Aprés un bon roman Fantastique ou un Policier (Thriller), j'ai toujours besoin de renouer avec la "vraie" vie, ressentir les souffrances d'une personne et les drames vécus par certains. Je sourie au souvenir d'une amie qui cataloguait ce genre par "romans Harakiri" car se sont des histoires qui crèvent le coeur du lecteur et le plongent dans l'abîme de l'humanité.
Le roman que je commence ne laisse aucune ambiguïté sur la douleur qu'il porte, venant du "Pays du sourire", la Thaïlande, c'est encore plus invraisemblable.
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Ce livre édité en Thaïlande est dramatique. C'est le témoignage bouleversant d'une prostituée mineure victime du tourisme sexuel de pervers occidentaux, victime de la misère qui règne dans son village reculé du Nord Est du pays, victime de sa famille, qui plus est de sa mère, qui vît exclusivement de ses gains, victime également de la société thaïe divisée en 2 classes, les riches qui dirigent et exploitent, et les pauvres qui subissent et tentent de survivre. Il est également le révélateur de la perversion de certains occidentaux qui vont dans les pays d'Asie du sud-est pour assouvir à moindre frais des besoins immondes. Il montre l'horreur de l'asservissement de ces jeunes femmes pour gagner à tous prix de l'argent pour sortir de la misère, et les sacrifices qu'elles font dans l'espoir de trouver un homme qui leur permettra de s'exiler en Europe, ce qui les entraîne souvent vers la déchéance, où vers la maladie. Il a été un des révélateurs de cette situation misérable qui a amené le gouvernement Thaï dans le années 2000/2005 à prendre des mesures, toutes relatives, pour protéger les mineurs, mais également les pays occidentaux a punir plus sévèrement leurs ressortissants pris en flagrant délit d'abus sur des mineurs. Ce n'est pas de la littérature, mais on est secoué par sa lecture, car il montre sans descriptions racoleuses le destin misérable de ces jeunes femmes.
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P59
Il n'aurait jamais pu savoir ce qu'il y avait dans mon coeur.On apprend aux Thaïs très jeune à toujours sourire, à ne pas montrer de colère, et à contenir leur douleur. "Jai yen" (Garder un coeur serein). J'étais experte dans ce domaine.
P62
Tous les jours qui suivirent cet événement qui avait changé ma vie, je me suis battue contre ce malaise qui avait embrumé mon esprit, noirci mon coeur et volé mon âme à tout jamais. Au début je n'avais aucune idée que mes sept prochaines années allaient être comme ce que je venais de vivre.