais ce que tient ta main droite t'appartient de Pascal Manoukian, paru aux éditions Don Quichotte, est celui qui m'a le plus marqué. À plusieurs reprises dans ma lecture, je me suis dit « Mais ce n'est pas vrai ! », pas parce que je remettais en cause les propos tenus dans le roman, mais parce qu'on y découvre des personnages étonnants. Certains sont d'une bêtise qui fait peur, à l'image d'une jeune fille qui croyait partir en excursion et qui avait l'impression de pouvoir choisir de revenir en France si jamais elle ne se « plaisait » pas en Syrie. On y croise aussi un couple, qui part à la recherche d'un monde meilleur pour leur fils de 4 ans. Et puis, il y a Karim, parti pour voir de ses propres yeux l'homme qui a indirectement tué sa femme et son bébé.

Ce roman respire la vérité. Des gens désabusés qui pensent retrouver une légitimité en Syrie, des jeunes paumés même pas croyants qui ont le cerveau complètement lavé par le prosélytisme d'hommes qui ne recherchent que de la chair à canon.

Ce qui m'a marqué dans ce livre, c'est la facilité avec laquelle, les terroristes trouvent des nouvelles recrues et le peu de risques qu'ils courent. Internet est une toile qui les dissimule parfaitement, les aspirants djihadistes doivent rejoindre la Syrie par leurs propres moyens, ainsi, pas de risques pour le réseau.

Pascal Manoukian décrit Alep et les bombardements que subit la ville d'une façon si réelle, qu'on a l'impression de respirer la poussière de ses rues. Les femmes, comme cette jeune fille qui fait le voyage avec Karim, doivent se soumettre aux lois coraniques, mais surtout aux moindres désirs du chef de guerre. Puis il y a les autres, celles qui ont déjà tout vu et qui se sont transformées en passionaria, prête aux pires atrocités pour faire respecter la loi coranique.

Ensuite, il y a les terroristes, contournant des règles qu'ils imposent pourtant à la population et aux nouvelles recrues. On y découvre les camps d'entrainements, où des hommes venus du monde entier, occident y compris, viennent apprendre à tuer et à se suicider en faisant un maximum de morts.

Dans ce livre, au travers de l'histoire de Charlotte, de Karim, d'Aurélien, d'Adam, d'Anthony... on découvre se qui se trame tous les jours entre ici et là-bas et on se pose des questions.

Comment le jeune garçon intelligent d'hier est-il devenu un bourreau aujourd'hui ? Quel a été son parcours pour en arriver là ? Pourquoi les aspirants djihadistes ne voient-ils pas que même non-croyants, on les accepte au nom d'un dieu qui sert de façade à une bande de sauvages ? Comment les autorités ont-elles pu se laisser déborder de la sorte ? Que faire pour arrêter ses crimes contre les femmes et les populations jugées "impures"?

Ce que tient ta main droite t'appartient est un très bon livre sur le sujet, on sent le professionnalisme de l'ancien reporter de guerre et accessoirement, c'est aussi un roman passionnant.

