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EAN : 9782290389713
224 pages
J'ai lu (14/06/2023)
3.9/5   81 notes
Résumé :
Hugo Marchand s'est réveillé un matin avec un rêve. Il avait neuf ans. C'est à ce rêve de danse que ce virtuose de la nouvelle génération d'étoiles de l'Opéra de Paris s'est accroché. Quatre ans après son entrée au conservatoire de Nantes, médaillé d'or à treize ans, il est admis à l'Ecole de danse de l'Opéra national de Paris. Malgré son profil atypique, Hugo Marchand intègre le corps de ballet de l'Opéra à dix-sept ans. Il gravit les échelons, se mesure aux autres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Hugo Marchand, je le connaissais un peu, entraperçu dans quelques extraits par ci, par là. Et puis un soir, en zappant, je tombe sur un ballet, de la danse contemporaine dont je suis peu friande. C'est spécial, bizarre, mais je regarde, hypnotisée. C'est Body and soul. Je l'ai revu plusieurs fois ensuite. Hugo Marchand y danse. Et son solo me touche viscéralement. Dans son livre, il explique ce qu'il vit dans sa vie privée, au moment de ce ballet, et ce qu'il a voulu exprimé dans ce solo. Opération réussie ! En tous cas, j'avais bien réceptionné le message ! Pour en venir au livre, c'est un superbe moment. Hugo Marchand est un homme sans concession, perfectionniste, très dur avec lui même. Il se raconte sans fard, avec du recul. J'ai beaucoup apprécié cette honnêteté. La description du milieu de l'opéra n'est pas une surprise, la compétition, les rivalités et finalement la solitude. C'est l'histoire d'un homme en compétition avec lui même, en recherche de perfection.
Merci à Babelio et la masse critique pour m'avoir permis de recevoir ce livre et de pouvoir le lire.
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Aujourd'hui je vais évoquer Danser récit autobiographique sensible d'Hugo Marchand écrit avec la collaboration de Caroline de Bodinat. Il est danseur étoile à l'opéra de Paris, dans ce texte il raconte son parcours et sa passion immodérée pour la danse.
Hugo est originaire de Nantes où il pratique d'abord la gymnastique. Puis un jour il rentre dans un cours de danse. Il écrit : « j'ai tout de suite eu envie de revenir, de m'accrocher à la barre. de commencer à faire des barres, ce que l'on ne fait pas la première année, le corps n'étant pas encore prêt. Je combine les deux disciplines. Gym avec Guévin et initiation à la danse. » Quelques années au conservatoire régional, une médaille d'or puis le jeune garçon est admis à treize ans (âge tardif) à l'école de l'opéra de Paris. Danser débute par une scène emblématique où la mère de l'auteur voit dans quel état sa passion le met et l'angoisse ; elle le menace de lui interdire la danse. Mais il se contrôle et malgré son perfectionnisme ravageur poursuit, il a trouvé sa voie et sera danseur. Arrivé à l'internat il décrit la séparation familiale : « dents serrées, dans un sourire forcé, je m'encourage en leur disant : « Il ne faut pas être triste. Il ne faut pas avoir peur. Il faut me faire confiance. Faites-moi confiance. C'est mon choix d'être ici. Je sais que ça va être dur, mais c'est ce que je veux moi. Au plus profond de moi. » Dans ces mots se lit un portrait authentique d'Hugo Marchand. Il a un grand frère qu'il veut impressionner ; ses parents ainsi qu'une tante parisienne l'accompagnent dans ses années d'études, de doutes, de découverte de soi et de réussites. Les premiers temps à Nanterre ne sont pas simples il a dû mal à s'intégrer avec ses camarades de classe, son comportement est agaçant, les autres élèves se connaissent déjà. Il raconte une anecdote au cours de laquelle Germain Louvet, qui deviendra son excellent ami sans que la compétition ne se transforme en rivalité, réalise un sondage sur la popularité d'Hugo alors véritable tête à claque. Il l'évoque avec affection, insiste sur leur relation amicale ; il constate : « contrairement à Germain qui a cette légèreté de la vie que je n'ai pas, une force immense qu'il sait puiser dans le lâcher-prise, une façon de toujours optimiser les choses, je reste cramponné au travail. Je ne m'accorde aucune indulgence. » A dix-sept ans il intègre la compagnie prestigieuse comme quadrille en même temps que Germain. Les trois années suivantes sont un long ennui, entre clopes et cours de danse, il rate l'accession au grade de coryphée et est cantonné comme remplaçant de remplaçant. Mais il va réussir le concours de Varna et rapidement sa carrière va éclater. Il ne semble pas considérer sa nomination comme étoile en mars 2017 à Tokyo comme l'acmé, il est très jeune, de nombreux rôles sont encore à découvrir