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3,87

sur 150 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une drôle d'équipe qui se rassemble autour de Jésus, dans un petit hôtel miteux de la capitale. Unis par leur imperfections, ordinaires, mais suffisantes pour qu'ils se sentent rejetés par les plus beaux, plus riches, plus célèbres, plus chanceux…


Parmi eux, l'énigmatique Jolene, virée de son poste de caissière pour avoir refusé d'arborer le badge qui livrait son vrai prénom aux yeux des clients. Elle n'est pas belle, elle a du mal à s'exprimer, et pourtant elle deviendra l'icône de cette cour des miracles qui finira pas attirer l'attention des forces de l'ordre et de la presse. Il faut dire quand même qu'on ne frappe pas impunément un employé du gaz même malpoli !

C'est un vrai plaisir de vivre avec tous ces éclopés de la vie les instants dramatiques et pourtant si positifs pour eux, qui font qu'ils se sentent vivre , exister enfin aux yeux de la société qui les rejette, menés par celle qui devient leur leader malgré elle (pour un peu, on les verrait bien revêtus d'un gilet fluo!)

C'est avec un humour empreint de tendresse que Gilles Marchand manipule ses personnages, dont les destins dérisoires suscitent l'empathie.

Sans oublier l'art de la formule, l'adresse et la virtuosité avec laquelle l'auteur manie les mots et les phrases, pour des dialogues savoureux.


Très agréable lecture.
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Toute petite, elle a été bercée par les paroles de son père, intarissable sur la Tour Eiffel, lui qui en fut un des peintres. Malheureusement, l'alcool n'étant pas compatible avec ce genre de métier, il s'est fait virer. Donc il boit encore plus... Jusqu'à ce qu'il en meurt. Une bien triste nouvelle pour la petite fille d'autant que sa maman pleure tous les soirs. Cahin caha, elle poursuit sa scolarité. En toute discrétion. Personne ne fait attention à elle. Lorsque Albert arrive pour consoler sa maman, elle sent qu'il est temps pour elle de s'en aller. À part de l'énergie à revendre, elle n'a pas grand-chose à proposer. Elle se fait tout de même embaucher en tant que caissière. Là encore, on ne fait guère attention à elle... Jusqu'au jour où elle entre dans le bar/restaurant/pension de Jésus. Là y résident un couple d'anciens taulards, un ex-catcheur, un vieux aux synapses vrillées, un jeune un peu simplet... Ni belle, ni sympa, ni souriante, elle devient Jolene pour tous ces pensionnaires, rebuts d'une société qui ne veut plus d'eux...

