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Critique de rotko


rotko
16 novembre 2020
Bel album, intéressant par son sujet (Zola et les femmes), par les merveilleux dessins d'Alice Chemama, et par les échos que l'oeuvre inspire.
A priori Zola n'est pas très attiré par les femmes ; discret, voire puritain, soumis à sa mère, il est loin de l'image indécente que les bien pensants hostiles lui collent d'emblée. Encore que, fréquentant le milieu des peintres et des modèles, il a sans doute eu ou vu des expériences qui trouvent leur traduction artistique dans certaines pages de la Curée. Ici il s'agit uniquement de sa double vie, avec Alexandrine (qui devient Madame Zola) et Jeanne Rozerot (qui lui donnera deux enfants). Expériences mal vécues par les différents protagonistes, tant au niveau individuel (dépressions et crises) que pour les couples eux-mêmes.
Alice Chemama a su évoquer ces épisodes par des images soignées, telles des aquarelles ou des acryliques diluées, aux teintes très claires, voire diffuses pour des amours naissantes, mais non sans violence parfois, pour les expressions de Madame Zola, « trahie ».
Parfois des teintes plus sombres pour le tableau des rues étroites, ou des teintes pastel pour la campagne, dans ce climat impressionniste qui rassemble Manet, Monet et Renoir, et Cézanne à plus d'un titre.
Enfin dans le climat alourdi et tragique de l'affaire Dreyfus, les dessins d'actualités font ressentir les drames multiples et sanglants engendrés par une Droite antisémite véhiculant la Haine.
Tel quel, l'album inspire le lecteur par le souvenir des lectures de Zola, avec des références explicites ou non, aux décors des gares, des lavoirs, des Halles, des foules en mouvement ...
Tout devient très visuel, aux yeux d'un Zola qui pratiquait avec bonheur la photographie à titre privé.
Si la fin devient très sombre, on pensera que Zola, optimiste pour l' avenir lointain, restait sombre dans l'immédiat des années 1880 qui se ressentaient des catastrophes de la fin du second Empire.
La bande dessinée de Méliane Marcaggi se termine sur un hommage aux trois personnages principaux, qui, au-delà de leurs intérêts personnels, ont assumé des conduites exemplaires au service des valeurs humaines, (justice, altruisme, responsabilité etc.) bien malmenées à l'époque.
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