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Commissire Rocco Schiavone tome 1 sur 6
EAN : 9782207118580
256 pages
Denoël (04/05/2015)
3.75/5   216 notes
Résumé :
Séducteur, corrompu, sarcastique, Schiavone est aussi antipathique qu’attachant. Le genre de héros qu’on adore détester…

Le commissaire Rocco Schiavone est romain jusqu’au bout des ongles : snob, macho et ronchon, il est doté d’un humour noir dévastateur. Muté à Champoluc dans le val d’Aoste, il vit son départ en province comme un exil. À son corps défendant, il doit quitter sa paire de Clarks adorée pour porter de répugnants après-ski et considère se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 216 notes
Alors que ma main s'emparait de " Un homme seul " , mon libraire , qui avait assisté à la scène s'exclama : " Ah , non , vous allez commencer par celui - ci . Et de me mettre entre les mains " Piste noire", du même auteur , bien sûr . Bon . Voilà , voilà, l'affaire était faite ...
La logique , la logique et , oui , autant commencer par le commencement.....Vous comprenez pourquoi j'aime bien mon libraire . Je n'ai pas à me soucier , je sais qu'il fera toujours pour moi , le bon choix .....
Ce polar est très agréable à lire , l'intrigue est classique mais très bien amenée ,on a l'impression que ce pourrait être un très beau scénario pour un film ...en noir et blanc !!! Pas de coups de feu , de grandes " courses - poursuites " , de bons et de méchants mais plus un scénario bâti à partir d'une affaire comme il en existe beaucoup dans les villages où tout le monde se connaît, où tout se sait et où les " histoires de couples " ne restent pas souvent confidentielles , et oui , c'est aussi ça , la vie rurale !!!
Dans ce roman , la victime est écrasée par une dameuse de pistes de ski ...Original , non ?
L'enquête est confiée au sous - préfet Rocco Schiavone , muté dans un village de montagne pour des raisons qui nous restent inconnues mais , sans doute un peu " douteuses " .Il s'y plaît tellement qu'il préfèrerait " faire des photocopies dans un bureau ", c'est vous dire...Et puis , lui qui ne porte que des Clarks , répugne à fouler la neige qui le glace .Bref , " des emmerdements " puissance dix que cette enquéte , qui , visiblement , ne le met pas forcément de bonne humeur ,doux euphémisme...C'est que c'est un sacré " coco " le Ricco...On le dit bougon , ironique , macho , irrévérencieux , violent , odieux, d'un cynisme incroyable ....Tout pour plaire , quoi .Et pourtant , on va " s'attacher à lui ", je vous l'assure.
Alors qu'est - ce qui peut bien nous attirer chez lui ? Et bien , justement , tout ça ...Et encore , si on découvre certains traits de son caractère, on sent bien qu'il " lui en reste encore sous la pédale " . On se doute qu'une certaine pudeur l'empêche de se livrer totalement , sur le plan sentimental , par exemple ... Attiré par les femmes , oui , mais malgré tout , retenu par une sorte d'événement passé et traumatisant ....Comme on ne saura pas tout à la fin du roman , on se réjouit d'avance à l'idée de le retrouver dans d'autres enquêtes. Et bien , gagné ! Cet ouvrage est le premier d'une série consacrée à ce personnage étonnant .
Et comme mon libraire le savait , il ne m'a pas laissé commettre l'erreur...Il est quand même fort , mon libraire....( Non , à ma connaissance , il n'envisage pas de quitter notre belle région, faut pas rêver, hein , on se le garde ici , chez - nous)
J'ajouterai enfin que , dans ce livre , on ne rit pas , " on se marre ", amusés par des réflexions " pur jus ", des situations plus ou moins...Un polar très divertissant , vraiment , qui vaut le détour , principalement pour ses personnages truculents...Allez , vous avez eu la gentillesse de me lire, alors...
"Il évita un vieux qui déambulait sur la route, ses skis à l'épaule comme le Chrit au calvaire" ou encore " -Un accident ? -Non , homicide . -Bel emmerdement . -Niveau dix avec félicitations du jury , conclut Rocco ". Tout à l'avenant , pas mal du tout , je vous le conseille.
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Le commissaire -pardon: le sous-préfet - Rocco Schiavone est romain, il aime la chaleur, les jolies femmes, les petits joints bien roulés, les vieux potes un peu ripous et le risotto au Barolo...

