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Pepe Carvalho tome 4 sur 16

Michèle Gazier (Traducteur)
EAN : 9782264011114
316 pages
10-18 (24/08/2005)
3.78/5   87 notes
Résumé :
L'inénarrable Pepe Carvalho est engagé par la famille Pedrell pour enquêter sur la mort du patriarche, riche homme d'affaires barcelonais. Bizarrement, il s'agit moins de retrouver l'assassin que de retracer les activités de la victime. Menait-il une double vie ? De la réponse dépend l'héritage. Carvalho décide alors de faire justice au nom d'un mort qui, visiblement, ne manque à personne.

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« Il y a longtemps, je lisais des livres et dans l'un d'eux quelqu'un avait écrit : J'aimerais arriver à un endroit d'où je ne voudrais pas revenir. Cet endroit-là, tout le monde le cherche. Moi aussi. Il y a ceux qui ont les mots pour exprimer ce besoin, il y a ceux qui ont l'argent pour le satisfaire. Mais il y a des millions et des millions de gens qui veulent aller vers le Sud » déclare Pepe Carvalho.
Stuart Pedrell avait l'argent, il est donc parti sur les traces de Brel et Gauguin, abandonnant femme, enfants et fortune, certain que « Gémir n'est pas de mise aux Marquises ». Lorsqu'on retrouve son cadavre dans un terrain vague de Barcelone, la surprise est totale. Pepe va enquêter, à la demande de la veuve, sur cet étrange itinéraire.
Ses va-et-vient dans les différents quartiers de Barcelone, ses rencontres, (devrait-on dire causeries ?) avec les témoins sont ponctués d'un cynisme désabusé. Mais quelques heures plus tard, par la magie de la lecture, l'énigme sera résolue après moult recettes de cuisine arrosées de vins plutôt blancs.
Notre enquêteur philosophe, au sortir d'une nouvelle cuite carabinée, livre au lecteur attentif la morale de cette histoire.
« Il y a des choses contre nature. Essayer de fuir son âge, sa condition sociale, conduit à la tragédie. Pensez à ça chaque fois que vous aurez la tentation de partir pour les mers du Sud ».
Premier contact avec Pepe Carvalho dans une lecture facile, rapide mais sans grande tension dramatique. le détachement de cet enquêteur fatigué et désabusé serait-il contagieux ? L'intrigue est mince, le rythme est lent, très lent et les personnages gravitant autour de Pepe légers. Comme un touriste ébloui par la beauté des îles des mers du sud, je n'ai pu m'empêcher de ressentir cet ennui qui vient ensuite car «… par manque de vent, le temps s'immobilise aux Marquises ».
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Une enquête de Pepe qui traîne en longueur non pas qu'elle pose problème en elle-même car c'est toujours très difficile de retrouver un disparu surtout si la disparition est volontaire mais parce que il y a tellement de chose à penser sur la vie, sur l'argent , sur sa relation avec Charo et les femmes en général, sur la politique, sur la gastronomie et ce dans une Barcelone traditionnelle aujourd'hui disparue, qu'il en oublie parfois l'objet de sa mission sans toutefois faire l'impasse sur ses honoraires ici conséquents.
Une flânerie très nonchalante .
Dans cet épisode Montalbán fait apparaître Biscuter un proche de Pepe à la fois employé de son agence de détective, factotum et cuisinier en herbe. On n' en sait pas plus Montalbán ne daigne pas s'en expliquer ou si peu : soit!
Il fait l'acquisition d'une petite chienne Bleda
Pepe est sollicité par la femme d' un richissime entrepreneur disparu et retrouvé assassiné, pour retrouver l'itinéraire de ce dernier soupçonné passé par les mers du sud. Il rencontrera sa fille, un tendron drogué bien perturbé le sollicitant si fortement qu'il aura avec une aventure, petite parenthèse laissant Charo dans le besoin. Rencontrera ses maîtresses, retrouvera ses pied-à-terre, ses affaires immobilières douteuses.
Méticuleux il retrouvera même l'origine des vers trouvés sur l'agendas du disparu et sera l'occasion d'une cuite mémorable lors d'une soirée littéraires avec des amis, imaginera la vie de Gauguin dans les mers du sud.
Une enquête intellectuelle d'un pyromane
Enquête pendant laquelle il fait le grand écart d'un coté fréquente, ses clients, la grande bourgeoisie et aristocratie barcelonaise et de l'autre le petit peuple qui travaille avec ses apaches adeptes du surin. Dans chaque milieu il excelle : d'un coté ses connaissances livresques de ses 3500 livres et ses connaissances musicales sans parler de ses goûts en gastronomie, lui permettent de tenir la dragée haute à ses clients lors de cocktails de l'autre le canif en poche, le poing américain et le revolver chargé lui permettent d'arpenter les ruelles les plus mal famées
Ici Pepe boit sans soif pour oublier son mal de vivre il baise comme il boit et ratiocine à partir d'un rien et ça lui réussit enfin ça lui permet de tenir le coup.
Et puis après avoir soupçonné des affaires immobilières frauduleuses d'argent, des manigances de l'épouse la veuve d'acier, d'affaires de fesses tout un ensemble de faits viennent à non escient lui rappeler que la vie est en fin de compte très simple trop même.
Un Pepe, ni pédéraste ni gigolo mais très désabusé et de plus en plus cynique
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J'avais été déçu par Tatouage, et il m'a fallu un certain désoeuvrement pour aborder la deuxième enquête de Pepe Carvalho recensée dans la (quasi-)intégrale du Seuil. Quelle chance j'ai eue. Reprenant la thématique de l'enquête sur les derniers moments d'un disparu, Vazquez Montalban débarrasse son détective de tout ce qui le rendait insupportable dans Tatouage et en fait le medium d'une superbe réflexion sur le sens de la vie et le désir de fuite qui peut s'emparer de tous, à un moment ou à un autre. Dans l'Espagne (enfin, la Catalogne) de la Transition, Carvalho remet tout en question : l'art, la politique, l'économie, l'amour et la gastronomie, ce qui donne lieu à quelques chapitres-scories fabuleux, sur le roman noir, la paella, ou encore la spéculation immobilière. Les mers du Sud, qui a bien mérité le prix Planeta (le Goncourt espagnol) est enfin et surtout une superbe oeuvre littéraire qui propose des ponts passionnants entre différentes littératures européennes, saluant notamment Maugham et Quasimodo. A ne manquer sous aucun prétexte.
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La trame du livre surfe sur une enquête de l'inspecteur catalan Pepe Carvalho , homme bourru , qui à l'instar de l'auteur ( ex-critique gastronomique ) aime bien manger de bons petits plats .

