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EAN : 9782072789717
384 pages
Gallimard (14/02/2019)
3.76/5   17 notes
Résumé :
Plus de vingt ans après avoir quitté la Macédoine en raison des bouleversements politiques que connaît le pays, un incident imprévu fait vaciller l'empire que Dante s'est construit en France.
Dans un Paris crépusculaire, au bord de la guerre civile, gangrené par les crimes et les trafics, l'insidieux poison des secrets de famille nourrit les rancœurs et les haines les plus tenaces. Alors quand entrent en scène l'amitié trahie, les amours impossibles, le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne suis pas certaine d'attirer votre attention en faisant le portrait des principaux personnages de ce thriller. Ils sont tous plus violents, plus abjects, plus rapaces les uns que les autres. C'est certainement l'époque qui veut ça puisque aujourd'hui Paris est divisé en districts dirigés par les mafieux les plus véreux qui soient. Il n'est question que de trafics de drogue, de règlements de compte, de vengeance, de chantages.
An nom du père est l'histoire d'un sac de cuir bourré jusqu'à la gueule de coupures d'euroyens (la monnaie en cours) et qui passe de mains en mains déchaînant des complots, ravivant des rancoeurs et des jalousies, exacerbant ce monde de violence, de coups bas, de noirceur. Nous sommes à Paris et les « barons » néo despotes se sont attribués des secteurs où leur suprématie ne laisse le choix à personne. Soit tu es à leur botte, soit tu crèves dans ton fossé.
Au nom du père un roman de gare? Peut-être mais alors une gare désaffectée où il ne fait pas bon traîner ses guêtres, les wagons se détériorant sous les nombreuses couches de rouille, l'odeur de la pisse et les immondices en faisant un décor sordide.
Je suis d'habitude circonspecte devant ces histoires de conflits entre gangs armés sur fond de drogue. J'ai maudit mon choix (et l'état brumeux dans lequel j'errais au petit matin) de la Masse Critique « mauvais genre ». Mais mes réticences ont fondues une à une et Au nom du père est devenu un chapitre-turner sans que je m'en rende compte. Il y a une singularité et de nouvelles nuances de noir dans ce thriller. Eric Maravélias nous guide dans les ténèbres et dans le sillage de sulfureux personnages, dans une société qui s'effondre et où l'amour et la jeunesse ne feront illusion qu'un moment.
Merci à Babelio et à Gallimard pour l'immersion dans sa série noire.
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Paris, 2023. On est désormais loin de la capitale lumière où affluaient autrefois les touristes : l'état d'urgence règne maintenant de manière permanente. La ville et sa banlieue sont divisées en zones, où seul le niveau d'accréditation de votre pass permet de passer de l'un à l'autre sous le regard de la milice qui veille. Et sous la crainte des bandes qui rodent…

Car Paris est sous la coupe de caïds venus d'Europe de l'est qui se sont partagés ses secteurs. Et Dante, natif de Macédoine en est l'un des plus puissants. Depuis son arrivée vingt-cinq ans auparavant, ses proches l'ont peu à peu rejoints : Falcone, son ancien associé, Alkan son fils, et ses porte-flingues Karsher et Tony. Tous baignent dans le trafic de coke et bavent d'ambition, de convoitise, et d'assouvissement de vengeances anciennes. Mais Cristale, compagne de Dante et maîtresse d'Alkan, va mettre le feu à ce fragile équilibre.

Au nom du père d'Eric Maravélias trouve toute sa place dans la noire de Gallimard, plongeant le lecteur dès le début dans la violence, la drogue, la guerre des gangs et la trahison, au fil d'une histoire qui monte progressivement en puissance à coups de flashbacks. C'est efficace, rythmé, mais m'a cependant laissé sur ma faim en raison de quelques longueurs, d'un manque d'empathie envers les protagonistes et d'une tendance à la profusion d'adjectifs (dès le premier chapitre) qui m'a souvent agacé, comme si chaque mot avait systématiquement besoin d'être qualifié.

Mais je relirai cet auteur dont l'univers a le mérite d'être atypique.
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Je déteste les histoires de mafia, les récits de caïds. En littérature ou au cinéma, elles m'ont toujours au mieux ennuyé, au pire irrité. C'est ainsi, c'est une histoire de goûts.

Autant dire qu'avec son nouveau roman, Eric Maravélias partait avec un sérieux handicap avec moi. Et il ne s'en sort pas si mal, vue mon aversion originelle.