Avec le genre humain, il a le verbe cinglant, l'ironie défensive mais il a une vraie tendresse pour les animaux qui sont d'une si parfaite discrétion dans leurs affaires privées et se cachent pour mourir...Son exercice préféré est de classifier tous les humains qu'il fréquente dans son bestiaire secret: Sebastiano, son vieux pote ripou, est un grizzly, son nouvel assistant, Italo, a tout de la fouine...

Le voici nommé à Champoluc, Val d'Aoste, à 1500 mètres d'altitude. Ses Clarks de citadin prennent l'eau: il a les pieds gelés. Quant aux mains ; elles ne valent guère mieux..Son loden vert suinte d'humidité et fait dans l'air glacé un nuage de buée, mais il préfère encore crever de froid que porter une doudoune fluo, des gants à stries violettes, un bandana autour du cou, et des chaussures de chanteur de rap..Il a froid mais il a du goût, cet homme-là!

Que diable vient-il faire dans cette galère? Il a quelques casseroles qui le suivent et semblent justifier cet exil montagnard, mais aussi des états de service impressionnants. Aucune affaire ne résiste à son flair , ni à ses méthodes...pas très catholiques – et je vous laisse découvrir que ce n'est pas seulement une expression!- Il a aussi un terrible chagrin, survenu quatre ans plus tôt et dont il ne parle à personne. Il se cache avec sa douleur, comme un loup blessé dans sa tanière, et il lui parle. Sois sage, ô ma douleur..Mais celle-ci collectionne les mots savants et les note dans son petit carnet…

Bref, voilà notre Romain atypique coincé dans le val d'Aoste par moins dix au-dessous de zéro. Mais quand le pauvre Léon se fait éparpiller façon puzzle par un snow-cat monstrueux, il flaire très vite le crime sous l'accident..

Je ne vais pas vous en dire plus: à vous de compléter le bestiaire de Rocco, jusqu'à l'élucidation finale...il ne manque ni bêtes féroces, ni reptiles dangereux dans l'univers fangeux de Rocco !

J'ai aimé ce polar- lu en VO- pour son commissaire – scusi, dottore, son sous-préfet - de choc et de charme, mais surtout pour l'ambiance de ce petit village valdotan, où tout le monde se connaît, cousine allegretto et porte le même nom ; où la neige donne, bien après Noël, l'impression d'être dans une carte de voeux permanente , où les alberghi ont de jolis noms français, et les plats des saveurs délicieusement italiennes..

Mais dans ces rudes montagnes passent aussi des camions pleins de travailleurs sans papiers, des Sénégalais bien plus gelés que Rocco Schiavone, et deux braves petits vieux de la montagne les accueillent, les nourrissent, les réchauffent sans hésiter, sans rien demander, pleins de ce sens de l'hospitalité que donne la vie rude aux gens de bonne volonté…On tremble en pensant à ce qui leur serait arrivé, à ces pauvres Sénégalais, si leur camion esclavagiste les avait déposés à l'orée du bois de Boulogne, dans notre pimpant XVIéme… mais ceci est une autre histoire, dirait Kipling…

Oui, j'ai aimé surtout retrouver mon cher Val d'Aoste, retrouver aussi ces gens adorables et cousinant à l'envi, qui, dans mon histoire à moi, s'appelaient tous Bich et non Pec..
Par exemple, le vieux Maurizio, aubergiste des Neiges d'Antan – un nom délicieusement français, je vous conseille la halte, famosa !- qui nous faisait des risotti ai fughi porcini du feu de Dieu,et qui avait même hésité, lui, l'amateur de grande musique, à appeler son premier fils Jean Sébastien…

Jean Sébastien Bich, ça aurait eu de la gueule…mais sa femme n'a pas voulu..Et Maurizio ne plaisantait pas avec l'avis de sa femme...Elle s'appelait Carmen, un nom prédestiné, et était peut-être un peu sa cousine..

