AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ziliz


Une petite ville de l'Oise, aujourd'hui.
Les représentants d'extrême droite sourient sur les murs en promettant une France meilleure : sans étrangers, sans délocalisations et sans chômage. 60% des votants veulent y croire.
Léa prépare son bac (série Economique et Social). Elle est douée et ambitieuse, elle pourrait aller loin…
Pendant ce temps, dans ces Hauts-de-France, maman et papa sont 'en bas' ♪♫ triment de leurs quatre bras ♪♫ – Aline ouvrière dans le textile, lui dans le verre…

En 1961, le sociologue Anderson a formulé ce paradoxe : l'acquisition par un étudiant d'un diplôme supérieur à celui de ses parents ne lui assure pas nécessairement une position sociale plus élevée.
Ce principe se vérifie, il suffit de regarder autour de soi.
Et de voir tous ces jeunes sur-qualifiés par rapport à l'emploi qu'ils occupent.
La crise économique et le chômage n'arrangent pas les choses.
Pour Aline, qui espère que sa fille sera bachelière (la première de la famille), le handicap des enfants d'ouvriers se résume à cette image : « On leur fait prendre le départ d'un cent mètres avec un sac à dos. »

Voilà pour le paradoxe d'Anderson, si bien illustré par Pascal Manoukian dans ce roman.

Mon paradoxe du jour : j'ai dévoré ce livre, je ne m'y suis pas ennuyée une seconde, j'ai relevé plein de passages qui m'ont touchée. Et pourtant cette lecture m'a agacée, et même de plus en plus.

J'adhère totalement aux idées de l'auteur, à sa vision de la société, des dérives du capitalisme - exploitation, inégalités, précarisation, chômage, frénésie consumériste, malbouffe... Et foutage de gu3ule des politiques de tous bords.
Les situations décrites ici par Manoukian sont criantes de vérité(s), ses observations et analyses très pertinentes – et pourtant…

Aussi intéressant, sordide et révoltant que du Zola, que 'Les Misérables' de Hugo, c'est plus facile à lire.
Mais l'intrigue a beau être crédible (on a même vu pire IRL), trop c'est trop et ça me semble truffé d'invraisemblances...

De cet auteur, j'ai préféré 'Les Echoués' : parcours de trois hommes qui ont espéré des jours meilleurs en s'exilant en France.

Sur les sites industriels économiquement sinistrés du Nord et de l'Est, on peut aussi lire des romans de Pascal Dessaint, Sorj Chalandon, Gérard Mordillat… pour se faire pleurer à s’en arracher la gorge.

• Merci à Babelio et aux éditions du Seuil.
Commenter  J’apprécie          483



Ont apprécié cette critique (46)voir plus




{* *}