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EAN : 9782848052823
224 pages
Sabine Wespieser (01/03/2018)
4.06/5   96 notes
Résumé :
"Depuis vingt ans mon esprit erre en ce lieu, qui me hante. J'y reviens enfin, pour retrouver des souvenirs perdus. En exil de moi-même. Je suis de retour ici pour une femme flamme, rencontrée pendant la guerre. Nous nous étions aimés, sans bruit ni fureur, avant de nous séparer, contraints. Dans la stridence du silence. J'étais jeune et mal marié, rêveur, avide de voyages et d'aventures, de douces drogues dures et d'écriture. Passions voraces et dévastatrices pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Comment décrire une telle histoire d'amour éperdu et perdu, de souvenirs et de guerre , ce conflit qui donna à Alexandre, ce soldat français parti au Vietman faire la guerre, en 1954 qui fit de lui l'homme qu'il deviendra et quelques - unes des rencontres les plus déterminantes de sa vie ? Une histoire d'amour qui changera son coeur à jamais...
Une quête de renaissance et de vérité , la clé de son existence , de retour au Vietman vingt ans après ....
Chaque phrase, chaque mot nous fait vibrer intensément , nous touche au coeur , un chatoiement lyrique , empreint d'amour ....un lyrisme où la poésie affleure ....
Je pensais lire un roman historique à propos de la guerre comme j'aime en découvrir mais c'en était un sans l'être vraiment ....
C'est surtout une ode à l'amour fou qui embrasa Alexandre lorsqu'il croisa le regard de Maï, la fìlle au " visage lune " qu'il a follement aimée ....et son souvenir aux éclats d'arc en ciel .
Elle le fit sortir de lui - même, , de sa race, prétendument supérieure .
Il a dit oui à l'amour, a appris à rire vrai , à aller vers lui-même, à exister, à voler de ses propres ailes, par VOlONTÉ de vie ....
Alexandre le soldat français rencontre l'amour absolu mais aussi l'amitié solide et indestructible avec Alessane Diop, son camarade de régiment sénégalais qui va lui sauver la vie ....
Le style original, lyrique est parsemé de Poémes qu'Alexandre durant vingt ans a écrit à l'absente...
Le lecteur est immergé , bercé , au sein d'une histoire forte à l'écriture musicale et vivante , de toute beauté!
Je n'en dirai pas plus .
Une très belle découverte au hasard de recherches à la médiathéque ,
Du grand art!
L'auteur né en 1976 à Douala au Cameroun est poéte et slameur ..
"Résistance n'est qu' espérance ",René Char dont s'inspire l'auteur...
"Maï Lan
Je te rêve vivante
Je te rêve heureuse
Je te rêve en blanc
Je te rêve un bouquet de lilas à la main
Fixant l'horizon de notre amour
Belle amour qui dure encore
Belle amour, belle amour toujours
Je t'aimerai jusqu'à la mort ..."
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"Prendre le temps, non pas de choisir, mais se laisser choisir par les mots justes. C'est seulement lorsqu'on éprouve
chaque phrase, dans son corps et son coeur, qu'on sait qu'on y est. Au mitan de nous-mêmes et de nulle part, là
où naît, peut-être, la littérature. Et au bout du petit matin, le monde. "(p. 67)

Une très belle découverte que ce poète-slameur camerounais...que je découvre avec ce roman. J'avais beaucoup hésité car le sujet de la Guerre, quelle qu'elle soit n'est pas dans mes sujets habituels. J'appréhendais... à cause de cela... et la prose très musicale, poétique de ce jeune écrivain m'a emportée !

Une ode à l'Amour et l'Amitié... à la Magie du VIVANT...dans les conditions barbares d'une guerre coloniale...
et où, curieusement et justement notre narrateur, jeune marié (par convenance) va partir au Vietnam pour faire la guerre, et là-bas, si loin, dans cette guerre, et y faire les deux rencontres déterminantes pour sa vie entière...
Maï Lan, le grand amour vietnamien, et Alassane Diop, un camarade de régiment sénégalais, qui lui sauva la vie , devenu son Ami...comme un frère !