Je vous conseille vraiment de le lire. Je ne vais pas dire que c'est un coup de coeur, même si je le classe dans cette catégorie du blog, ça serait déplacé. Mais c'est un roman qui compte, qui doit être lu et dont on doit parler.
Commenter  J’apprécie          343
« Il m'a dit qu'on aurait une grande maison avec piscine et qu'ils construisent un immense centre commercial avec toutes les grandes marques, Guess, Gucci, Maje et tout le bordel. Un truc où tu entres et tout est gratuit pour ceux qui ont fait leur hijra ! »
« Ce que tient ta main droite t'appartient », que ce soit un sac tout cuir Vuitton, les filles esclaves sexuelles Yézédis ou des chars, des explosifs, des villages entiers de figurants à pendre, égorger, brûler et exterminer puisque Allah l'a dit – Daech le lui a fait dire – ce ne sont que des mécréants ! Alors, tout ce que tient ta main droite … n'a pas à être condamnée par la gauche et encore moins par cette France – ou tout autre pays d'Europe – seuls responsables de cette légitime réponse des djihadistes que l'Europe a trop oublié dans le passé.
D'entrée de jeu, on a froid dans le dos à la lecture de ce second roman de Pascal MANOUKIAN (2017). Après avoir secoué ses lecteurs en leur contant le chemin pris par les migrants pour trouver un bout de terre qui les accueille, l'auteur, cette fois, nous livre une fiction qui nous conte et nous instruit sur les manipulations qui mènent tant d'hommes et de femmes sur les chemins du Djihad, de France en Syrie puis de Syrie en France, sur les places, dans les stades, le métro et tout lieux où le terrorisme a de réelles chances de massacrer beaucoup, beaucoup de personnes avec seulement quelques ceintures d'explosifs, d'armes de poing, de camions bélier où de sabres vengeurs.
On lit, construit des images mentales, découvre les techniques de pointe en termes de communication pour enflammer des paumés et les transformer en martyrs. On ne comprend pas. On se pose des questions, on doute de l'Homme, on apprend à l'aimer, le détester selon le côté où il se trouve. Victime, sans avoir pu choisir, bourreau sans l'avoir pu vraiment davantage vu le lavage de cerveau dont il a été victime… Les hommes, les femmes, tous musulmans, par héritage, par peur, opportunité ou déviance, ces gens islamistes ne s'attachent pas tous au même Coran - n'en connaissant que ce que les Immams rencontrés leur ont dit ! – et ces musulmans se retrouvent tantôt bourreaux, tantôt victimes, tous pourtant souvent amalgamés à une seule et unique ‘race' à détruire ! A ce titre, le livre de Pascal MANOUKIAN fait oeuvre utile si l'Homme accepte de réfléchir…
Mais le lecteur ne peut s'empêcher de se sentir très peu armé pour comprendre la complexité du système Daech. Il reste, en fin de lecture, le goût amer de la mort, la mort injuste, la mort subie, la mort choisie, la mort synonyme, tout à la fois, de la bêtise humaine, de la cruauté que peut développer l'Homme envers l'Homme mais aussi sa quête de vie, de paix, d'avenir !
Le possible n'étant pas impossible, a-t-il néanmoins une petite chance d'un jour advenir ?
Commenter  J’apprécie          235
Un attentat terroriste à une terrasse de café à Paris.
Charlotte, enceinte de Karim s'y trouve avec des amies et meurt.
Désespéré, Karim n'aspire qu'à venger Charlotte et va infiltrer Daech pour tuer le commanditaire de cet attentat.
A Alep il est confronté aux atrocités djihadistes.
Quel livre dur !
Le terrorisme y est minutieusement détaillé, et ça fait froid dans le dos.
On sent l'oeil et l'écriture du journaliste de guerre qu'est Pascal Manoukian.
Tout est précis, décrit sans jugement, juste des faits.
Et quels faits.
On a beau connaître toutes ces ignominies par les actualités, ce roman nous plonge dedans avec un réalisme impressionnant.
Que d'atrocités au nom de la religion.
Combien d'âmes désemparées se laissent embrigader.
Combien de victimes innocentes.
L'auteur a réussi un livre puissant qu'il serra difficile d'oublier.
Un livre qui hélas n'est pas qu'un roman.
Commenter  J’apprécie          223
Roman très émouvant mais très difficile car il traite d'un sujet d'actualité, qui a blessé et qui blesse encore de nombreuses personnes à travers le monde.

On sent dans l'écriture de ce roman le passé de Reporter de l'auteur, il narre avec beaucoup de réalisme et d'informations qu'il tire d'une immersion dans l'embrigadement dans lequel s'est lancé Daesh.