pour lui. D'ailleurs il précise : « je suis tellement perfectionniste que j'ai du mal à me réjouir des choses qui m'arrivent. Sur le moment je suis content mais j'oublie quasi immédiatement, déjà saisi, guidé par un nouvel objectif. » Hugo Marchand est un danseur racé, très grand et magnifique, son physique est atypique. Il décrit les relations parfois difficiles avec ses partenaires féminines, l'alchimie merveilleuse avec Dorothée Gilbert dans Manon. Il raconte ses angoisses et son stress : « au compte à rebours de la scène, il est des jours où je suis plus stressé que d'autres. Des jours où je profite, d'autres moins. J'accepte de me laisser surprendre par cette vague. » Hugo Marchand évoque une période difficile pendant laquelle il se blesse deux fois et est dans l'incapacité de danser. C'est pour lui un calvaire, cet hyperactif se sent muselé. Lorsqu'il rechausse ses chaussons de danse le ravissement l'emporte. Il explique maintenant qu'il est étoile qu'il : « a besoin du corps de ballet. C'est de lui que je reçois l'énergie, par lui aussi qu'advient ce petit miracle que l'on cherche à faire se produire pour le public. Avec le corps de ballet, pour que l'échange soit gagnant, il doit s'entretenir. » Hugo Marchand élabore une réflexion autour de son art et de sa conception de s'exprimer par le biais de son corps : « la danse ne se réduit pas à la maîtrise de son corps, d'une technique, de l'effort physique. Cette forme de dépassement de soi ne doit pas se percevoir sur scène. Ce que le public vient chercher et retient c'est l'histoire, la présence, le charisme, la lumière, les émotions que mon personnage transmet, distille. » Force est d'admettre que l'éblouissant danseur y parvient parfaitement. Ce jeune homme fait partie de la nouvelle génération qui bouscule l'institution et l'aide à progresser.
Danser est un récit pudique et magnifique sur la passion d'un jeune homme de son époque, intéressé à son environnement. Hugo Marchand se livre avec discrétion et raconte son rapport au corps, aux autres danseurs et à son art. Ce livre raconte aussi ses amitiés et est une sorte de contre point à Des gestes qui se dansent de Germain Louvet autre étoile de la même génération qui illumine également les soirées à Garnier.
Voilà, je vous ai donc parlé Danser d'Hugo Marchand paru aux éditions Artaud.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Je viens de découvrir Hugo Marchand à travers son autobiographie, non pas seulement en tant que danseur, mais également en tant qu'homme. Il incarne la preuve qu'avec une charge de travail gargantuesque et une rigueur sans faille, chacun peut accéder à ses rêves.
Je suis admirative de son parcours marqué par une détermination exemplaire. A l'âge où les autres jeunes d'octroyaient du bon temps, Hugo passait des journées entières, enfermé dans les studios de danse.
La danse et lui-même son indissociables, ils ne forment qu'un seul et même corps. Hugo incarne la Danse. C'est tant de passion qui est racontée au fil de ces 224 pages, truffées d'anecdotes et d'éléments intéressants que l'on apprend sur le monde de l'Opéra, en tant que non-danseur notamment.
Le tout est très bien écrit et se lit de manière très fluide. Aussi, suis-je déçue de quitter son quotidien au bout de quelques petites heures de lecture seulement : j'avais pris goût à le suivre en coulisses, à avoir des étoiles plein les yeux, mesurant le trac de ce danseur, même après tant d'années d'exercice et de scènes foulées à l'international. En tant que lecteur, on ressent également la flamme qui anime Hugo Marchand, lorsqu'il livre son impression sur les différents rôles qu'il a interprétés au fil de sa carrière. Gardons à l'esprit qu'un danseur n'est pas grand uniquement grâce à sa technique, mais aussi pour ce que l'âme dégage lorsqu'il est en mouvement.
En somme, voici une très belle découverte que m'a permis d'effectuer Babelio dans le cadre de la Masse Critique. Un grand merci !
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Il s'agit là d'un livre aéré par 16 chapitres tous intéressants, entrecoupé par le milieu de 8 planches de photos et agrémenté à la fin par des remerciements et d'une table des matières.

Le témoignage se ressent fort et intime. L'auteur se livre et ouvre son coeur. Il parle de ses certitudes, de ses doutes, de ses craintes et de son comportement en tant qu'élève et étudiant. Il est intéressant de voir qu'il assume son côté studieux tout en ne cessant jamais de toujours vouloir la première place. Dans ce livre, Hugo Marchand dit qu'il était invivable, mais n'est-ce-pas la preuve de la recherche de la perfection et de la réussite ?
