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EAN : 9782070362486
160 pages
Gallimard (22/05/1992)
3.26/5   50 notes
Résumé :

Nous survolions le Mont Blanc. Là, penchés au-dessus du pilote, au milieu du bredouillis de mots, des radios, nous avons regardé le Mont Blanc. Ces creux, ces bosses, ces arêtes, ces abîmes, cette lumière blanche, ce monde sans une âme et sans âme, c'était déjà ce que nous allions vivre, ces arêtes dures, froides et coupantes, c'était déjà notre amour, ma Creezy, notre amour nu, ar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Creezy est un petit livre tonique écrit d'une manière assez étrange, tout à la fois récit à la première personne et forme désincarnée. (Un peu dans le genre de L'Étranger de Camus, mais tout de même très différemment. J'ai peine à caractériser cette narration plus précisément.)

Jacques, le narrateur, un député en relation avec les hautes sphères de la finance, nous raconte son idylle avec Creezy, un mannequin de mode très tendance dont l'image s'affiche à tous les murs. Cette femme, comble de superficialité, prend vie peu à peu sous sa plume.

Félicien Marceau ouvre, ou plutôt entr'ouvre, le voile qui la drape et essaie de nous faire sentir sa vérité derrière le vernis, à savoir une femme plutôt paumée malgré les comptes bien tenus et seule malgré les " milliers " de relations.

Finalement, cette narration désincarnée (comme dans L'Étranger mais avec un but différent) semble au service du portrait de cette femme, elle aussi, désincarnée, sorte de chrysalide éblouissante dont on ne peut jamais saisir que la gangue, le cocon, qui s'effrite comme la peau d'une mue.

Personnellement, j'y ai perçu peut-être un clin d'oeil à la vie de Brigitte Bardot, mais c'est tout à fait personnel, je n'ai aucun élément précis pour étayer cette impression. À l'heure actuelle, on pourrait penser davantage à Natalia Vodianova (avant qu'une autre prenne sa place dans très peu de temps).

Pour conclure, je ne dirais pas " chef-d'oeuvre " mais " bon petit roman ", qui nous fait réfléchir sur le mode de vie actuel, tout en immédiateté, en image et superficialité. Je n'ai octroyé que trois étoiles car le style ne m'a pas du tout fait palpiter ou éprouver quoi que ce soit de réellement positif, néanmoins, vous l'aurez compris, tout ceci n'est que mon avis, pas sexy, pas tendance, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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C'est Monsieur le député bien chiant qui trompe sa femme avec Creezy, la super nana en ski nautique sur les affiches que tu te demandes comment il a fait pour l'emballer.

La personnalité borderline de Creezy est bien rendue mais il m'a fallu un peu de temps pour accrocher à cet improbable scénario, pour développer un brin d'empathie avec ce dramatique chagrin d'amour.

Et c'est le Goncourt 1969!
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La liaison éphémère et compliquée entre un député marié et une mannequin vedette. Coincé entre ses obligations familiales et professionnelles et la nécessité de rester discret, il tente comme il peut de répondre aux besoins de cette femme. Celle-ci est instable, seule intérieurement, malheureuse, désorientée.

C'est lugubre à souhait, sans issue. le narrateur, l'homme politique, se noie dans les détails, les descriptions d'une grande banalité. On ne sait rien de cette Creezy, à peine plus à la fin qu'au début. On vit dans l'instant des scènes de rapprochement, d'éloignement, d'amour, d'intimité entre les deux protagonistes sans que rien de consistant n'en sorte.

Je me suis ennuyé à cette lecture. Après avoir lu "Balzac et son monde", "Les passions partagées", "Casanova, l'anti don Juan", je croyais connaître à peu près Félicien marceau, son univers, son style. J'ai été dérouté, comme si l'auteur s'était métamorphosé, à la façon de Romain Gary transformé en Emile Ajar. Ici, envolés l'humour, l'étude de caractère et la finesse psychologique, l'art du portrait et l'esprit de synthèse, le style léger et fluide. Les phrases sont courtes, pesantes, désincarnées, manquent de réalisme.