Car son deuxième roman met bien en scène des personnages qui se meuvent dans ce milieu-là. Ce sont les racines qui prennent et s'entremêlent dans ce terreau malsain, où la drogue coule à flot.

Pourquoi le lire alors ? Parce qu'Eric Maravélias est coupable. Fautif d'une de mes expériences littéraires les plus inattendues et marquantes de ces dernières années, avec une plongée dans l'enfer de la drogue qui m'a marqué à vie : son premier roman La faux soyeuse.

Qu'importait donc le sujet, je me devais de me pencher sur le second livre de l'auteur (surtout qu'il a fallu attendre six longues années pour le voir émerger).

Au nom du père est bien davantage qu'un simple récit de criminels. Son titre éclaire le lecteur sur l'orientation que prendra également l'histoire, là où les secrets de familles enveniment des situations déjà suffisamment conflictuelles.

Quand, comme moi, on n'est pas très intéressé par ce qui semble être le sujet, on s'attache au reste. Les relations entre les personnages et l'atmosphère. Et c'est là que ce roman tire son épingle du jeu.

C'est bien l'ambiance générale qui m'aura le plus étonné et emballé. Quelle belle et originale idée que de placer l'intrigue dans une ambiance crépusculaire, une anticipation très proche (et crédible), totalement en phase avec notre société qui se fissure de toute part. Un récit presque contemporain, mais dans un contexte profondément dégradé ; vision apocalyptique d'une dégénérescence sociétale en marche. Même si l'auteur aurait pu aller encore plus loin, ce contexte donne un piment inédit à une histoire qui semblait pourtant traditionnelle.

L'autre point intéressant, c'est donc les relations interpersonnelles entre brutes, où pourtant l'amour trouve sa place. Parce que ce n'est clairement pas un roman d'action, mais un vrai roman noir, avec des coups tordus, des morts, des arnaques… et un passé qui pèse.

Avec Au nom du père, Eric Maravélias propose donc une variante des histoires de criminels assez originale par son ambiance et plutôt prenante par les relations qui se lient et s'entre-déchirent. Et ce n'est déjà pas mal !
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Maravélias Eric – "Au nom du père" – Gallimard, 2019 (ISBN 978-2-07-278971-7)

Un roman noir à l'intrigue fort bien structurée, à l'écriture resserrée, aux personnages dotés d'une épaisseur propre à chacun. Personne n'accorde la moindre confiance à qui que ce soit, et s'avère prêt à zigouiller son partenaire à la moindre incartade, à l'exception notable du petit breton Boris.
Attention toutefois, ce récit baigne dans la violence et la cruauté, certes évoquées sans cette complaisance dans laquelle se vautrent de nombreux écrivains d'aujourd'hui, mais qui incitent tout de même à la prudence quant à la diffusion de ce livre.

Originalité : le prologue est bien daté de 1998, le premier chapitre - intitulé "acte I" - étant sous-titré "vingt-cinq ans plus tard", le récit se déroule donc en 2023. Il s'agit là tout autant d'un roman noir que d'un roman de politique-fiction. le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur a une vision particulièrement pessimiste (ou réaliste) de ce vers quoi la région parisienne évolue inexorablement...

Autre originalité : l'auteur ose braver les tabous de la bien-pensance bobo en montrant le rôle particulier des mafias venues des ex pays communistes européens, manoeuvrant sans scrupule aucun les flots de migrant(e)s en provenance du Tiers-Monde, pour diffuser les drogues les plus frelatées. On sait aujourd'hui que le trafic de "migrant(e)s" charitablement "secourus" par des associations "humanitaires" sont devenus une sorte d'activité annexe des réseaux de la drogue et de la prostitution (cf par exemple les rapports de l'ONU-UNODC/ODCCP sur la criminalité transnationale organisée, accessibles sur le Web).

Par ailleurs, ce roman décrit sans fard aucun les ravages causés par toutes les drogues qui circulent aujourd'hui dans les milieux défavorisés et contre lesquelles aucun gouvernement (de quelque couleur politique que ce soit) n'a jamais entrepris de lutter réellement, certains encourageant même la "légalisation" des drogues dites "douces" (avec l'effet domino garanti, bien connu dans notre société laxiste, pour déboucher sur la bienveillance à l'égard de toute drogue, sous couvert là encore de "faire évoluer les mentalités").

Dans ce cadre, le rapport père/fils que tente de préserver le personnage principal apparaît particulièrement dérisoire.