Pascal Manoukian nous raconte une histoire, mais il nous ouvre surtout les yeux sur la folie, les horreurs ainsi que sur les erreurs et les mensonges qui en amènent certains à plonger dans cette machine infernale. Une machine dont on ne ressort pas...
Lien : https://livresque78.wordpres..
Commenter  J’apprécie          201
Tous ceux qui ont lu Les échoués, fantastique et essentiel premier roman de Pascal Manoukian attendaient forcément celui-ci avec impatience. Une pointe d'inquiétude aussi, après une telle émotion, c'est normal. C'est peut-être pour cela que l'auteur a pris soin de placer deux têtes connues dans les premières pages, deux personnages des échoués, comme un petit signe de connivence, comme pour signaler qu'on ne s'est pas trompé, qu'on va bien retrouver ici les éléments qui nous ont fait vibrer, qu'on va bien repartir pour un voyage marquant, inoubliable.

Et marquant, c'est peu de le dire. Car si pour Les échoués, Pascal Manoukian avait pris soin de positionner son intrigue dans les années 90, un recul nécessaire pour peut-être mieux faire écho aux drames actuels, Ce que tient ta main droite t'appartient vous arrive en plein front, directement, sans filtre. Pas de recul cette fois-ci. On est dans l'actualité chaude, celle qui nous colle au corps depuis deux ans, celle de l'état d'urgence, du danger terroriste au coin de chaque rue, des chaînes d'infos en continu, de l'escalade dans la violence. Mais c'est bien le même auteur qui est à la manoeuvre. L'observateur de terrain, journaliste, reporter, photographe. Habile à décortiquer l'information au-delà des images et à rendre un contexte, une situation plus compréhensibles par la grâce de ficelles romanesques bien réfléchies et une dose d'empathie qui est sa marque de fabrique.

Ce que tient ta main droite t'appartient met donc en scène un drame qu'on n'a aucune peine à imaginer. Une jeune femme, Charlotte est victime d'une attaque terroriste alors qu'elle dînait en terrasse avec deux amies dans un bistrot parisien. Dévasté, son compagnon, Karim doit faire le deuil de sa future femme et de leur future fille qui n'a pas eu le temps de voir le jour. Comment admettre et surtout comprendre l'incompréhensible ? Lui le musulman athée, futur gendre d'une famille orthodoxe, français et laïc avant tout va recevoir un dernier choc. le terroriste ne lui est pas inconnu. Il s'appelle Aurélien, ils étaient à l'école ensemble il y a longtemps. Un converti, comme des centaines d'autres, radicalisé, ayant embrassé une cause comme la dernière des aventures d'un siècle qui se cherche encore un sens. Karim décide de remonter la piste. A son tour il se laisse recruter, embarque pour la Turquie via la Belgique avant de passer en Syrie... Comprendre, voir, savoir et puis, pourquoi pas, se venger ?

Aux côtés de Karim, le voyage est terrifiant. le mécanisme d'embrigadement, ces jeunes qui partent comme s'ils embarquaient pour le Club Med, les passeurs, les réalités d'un terrain en guerre, l'escalade de la violence toujours... et surtout, la mécanique implacable de la communication, arme stratégique au service du recrutement et de la terreur. Monteur-réalisateur pour la TV, Karim est une pièce intéressante pour la cellule média de l'état islamique. Ce qu'il découvre dans les coulisses de la réalisation des films de propagande a de quoi faire dresser les poils dans les chaumières.

Pascal Manoukian est journaliste et le regard qu'il pose sur l'utilisation des media et notamment des réseaux sociaux, sur la surenchère au sensationnel, sur la manipulation des esprits fait de ce livre un témoignage exceptionnel sur la mécanique d'un "état" sans foi ni loi qui sait parfaitement utiliser les outils qui permettent d'influencer des cerveaux crédules, naïfs, prêts à croire ceux qui leur expliquent que là-bas, ils auront tout, "tout ce que tient ta main droite t'appartient".