Un style lyrique, enveloppant de fluidité et de rythme...offrant une prose originale, ponctuée de poèmes !


"Je rêve.
De paix.

Diop m'ouvrait à moi-même et à la sagesse de son ethnie, à la philosophie peule. Il m'apprenait à reconsidérer
les choses, d'un point de vue différent de mon prisme occidental. Nous parlions pendant des heures de tout,
de rien. Et je me reconnaissais dans sa manière de regarder, d'habiter le monde. (...)
Je me souviens. de tout. Chaque regard, chaque sourire en coin, chaque conversation, éloge de l'amitié,
la fraternité, la vie. En temps de guerre." (p. 80-81)

Un grand coup de coeur que ce premier roman d'un poète-slameur-journaliste... que je viens de découvrir avec joie et émotion. Une prose , des idées, des idéaux de paix, de fraternité entre les peuples... qui résonnent très fort en ces périodes... où les "Barbaries" prennent d'autres
visages...Très beau livre, qui reste un cri d'ESPOIR pour un monde meilleur... où la Fraternité, l' Amour, le réconfort des mots.... ainsi que la magie de la poésie de René Char... restent des flambeaux, des exemples de vie !

"Nous partagions le même sens poussé de notre devoir de journalistes, notre devoir d'informer,
notre devoir de décrypter
la complexité du monde et d'en rendre compte.
Ce furent de belles années
De combat et d'amitié.
De rêves et d'espoirs de changement
j'écrivais, j'écrivais, j'écrivais. (...)
Des mots de résistance et d'espérance.
En hommage à un ami.
Bel ami auquel je pense toujours, frère auquel je pense tout le temps, à chaque fois que je
relis Char, dont il ne s'est pas relevé. Char, dont on ne se relève pas.

Résistance n'est qu'espérance. (p. 198)
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Le 7 mai 1954, après une bataille acharnée et meurtrière, tombait Diên Biên Phù. Cette défaite va sonner le glas de la France colonialiste en Indochine.
Diên Biên Phù, le tire à lui seul pourrait nous laisser croire à un roman historique, mais l'histoire sert ici de fond à la quête amoureuse d'un soldat rescapé de l'enfer.
Alexandre est ce rescapé de Diên Biên Phù, Revenu en France où il a retrouvé sa femme, il est brisé par cette guerre absurde et par la perte de Maï Lan la jeune femme dont il est tombé amoureux et qu'il a laissée là-bas. L'écriture et la lecture des poètes l'aideront à reprendre pied dans la réalité et à s'affirmer en tant qu'opposant à la guerre, lui qui avait refusé de tirer sur des enfants.
Il y a aussi des pages émouvantes sur l'amitié très forte qui lit Alexandre à Alassane Diop. Alors qu'il était blessé, ce soldat sénégalais le sauve d'une mort certaine. Alexandre découvre ainsi que les soldats venus des colonies sont comme eux
« …Ils combattaient et mourraient comme nous, espéraient comme nous, rêvaient de revoir un frère, un ami, une femme, un père, une mère, une famille. Ils n'étaient pas différents, pas tant que ça, pas autant qu'on nous l'avait fait croire »
L'amour de la poésie et leurs désirs d'émancipation des peuples va sceller leur amitié.
L'amour passionné, fulgurant d'Alexandre pour « la fille au visage lune » va le mener à l'écriture de lettres et de poèmes à son aimée jusqu'au jour où il décide de laisser sa famille pour partir à sa recherche à Hanoï.
« Pendant vingt ans, j'ai écrit des poèmes et des lettres à une absente
Amante fantasque, amour fantasme, amie fantôme, Maï Lan »
L'écriture deviendra son socle, son amarre
« Mais, au fond, j'écris pour Maï Lan.
Pour elle, et toutes les Maï Lan du monde, femmes inattendues. Femmes que l'on aime, que l'on aime en espoir de cause.
Ces femmes que l'on aime, à en vivre »

C'est par le biais de chapitres très courts qu'est décrit le périple de cet homme brisé parti sur les traces de son amour perdu. C'est d'une infinie délicatesse, d'une poésie rythmée où s'exprime tout le talent de l'auteur qui est aussi slameur.
Le style est dépouillé, vibrant d'émotion et je me suis laissée emporter par ce flot de mots qui ont continué à résonner en moi après avoir refermé le livre.