Il y a l'enquête et aussi Barcelone la catalane avec sa faune particulière de paumés , de putes et de bourgeois .

Ce n'est pas de la grande littérature et ne le prétend pas , mais c'est agréable à lire . On se demande bien au fil de la lecture ce que signifie le titre .... comme dans bien des polars , vous l'apprendrez à la fin , au moment de la résolution de l'enquête .

Pour les amateurs de polards , les amoureux de Barcelone et les inconditionnels de Manuel Vasquez Montalban .
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Barcelone est le cadre, mais aussi le principal acteur de cette nouvelle enquête de Pepe Carvalho. L'action se passe en 1975 ou 76. La première image est un plan de la ville et de la situation des quartiers périphériques : à l'ouest San Magin, une « urbanización » récente, des immeubles sortis de rien, où logent des travailleurs tristes, à l'est, Trinidad et San Andrès, banlieues mal famées, au nord Vallvidrera où demeure Pepe, au centre les vieux quartiers où il travaille, avec son collaborateur Biscuter, son amie Charo et son indic Bromuro : le barrio Chino à l'ouest des Ramblas, et le barrio Gothic à l'est.

Pour cette nouvelle affaire, Pepe Carvalho est chargé par sa riche veuve de découvrir l'assassin d'un industriel et promoteur immobilier découvert lardé de coups de couteau dans un terrain vague de Trinidad, Carlos Stuart Pedrell. Celui-ci a disparu pendant une année en déclarant vouloir vivre la vie de Gauguin, et partir dans les mers du sud. La veuve veut un rapport détaillé concernant la situation de son défunt mari pendant cette année d'absence, surtout savoir si l'héritage qu'elle et ses enfants recueillent n'est pas entamé par la vie fugueuse de Carlos Pedrell que personne, finalement ne regrette vraiment. En guise de premier indice, elle fournit au détective un morceau de papier extrait de l'agenda de Carlos où est écrit ce vers en italien : « Désormais personne ne m'emmènera vers le sud ».