Elle qui était ignorée de ses congénères va devenir, comme une évidence, la porte-parole de Jésus, le tenancier, et de ses douze apôtres. Tous arrivés là un jour, comme Jolene, et qui n'en sont plus repartis. Et c'est une sacrée galerie de personnages attachants au coeur tendre qui se dévoilent et qui, à coup d'entraide et d'amitié profonde, vont se souder et mener de front le combat qui est le leur. Tout ça à cause d'un pauvre employé du gaz qui n'a pas dit bonjour en entrant chez Jésus ! Nul doute que tous ces personnages vont, pour un bon moment, marquer nos esprits. Qu'il s'agisse de Marie-Pierre, Marcel, Mario,Wild Elo, ce chanteur déchu et narrateur qui nous raconte cette incroyable histoire, ou encore Jolene, porte-parole de cette révolte. Gilles Lemarchand fait vivre ses personnages avec beaucoup d'émotion, de générosité, de tendresse et de passion. Tout à la fois sombre et lumineux, émouvant, tragique parfois, ce Requiem pour une Apache fait montre d'une originalité incroyable et d'une plume épatante et époustouflante...
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Dans l'hôtel -pension de Jésus le barbu,
On n'est pas chez les Freaks mais c'est pas loin...
Chanteurs ringards, anciens taulards, éclopés de la vie, bêtes de foire y vivent pépères loin du regard des biens pensants
mais ont tendance à s'encroûter méchamment
et n'attendaient plus que l'arrivée de Jolène
la treizième laronne pour leur redonner le goût de la révolte.
L'ancienne caissière est remontée comme un pied de biche.
L'injustice, les railleries, les moqueries,
elle en a eu plus que sa dose.
Et si y a de l'eau dans l'gaz, croyez-moi, ça risque de barder !
Requiem pour une apache ne manque pas de punch.
Toute la fine équipe est biberonnée au cocktail explosif
de Jésus qui s'improvise aussi barman !
L'ambiance y est franchement rock'n'roll.
Faut dire que l'auteur en connaît un rayon
puisqu'il était batteur dans un groupe de rock bordelais.
Et l'un des narrateurs et locataires Wild Elo est une ancienne star du rock qui a vécu son moment de gloire avec les coeurs écorchés.
On est pris littérairement au lasso par la prose poétique de Gilles Marchand qui fait des clins d'oeil à Boris Vian avec le jeune Antonin,
du genre gavroche, qui joue bien mieux du bizzarotron que de l'harmonica.
On s'attache vite à cette troupe d'écorchés vifs qui en ont bien bavé.
J'ai un petit faible pour le gros catcheur
et pour Mario le super cuisto qui régale la fine équipe de trois fois rien.
Ce Requiem pour une apache vaut bien quatre scalps et demi !
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C'est le second livre de Gilles Marchand que je lis. Il a un talent particulier pour parler de la différence. Ici il est question d'un groupe d'anonymes, réuni dans une pension. Chacun sa fêlure, chacun son passé cabossé, ils sont réunis car devenus des oubliés, des invisibles de la société.
Le roman mène l'intrigue d'un combat collectif pour le droit à la vie, à la liberté.
Beaucoup de poésie et de musique. le narrateur nous permet de découvrir tour à tour chaque personnage, leur passé, leur quotidien et leur entrée dans la lutte.
Une révolte, le point levé; une tragédie, un requiem pour un personnage dont le courage a été une lumière d'espoir et de liberté pour les autres.
J'ai beaucoup aimé ce roman, pour l'ambivalence du récit et des personnages. Mais aussi le style de l'auteur pour parler des autres.

Merci à babelio et aux éditions d'avoir proposé ce roman dans la Masse Critique.
Et pardon pour le retard.
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Gilles Marchand se met dans la tête d'un artiste sur le déclin. Ce narrateur entre par hasard dans un groupe. A l'intérieur de celui-ci, se réunissent des individus qui ont en commun de se sentir rejetés. Petit à petit, une communauté va se former.

L'auteur nous ouvre les portes d'un hôtel, qui ressemble à première vue à une cour des miracles, mais qui se révèle être un concentré de bienveillance. On y croise toutes sortes de personnages, tous aussi singuliers les uns que les autres. La parole est donnée à ces oubliés de la société, à ces exclus de la normalité. Chacun raconte son parcours et les obstacles qu'il a rencontré dans la vie. On découvre alors le quotidien de petites gens, aux métiers modestes, aux destins tortueux.

L'écriture tout en légèreté sied parfaitement aux thèmes abordés. L'auteur apporte quelques petits moments de fantaisie qui ajoutent une étincelle au contenu déjà poétique. Cette aventure est un véritable réquisitoire pour la différence. Ce groupe d'amis dégage une puissante énergie, qui laisse entrevoir l'espoir d'un changement. Et même si, sous l'impulsion de Jolene, la révolte gronde, l'altruisme semble toujours avoir le dessus. Devant tant de bonté, d'écoute et d'humanité, on ne peut que s'attacher à cette équipe de bras cassés.

J'avais rencontré Gilles Marchand lors d'un salon. Il avait été très accueillant, sympathique et drôle. Ce livre généreux est parfaitement à son image. C'était la première fois que je tentais de lire un de ses romans. J'en ressors ému mais heureux car malgré la tristesse de l'histoire, elle m'a apporté une certaine fraicheur et une joie de vivre, une forme d'optimisme !

