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EAN : 9782756419008
544 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (11/10/2017)
4.31/5   24 notes
Résumé :
À Aurillac, le capitaine Malo Sinclair s’ennuie...
Il faut dire que Malo, jeune as prometteur de la police criminelle du quai des Orfèvres, avait tout pour monter vite et haut dans la hiérarchie… S’il n’avait eu la malheureuse idée de démolir le portrait d’un suspect, fils d’un ministre. Pour le protéger autant que pour le punir, son chef a décidé de le mettre "au vert ". Et pour ce faire, quoi de mieux qu’Aurillac, préfecture du Cantal, où l’on compte plus d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Un flic parisien muté dans le Cantal après avoir été un peu trop violent avec un suspect, un objet archéologique aussi mystérieux que dangereux, un pape que L Histoire a préféré oublier, un flic à la carrure impressionnante et à l'appétit pantagruélique, des légendes historiques, des meurtres, des plats roboratifs et enfin, une femme très belle mais au caractère impossible, voilà les ingrédients de ce roman ésotérique qui m'a fait passer un excellent moment.
Les personnages sont drôles mais crédibles, l'intrigue est de qualité, il y a du mystère, de l'action mais rien n'est exagéré, ici, on n'est pas dans un roman
de James Rollins où tout va à 100 à l'heure et où le lecteur sature très rapidement à cause de cette surenchère d'action.
J'ai adoré partager quelques jours avec ces deux policiers originaux, j'ai eu l'impression de manger des patates, du saucisson et du fromage pendant toute la durée du roman, le tout arrosé de whisky et de rhum, j'ai bien rigolé en entendant les nombreux dictions dont est friand l'un des personnages, j'ai été passionnée par cette histoire de pape intrigant, j'ai pris plaisir à côtoyer des passionnés d'archéologie et d'Histoire, bref, j'ai trouvé ce roman palpitant.
Et cerise sur le gâteau, j'ai bien ri quand j'ai découvert ce que transporte un des policiers dans son petit sac de voyage durant toute la durée de l'enquête.
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À Épinal, au festival des Imaginales, il y a de plus en plus de lectures semi-improvisées réalisées par les auteurs eux-mêmes, souvent de leur dernière sortie littéraire. Il en fut ainsi de Jean-Luc Marcastel et de son premier thriller paru chez Pygmalion, Un pape pour l'apocalypse. Et quelle verve, quelle gouaille ! L'écouter lire son premier chapitre ne pouvait que donner envie de découvrir la suite !

Polar classique
Nous suivons Malo Sinclair, capitaine de police mis de côté dans un commissariat d'Aurillac. Il s'ennuie ferme, mais prend la situation avec une relative bonhommie tant la vie cantalienne peut être surprenante à défaut de concentrer de grands crimes à résoudre. Son point de vue est clairement neutre au départ, il est le narrateur par excellence, puisqu'il sert de catalyseur à un certain nombre de situations et permet de découvrir l'incongruité de certains personnages. Pour autant, il est prêt à se jeter à corps perdu dans l'enquête qui s'annonce sur une découverte liée au passé médiéval de sa ville : le vol d'une tête mécanique a eu lieu sur un site de fouilles près de l'église principale et certains témoins sont retrouvés morts. C'est l'occasion pour lui d'entraîner un coéquipier digne d'un ours, le lieutenant Albert, et une jolie professeure, Mademoiselle Mignon, par monts et par vaux à la poursuite d'un personnage machiavélique.

Thriller ésotérique et cantalou
Un pape pour l'apocalypse est un thriller ésotérique et cantalou. Ces deux aspects sont primordiaux pour saisir le sel de ce récit. Non seulement l'auteur joue énormément sur les poncifs du genre du thriller porté sur les découvertes de connaissances longtemps cachées dans une ambiance de complot religieux, mais en plus les met en décalage avec l'ambiance très détendue, bon enfant voire potache de l'univers patoisant qu'il montre des habitants du Cantal. Alors bien sûr avec l'ésotérisme, il y a toujours le risque d'aller trop loin, et là il faut reconnaître que Jean-Luc Marcastel a utilisé le maximum d'informations possible sur l'alchimie médiévale : Gerbert d'Aurillac fut un personnage sulfureux déjà de son vivant, savant reconnu, mathématicien, mécanicien, fervent partisan des échanges culturels de part et d'autre de la Méditerranée, faiseur de rois en France, en Germanie et en Italie, précepteur de l'empereur Otton III et finalement pape pendant quatre années au tournant du fameux « An mil » qui inspire toujours beaucoup les théories millénaristes et eschatologiques. Il y avait énormément d'éléments potentiellement « magiques » à incorporer à ce personnage (sa réputation date d'au moins le XIIe siècle) et Jean-Luc Marcastel va plutôt loin, reprenant et poursuivant les légendes du livre le Matin des magiciens (introduction au réalisme fantastique), de Louis Pauwels et Jacques Bergier d'octobre 1960 qui détaillent les technologies mises en oeuvre par Gerbert d'Aurillac. Chaque découverte fabuleuse faite par notre trio de choc est évidemment contrebalancée par un humour constant (d'où la très forte utilisé du personnage d'Albert, d'ailleurs prénom d'un autre grand ecclésiastique spécialiste de l'alchimie et de la magie populaire).

