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Citations sur Louis le Galoup, Tome 5 : Le coeur de Tolosa (30)

"Le garçon de Mandailles, le Louis paisible tout empêtré dans sa carcasse trop vite poussée, qui ne s'énervait qu'une fois l'an, et encore, bonne pâte comme pas deux, avait disparu avec ses rondeurs d'enfance. Plus ferme ici, plus creux là, une nouvelle flamme au fond de l'oeil que l'on imaginait sans mal prompte à se répandre, à l'embraser comme bois sec, il en imposait.
Il y avait dorénavant chez lui une certaine noblesse, pas celle, affectée, des palais et des cours, mais celle plus brute, plus ancienne, plus sauvage, de la forêt, du prédateur."
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Quand, bien plus tard, ils entrèrent à nouveau dans l'absidiole dévastée, ils trouvèrent Dama Stéphanie et Jehan de Castelroc enlacés, comme amants assoupis après une nuit d'amour.
le visage de la Dame reposait au creux du cou de son époux, ses cheveux de cuivre embrasés nimbaient leurs deux visages d'une chaude auréole. Sa blanche robe d'épousée leur faisait vêture de neige immaculée.
Les doigts mêlés, ils souriaient tous les deux, de ce sourire que seuls ceux qui s'aiment et se savent aimés, sans mesure ni raison, peuvent posséder.
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-Voici le seul dieu dont je désire le pardon.
-Ce pardon, tu n'en as nul besoin, Jehan, car tu l'as toujours eu. J'aurais pu te guérir de ton mal voici bien longtemps. Mais il fallait pour cela que tu me reviennes de ton plein gré.
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- Il n'y a que deux femmes dans la vie d'un homme, celle qui lui donne la vie et celle qu'il choisit pour la partager. Il est un moment où la première doit s'effacer devant la seconde. c'est son futur que j'ai offert à mon fils, et c'est bien là tout ce qu'une mère peut faire pour son enfant. J'y pers la vie mais j'y gagne une fille.
Se tournant vers un Louis effondré, elle ajouta :
- Prends soin d'elle Louis, respecte-la et écoute-la. Le cœur d'une femme est chose complexe et fragile.
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Plus extraordinaire encore fut le regard qu'il lui lança quand il découvrit les yeux de sa Dame fixés sur lui.
On aurait imaginé de tout, dans le jaune corrosif de ses pupilles, et c'était bien vrai qu'il y brûlait plus souvent qu'à son tour quelques bûches d'enfer. Mais pas cette fois-là.
Il dévisageait la Dame tel un aveugle retrouvant la vue aurait fixé le soleil, un prisonnier la porte ouverte de sa geôle, un naufragé le rivage béni d'un paradis terrestre.
Et ce regard, qui transfigurait la bête, la faisait homme à nouveau, et bien plus qu'homme, la Dame le lui rendait.
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Le trait de bois cruel lui perça le dos et saillit sous le doux renflement de son sein naissant, écharde assassine dans ce prodige de tendresse.
Elle se figea, plus surprise que souffrante. Ses grands yeux de fée sauvageonne s'écarquillèrent, emplis d'une triste certitude. Sa main fine se leva pour venir frôler la pointe meurtrière. Sa belle robe verte, qui la faisait si femme, dans sa grâce à peine éclose, se teinta de pourpre sombre. [...]
Elle s'effondra enfin, en tas chiffonné, petite silhouette foudroyée de promesses gâchées, prodige de femme qui jamais n'éclorait, fauchée avant même que d'avoir vécu.
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- [...] Ma mère vous a aimé et vous aime encore, de toute son âme, de tout son coeur, de tout son corps, et je ne pense pas qu'elle soit femme à se tromper en donnant son amour. Dieu vous jugera peut-être, mais pas moi... Je suis votre fils. Votre sang coule dans mes veines, le sang de Thierry, le sang de Thibaut, et de Louis des galoups... J'aime comme vous avez aimé et aimez encore. J'écorcherai des armées entières, et toutes les malebestes, les Siblaire et les Marsac de la terre, s'il le faut, pour retrouver ma louve, ma belle. Oui, je sais votre tourment... Et maintenant que je vous vois, je vous aime vous aussi.
Sur la fourrure du Grand Veneur, lave ardente débordant des volcans jumeaux de ses yeux, deux ruisselets de larmes vinrent se perdre, ces larmes qui n'avaient pas coulé depuis cette nuit, quinze ans plus tôt, à Carlat.
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- Non, Louis, non... Malemort a péri à La Roque Saint-Christophe, tu le sais bien.
Elle se tut, le temps que ses paroles se frayent un chemin jusqu'à sa raison, puis ajouta :
- C'est Jehan de Castleroc qui revient pour toi, Louis, et qui me revient.
Tant de passion en si peu de mots. C'était donc vrai, elle l'aimait encore, cet homme qui avait mis à feu et à sang tout Occitania, cette demi-déesse. Pour la première fois de sa vie, Louis mesurait pleinement ce que l'amour d'une femme pouvait avoir de terrible et de divin.
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Tolosa la belle, la rouquine, était vraiment la perle d'Occitania !
A leurs pieds, alanguie au lit câlin de la Garonne, Tolosa offrait ses charmes roses au soleil du matin.
Il fallait qu'elle soit coquette, la dame rousse, pour leur offrir ainsi sa beauté bronzée au regard, sous ce soleil qu'on n'espérait plus et qui paraissait ne s'être levé que pour elle.
Comme belle courtisane refusant de se livrer trop vite, elle drapait encore ses atours dans quelques voiles de brume complice,étoffe diaphane tissée de nuages. Ils la révélaient plus qu'ils ne la masquaient, se plaisaient à la caresser.
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- Oh ! Ma mie, je n'ai vécu jusqu'alors que pour vous voir enfin ! Si je mourais dans l'instant, j'emporterais avec moi le meilleur de ma vie, et remercierais Dieu de m'avoir fait tel présent.
Elle objecta, le souffle court, prête à se noyer, mais avec délice, dans un océan de bonheur :
- Mais, Monsieur, vous ne me connaissez pas... Comment pouvez-vous ? ...
- Ai-je besoin de connaître une fleur, pour en admirer la beauté ?
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