Avec cette fable combative mais jamais moralisatrice, Gilles Marchand touche au coeur ! Je comprends maintenant l'engouement pour son travail et m'appliquerai dorénavant à découvrir un peu plus son univers.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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L'écriture poétique et le sujet universel font du dernier roman de Gilles Marchand un petit bijou d'humanité.
Jolene n'est ni trop ni pas assez, mais juste le genre de fille dont on a envie de se moquer dans la cour de recré. Elle a pourtant un remède infaillible pour faire taire les méchants car son père à elle, "il peint la tour Eiffel, alors ta gueule".
Jusqu'au jour où, trop d'alcool ça ne permet forcément plus à un homme de monter aussi haut, plus de boulot, le goût du goulot et Jolene et sa mère se retrouvent seules...
Jolene est caissière, elle travaille sans jamais rechigner, mais ce badge, ce tutoiement, ces clients irrespectueux, un jour c'est trop, ras le bol, elle envoie tout valser.
Chaque jour dans le café hôtel de Jésus, Jolene passe un moment et met le même disque sur le Juke-box, et tous les paumés rassemblés là commencent à l'adopter. Jusqu'au jour où passe l'employé du gaz, irrespectueux, pas un bonjour, pas un mot envers le patron, et c'est la révolution qui commence.
Grâce à Jolene ils osent enfin...car elle ose tout Jolene, rien à perdre ni à gagner si ce n'est cette part d'humanité qu'on lui a toujours refusée...
Merci Gilles Marchand pour ce beau roman qui fait sourire et réfléchir, qui fait sans doute regarder l'autre autrement, le petit, le grand, le roux, le bègue et tous les autres.
Merci pour cette écriture à la fois loufoque et poétique que l'on aime tant retrouver à chaque nouveau roman depuis l'inoubliable "Une bouche sans personne".
Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/11/15/requiem-pour-une-apache-gilles-marchand/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Jolene est devenue un personnage de légende mais seule une dizaine de personnes l'ont connue de près pendant quelques semaines qui les ont marqués à jamais.
Sa gloire enfantine: son père peintre de la Tour Eiffel mais il se met à boire et est viré; il est mort. La mère, après avoir bien pleuré, a ramené Albert et "Jolene" (c'est un surnom) est devenue infernale et sa mère l'a chassée avant ses dix-huit ans. Elle aurait bien voulu devenir à son tour peintre de la tour Eiffel...mais c'est "un métier d'homme". Elle fait des petits boulots pendant 15 ans avant de devenir caissière. Une employée modèle.
Un jour, elle entre dans ce qui fut un hôtel (treize chambres) dont le patron s'appelle Jésus! Peu à peu l'hôtel s'était transformé en pension où les clients se retrouvaient le soir dans la salle.
Le narrateur est un ancien rocker qui n'a plus de succès. Il revient là où il a donné des concerts et occupe une chambre.
Les autres étaient:
-Marcel , ancien catcheur, qui a perdu la mémoire
-Annie, parlant peu et par énigme; elle se livrera à la poésie.
-Les surnommés Bonnie and Clyde: couple d'anciens voleurs
- Mario: cuisinier.
- Antonin qui joue, mal, de l'harmonica
-Vieux John surnom du à son chapeau; il a travaillé toute sa vie à l'usine.
-Marie-Pierre, noire, vend des encyclopédies
-Joséphine, photographe
-Paul, architecte aux grandes idées mais ruiné
et enfin Suzanne qui n'est pas une personne mais une odeur tenace.
- il y avait aussi Alphonse mais il s'était liquéfié et il n'en restait que de l'eau dans une bassine.
Puis est arrivé Jolene: elle mettait systématiquement le même morceau sur le juke-box, prenait une boisson et partait: bonjour, merci étaient ses seules paroles.
Un incident a déclenché les événements: un releveur de compteur de gaz est arrivé sans formule de politesse: Marcel le lui a fait remarquer; à quoi il lui a été répondu: "Je ne suis pas payé pour être poli. C'est pas des mongoliens qui vont m'explique la vie" A ce moment Jolene est née: elle s'est opposée fermement à Monsieur Gaz, l'invitant à revenir en n'oubliant plus de dire bonjour.
Toutes les personnes présentes ce soir là dans la grande salle de l'hôtel se souviendront de Jolene debout devant l'employé du gaz. Jolene a décidé que nous ne serions plus jamais des moins-que-rien
Le décor est planté, au lecteur de lire les incroyables aventures qui vont découler de là.