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Sur la trace d'un amour perdu

Un premier roman qui résonne déjà comme l'oeuvre d'une vie. En racontant le retour au Vietnam d'un soldat français vingt ans après Diên Biên Phù, Marc Alexandre Oho Bambe nous offre un roman d'amour absolu.

Quel choc! Voilà sans doute l'un des plus beaux romans qu'il m'a été donné de lire cette année. Marc Alexandre Oho Bambe s'inscrit pour moi dans la lignée de ces auteurs qui portent en eux une histoire forte qu'ils écrivent et réécrivent des dizaine sde fois avant de la poser sur le papier. Une histoire qu'ils veulent parfaite, entière, définitive. Une histoire dont chaque mot est pesé, chaque phrase pensée. le slameur et poète qui se produit sous le nom de Capitaine Alexandre est désormais aussi un grand écrivain dont il faudra retenir le nom: Marc Alexandre Oho Bambe.
Le livre s'ouvre sur le rappel de cette ultime bataille de ce que l'on appelait alors la Guerre d'Indochine et qui fît plus d'un demi-million de morts :
« Diên Biên Phù,
Joli nom, pour un naufrage.
Diên Biên Phù,
Trois syllabes de sang, un son de claque et de défaite.
Pour nous, les hommes.
Le 7 mai 1954, après cinquante-sept jours et cinquante-sept nuits âpres, nous rendons les armes, vaincus par les troupes viêtminh. »
Les jeunes générations ont peut-être oublié aujourd'hui la déflagration provoquée par cette défaite. Alexandre, le narrateur, marqué non seulement dans sa chair mais aussi dans son coeur nous le rappelle en quelques lignes: « Nous avons perdu la bataille, la guerre et l'honneur. L'honneur de la France coloniale. » Pour les autorités françaises, il faut dès lors essayer de tirer au plus vite un trait sur cette humiliante défaite en rapatriant au plus vite le contingent.
Pour Alexandre, ce rapatriement n'est pas un soulagement, mais un nouveau déchirement. Il laisse derrière lui Alassane Diop, le camarade de régiment sénégalais qui lui a sauvé la vie et avec lequel il a noué une solide amitié et Maï Lan, la femme dont il est passionnément amoureux. Lui qui avait grandi dans l'idée que le combat pour la civilisation était juste avait compris la légitimité des autochtones dans leur aspiration à la liberté. Avec Diop, son «frère d'une autre terre», il avait aussi compris qu'une civilisation sans coeur était moribonde et sans honneur.
Si en 1954, on ne parlait pas encore de syndrome post-traumatique, on comprend fort bien dans quel état psychologique devaient être les soldats qui retrouvaient le sol de France.
Pour Alexandre, les choses vont se faire «sans lui». Il sera plus spectateur qu'acteur de sa vie de famille, épousera Mireille et lui fera des enfants. «Nous devions avoir une belle vie. C'était la promesse du jour. Mais le jour ne tint pas sa promesse. Et la nuit finit par tomber. Sur nous, Mireille et moi, notre mariage arrangé, les hommes en guerre contre eux-mêmes, l'humanité dérangée. Je partis m'abîmer à la violence du monde, me construire et chercher ma place dans les décombres de mon être et le vacarme des bombes.»
Pour survivre, il utilise la recette de son ami Diop, il écrit. «Écrire pour laisser une trace. Ma trace.» Il lui faudra vingt ans pour pouvoir comprendre qu'il vivait une vie de procuration, qu'il n'était qu'une sorte d'ectoplasme. «Je n'ai jamais pu m'habituer à la mort, pas même à la mienne. Je n'ai jamais pu m'habituer à la mort. Et pourtant je suis mort vivant, Depuis vingt ans.»
Il comprend alors que son amour pour Maï Lan est toujours aussi fort, qu'il lui faut retourner à Hanoï, quitte à blesser sa famille. Il part sans se retourner, il part pour ne plus revenir.
Retrouve le Normandie qui «était la base de repos des soldats français. C'est là aussi que me retrouvait Maï. On buvait quelques verres, on dansait, on parlait, on riait fort, on s'aimait, défiant l'absurdité du monde. Et la guerre. Ensuite on s'échappait hôtel de la Paix quelques pas plus loin, pour baiser. Ou faire l'amour. Et oublier. La condition humaine et nos pays, patries ennemies.»
Il brûle d'un fol espoir, celui de retrouver la femme de sa vie. La femme qu'il croise au bar est touchée par son histoire, accepte de l'aider, quand bien même le fil est très ténu.
On rêve avec lui, on espère qu'un amour aussi pur sera récompensé. On craint aussi les ravages du temps, la nouvelle défaite. Disons simplement que la fin de ce roman bouleversant est à la hauteur de la quête. Précipitez-vous sur ce livre magnifique qui, et c'est là mon seul regret, aura échappé à la sagacité du comité de sélection des «68 premières fois». Quoiqu'il en soit, il fait désormais partie de ma bibliothèque idéale!
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Il a été enrôlé au Vietnam ; on lui a menti, il a vu la mort et la souffrance, il a découvert l'amitié, la solidarité, la tolérance et l'amour.
Il revient 20 ans après.
Avec des chapitres très courts, une écriture musicale parsemée de poèmes, l'auteur nous embarque sur les traces de cet homme passé un peu à côté de sa vie et qui tente de se retrouver.
L'image des femmes qui accompagnent cette quête est touchante.
Un roman beau et poignant.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
"Retour à Dien Bien Phù .
A la recherche d'un amour jeune et vieux " fou" .
De vingt ans.
Retour ici, en pèlerinage.
Cette fìlle est ma faille, mon alcool, ma parabole.
Et son pays, mon gouffre néant: j'y suis mort et m'y suis enterré , avec mes dernières illusions sur l'humanité , sur moi- même et sur ma propre patrie , " terre des droits de l'homme" .
C'est ainsi, ainsi qu'elle aime,
Qu'elle aime qu'on la nomme.
Je suis mort ici, en Indochine.
Avant de renaître , puis mourir encore.
Dans le regard de Maï.
Il y a vingt ans .
C'était la guerre......"
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Nous partagions le même sens poussé de notre devoir de journalistes, notre devoir d'informer, notre devoir de décrypter la complexité du monde et d'en rendre compte.
Ce furent de belles années
De combat et d'amitié.
De rêves et d'espoirs de changement
j'écrivais, j'écrivais, j'écrivais. (...)
Des mots de résistance et d'espérance.
En hommage à un ami.
Bel ami auquel je pense toujours, frère auquel je pense tout le temps, à chaque fois que je relis Char, dont il ne s'est pas relevé. Char, dont on ne se relève pas.

