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EAN : 9782359050004
L'Archipel (22/10/2009)
4.17/5   9 notes
Résumé :
"Né sous le signe du poisson-volant", l'inventeur de la roue élastique n'est jamais là où on l'attend. Chanteur, mais non homme de spectacle. Polémiste, mais non pamphlétaire. Libertaire, mais non contestataire. Ecrivain, mais non intellectuel. Classique sans cesser d'être d'avant-garde. Scénariste, traducteur, bricoleur, peintre, trompettiste, amateur de cylindrées, interprète, fabuliste, acteur, 'pataphysicien, objecteur de conscience, poète et, bien sûr, romancie... >Voir plus
Que lire après Boris Vian : Le sourire créateurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Monsieur le président
Je vous écris une lettre
Que vous lirez peut-être"
Le déserteur.


Boris songe à son père tué par un malentendu, à son oncle condamné par un éclat d'obus. Il refuse l'uniforme en pensant aux gazés, infirmes et gueules cassées de la grande guerre, en composant la mélodie du "Le Déserteur", sur sa guitare-lyre du XIXe siècle.


Boris disait qu'il n'atteindrait pas 40 ans. Il a tenu parole comme en toutes choses. Il le savait et a eu mille vies, avant de partir.


Excellent joueur d'échecs, apprenti garagiste, jazzman, inventeur, ingénieur, peintre futuriste, sculpteur sur bois, trompettiste au Tabou, auteur compositeur et interprète au Théâtre des Trois Baudets, écrivain et... objecteur de conscience.


Nouvelliste et parolier, il fut traducteur de Raymond Chandler, August Strindberg , A.E van Vogt... Il fut l'un des premiers à importer en France, la science fiction, le roman noir et le slam.


Ah, et Boris fut aussi disc jockey avant l'heure, et inventa des cocktails détonants:
La Foutralafraise, une boisson à base de cognac, fraises écrasées, et crème fraîche.
Et vous vous souvenez de ce "pianocktail" extravagant dans " L'écume des jours ".


Boris nous quitta lors d'une projection privée, dès le générique, du film : " J'irais cracher sur vos tombes".
Il n'avait pas 40 ans...
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Dans cette biographie sur Boris Vian, on découvre l'homme talentueux, intelligent qui n'entre dans aucune case.
Inventeur de mots musicaux et colorés, funambule sur le fil d'une portée de notes de jazz s'échappant de sa trompette. À bout de souffle mais jamais à bout d'imagination, il s'invente une vie qui se dédouble pour paraître plus longue.

On le connaît si peu au fond. Auteur de L'écume des jours et de J'irai cracher sur vos tombes. Mais il est bien plus que ça. Passionné et trop libre pour éviter les scandales, il vibre et illumine, agace et étonne, rompt la routine. En avance sur son temps, il vit plus loin, plus vite, plus fort.

Lisez cette biographie de Valère-Marie Marchand et le monde de Boris Vian vous paraîtra plus fou, dans le bon sens du terme. Vous découvrirez sa palette de couleurs, son humour ingénieux, son évasion, sa vie plurielle.
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Une biographie parfaitement documentée, complète, précise.
L'oeuvre de Boris Vian, écrite, chantée a fait le bonheur de ma jeunesse et je le retrouve ici avec joie.
Car il est vrai que cela fait des années que je ne l'ai pas relu.
Je l'écoute cependant de temps en temps et avec toujours le même plaisir.
Ce livre aurait pu paraître fastidieux et énumératif si, dans le flot des informations ne s'était mêlé une partie de sa vie privée.
On pourrait presque penser que l'auteur a vécu à ses côtés, a côtoyé ses femmes, ses amis.
Elle recrée son intimité, le plus souvent à partir de témoignages, mais on peut parfois penser qu'elle imagine.
Et ça rend le tout plus humain.
Mais revers de la médaille, humain égal faiblesses, et les failles de Boris Vian le font un peu descendre du piédestal sur lequel je l'avais placé.
L'impression générale du livre est qu'il est un peu répétitif.
Et surtout, il y a toujours dans ce genre de livre qui analyse tout, le côté cours de français de ma jeunesse où le prof disséquait tellement une oeuvre qu'il lui enlevait toute émotion et spontanéité.
Mais là, Valère-Marie Marchand s'en sort plutôt bien et le but est atteint parce qu'elle m'a donné une furieuse envie de relire l'oeuvre de Boris Vian.
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En juin 1959, Boris Vian mourait, à l'âge de 39 ans, des complications résultant d'une malformation cardiaque qui l'avait amené, se sachant condamné, à vivre à cent à l'heure plusieurs vies en même temps, celle d'un ingénieur (de formation)-bricoleur, artisan-artiste (dessinateur, peintre ou sculpteur à ses heures), d'un musicien-trompettiste-amateur de jazz-chansonnier, d'un chroniqueur acharné (de disques, notamment), d'un traducteur de romans américains, d'un écrivain atypique, "marathonien de l'écriture" et enfin d'un jeune et émérite satrape du collège de ‘pataphysique.