Je n'ai pas cru à cette histoire. Creezy ne m'a pas touché. L'attachement de l'homme politique m'a paru excessif au regard de ce que cette femme avait à offrir.
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Je risque de ne pas donner un avis très objectif, car après La Dentellière et Sonietchka, je tombe sur Creezy tout aussi soumise, à peine moins passive que les deux précédentes héroïnes. Quoique Creezy n'ait pas l'air de manquer de personnalité, le problème c'est qu'elle prend apparemment grand soin de ne pas la montrer et qu'en plus nous ne la voyons qu'avec les yeux de Jacques qui sent bien qu'elle est malheureuse, qu'elle est psychologiquement fragile. Mais comme lui nous ne saurons pas pourquoi, nous n'apprendrons rien de l'histoire de Creezy,
Elle ne vit que dans le moment présent, la description de ce que ressent Jacques de la personne de Creezy est intéressante, mais on aimerait avoir un autre regard.
Jacques, député, marié, deux enfants, tombe amoureux de cette mannequin qui s'affiche partout en ville, en 4x3 sur de grands panneaux publicitaires, égérie de la société de consommation. Jacques n'est pas antipathique, mais de là a éprouvé de l'empathie...il est quand même veule, il cherche à ménager la chèvre et le chou, et quand il semble prendre une décision, soit il repousse, soit c'est trop tard, c'est le drame…
Qu'est-ce qui m'a quand même plus dans ce livre ? L'écriture, étrange récit à la première personne, mais celle-ci n'est pas l'auteur, qui semble dissocié de Jacques. le rythme du récit aussi, rapide, qui suit particulièrement bien l'histoire et qui nous captive. J'ai bien aimé aussi le début, la façon de commencer le récit par la fin, par l'état dans lequel se trouve Jacques à la fin (sans que nous sachions comment cela a fini). En conclusion je suis curieuse de lire un autre ouvrage de Félicien Marceau, celui-ci m'a mise en appétit mais pas vraiment convaincu.
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Recevoir un prix Goncourt n'est pas honteux, çà arrive même à des écrivains très bien.
Pour preuve, ce "Creezy" de Félicien Marceau, qui nous a habitué à plus intéressant.
Si le livre est plutôt bien écrit, l'ennui est qu'il n'y avait pas grand chose à écrire . Quelque originalité dans la présentation : les chapitres sont écrits d'un bloc; pas de paragraphes et quasiment pas de dialogues avec retours à la ligne et tirets. Il est donc recommandé au lecteur de prendre son élan et de retenir sa respiration avant d'attaquer. Si la forme a cette petite particularité, le fond ne brille pas par son originalité : un homme marié et père de famille a une jeune maitresse. Elle le trompe, il la quitte, elle...
Comme nous sommes en 1969 et qu'on vient de passer mai 68 nous trouverons bien un brin de contestation, le monsieur étant député et la jeune femme mannequin. Mais l'anticonformisme n'ira pas plus loin que les tenues de Creezy ; pantalons et tops oranges , tuniques jaunes, robes en plumes vert émeraude, visons d'été ( ? )....
Nous trouvons par ci par là des petits moments plus émouvants ou amusants ( des retrouvailles en discothèque , la location d'une maison ) mais l'ensemble est plutôt ennuyeux , la faute sans doute au peu de consistance des personnages.
Comme un Goncourt, à offrir mais on se passera facilement de le lire !





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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Se pourrait-il que le désespoir ne soit rien d'autre que ce désert, ce vide, cette érosion de tout ce qui m'entoure, cette distance entre les choses et moi, cette indifférence, cette absence totale de raison d'aller ici ou ailleurs, de faire ceci ou autre chose ?
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Nous sortons. Sous les arcades, il y a un magasin de jouets, tout illuminé. Dans la vitrine, une panoplie, une panoplie de Zorro, le lasso, la rapière, le masque, le chapeau plat et la cape doublée de rouge. Creezy me parle d'un petit garçon, je ne sais pas qui, le fils de, je n'y comprends rien, qui a eu la scarlatine, qu'il faut consoler. Zorro, c'est formidable. Il faut l'acheter. Nous allons l'acheter. Mais il est une heure du matin, le magasin est fermé. Creezy ne veut rien entendre. Enfin, quoi, ces gens, ils veulent vendre ou quoi ? Fermé ! C'est incroyable ! La gabegie ! A Las Vegas, les magasins sont ouverts toute la nuit. Il faut sonner. Où est la sonnette ? Il n'y a pas de sonnette. Pas de sonnette ! Et s'il y avait une urgence ? Ma Creezy, c'est un magasin de jouets. il est une heure du matin. Nous l'achèterons demain. "Nous n'allons pas revenir jusqu'ici pour une panoplie. - J'irai dans un grand magasin." Mais, je le sais déjà, pour Creezy, demain c'est trop tard. Demain, Zorro et le fils de auront disparu, rayés, oubliés. Zorro, c'est maintenant.
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Il me semble que descend sur moi la paix, que descend sur moi, au milieu de ce désordre, un ordre, un ordre calme, paisible et pur. Ma vie, mon bonheur. Ma vie sans quoi mon bonheur ne serait pas ce qu'il est. Mon bonheur sans quoi ma vie ne serait pas ce qu'elle est. Se pourrait-il que la vie et le bonheur, ce ne soit pas fait pour cheminer ensemble?
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C’est lourd, les corps, et la vérité danse, la vérité ne se pose jamais que sur un pied. A moins qu’il n’y ait pas eu d’autre réponse. A moins qu’il n’y ait même pas eu vraiment une question. Pas exclu. Qu’il n’y ait que ces deux corps affamés. Qu’il n’y ait eu que ce fla-fla dont nous entourons, dont nous enrubannons le désir, quand, projetés à la cime de nous-mêmes, il nous est si aisé, il nous est si naturel de parler de la vie, de la mort, de toujours, de jamais, pour nous retrouver ensuite étonnés d’avoir parlé, étonnés d’avoir dit ces choses, et déjà retombés dans nos ornières.
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Une femme qui fait ses comptes est une femme qui se croit volée. Une femme qui se croit volée est une femme qui, d’un pas sûr, marche vers le mesquin.
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Vidéo de Félicien Marceau
Alain Finkielkraut est reçu sous la Coupole, le jeudi 28 janvier 2016, au fauteuil de M. Félicien Marceau pour lequel il fait l'éloge. (fauteuil 21).
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