Ce Pape pour l'apocalypse fut donc une très bonne surprise et, même s'il n'y a rien d'inoubliable dans l'intrigue, c'est un récit qui vaut un très bon moment de lecture et quelques rires amusés.

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Je vais tenter de donner mon avis sur ce livre en toute objectivité, car comme Jean-Luc Marcastel, je suis Auvergnate 😁.

J'ai rencontré cet auteur lors d'un salon bien loin d'Aurillac.
J'ai choisi ce livre un peu par chauvinisme, je reconnais 🤪, mes enfants ont également choisi des livres de sa plume correspondant à leur âge.
Je l'ai d'abord découvert avec les livres de mon plus jeune.

Me voilà donc plongée à Aurillac, ville de mon enfance, où j'ai pris tellement de plaisir à reconnaître certains endroits et surtout tous les plats décrits, à de nombreuses reprises, dans ce roman. Cette truffade chère au coeur et au ventre des Auvergnats 😁.
N'allez surtout pas croire que tous les Auvergnats et toutes les Auvergnates ressemblent à des hommes ou des femmes des cavernes avec des bras et des jambes aussi gros que des troncs d'arbres, qui ne pensent qu'à manger. Sur ce point je trouve la plume de l'auteur pas sympathique à leur égard.
Je connaissais bien évidemment quelques-unes des phrases en patois que site Albert. Quel plaisir de voir enfin "miladiou" écrit dans un roman ! 😆

Mais parlons aussi de l'histoire de ce pape Gerbert d'Aurillac qui a réellement existé.
L'auteur a habilement brodé autour de ce personnage pour nous concocter un thriller ésotérique sur fond d'apocalypse.
Un voyage assez fantastique qui nous balade du Cantal à Paris, puis l'Angleterre, l'Espagne et enfin l'Italie.
Une balade qui fonctionne très bien avec un switch final bien vu.

J'ai préféré ce roman, aux romans que j'ai lus de cet auteur en genre jeunesse.
La fin appelle à une suite, mais une suite qui concernerait les personnages du capitaine Malo Sinclair et de son acolyte Albert.

Si vous en avez l'occasion faites donc une place dans votre PAL à ce roman et donnez-moi votre avis et surtout si vous passez en Auvergne dégustez la truffade vous m'en direz des nouvelles.


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Dès la première phrase du prologue le lecteur est happé jusqu'au dernier mot de l'ultime chapitre. Que dire ? Que ce roman est une pépite, une perle du genre, et même d'avantage, serait lui rendre seulement la moitié de l'hommage qui lui est dû. Une bonne dose d'humour, du suspens, un sens du mystère qui tient le lecteur en haleine, je suis ravie quand un roman m'emporte avec une telle maestria, une telle puissance, une telle intensité.

Il y a des auteurs "valeur sûre" dont on sait que l'on va aimer l'oeuvre, à plus ou moins de degrés d'intensité, mais on va aimer... Jean-Luc Marcastel fait partie de ces artistes-là. Mais je place ce roman quasiment en tête de sa production, à la même hauteur que Frankia, Les Enfants d'Erébus, la Saga de Louis le Galoup, elle-même ex-eaquo avec le Simulacre, romans qui tiennent le podium de tête dans "mon classement".

"Un Pape pour l'Apocalypse" est un roman extrêmement bien pensé, bien construit, et bien écrit, la plume de l'auteur s'en donne à coeur joie pour le plus grand plaisir du lecteur. L'auteur s'est basé sur plusieurs détails historiques de la vie du pape Gerbert, souverain pontife de l'An Mil sous le nom de Sylvestre II, mathématicien, alchimiste à ses heures, expert en bien d'autres domaines mais surtout célébrité cantalienne... Un mot sur la couverture car elle aussi a été savamment bien conçue, de plus, elle est très belle.