Chi lo sa ?
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Romain jusqu'au bout des Clarks qu'il arbore par tous les temps, le sous-préfet Rocco Schiavone vit mal son exil forcé dans la vallée d'Aoste, lui qui ne cesse de vanter les mérites de la capitale italienne. Mais victime d'une mutation administrative et punitive il n'a d'autre choix que de promener ses chaussures en daim et sa mauvaise humeur dans une région où la neige est au rendez-vous tout l'hiver. Pire que tout, il est dépêché dans une petite station de ski où le conducteur d'une dameuse vient de rouler sur un cadavre. Dans ces montagnes propices aux joies des sports d'hiver, le sous-préfet, aussi déplacé qu'un skieur sur la Piazza Navona, découvre une communauté où chacun se connaît, partageant souvent des liens familiaux, une grande famille donc où pourtant quelqu'un a tué. le mort, sicilien d'origine, a-t-il été éliminé par la mafia comme on se plaît à le dire à Champoluc ou parce qu'il avait mécontenté un villageois ? A charge pour le sous-préfet de démêler cette intrigue.


''Qui me les brise ?''. C'est ainsi que le sous-préfet Schiavone répond à ses interlocuteurs au téléphone. Cela donne une petite idée du personnage, pas forcément sympathique, arrogant, louvoyant avec la loi, corrompu même, qui ne réussit pourtant pas à être totalement détestable. Déjà parce qu'il est drôle, et ensuite parce que sous ses airs blasés revenus de tout, se cache un être qui a gardé une certaine humanité. On l'aime donc, avec ses Clarks détrempées par la neige, son mépris, ses sautes d'humeur, sa détestation de tout ce qui n'est pas Rome ou romain. Comme tout héros sûr de lui, Rocco Schiavone cache des fêlures, que l'on devine mais qu'Antonio Manzini se garde bien de nous révéler d'emblée. Il faudra continuer à suivre le chemin de croix dans le Val d'Aoste du sarcastique sous-préfet pour en savoir plus sur son passé. Et on le retrouvera avec plaisir tant ce premier opus est une belle réussite, un polar d'ambiance où l'intrigue est moins importante que les personnages et les lieux. Champoluc, village de carte postale aux toitures enneigées et aux auberges accueillantes, donne envie de chausser les skis pour une descente avant un vin chaud au coin du feu. Vivement la suite !
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Par une procédure disciplinaire le sous-préfet (équivalent de commissaire en France), Rocco Schiavone a été muté de son Rome-si-cher-à-son-coeur dans l'hivernal Val d'Aoste... et il ne s'en remet pas !
Tout lui déplaît : le climat rude, ses collègues qu'il considère comme des cretins, la neige qui va l'obliger de remplacer ses Clarks par des chaussures de montagne plus adaptées (« des bétonnières » comme il les appelle), et surtout le travail !
Qui consiste à démasquer un meurtrier responsable de l'éparpillement d'un homme en bouts de puzzle puisqu'une dameuse de la station de ski de Champoluc lui est passé dessus.

L'enquête, plutôt classique, est rapidement et rondement menée dans ce petit polar qui présente également une image bien précise du fonctionnement de l'appareil judiciaire italien.
Or, le point fort de ce roman est sans aucun doute, le personnage atypique de Schiavone. Snobinard, sarcastique, macho, râleur, rustre et ripoux, Rocco n'a rien d'un homme sympathique (il n'en a d'ailleurs rien à faire de l'opinion des autres le concernant).
On peut donc se demander pourquoi j'ai aimé ce personnage...
Le style d'auteur avec son humour à froid y est certainement pour beaucoup.
Mais tout autant les quelques rares facettes-flash de Schiavone qui font soupçonner que sous le vernis très épais, se cache un autre homme... et c'est celui-là que j'ai envie de découvrir.
Il va donc falloir lire une autre de ses enquêtes.
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Gants, bonnet, lunettes, bâtons, skis... et Clark's !
Vous avez tout ?
Vous n'avez rien oublié pour votre semaine de vacances dans cette petite station de sports d'hiver du Val d'Aoste ?
Vous savez, là où d'habitude il ne se passe rien de très surprenant...
Là où les coutumes de la vallée rencontrent les habitudes des touristes en mal de poudreuse et d'émotions.
Vous avez tout ?
Alors c'est bon, suivez-moi ! Ou plutôt suivez le sous-préfet Rocco Schiavone dans sa découverte de cette région montagneuse hostile et sans intérêt pour lui.
Vous verrez, c'est dépaysant à souhait !
N'oubliez pas le "planter du bâton", l'après-ski et la charmante vendeuse du magasin de sport.
Vous ne le regretterez pas !