Ce sont toutes ces vies que Valère-Marie Marchand nous offre dans cette biographie, "Boris Vian, le sourire créateur", que j'ai lue avec grand plaisir.

J'avais découvert l'auteur (il y a… un certain temps !) avec "L'écume des jours" et "J'irai cracher sur vos tombes" et ses chansons les plus célèbres (la plupart figurant sur le CD accompagnant cette biographie). le cinquantenaire de la mort de l'écrivain (et la lecture commune du blogoclub de lecture de ce jour, à choisir librement autour de Boris Vian) m'ont donné envie de mieux le connaître en tant qu'individu, sans le réduire à cette figure de Saint-Germain-des-prés à laquelle on le cantonne souvent. Dans une telle optique, la démarche de Valère-Marie Marchand est pertinente.

Son approche, en effet, si elle respecte le fil biographique, s'avère résolument multiple et en cela fidèle à l'image de l'homme, qu'elle permet aussi de resituer dans un contexte, celui de la seconde guerre mondiale (Vian, réformé pour inaptitude médicale, faisait ses études sous l'Occupation) et de l'après-guerre.

Preuve, à mon avis, qu'elle est réussie, cette biographie se lit comme un roman, car le personnage de Boris Vian, déjà passionnant en lui-même, s'inscrit dans un ou des univers, familiaux et socio-historiques eux aussi dignes d'intérêt.

Au fil des pages, l'auteur dresse le portrait d'un touche-à-tout génial, intellectuel et manuel, à la fois brillant et discret, attachant et ironique voire sarcastique et toujours pugnace, dans ses entreprises comme dans son dessein de vivre, jusqu'au bout, sans gaspiller une parcelle de ce temps précieux qui lui est, il le sait, compté. Exhaustive, elle s'attache autant à ce qui a pu défrayer la chronique (le scandale provoqué par la sortie de "J'irai cracher sur vos tombes", analysé avec rigueur) qu'à des aspects moins connus (au moins pour ce qui me concerne) de la vie de Boris Vian, comme ses difficultés à chanter sur scène.

Si l'auteur n'évite pas, à quelques occasions, les répétitions provoquées notamment par l'utilisation juxtaposée de nombreux témoignages (ainsi sa reprise, à quelques pages de distance, de la description de certaine bague déjà précisément évoquée), elle réussit cependant l'essentiel, tracer avec justesse, au sein des événements biographiques, les contours de l'homme, de sa personnalité ou du moins de ce qui peut en être appréhendé. Et pour le lecteur qui se trouverait en manque de repères chronologiques en cours de narration, elle reprend ensuite, annexées dans une poignée de pages, les étapes et dates essentielles de la biographie.

Enfin, pour compléter ce tableau déjà très expressif, elle ajoute un lexique en forme d'abécédaire, qui lui permet de revenir sur des aspects déjà abordés ou d'évoquer ceux qui n'ont pas trouvé leur place au cours de la présentation du parcours de Boris Vian. On trouve ainsi des entrées consacrées à sa famille, à ses inventions (telle sa fameuse roue élastique, dûment brevetée) mais aussi à des points particuliers relevés dans ses écrits, concernant les accessoires, l'habillement, les pseudonymes etc.

Au final, une biographie (joliment parsemée de petits dessins de l'auteur) rédigée d'une plume agréable et vive et, surtout, que j'ai trouvée éclairante, c'est-à-dire conforme à ce que j'en attendais.
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Pour cette critique j'ai seulement noté ces idées au fil de ma lecture :

Les héros de Vian mourront de ne pas se soumettre à l'ordre établi
Prince déchu de Saint-Germain-de-Prés
Chroniqueur de jazz, trompettiste, chanteur.
Ingénieur, bricoleur.
Romancier, peintre, traducteur, parolier.
Dépressif, infidèle et fragile.
Solitaire avec sa difficulté d'être.
Éclectisme, facilité d'écriture, humour distancié.
Anarchiste, évadé volontaire d'une réalité trop étroite à ses yeux. Inclassable, multiple et pluridisciplinaire, marginal et singulier.
Il est « l'homme de tous les futurs ».
Il modifie tout ce qui l'environne.
Il fait dire aux mots ce qu'ils ont à dire
Écrivain coloriste.