Résistance n'est qu'espérance. (p. 198)
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Prendre le temps, non pas de choisir, mais se laisser choisir par les mots justes. C'est seulement lorsqu'on éprouve chaque phrase, dans son corps et son coeur, qu'on sait qu'on y est. Au mitan de nous-mêmes et de nulle part, là où naît, peut-être, la littérature. Et au bout du petit matin, le monde. (p. 67)
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Épurer son texte, sa vie.
Prendre le temps, non pas de choisir, mais se laisser choisir par les mots justes. C’est seulement lorsqu’on éprouve chaque phrase, dans son corps et son cœur, qu’on sait qu’on y est. Au mitan de nous-mêmes et de nulle part, là où naît, peut-être, la littérature. Et au bout du petit matin, le monde. Je crois que je suis parti à la guerre parce que je n’arrivais pas à écrire vrai, écrire juste. Je suis parti pour fuir la norme morne d’un mariage arrangé... Je suis parti pour fuir Dieu et connaître l’homme, l’humain. Je suis parti pour me forger un destin. Je suis parti pour arriver disloqué enfin, à la littérature, à la vie, (Pages 67-68)
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A la recherche de moi-même, j'avais trouvé Maï Lan. Frêle et mystérieuse jeune femme, qui allait s'éprendre d'un soldat en guerre contre son pays.
et contre lui-même.
Il y a des êtres qu'on rencontre trop tard pour ne pas les aimer.
Maï Lan. (p. 10)
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