Un roman noir, dur et sans concession, dont la trame risque malheureusement de s'avérer prémonitoire.
De cet auteur, j'avais lu et apprécié (cf recension) son précédent roman "La faux soyeuse" (Gallimard, 2014).
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Addictions.
Des confins de l'Albanie et de la Macédoine jusqu'aux sombres districts d'une banlieue parisienne dystopique, trois personnages issus d'une tragédie grecque déjantée, Dante, Falcone et Alkan vont jouer leur destin dans un périmètre restreint (unité de lieu), une durée réduite (unité de temps), un même mouvement (unité d'action), sans souci des règles de bienséance et de vraisemblance. Dante est macédonien, Falcone albanais, Alkan métissé. L'un fomente, l'autre exécute. Les deux hommes se complètent et se sont enrichis avec le commerce illicite. Vient l'heure de l'exil en France. Dante confie à Falcone resté sur place l'éducation de son fils Alkan avec la stricte consigne de ne pas lui révéler qu'il [Dante] n'est pas son oncle mais son père biologique. Contraints, Falcone et Alkan finissent par rejoindre Dante à Paris. le commerce de drogue est lucratif mais les zones sont occupées par les Hyènes, des jeunes dealers en bandes, sans foi ni loi dont l'hégémonie est menacée par les Migrants, un rouleau compresseur d'étrangers misérables et prêts à tout pour s'enrichir. Falcone agit en sous-main pour torpiller Dante qui vise une entrée dans le gotha des ultra-riches. Pour ouvrir les portes dorées, il doit graisser des huiles dont le beau-père d'Arkan, Ange Piétri, un caïd intronisé mais les millions de la collecte se sont volatilisés et Dante est à cran, tout comme Falcone et Alkan, pour diverses déraisons. Tout ce petit monde va se télescoper et les non-dits vont fuser dans une gerbe sanglante.
Moulinant les ingrédients de la tragédie et du mythe et mélangeant les gros légumes depuis la Macédoine jusqu'à Paris, Eric Maravélias propose un deuxième roman, après le très réussi « La Faux soyeuse » (2014) plongé dans un Paris à peine futuriste (Justin Bieber sévit encore sur les ondes en 2030). Face à une telle salade, le lecteur peut légitimement douter et en perdre son latin. Des chapitres sont consacrés à des personnages très secondaires, délayant et esquivant le noeud gordien du roman à savoir l'affrontement de Dante et de Falcone autour d'Alkan. Les invraisemblances se multiplient à mesure que l'action s'emballe avec des concours de circonstance téléphonés. L'invention d'une banlieue pourrie est par trop esquissée pour être convaincante. Quant au style de l'auteur, il peine à décoller et s'accroche aux frondaisons d'un lyrisme maladroit. En revanche, dès que l'auteur aborde l'usage des drogues et la grande misère qui en découle, il agrippe le lecteur et lui fait regretter tout le potentiel inexploité de sa dernière oeuvre.
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critiques presse (1)
Culturebox
13 février 2019
Pas question ici d'en dire trop, mais entre dialogues vifs, poésie urbaine surgie d'images de villes dévastées, et nostalgie d'une nature qui a partie liée avec l'enfance, on ne saurait que recommander ce polar rapide qui prolonge les lignes anxiogènes du présent, jusqu'à un futur proche crépusculaire.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un surin, Belle Gueule, ça se manie des deux mains. Tu dois pouvoir le passer d'une main à l'autre sans quitter des yeux l'enculé qu'est en face. Légèrement courbé vers l'avant. Comme un boxeur. Faut être capable d'avancer et de reculer d'un bond. Avance, frappe, retrait.
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Contrastant avec ses manières calmes et posées, ses yeux ne se fixaient jamais nulle part excepté lorsqu’ils se plantaient dans les vôtres, comme deux sales clous rouillés.Le type pouvait vous refiler le tétanos rien qu'en vous regardant.
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« Pour ce qui est du jour et de l’heure,
personne ne le sait,, ni les anges des cieux, ni le Fils,
mais le Père seul. »
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[BOÎTE À QUESTIONS] #3 :
À l'occasion de la fête du livre de Radio France, c'est le génial Éric Maravélias, l'auteur de l'exceptionnelle "Faux soyeuse" qui s'est prêté au jeu de la boîte à question. ... Afficher la suite ? avec Eric Maravelias, à Groupe Radio France.
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