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Critique de migdal


migdal
16 décembre 2020
Depuis « Kaboul Express » de Cédric Bannel, je ne me souviens pas avoir lu un thriller aussi captivant que « Face Mort ».

Stéphane Marchand, son auteur, polytechnicien est ingénieur de l'ENSAE, l'école de la statistique et du Big Data, et chacun sait … que « la statistique est la forme raffinée du mensonge ». le sous lieutenant Georges Kabla, réincarnation adolescente de notre romancier, optimise pour la DGSE « Face Mort », un programme d'intelligence artificielle dédié à la reconnaissance faciale, (mais pas que …).

Ce logiciel tient une place importante dans l'intrigue mais, heureusement, s'efface derrière nos vaillants agents dans un scénario très addictif. N'étant pas convaincu personnellement de l'infaillibilité de l'informatique, je n'ai pas été surpris de constater que le correcteur orthographique laisse passer en page 328 « les ruines de la ferme solaire, dont je n'ai évidemment parler (sic) à personne » !

Le contexte sanitaire actuel, déroule un tapis rouge sous les pas du romancier, qui nous confronte à un empoisonnement bactériologique, pimenté de nanotechnologies et de manipulation génétique, aussi terrible que ciblé.

Cette menace du « big one » avec des milliers de morts rejoint les craintes du « Kaboul Express » de Bannel et des « Vladimir » de Jean-Marie Albert

Concevoir l'arme, financer les recherches, fabriquer le vecteur, former les combattants, sont les chapitres qui dévoilent les ramifications du complot en Italie, Algérie, Qatar, Chine et Libye.

Mais qui tire les ficelles ?
Qui cible la France et ses dirigeants ?
Quel pacte occulte nos élus ont ils rompu ?

Délicieusement et politiquement incorrect, le roman décrit les rouages de l'Elysée avec un Président ancien banquier, un secrétaire général, bouclier ou fusible de son chef et des Servies Spéciaux dont certains officiers ont trempé dans les magouilles.

Toute ressemblance avec des faits établis ou des personnages existants serait purement fortuite … mais me sont revenus en mémoire les Foccart, Grossouvre, Bérégovoy, Guéant qui ont occupé des fonctions comparables à l'Elysée … et puis franchement… qui imaginerait un financement libyen ou émirati dans une campagne électorale ?

Deux femmes, et ce n'est pas banal dans un thriller, imposent leur jeu. Maxime Barelli, capitaine particulièrement efficace pour « faire le ménage » en neutralisant les terroristes au Moyen Orient. Ibtissam al Charouk, fille d'un notable libyen, dopée par la vengeance. Leur duel est haletant et laisse le lecteur pantois lors de la lecture des dernières pages.

Passionnant roman, qui recoupe nombre d'actualités, projette plusieurs menaces potentielles et s'achève fort moralement, à mon humble avis, mais vous êtes libre de ne pas le partager ;-))

Merci aux Editions Fleuve Noir de m'avoir adressé cet ouvrage lors de la Masse critique de septembre … qu'ils acceptent mes excuses pour cette lecture tardive imposée par l'exil du deuxième confinement.
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