Se contentant de dérouler les faits avec sobriété, l'auteur nous raconte donc les derniers jours du souverain. Selon ce chartiste rigoureux, les écrits du marquis de Dangeau constituent la source la plus fiable.
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Art de la bonne mort:
C'est en roi très chrétien que Louis XIV voulut mourir. Pénétré du sens de l’État et conscient de conclure un règne glorieux, in conçut sa mort comme une illustration souveraine de l'ars moriendi, cette science de la bonne mort encore perfectionnée au cours du XVIIe siècle, le siècle des saints. Sorte de Passion royale, la mort de Louis XIV vint consolider un lien politique patiemment tissé entre le souverain et ses sujets."Je m'en vais, mais l’État demeurera toujours": prononcée dans la chambre du roi, au-dessous de l'allégorie sculptée de la France, cette phrase signifie tout à la fois la fonction hypostatique du souverain, incarnation de l’État, mais aussi son caractère provisoire et, à l'inverse, la pérennité de l'Etat.p13
Cet exemple moral a également impressionné Madame Palatine, qui écrit le 26 septembre à Leibnitz: "On ne saurait mourir avec une fermeté et une résolution plus grandes que Sa Majesté. Huit jours durant il a vu la mort en face, sans montrer la moindre frayeur. Il était aussi calme que s'il allait simplement entreprendre un voyage à Fontainebleau. Je trouve que Sa Majesté a été plus grande encore dans la mort que dans la vie.p.275/276
Mort d'un souverain chrétien:
Pour le chrétien, au moment de la mort, l'âme se sépare du corps, qui, sans vie, se délite et redevient poussière. S'il est consenti, l'acte de nature sacrificielle, à l'instar du sacrifice volontaire de la Croix, perpétué et actualisé par celui de la Messe. En mourant, Louis XIV semble avoir voulu accomplir un dernier acte de gouvernement, bien au-delà des préoccupations concernant l'organisation, déjà essentielle, de la Régence: célébrer une sorte de Messe royale consommant le sacrifice du souverain pour le salut de l’État.p.13
Storia Voce - 28 février 2018
1789: les derniers jours de Versailles.
Nous croyions tout savoir sur 1789. Dans son livre Les derniers jours de Versailles, Alexandre Maral nous prouve le contraire. Au jour le jour, nous suivons les témoignages des contemporains: acteurs ou observateurs de cette année sans pareille. Il est interrogé par Christophe Dickès.