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EAN : 9782702141250
400 pages
Calmann-Lévy (02/02/2011)
4/5   5 notes
Résumé :
En 1909, Louis Tréhen débarque à Paris pour y étudier la médecine. En 1919, lors de la Première Guerre mondiale, il est blessé et immobilisé à l’hôpital maritime de Berck-sur-Mer. Afin de se détacher de la douleur, il entreprend d’écrire et de lire à ses compagnons d’infortune le récit de ses plus belles années, dix ans auparavant, alors qu’il découvrait la vie à la capitale…
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nous faisons la connaissance de Louis Tréhen ramassant les blessés sur les champs de bataille de la Première Guerre Mondiale. Oh, pas pour longtemps, dès les premières pages il est grièvement blessé aux jambes par la mitraillette d'un avion allemand. Nous le retrouvons en convalescence, alité pour une durée indéterminée dans un hôpital de Berck en compagnie d'autres "gueules cassées". Comme son état n'évolue pas, un médecin lui conseille de se mettre à l'écriture, histoire de se changer les idées... d'abord réticent, il se prend au jeu et nous raconte la décennie 1909 à 1919, sa vie privé, celle d'un jeune Breton qui ressentait une vraie vocation pour la médecine et l'obstétrique en particulier, celle du monde aussi...

Bien sûr ce livre est un prétexte pour dresser le portrait d'une époque, "Bernard Marc a grandi à Belleville (tiens c'est là que notre jeune Breton logera pendant ses études ! ). Historien des sciences, co-auteur d'ouvrages historiques, il s'est intéressé au Service de santé en 14_18. Médecin des hôpitaux, expert en médecine légale...." et, de fait, c'est exactement dans ce milieu que ce déroule ce roman, les personnages secondaires qui entourent Louis nous permettent d'avoir une vue plus générale de l'époque : le frère ainé dans les colonies : au Tonkin, puis au Maroc, l'oncle Abbé, un ami journaliste, un autre engagé politiquement plus ou moins anarchiste, la comédienne, une comtesse, le Titi parisien, les Apaches de Belleville, la concierge, l'artiste peintre.... Vu comme ça vous pouvez penser à une caricature, mais ce n'est pas mal fait, plutôt bien écrit (la plume de Maryse Rivière, non créditée sur Babélio ? )
Un livre assez dense mais on se prend vite d'affection pour Louis, jeune homme simple, sain, un peu idéaliste...
La dernière partie (soit le quart du livre environ), certainement le but premier de Bernard Marc retrace la guerre, nous entraîne avec le Service de santé sur les champs de bataille avec toute l'horreur que cela signifie, je regrette le petit côté "cours magistral" qu'elle prend, finalement je préfère les époques précédentes celles du Belleville au début du siècle...
Pour moi le fracas des hommes" est un roman assez touffu, plutôt agréable, il mérite qu'on lui consacre un peu de temps, instructif à coup sûr car très bien documenté...
À l'heure où les derniers témoins directs ont disparu, il est important de se rappeler ce que fut le "fracas des hommes " de cette époque.
3,5/5

http://www.youtube.com/watch?v=_KAqL_oXDfc
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En regardant ce spectacle, je me demandais par quel miracle ces hommes étaient encore en vie. Quel hasard les avait fait traverser l'enfer, sinon indemnes du moins encore vivants ? Avaient-ils cru davantage que les autres à une victoire ? Avaient-ils eu plus de chance ? Étaient-ils plus vaillants ? Quelle main invisible traçait la route d'un obus égaré, épargnant les uns, tuant un homme endormi au fond de sa cagna ? Quel sort s'acharnait sur de jeunes soldats qui n'avaient pas vingt ans ? La vie n'est-elle qu'un jeu de roulette russe ? Le bruit de la guerre est passé sur nous, un bruit infernal. J'ai découvert, jour après jour, ce que la guerre des machines faisait aux hommes. Quand les survivants revenaient du champ de bataille, ils avançaient comme des bêtes chancelantes, n'osant croire qu'ils étaient encore en vie. Nous accompagnions les blessés dans la souffrance, fermions les yeux,récupérions les plaques d'immatriculation pour compléter la longue litanie des registres et informer les familles. Plusieurs fois, j'ai cru devenir fou devant mon impuissance à soulager les douleurs. Les machines ont déchiqueté, broyé, brûlé, dilacéré, mutilé. Et la mort nous narguait. Elle était la plus forte, tout le temps, s'engouffrant dans les boyaux, soufflant son haleine fétide sur les champs de bataille, défaisant le lendemain ce que nous avions fait la veille. La mort vient quand elle le décide, s'installe, prend qui elle veut. Nous traversions des moments d'abattement total, au cours desquels nous pension s avoir franchi la frontière de l'horreur. Mais le lendemain était pire encore.
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- "Je ne te comprends pas, mais de quel bord es-tu donc ?
- Faut-il absolument d'être d'un bord ?" Répondis-je, vexé.
Ce fut notre premier désaccord. J'étais frappé par cette évidence : le monde était peuplé de gens fiers d'appartenir à un clan, à un "bord", chacun étant persuadé de se trouver du "bon" côté. L'univers me semblait une marée d'esprits mesquins macérant dans une boue de rancune, de cupidité et de faux-semblants.
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Elle m'adressa un regard tendre. " Un jour, il faudra que nous parlions, toi et moi." Je pris conscience que l'amour est fait d'éléments subtils ne pouvant être réunis en un seul être. En cet instant -, j'aurais aimé que Clotilde et Marie se fondent en une même femme.
- "À quoi penses-tu ? Me demanda-t-elle.
- À un pari impossible", répondis-je.
Elle s'éclipsa dans un bruissement de tissu, me laissant seul au milieu de cette assistance vouée à la célébration de la maternité. Il m'arriva de la croiser à plusieurs reprises par la suite, dans un hôpital, un dispensaire. Nous gardions nos distances comme si nous craignions d'avoir encore de jolies choses à partager.
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( Paris, juste avant la première guerre mondiale )

La morgue était un lieu de promenade pour les Parisiens, le dimanche. Les cadavres étaient exposés quelques jours au public au cas où quelqu'un identifiât un corps. La conservation des morts étaient assurée par un ruissellement continu d'eau froide, mais rien n'était prévu pour empêcher l'odeur de se répandre autour du bâtiment.
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La nature est vivante, elle n'est ni cruelle, ni douce, ni juste, ni inique. Ce sont là des mots et des idées humaines... La nature ne connaît pas plus la générosité que la haine. Elle va son chemin, soucieuse seulement de produire du vivant.
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Videos de Bernard Marc (4) Voir plusAjouter une vidéo
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Avant de profiter de ce beau dimanche ensoleillé, 2 contes de Gersende à voir confortablement
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"Screute cherche Scroute" de S. Meralli & Pizar, Albin Michel : https://www.filigranes.be/screute-cherche-scroute?
"Ohé, Jimmy !" d'Anna Walker, Kaleidoscope : https://www.filigranes.be/ohe-jimmy-?
Lisez, vivez, rêvez, profitez. Protegez-vous, Protegez-nous !
Marc et l'equipe Filigranes
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