Vian savait qu'il allait mourir jeune alors il s'est dépêché de vivre. Son coeur battait trop vite, sa vie aussi.

Je n'ai encore rien lu de Boris Vian, cet auteur en avance sur son temps, étonnant et très intelligent. Je le découvre grâce cette biographie offerte par les Éditions l'Archipel et la masse critique de Babelio que je remercie. Je l'ai parcourue en duo avec Gouelan.

Ce passage le décrit bien :

« Quand l'ingénieur Vian, trompettiste de ses nuits, se met à l'écriture, il arrive avec les mots à peindre des livres », note Doris Louise Hainault, qui parle à son sujet de mots qui se décalquent et qui « se donnent à voir », de « mots mis en images » et « d'images peintes avec des lettres ».

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
À jouer ainsi d'un soir sur l'autre, il en néglige son cœur qui bat la chamade, il en omet la prescription des médecins. Bien évidemment, il ne laisse rien paraître de sa fatigue. Indifférent à tout, il s'enivre de jazz. Il substitue à son souffle défaillant un mur de son qui le met peut-être à l'abri des bruits du dehors. Oui, grâce au jazz, il met son mal en sourdine, il résiste à cette foule qui l'encercle et le bouscule. Il se contente d'être là.

p.131
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À vingt-six ans, Boris Vian constate ce double paradoxe. Plus on se réfère au réel, plus la fiction se précise. Et plus on libère les mots de leur registre habituel, plus on les réconcilie avec leur sens premier. À aucun moment, il ne lui viendrait à l'esprit de ne pas jouer le jeu de la fiction, de préserver ses personnages, en l’occurrence Colin et Chloé, des retombées matérielles de cette nouvelle dimension. Pas plus que la lampe d'Aladin, la pantoufle de vair de Cendrillon ou le fuseau de la Belle au bois dormant, le nénuphar de Chloé n'appartient à celui qui l'a créé. Proliférant où bon lui semble, parasitant jusqu'à l'asphyxie le corps de sa victime, cet intrus déclenche un compte à rebours qui va de la pulsion de vie à la pulsion de mort. Cette notion de course contre la montre, inhérente à toutes les futures œuvres de Vian, est aussi une course contre soi-même.

p.92
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D'une écriture légère, bleu clair, il note les premières phrases de "L'écume des jours". Il aligne ces mots qui semblent dictés par un autre.
Il écoute sa voix.
Il scande sa jeunesse, au rythme du jazz. Il laisse sa vie s'écrire dans une écume d'encre.
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La science-fiction, que Vian définit comme un "dépaysement de la logique", lui permet en outre de concilier imaginaire et mathématique, fabulation et précision technique. "Penser aux choses auxquelles les autres ne penseront pas", tel est, en effet, le leitmotiv de ce familier de l'anamarphose et de l'analogie. Au club des savanturiers, nul besoin de se prendre au sérieux ni d'établir des hiérarchies entre cultures et savoirs. Pour Vian, c'est le moment rêvé de s'éloigner d'un milieu littéraire trop peu créatif à ses yeux...
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Plus tard, on lui reprochera son éclectisme, sa facilité d’écriture, son humour distancié. On le dira anarchiste, évadé volontaire d’une réalité trop étroite à ses yeux. On le classera parmi les inclassables, sans savoir qu’il n’a jamais cru en une littérature réduite à sa forme imprimée. Multiple et pluridisciplinaire, marginale et singulière, son approche des mots, des sons et des choses révèle que la culture écriture n’est plus ce qu’elle était, que la narration – ou ce qu’on désigne comme telle – pourrait bien être à la veille de changements tout aussi radicaux. Par ailleurs, il aime trop écrire pour considérer tout nouveau mode d’expression, quel qu’il soit, comme un genre mineur.
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Videos de Valère-Marie Marchand (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valère-Marie Marchand
Radio Libertaire Valère-Marie Marchand, 13 septembre 2018, 15h Emission « Bibliomanie », animée par Valère-Marie Marchand Entretien avec Jean-Philippe Domecq autour du livre "L'Amie, la mort, le fils" sorti le 6 septembre aux éditions Thierry Marchaisse
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