Car depuis la disparition de son mari, Mme Stuart Pedrell a pris la tête de toutes ses affaires et s'en tire très bien, bien mieux que lui, amateur de jolies femmes, d'opéra, et mal dans sa peau…Pepe Carvalho va tenter de retrouver la trace de l'homme perdu, et fera des découvertes déconcertantes. Quant au meurtrier, tout le monde sait jouer du couteau à Barcelone. La police a tôt fait de baisser les bras. Car tout commence et tout finit dans la capitale catalane, au lendemain de la mort de Franco, dans ses beaux quartiers et ses rues sordides, où la poésie des paysages le dispute au désenchantement. Tout finit bien, sauf que…..

Une construction méthodique, des personnages campés avec la précision du scalpel, des notes d'ambiance comme la description des voyageurs du métro (p.156), et, en prime, la vraie recette de la paëlla en page137…Le style fait l'écrivain, et ici, il est bien traduit. Comme le dit le Monde « On ne perd jamais son temps à lire Montalban. »
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Pas un gramme de graisse excédentaire dans ce corps de Romain au crâne presque rasé pour gagner sans appel la partie contre la calvitie. Planas avança en compagnie de Carvalho, les mains jointes derrière le dos, regardant fixement le sol, tandis qu’il préparait ses réponses. Aucune déception économique dans la vie de Stuart Pedrell. Les affaires avaient le vent en poupe. Il n’avait jamais entrepris d’opérations spéculatives dramatiques, insista-t-il ; elles étaient toutes parfaitement couvertes et offraient toutes les garanties. La majorité du capital initial n’appartenait ni à Stuart Pedrell, ni à lui, mais au marquis de Munt.
– Vous n’avez pas encore eu d’entretien avec lui. C’est un type singulier, un grand homme, Alfredo.
De fait, son chantier le plus remarquable, c’était le quartier de San Magin, un quartier neuf d’un bout à l’autre, jusqu’au dernier réverbère. Il y eut un temps où c’était facile, pas comme maintenant. On dirait que le capitalisme est un péché et un ennemi public. « Pourquoi Stuart Pedrelle était-il parti ? »
– Il n’avait pas su dépasser le traumatisme de la cinquantaine. Et il avait déjà passé avec difficulté celui des quarante, quarante-cinq ans. Mais quand il a atteint les cinquante, il s’est brisé. Il avait trop romancé la chose. Il avait aussi fait de son travail une parodie. Il avait trop pris de distances. Il y avait comme deux hommes en lui : celui qui travaillait et celui qui pensait. Un peu de distanciation, c’est bien, mais pas au point de se détacher de tout. On finit par devenir nihiliste, et un entrepreneur nihiliste ne peut plus rien entreprendre. Un bon entrepreneur doit être un peu primaire, sinon il n’arrive plus à rien et il ne permet plus aux autres d’aboutir.
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Stuart Pedrell avait habité une maison du Putxet, une des collines qui dominaient autrefois Barcelone comme les collines romaines dominent Rome. À présent elles étaient toutes couvertes d’un tissu continu de résidences pour la moyenne bourgeoisie avec, de-ci, de-là, un dernier étage duplex pour la haute bourgeoisie parfois liée aux anciens résidents des manoirs de l’endroit. Le duplex pour le « petit » ou la « petite » avait été le joli cadeau généralisé, à la portée des propriétaires des manoirs rescapés ; aussi joli et généralisé que ce qui se pratique du côté de Pedralbes et de Sarria, derniers contreforts où la très haute bourgeoisie s’est maintenue dans ses vieux manoirs dignes et a essayé de garder ses couvées dans des logements voisins.
