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Citations sur Une bouche sans personne (97)

Le métro est rempli. Rempli de gens pressés. Pressés d'arriver et pressés les uns contre les autres. Il y en a qui sont contents, ça leur fait une présence, une bande de copains provisoire. D'autres en ont assez d'être serrés. S'ils n'en avaient pas assez d'être pressés, ils en auraient assez d'attendre. S'ils n'en avaient pas assez d'attendre, ils auraient retrouvé autre chose, parce que ça donne une contenance d'en avoir assez. Alors ils jettent des regards noirs. Parce que c'est la faute des autres : ce n'est pas eux qui sont trop nombreux puisqu'ils ne sont qu'un. Ce sont les autres. Il y a beaucoup trop d'autres.
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La vie est trop courte pour s'accommoder de tout ce qui va de travers. Il ne faut pas hésiter à rêver...
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Pour en finir avec ton père, j’aime autant te dire que je ne suis pas ravie du tout : je l’ai surpris en train de lire un livre érotique : Gros-Câlin, ça ne s’invente pas ! Écrit par un certain Romain Gary… Un Américain! Je lui ai dit que je ne voulais pas de cochonneries (qui plus est américaines) à la maison.
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Il est impossible d’oublier une cicatrice lorsque celle-ci fait office de masque que l’on ne peut retirer.
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Un jeune couple est installé à une table au fond. Deux verres de vin posés devant eux. Ils chuchotent, comme s'ils avaient peur que l'on entende leur conversation. (…) ils doivent avoir une vingtaine d'années, un peu plus peut-être. J'ai eu une vingtaine d'années et je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir les mains à quelques centimètres de celles d'une jeune fille. On ne m'a jamais regardé comme elle le regarde. J'ai envie de me planter devant eux et de prendre leurs mains de force, de les enlacer l'une dans l'autre en leur criant qu'ils ont de la chance, que le vie est courte, qu'il n'y a pas de temps à perdre à se tourner autour. À moins que je ne leur dise de prendre leur temps, que ce sont là sans doute les meilleurs moments : bientôt, ils n'auront plus envie de se toucher ou alors, ce sera devenu une habitude, une sorte de dû. Elle lui reprochera de ne plus la toucher, de ne plus la désirer. Lui pensera qu'elle ne le regarde plus comme elle le fait là, ce soir. Parce ce que les regards ne se commandent pas. Parce que les gestes passent, parce que lorsque c'est acquis, on n'a plus peur, parce que l'on doit s'habituer au bonheur.
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Je tousse. D’abord doucement puis, pris d’une quinte, plus fort. La mouche ne réagit pas. Je pourrais fumer toutes les cigarettes du monde qu’elle n’aurait d’autre activité que de voleter de droite à gauche, surexcitée à l’idée de ne rien faire d’autre que de se frotter frénétiquement les pattes avant. Les mouches sont décidément des glandeuses hyperactives.
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Quand un interlocuteur me demande ce que je fais dans la vie, il change irrémédiablement de sujet dès qu’il a pris connaissance de la terrible nouvelle : je suis comptable. Un métier en forme de maladie honteuse. Bien sûr, il y a les plaisanteries d’usage : « Et tu comptes quoi ? » La première fois, j’ai souri, la deuxième également. Et sans vouloir réécrire l’histoire, je pense être à peu près certain d’avoir fait l’effort la troisième et quatrième fois. La patience n’étant pas ma plus grande qualité, je suis passé dès la cinquième à un demi-sourire se résumant à la contraction de la commission gauche de mes lèvres. À la dixième, j’ai adopté un regard glaçant que je maîtrise à la perfection.
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Les choses que tout le monde ignore et qui ne laissent pas de traces n'existent pas.
Italo Svevo, La conscience de Ezno
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Une superbe ambiance dans le métro aujourd'hui : les gens chantaient , tapaient dans leurs mains, se serraient dan les bras , dansaient. Des confettis volaient entre les wagons, des couples s'accouplaient, des paralytiques marchaient, des hôtesses de l'air volaient dans les couloirs, un raton lavait, un valet bavait, un abbé basait, un dadais se dandinait d'un aire innocent, les mouches volaient à reculons,, les journaux étaient imprimés de toutes les couleurs, les balayeurs vidaient les poubelles sur le sol, les contrôleurs remboursaient les billets , et le conducteur n'autorisait la descente des passagers qu'entre les stations. En partant les passagers s'échangeaient leurs numéros de téléphone se promettant de remettre ça sur la ligne 12 le lendemain
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Une journée à compter sans penser, à peine distrait par la fontaine à eau, qui continue à exciter mes collègues. Je compte pour ne plus les entendre, je compte pour ne pas me laisser embarquer par les réminiscences chimériques, je compte pour attendre le coucher du soleil, je compte parce que c'est mon métier. En fin de journée, pour profiter de ma lancée, je compte les stations de métro : seize. Je compte le nombre de passagers dans mon wagon : trente-deux. Je compte le nombre de baguettes posées verticalement derrière la boulangère : quatorze. Je compte le nombre d'événements surprenants qui se sont produits depuis ce matin : zéro. Mon rêve était bien mieux que cette journée. Comme me le répétait mon grand-père, la réalité est un peu surfaite.
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