Un roman de Gilles Marchand que j'ai aimé comme Une Bouche sans personne, Un Funambule sur le sable et son recueil de nouvelles; j'aime son humour et ses thèmes profonds.
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« L'auberge espagnole humaniste ». Extraordinaire, réfléchi, rare, « Requiem pour une apache » de Gilles Marchand est dans la cour des grands. « On a écrit beaucoup de choses sur elle, on l'a comparée à Marianne, et à Louise Michel, on en a fait une espèce d'héroïne née pour défendre la veuve et l'opprimée… » L'incipit écarte les voiles, subrepticement sur un récit intense, sociétal. Pierre après pierre, l'amplitude des devoirs à accomplir par des mains spéculatives va oeuvrer. Prenez le temps de vivre ce requiem relevé. L'histoire est mappemonde, macrocosme et si émouvante qu'elle scelle les possibilités. (Jolène) un prénom éclat de lumière, chevauchée et aura. La voici, digne, altière, battante, juste, lumineuse. Celle qui ouvre la porte pour notre plus grand plaisir, étonnement et reconnaissance d'un hôtel unique, mythique, dont « Jésus », c'est son nom dirige. Rejetée par sa mère, Jolène s'enfuit. de galères, en combats, la voici caissière dans un supermarché. Conventionnelle, risquant sa survie si elle s'exprime au grand jour. Jolène s'enferme, s'emmure dans les diktats sociétaux, jusqu'au jour où elle refuse de mettre son badge avec son prénom. Son patron n'en porte pas. le symbole est fort. Résistante dès la première heure refusant la hiérarchie oppressante, elle claque la porte. Trouve refuge dans cette Babel, citadelle, conjugaisons de fraternité et d'équité. Un hôtel sans frontières, un havre d'écoute et de respect. La fraternité est le pain et la tolérance un miroir. Les hôtes, des égarés des chemins sans croisées. Dans ce lieu des ports renoués il y a l'habitus qui flambe, feu de joie et de splendeur. Ici, c'est la vie, l'unité et la sérénité. On apprend de l'autre et l'on donne sans même le savoir. Jésus est le patriarche, la parole qui se prononce à voix basse. Un homme exemplaire, un bienfaiteur de l'humanité. Jolène va se sentir libre et va grandir. S'émanciper dans les courbes d'un hôtel de tous les rivages. On aime sa mutation, sa renaissance, ses forces enfouies qui resurgissent, lianes dévorantes et surprenantes. Cet hôtel est le kaléidoscope d'un livre blanc achevé dans l'heure la plus belle. « Jolène arrivait en général sur les coups de dix-huit ou dix-neuf heures. Nous vivions la nuit. Eté comme hiver, nous nous retrouvions au moment du crépuscule…. Nous sortions de nos chambres et nous nous rassemblions, comme une équipe de somnambules qui attendaient pour se réveiller ensemble. » Ce récit sociétal est doté de plusieurs degrés. A vous d'ouvrir les tiroirs. C'est un modèle à reproduire, après les marées basses, après la fonte des neiges lorsque le silence oeuvre. Cet havre où se retrouve les êtres égarés par des vies chaotiques, assoiffés de sens, ivres d'amour, piégés dans les chemins meurtriers, et de pas de côté sans retour possible. La chance est ici. Tout redevient source. Jolène est une chevalière, une fille des cimes, une guerrière. Elle porte l'étendard et va transformer cette pension si atypique. « Requiem pour une apache » est le cri des victoires. Jolène rentre en résistance, ses frères et soeurs, alliés, ne cédant rien face aux injustices. « A ne prendre aucun risque, on ne construit que du gris. » Ce lieu fusionne avec Jolène. Cet hôtel Géricault s'agrippe aux lierres, aux failles, aux fissures. « Nous n'étions rien et nous devenions quelque chose. Des gens pour qui les étoiles brillent. Quand on connaît la puissance d'une étoile, c'est assez impressionnant. » S'il est un livre à retenir, à faire sien, c'est celui-ci. Il est une destinée. Emouvant, construit à l'or fin, humble, il vous fera pleurer, rire, sourire. Il est la somme de la vie. le noble de la terre. L'arche la plus belle. Un livre inoubliable. Une belle rencontre avec Jolène qu'on aime de toutes nos forces. Publié par les majeures Editions Aux forges de Vulcain.
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Gilles Marchand fait partie de ces rares auteurs que je suis depuis ses débuts. Avant même qu'il ne signe son premier roman – en solo – "Une bouche sans personne", je le connaissais par ses nouvelles parues chez aNtidata, Ouvrir un de ses ouvrages est toujours un plaisir indicible. "Requiem pour une Apache" ne me fera certainement pas changer d'avis.