Il m'a fallu plusieurs semaines pour totalement digérer et assimiler le propos de ce livre qui donne à réfléchir bien plus que de longs discours ou reportages télévisés. Au-delà du drame lui-même et des épisodes de notre histoire récente qu'il revisite sans fard, il donne à voir une terrible réalité et surtout la difficulté pour les états à combattre ces tentacules terroristes qui s'infiltrent dans la moindre brèche. Encore une fois, Pascal Manoukian livre un roman aussi fort que didactique. Un roman qui est une nouvelle pierre à une oeuvre littéraire remarquable et surtout très cohérente. Car tout est lié. le monde est notre terrain de jeu, il serait temps que nous l'admettions et que nous joignions nos forces pour combattre ce qui doit l'être, sans se tromper de cible. Merci Pascal Manoukian de nous le rappeler avec autant de force.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          194
J'avais déjà été bouleversée par la lecture du premier roman de Pascal Manoukian, Les échoués. Dans Ce que tient ta main droite t'appartient, il frappe à nouveau très fort. Il aborde ici les racines européennes du terrorisme islamiste et nous entraîne à la suite de ces combattants recrutés en Europe et entraînés en Syrie, inconscients du monde dans lequel ils vont réellement entrer et être embrigadés. A travers l'histoire poignante et terriblement brutale de Karim, dont la femme et mère de son futur enfant est tuée à la terrasse d'un café par un kamikaze, Pascal Manoukian évoque les raisons pour lesquelles des jeunes laissés pour compte de la société se tournent si facilement vers l'islam extrémiste, et il décrit les filières de recrutement et d'entraînement, en plein coeur de la Syrie martyrisée. Au fil des pages, on s'enfonce un peu plus dans l'horreur, et on ne ressort pas indemne de ce roman. Je voudrais écrire magnifique mais cet adjectif est totalement inapproprié, les cinq étoiles parleront pour moi.
Commenter  J’apprécie          152
Charlotte et ses deux amies Aurélie et Mathilde, trois jeunes femmes parisiennes, prennent l'apéritif à une terrasse d'un café quand deux terroristes surgissent et font feu. Charlotte, qui était enceinte, décède ainsi que ses amies et d'autres personnes. Son compagnon Karim, éperdu de douleur, va chercher à comprendre, d'autant plus qu'il connaissait un des deux tireurs. Karim réussit à intégrer via Facebook un réseau terroriste, afin de se venger. Il va passer par la Belgique avec d'autres personnes et rejoindre la Syrie où il découvre l'horreur au quotidien. Enrôlé comme cameraman et monteur vidéo, Karim aura-t-il le courage d'aller au bout de sa démarche ?

J'avais été très touchée par le précédent roman de Pascal Manoukian, Les échoués, aussi quand j'ai lu les critiques élogieuses de son nouveau livre, j'ai eu très envie de le découvrir à mon tour.
J'ai beaucoup aimé Ce que tient ta main droite t'appartient, roman au titre étrange qui fait référence à une citation du Coran à laquelle se réfèrent très souvent les membres de Daech.
Ce roman est tellement bien documenté qu'on a l'impression de vivre les combats en Syrie, les descriptions faites sont très réalistes et frappantes. Elles nous évoquent les scènes de dévastation et de violence pure qu'on peut voir dans les journaux télévisés.
En même temps, en tant que lectrice, j'ai appris des choses que je ne connaissais pas, comme par exemple le sort que subissent les populations yézédites, Pascal Manoukian réussissant ici à mêler le travail de l'écrivain et du journaliste reporter.
J'ai apprécié aussi le retour d'un personnage des Egarés, Chanchal, le vendeur indien de roses.
J'ai tremblé pour Karim quand il pénètre en Syrie, on sait pour lui qu'il va lui être très difficile d'en réchapper. Les scènes finales sont l'aboutissement logiques et inéluctable d'un combat mené par un homme contre des dizaines, des centaines, milliers d'autres peut-être.
Ce roman fait réfléchir, il mériterait d'être connu, voire mis en scène, pour que son message soit diffusé au maximum afin de pousser à la réflexion les personnes qui sont sur le point ou pourraient être tentées de basculer.
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (386) Voir plus




{* *}