Notre héros se nomme Malo Sinclair, ancien policier du 36 Quai des Orfèvres, depuis trois ans débarqué à Aurillac, préfecture du département du Cantal, ville nichée au sud de l'Auvergne, pour avoir refait le portrait d'un sinistre violeur, hélas fils de ministre... Malo a fait ce que tout le monde aurait eu envie de faire, mais cet acte devait se payer par une expatriation avec le grade de capitaine... Notre flic parisien s'ennuie donc à Aurillac, ville bi-millénaire et berceau du pape Gerbert... C'est à ce moment là que l'on vient lui annoncer la disparition d'une tête en or fabriquée par Gerbert lui-même, tête découverte peu de temps auparavant dans les fouilles souterraines de l'abbaye où le pape avait vécu. A partir de ce moment vont s'enchaîner différents mystères et découvertes de cadavres liés à cette fameuse tête d'automate, elle-même attachée aux légendes qui émaillent la vie de Gerbert.

Plusieurs protagonistes vont venir soit épauler, soit contrecarrer les plans de notre ami Malo, dont son attachant "second", le dénommé Albert, rugbyman amateur de bonne chère et de gourmandises typiquement aurillacoises, et surtout fier d'être Cantalou, comme tout Cantalou est fier de l'être ! Albert, dont l'authenticité et la maladresse prêtent parfois à sourire, se révèle efficace et parfois touchant.
Nous rencontrerons également au fil de l'histoire, ses amis Karl et Fred, (accessoirement préfet du Cantal, ce dernier est une relation utile pour obtenir quelques passe-droits et facilités dans une enquête, mais il ne sera pas le seul à aider notre héros grâce à sa fonction). Sans oublier la sculpturale et corrosive mademoiselle Mignon, elle viendra se greffer à l'enquête afin d'apporter ses lumières de spécialiste en décodage de carnet secret ayant appartenu au pape Gerbert. Mais l'histoire fera voyager nos héros, bien loin d'Aurillac...

Voilà, le décor est planté, et j'arrête là cette mise en bouche, je ne tiens absolument pas à dévoiler ne serait-ce qu'une once de plus de ce roman, afin de laisser au futur lecteur tout le plaisir que j'ai eu à lire ce thriller ésotérique. Car croyez moi, dès qu'on ouvre le livre, on ne le lâche plus ! A partir de quelques faits historiques et quelques légendes autour du pape Gerbert, l'auteur nous emmène là où il veut...

Si je puis me permettre de formuler un souhait à travers ma chronique, ce serait que l'auteur nous régale encore de ce genre de roman historico-ésotérique, celui-ci est son premier thriller, j'espère qu'il signera d'autres ouvrages dans ce registre, avec le même panache !
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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Coup de coeur ! Un thriller ésotérique aux parfums du Da Vinci Code, Indiana Jones et Tomb Rider…

Le capitaine Malo Sinclair est au bord de la dépression. Il n'en peut plus d'Aurillac, de ses poivrots, de sa délinquance sans envergure et de ses crimes sans mystères. Lui, il était fait pour les enquêtes et les crimes compliqués qui nécessitaient du flair et de la réflexion. Seulement, voilà, ce jeune policier, plus que prometteur, du quai des Orfèvres s'est laissé emporter par une juste colère et il a refait le portrait d'une petite ordure de violeur qui, malheureusement pour lui, était le fils d'un ministre. Ce haut fait lui a valu un aller simple pour Aurillac. C'est alors qu'il reçoit la visite d'un archéologue au nom prédestiné de Lapierre qui vient déclarer le vol d'une relique sur le chantier des fouilles de l'Abbaye Saint-Géraud. Il s'agit de la tête mécanique dont la légende raconte que Gerbert d'Aurillac, le pape sorcier, l'aurait ramenée d'un de ses voyages d'Orient. Et l'instinct de Malo lui dit que c'est peut-être bien l'affaire qui lui permettra de retrouver sa place à la Crim'.

J'ai adoré ce thriller ésotérique, il y a tout ce que j'aime : des personnages attachants et hauts en couleur, de l'humour à chaque page, du suspense, une belle histoire qui plonge ses racines dans le passé, une enquête fertile en rebondissements, des dialogues savoureux et la plume pétillante de l'auteur, Jean-Luc Marcastel.

