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Je ne suis pas certaine d'attirer votre attention en faisant le portrait des principaux personnages de ce thriller. Ils sont tous plus violents, plus abjects, plus rapaces les uns que les autres. C'est certainement l'époque qui veut ça puisque aujourd'hui Paris est divisé en districts dirigés par les mafieux les plus véreux qui soient. Il n'est question que de trafics de drogue, de règlements de compte, de vengeance, de chantages. An nom du père est l'histoire d'un sac de cuir bourré jusqu'à la gueule de coupures d'euroyens (la monnaie en cours) et qui passe de mains en mains déchaînant des complots, ravivant des rancoeurs et des jalousies, exacerbant ce monde de violence, de coups bas, de noirceur. Nous sommes à Paris et les « barons » néo despotes se sont attribués des secteurs où leur suprématie ne laisse le choix à personne. Soit tu es à leur botte, soit tu crèves dans ton fossé. Au nom du père un roman de gare? Peut-être mais alors une gare désaffectée où il ne fait pas bon traîner ses guêtres, les wagons se détériorant sous les nombreuses couches de rouille, l'odeur de la pisse et les immondices en faisant un décor sordide. Je suis d'habitude circonspecte devant ces histoires de conflits entre gangs armés sur fond de drogue. J'ai maudit mon choix (et l'état brumeux dans lequel j'errais au petit matin) de la Masse Critique « mauvais genre ». Mais mes réticences ont fondues une à une et Au nom du père est devenu un chapitre-turner sans que je m'en rende compte. Il y a une singularité et de nouvelles nuances de noir dans ce thriller. Eric Maravélias nous guide dans les ténèbres et dans le sillage de sulfureux personnages, dans une société qui s'effondre et où l'amour et la jeunesse ne feront illusion qu'un moment. Merci à Babelio et à Gallimard pour l'immersion dans sa série noire. + Lire la suite |