Je dirais même plus ! Pénétrer dans l'hôtel tenu par Jésus, rencontrer ses pensionnaires, les entendre parler – oui, je sais, c'est un livre, mais je les ai quand même entendus - fut un enchantement. le nouveau roman de l'auteur nous immerge d'emblée dans la vie d'une troupe de "petites gens", quelques rebuts de la société, des jeunes, des vieux, un chanteur ringard, une marchande d'encyclopédies… la France d'en bas aurait dit quelqu'un, des sans dents aurait ajouté un autre… et j'allais oublier "…Suzanne une vieille odeur qui rampait sous les portes et Alphonse un sous-homme perdu au fond d'une bassine qui n'en finissait plus de s'évaporer." Tout allait presque bien entre eux et puis Jolene est arrivée ! Jolene, surnom donné à cette jeune femme que personne ne connaît, Jolene, comme le titre du morceau de Dolly Parton qui sort et ressort du juke-box à sa demande.

"Love at first sight", donc, pour ce nouveau roman d'un auteur jamais ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Ni tout à fait le même, l'histoire est différente des précédentes, édifiée autour d'un nombre important de personnages qui vivent en colonie, se rapprochent, se réchauffent, unissent leurs différences, leurs trop ou pas assez. Ni tout à fait un autre par son humanité, l'amour de ses enfants qui se font même une place parmi les personnages, sa manière de nous faire rire aux éclats "On a pensé le (Gérard, le résistant trouvé dans le grenier, momifié) mettre sous le tapis du salon… Mais il n'y avait pas vraiment de salon chez Jésus et pas vraiment de tapis non plus", puis de pleurer subrepticement "Jolene a réussi à créer un nous avec des gens qui n'étaient jamais parvenus à être un je" Ni tout à fait un autre par les références musicales et littéraires semées ici et là, entre rock et poésie, par les rappels de ses précédents ouvrages, ici une vieille qui promène son chien, là "…cet homme…le visage camouflé par une grande écharpe."

"Requiem pour une Apache", c'est tout à la fois poignant, émouvant, drolatique, foutraque, fantaisiste, poétique et tellement bien écrit. Pour moi, un véritable coup de foudre !

Lien : https://memo-emoi.fr
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Une pension de famille dans les années 70 ; Jésus, le tenancier ; 12 pensionnaires réfugiés là, à la recherche d'un peu de compassion silencieuse et brin recroquevillés ; un juke box bien achalandé qui les réchauffent.
Et arrive une de plus, une comme eux : Jolene, qui, comme une Marie-Madeleine, sera affublée de mille visages par la légende. Elle catalyse sans préméditation, surprise elle-même, leur ras-le bol d'être des ombres moquées. S'ensuit une boule de neige d'imprévus qui grossit, une avalanche, une révolte poétique malgré eux...
Une galerie magnifique, un petit goût de prémonition...
Quand un auteur aime autant l'humanité, j'applaudis des deux mains, des deux pieds et je m'incline : merci Mr Gilles Marchand.


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