Alors en effet, dans la vie de tous les jours il faut apprendre à relativiser, à accepter qu'on ne peut pas tout le temps être le numéro 1 et qu'il y aura toujours quelqu'un de plus grand que nous pour nous remettre en place et nous apprendre comment améliorer nos erreurs, mais vouloir faire de son mieux n'est en rien une mauvaise chose. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai accroché : il est honnête et sait parler des ses accidents, de ses remises en questions et de ses peurs de manière transparente.

La narration de ce livre, le style utilisé sont appréciables et permettent aux lecteurs qui ne connaissent pas le monde de la danse, ou qui viennent d'y entrer de pouvoir en apprendre un peu plus. Cependant il aurait été agréable de mettre des notes de bas de pages afin que les lecteurs puissent comprendre certains termes.

Si vous êtes attirés par le monde de la danse, ou si vous faites déjà partis de ce monde, ce livre peut vous intéresser car il s'agit là du témoignage sans aucun filtrage d'une étoile française qui a connu l'espoir, la peur, la colère, la victoire, la reconnaissance… comme tout être humain, me diriez-vous. Oui, mais il a osé en parler et a ouvert une nouvelle porte vers ce monde qu'est la Danse.
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Danser est l'autobiographie du danseur étoile Hugo Marchand. Né en 1993, il commence la danse près de Nantes avant de rejoindre l'école de danse de l'Opéra national de Paris. Il nous raconte ses années d'apprentissage, ses doutes, son évolution dans ce microcosme où la compétition règne. Puis, vient son passage à la vie d'adulte à dix-sept ans lors de son entrée dans le ballet, la sensation d'ennui et de stagnation en tant que quadrille, les exigences des concours de promotion, le célèbre concours de Varna, les relations artistiques avec ses partenaires ... Il est nommé Étoile lors d'une représentation de la Sylphide au Japon en 2017.

Du fait qu'il écrive une autobiographie si jeune, j'avais une certaine réticence avant de commencer ma lecture. Finalement, en deux soirées j'avais achevé ce livre à regret, je voulais que cela continue, en savoir plus sur ses autres prises de rôles. L'écriture est fluide, il y fait passer ses émotions. Très intéressant pour les danseurs et les passionnés de danse qui se retrouvent dans cet univers.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Contrairement à certaines formes d'art comme la peinture ou la musique, en danse il n'y a ni toile ni partition. Le support corrigé est notre propre chair. Au point zéro de notre apprentissage, la critique peut foudroyer jusqu'à la moelle. C'est une vexation, une déstabilisation permanente ressentie de façon plus aiguë encore à l'adolescence. Sur un corps en plein bouleversement hormonal, en mutation, une discipline qui muselle la rébellion, la correction perpétuelle, cette notion du "jamais assez bien" est une rature sur le cœur, une biffure infligée à même la peau, une brûlure vive à l'égo. (p78)
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Mon envie en tant que danseur étoile, c'est avant tout d'ouvrir la danse à un public qui d'habitude n'irait pas à l'opéra mais aussi de rendre accessible et faire rayonner cet art qui met tant de sens dans ma vie.
Si une seule personne trouve en parcourant ce livre des clefs pour continuer à s'accrocher à ses rêves avec plus de sérénité, alors mon objectif sera rempli.
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La danse ne se réduit pas à la maîtrise de son corps, d'une technique, de l'effort physique. Cette forme de dépassement de soi ne doit pas se percevoir sur scène. Ce que le public vient chercher et retient c'est l'histoire, la présence, le charisme, la lumière, les émotions que mon personnage transmet, distille.
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Nous avons embrassé la danse, elle s'est muée en nous comme il en est des gestations. Elle s'est métamorphosée, jusqu'à se matérialiser en nous tels le coeur, les poumons, les reins, en un organe aussi vital pour certains.
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Cette année grave en moi les premières douleurs physiques et ma rencontre avec le miroir. Avec ce satané miroir, nous allons devoir nous entendre. Je ne suis pas Narcisse. Mon reflet m'attriste. Il n'a rien de cet idéal que je recherche, que j'aimerais. Je le prends en grippe. Tous les jours, devant la glace avec d'autres garçons plus jeunes, plus fins et d'ossature plus légère que moi, je me compare. Je ne suis pas assez beau physiquement, trop gros. Avant de rejoindre l'école, au conservatoire de danse de Nantes, je n'avais pas ces points de constante comparaison. J'étais souvent seul au milieu des filles. (p33)
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Video de Hugo Marchand (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Parcours d'Étoile : Hugo Marchand
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