Malo déprime peut-être mais il a néanmoins deux bons amis pour le soutenir : Karl, le baroudeur, qui tient le bar L'Aventurier et qui réserve ses meilleurs alcools à ses amis et Fred qui n'est autre que le Préfet, ce qui lui sera bien utile pour se faire confier l'enquête. Leurs discussions et leurs chamailleries sont un régal. Et puis, nous avons Mademoiselle Mignon, une bombe dixit Albert, une belle femme mais une belle emmerdeuse d'après Malo qui flashe sur elle, une prof d'histoire-géo au regard qui tue et au caractère explosif. le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne faut pas la contrarier et qu'elle a du répondant. Les passes d'armes entre elle et Malo m'ont bien fait rire. Et surtout, il y a Albert, mon personnage préféré, celui qui fait que ce livre ne ressemble à aucun autre, Albert, “l'Attila des terrains de rugby” qui a la carrure d'un ours et l'âme d'un boy-scout, qui ne sait pas parler doucement et dont la moindre parole vous rend à moitié sourd mais qui a des éclairs de génie grâce auxquels Malo pourra progresser dans son enquête et qui a surtout un coeur énorme et la candeur d'un enfant. Tous vont vivre au rythme de l'affaire Gerbert d'Aurillac et quelle affaire ! Grâce à la découverte des Carnets de Gerbert, elle va les entraîner dans une sorte de jeu de piste où les morts s'accumulent de même que les énigmes. Scènes de crime et courses-poursuites vont les conduire d'Aurillac à Paris, puis à Londres, Madrid, pour s'achever à Rome et au Musée Pio Clementino au Vatican.

L'auteur a un don pour nous faire ressentir les ambiances, nous décrire les lieux et il ne peut s'empêcher de nous faire saliver en nous parlant des spécialités culinaires d'Aurillac et de sa région… On sent la passion qui l'anime lorsqu'il écrit et il sait nous la transmettre. La légende de Gerbert d'Aurillac est d'autant plus fascinante qu'il a réellement existé : devenu pape sous le nom de Sylvestre II, c'est un scientifique, un mathématicien hors pair, un technicien, mais également un alchimiste, soupçonné de sorcellerie et Jean-Luc Marcastel a créé une magnifique histoire à partir de cette base. Il nous donne également à réfléchir sur l'Homme, le Mal, la crainte de la mort et sur notre extraordinaire capacité à tout détruire.

Je pourrais encore vous parler longuement de ce livre que j'ai lu pratiquement d'une traite et j'espère vous avoir donné envie de le découvrir ainsi que son auteur. J'ajouterai que Jean-Luc Marcastel est machiavélique et qu'il nous a concocté une fin digne de tout le reste. J'ai un dernier souhait que je lui adresse, celui de retrouver le commandant Malo Sinclair et Albert dans une nouvelle aventure.
Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il avait un appétit proprement pantagruélique et pouvait ingurgiter des quantités de nourriture stupéfiantes ; et pas du léger, non, de la cuisine locale, avec charcuterie, patates et fromage à chaque étape, comme s'il en pleuvait, à 30000 calories la portion... N'importe qui, en avalant le quart du tiers de ce qu'il bâfrait en un repas, en aurait crevé d'indigestion dans d'atroces souffrances, mais Albert, lui, vous ingurgitait tous ça sans même une aigreur d'estomac.
Une fois, Malo l'avait vu s'enfiler trois kilos de truffade, le plat régional -pommes de terre, tomme de cantal et crème fraîche, voire saindoux quand ça ne suffisait pas, en un mélange fileux à souhait et hypercalorique, le genre à côté duquel une tartiflette faisait figure de cuisine allégée-, et repartir comme si de rien n'était.
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Dans ce pays, certains tenaient l’alcool de manière ahurissante. Il avait eu un jour le cas d’un type qui s’était cassé une cheville en sortant de chez lui compètement rond. On l’avait ramassé et ramené au poste pour dégriser. Par acquit de conscience, on avait fait une prise de sang… Elle était revenue avec la note « Record ! Sept grammes ! ».

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Malo devinait que les mouchoirs ne seraient pas de mise cette fois.

Il avait, au bout des doigts, ce fourmillement, cet indicateur infaillible qui le titillait quand il reniflait une piste et qui ne l’avait jusqu’alors jamais trahi.

Il fallait qu’il se calme… Et reprenne les choses depuis le début.

— Les présentations d’abord, si vous le voulez bien, Monsieur…

— Lapierre, le renseigna obligeamment son interlocuteur, qui semblait se retenir à grand-peine, pressé, visiblement, de vider son sac, comme tous ceux qui venaient envahir son bureau sans y avoir été invités.