La maison de Stuart Pedrell venait de l’héritage d’une grand-tante sans enfants, qui lui avait laissé cette bâtisse fin de siècle, réalisation d’un architecte inspiré par le style métallique anglais. Les grilles étaient déjà une déclaration de principes, et une crête de fers forgés, surchargés comme la crinière d’un dragon vitrifié, parcourait la colonne vertébrale d’un toit de céramique. Des fenêtres néo-gothiques, des façades dissimulées sous le lierre, des meubles de bois laqué blanc garnis de tissu bleu, le tout dans un jardin rigoureux, où une haute et élégante haie de cyprès encadrait la liberté surveillée d’un petit bois de pins et la géométrie exacte d’un mini-labyrinthe de rhododendrons. Par terre, du gravier et du gazon. Un gravier habitué à crisser à peine sous les roues ou sous les pas. Un gazon presque centenaire, bien nourri, brossé, coupé, un vieux manteau douillet sur lequel la maison semblait flotter comme sur un tapis volant. Un service de table en soie et en piqué noir et blanc. Un jardinier rigoureusement déguisé en paysan, un majordome avec des favoris homologables et un gilet à rayures comme de la belle toile à matelas. Carvalho regretta l’absence des guêtres chez le chauffeur qui montait dans l’Alfa Romeo pour aller chercher Mme Stuart Pedrell ; mais il fut sensible à la coupe stylée de son costume gris garni de revers de velours, et à tout ce qu’on pouvait lire derrière le cuir fin gris perle de ses gants, qui faisait contraste avec le volant noir.
Carvalho demanda qu’on lui ouvre toute la maison, et le majordome la lui offrit avec une inclinaison de tête qui aurait pu aussi bien être une invitation à danser. Et comme dans un bal fin de siècle, au rythme d’une valse lente, fredonnant mentalement la Valse de l’Empereur, Carvalho parcourut les deux niveaux de la maison, que reliait un escalier de marbre grenat avec une balustrade en fer forgé et une main courante en bois de santal. L’escalier baignait dans les lumières polychromes d’un vitrail qui représentait saint Georges terrassant le dragon.
– Monsieur cherche-t-il quelque chose en particulier ?
– Les appartements de M. Stuart Pedrell.
– Voulez-vous avoir l’obligeance de me suivre ?
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_ J'ai appris à boire du vin blanc entre les repas grâce au roman de Goytisolo, Senas de identidad. Plus tard, le vin blanc a superbement été utilisé dans le film de Resnais, Providence. Jusqu'alors j'étais resté fidèle aux portos et au bon vieux xérès. Ca, c'est une bénédiction. De plus, c'est la boisson alcoolisée à plus basses calories, à part la bière. Quel vin blanc buvez-vous ?
_ Du blanc de blanc, Marqui de Monistrol.
_ Je ne connais pas. Moi je suis un fanatique du chablis, de ce chablis. Et s'il n'y a pas de chablis, un albarino fefinanes. C'est un vin bâtard impressionnant. Des racines alsaciennes dans un sol galicien. C'est une des meilleures choses que nous ait données le Chemin de Saint-Jacques.
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Mon père me respectait. Il savait que j'étais un créateur et que j'avais besoin de changer ma vie et celle des autres. Quand il est mort, j'avais presque cinquante ans et j'ai reçu un héritage absolument renversant. j'ai placé une partie à intérêt fixe, de quoi vivre fabuleusement bien jusqu'à ma mort. J'ai employé une autre partie à indemniser ma femme pour lui avoir fait cinq enfants, et mes cinq enfants pour les avoir faits héritiers.
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_ Ton père était tout aussi égoïste que n'importe quel être humain. Il a vécu sa vie et voilà tout.
_ Non, ce n'est pas certain. On ne peut pas vivre en pensant que le monde entier est égoïste, que le monde entier, c'est de la merde.
_ Moi, j'arrive à vivre, et je le pense. J'en suis convaincu.
_ Je suis une merde ?
_ Tu en seras une, c'est sûr.
_ Les gens que tu as aimés, c'était de la merde ?
_ Ca, c'est le piège. On a besoin d'être bienveillant avec ceux qui le sont envers nous. C'est un contrat non écrit, mais c'est un contrat. Ce qui se passe, c'est que nous vivons comme sans savoir que tout et tous sont de la merde. Et plus on est intelligent moins on l'oublie, plus on l'a présent à l'esprit. Je n'ai jamais connu quelqu'un de vraiment intelligent qui aime les autres ou leur fasse confiance. Au plus il les plaignait. Ce sentiment-là, oui, je le comprends.
_ Mais les autres n'ont pas de raison d'être méchants, ou d'être victimes. C'est ça la distinction que tu fais entre les gens ?
_ Il y a aussi les imbéciles et les sadiques.
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