Piste noire est ma première rencontre avec Rocco Schiavone et son caractère macho, bougon, irrespectueux des règles, à priori antipathique et sans coeur. Et ma foi, cela n'a pas été tout à fait désagréable. J'ai aimé le côté Bad Boy de ce flic au passé qu'on soupçonne sombre et troublé.
L'enquête est un peu tirée par les cheveux, les situations assez improbables mais la belle plume d'Antonio Manzini m'a plongée entière et avec un plaisir non dissimulé dans cette région juste de l'autre côté de mon Valais natal.

Une chouette et agréable enquête policière que je recommande à ceux qui apprécient l'ambiance transalpine des sports d'hiver.


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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
« Et puis il y a une chose qui me fend le cœur. » Sebastiano se versa un demi-verre de vin qu’il vida d’une gorgée. « Les vieux. Tu vas au marché. À Trastevere, Campo dei Fiori, piazza Crati, où tu veux. Et tu attends l’heure de la fermeture. Ils arrivent avant les éboueurs. Les vieux. Certains même avec veste et cravate, tu sais ? Ils se mettent là avec leur sac en plastique et ils ramassent les fruits et les légumes qui sont encore bons. Mais c’est pas des clochards, Rocco. Des gens qui ont travaillé toute leur vie. Qui devraient être chez eux à jouer avec leurs petits-enfants, à lire, à regarder la télé. Au lieu de ça ils sont là qu’il pleuve ou qu’il vente à ramasser du fenouil et des vieux choux.  »
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Rocco Schiavone avait une échelle très personnelle pour évaluer les emmerdements que la vie lui apportait chaque jour. L'échelle commençait au niveau six, c'est-à-dire tout ce qui concernait les tâches domestiques. Les courses, les plombiers, le loyer. Au septième on trouvait les centres commerciaux, la banque, la poste, les laboratoires d'analyse, les médecins en général et les dentistes en particulier, les dîners avec les collègues ou la famille, qui Dieu merci s'en restait à Rome. Au niveau huit venait en premier chef prendre la parole en public, puis les démarches administratives au bureau, le théâtre, les rapports aux préfets et aux magistrats. Au neuf le tabac fermé, les bars sans glaces Algida, rencontrer quelqu'un qui lui tenait la jambe, et surtout les planques avec des agents qui ne se lavaient pas. Enfin, il y avait le dernier degré de l'échelle. Le nec plus ultra, la mère de tous les emmerdements : une affaire qu'on lui mettait sur le dos.
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Il y avait un poète allemand qui disait que le passé est un mort sans cadavre.
Ce n'est pas vrai.
Le passé est un mort dont le cadavre n'arrête pas de venir te voir. De nuit comme de jour. Et en plus, ça te fait plaisir. Parce que le jour où le passé ne vient plus te rendre visite chez toi, ça veut dire que tu en fais partie. Tu es devenu le passé.
Peut-être que je devrais baiser un peu plus.
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Telle une immense coulée de crème moelleuse la neige recouvrait les plateaux, les escarpements, les rochers. A la regarder ainsi, d'en haut, elle ne paraissait même pas froide. Rocco eut même envie de se jeter dedans et de s'y rouler pendant un quart d'heure. De la manger. Elle devait être douce et moelleuse. Elle brillait de mille éclats de lumière, et s'il la fixait trop longtemps, il sentait une douleur aux yeux, la tête lui tournait. Les toits d'ardoise noire des refuges et des petites maisons étaient submergés : sans les cheminées fumantes, il aurait été impossible de les identifier. Les bâtiments restaient ensevelis dans cette mer blanche d'une netteté absolue comme un troupeau heureux sur son pâturage, somnolent et paresseux.
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Simplement, il ne nommait pas les journalistes de la presse écrite, il (le préfet, supérieur direct du "sous-préfet" Rocco S.) les appelait "ceux-là". Comme s'il craignait de se salir les lèvres en les appelant par leur nom. Il les détestait. Pour lui, "ceux-là" représentait une forme de vie à peine supérieure à l'amibe, un couac dans la grande oeuvre de la Création. Cela s'appliquait aux journalistes de la presse écrite. "Ceux-là" de la télévision, il ne les considérait même pas comme des êtres vivants.
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Vidéo de Antonio Manzini
Voici le début de la nouvelle enquête de Rocco Schiavone, le commissaire séducteur, corrompu et sarcastique, aussi antipathique qu'attachant, imaginé par l'écrivain italien Antonio Manzini. Parution en novembre chez Denoël
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