Lapierre… Lapierre… Comme le bonhomme lui-même, le nom lui rappelait quelque chose. Il lui semblait l’avoir lu, il n’y avait pas longtemps…

— Monsieur Lapierre, répéta-t-il, espérant que le fait de prononcer ces syllabes le mette sur la voie.

— Yves Lapierre, précisa le petit homme trapu.
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"Chapitre 1

Il y a tant de mystères…

Göbekli Tepe est le plus ancien site architectural jamais découvert au monde ; il est du moins considéré comme tel par les spécialistes.

Et il est monumental.

Impressionnant, magnifique, sacré et écrasant comptent parmi les adjectifs qui échouent lamentablement à lui faire honneur. J'ai passé les deux dernières heures à déambuler à l'intérieur avec le responsable des fouilles, le professeur Klaus Schmidt, et j'en sors complètement ahuri.

— Quelle sensation cela fait-il, je lui demande, d'être l'homme qui a découvert le temple qui récrit l'histoire ?

Archéologue allemand rubicond au torse puissant et à la barbe grisonnante, Schmidt, pieds nus et sales dans ses sandales, porte un jean délavé et une chemise bleue dans le même tissu et à la manche boueuse. Nous sommes en septembre 2013, trois mois avant son soixantième anniversaire, et même si nous l'ignorons l'un et l'autre, il sera mort dans moins d'un an.

Alors qu'il réfléchit à ma question, il essuie une goutte de sueur sur le sommet de son front luisant. Nous sommes encore en début de matinée, mais le soleil est déjà haut dans le ciel sans nuages du sud-est de l'Anatolie ; la crête des monts Taurus sur laquelle nous nous trouvons est une vraie fournaise. Il n'y a pas de brise, pas le moindre souffle d'air, et nulle ombre où s'abriter. En 2014, un toit sera érigé pour couvrir et protéger le site, mais seules ses fondations sont en place en 2013, si bien que nous nous tenons en plein cagnard sur un sentier en bois bricolé. En contrebas, dans une série d'enceintes murées à moitié enfouies et plus ou moins circulaires, se trouvent les dizaines de colonnes mégalithiques en forme de T que Schmidt et son équipe de l'Institut archéologique allemand ont mises au jour. Avant le début du chantier, les lieux avaient l'allure d'une colline arrondie – d'ailleurs, Göbekli Tepe signifie colline du nombril1, parfois aussi traduit colline du ventre2 –, mais les fouilles ont retiré l'essentiel de ce profil initial.

— Bien sûr, nous ne pouvons pas affirmer de Göbekli Tepe qu'il s'agit d'un temple, finit par répondre Schmidt en choisissant ses mots avec soin. Appelons-le plutôt un sanctuaire de colline. Et je ne prétends pas qu'il récrit l'histoire. Je dirais plutôt qu'il ajoute un chapitre important à l'histoire existante. Nous pensions que la transition entre les chasseurs-cueilleurs et les fermiers avait été lente et progressive, mais nous découvrons avec surprise que des monuments passionnants ont été érigés à cette période3 …

Je l'encourage :

— Mais il n'est pas seulement question des monuments. Au début, les habitants de la région étaient des chasseurs-cueilleurs, et il n'y avait pas le moindre signe d'agriculture."
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Dans cette charmante cité, au creux d’une vallée verte et douillette, celle de la Jordanne, les embouteillages étaient inconnus ; on commençait à râler quand on mettait plus de dix minutes pour traverser toute la ville. La délinquance se limitait à quelques vols de mobylettes, des cambriolages minables chez le buraliste du coin avec des instruments de cuisine ou de bricolage… Généralement, une fois l’alarme déclenchée, il suffisait de se pointer et de planquer sur les lieux du crime en attendant que les coupables reviennent récupérer ce qu’ils avaient oublié. La dernière fois, il s’en souvenait, c’était à la masse que les « cambrioleurs » − il osait à peine employer le mot − avaient attaqué une bijouterie. Bien sûr, ils n’avaient pas réussi à fracasser la vitrine en verre sécurit et feuilleté, et la masse était restée coincée dedans. Comme l’alarme avait retenti, ils avaient vite déguerpi… Quand Malo était arrivé sur les lieux, il avait intimé l’ordre à son subordonné de couper les phares et d’éteindre le moteur. Ils avaient attendu sagement. Un quart d’heure plus tard, les deux silhouettes furtives revenaient sur la pointe des pieds pour tenter de récupérer la pièce compromettante qu’ils avaient maniée sans gants. Consternant.
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