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Critique de marina53


Comptable dans une entreprise, à 47 ans, j'ai pris l'habitude, après le boulot, de retrouver mes amis au bar de Lisa. J'arrive souvent le premier et Lisa, derrière le comptoir, m'accueille toujours avec le sourire. Elle allume le percolateur et me sert mon café. Arrive alors Sam, que j'ai rencontré ici par hasard, il y a dix ans. Pas un bavard, Sam. Suivra peu de temps après Thomas. Une soixantaine d'années, il n'a pas retrouvé de travail depuis qu'il a vendu sa papeterie. Il écrit un roman dont il ne parle jamais. On a pris nos habitudes ici : on boit un café, on écoute de la musique, on joue à la belote. On discute. Ce soir-là, en buvant mon café, une maladresse et le liquide brûlant s'écoule dans mon cou et vient tâcher l'écharpe que je porte à longueur d'années pour cacher ma cicatrice. Une cicatrice qui part de ma lèvre inférieure jusqu'au tréfonds de ma chemise. Cet incident marquera à jamais la suite de mon histoire. En effet, mes amis se sont rendus finalement compte qu'ils savaient peu de choses sur moi et encore moins l'origine de ma cicatrice. Les souvenirs remontent alors à la surface, notamment dès lors que je leur montre une photo jaunie de papi Pierre-Jean...

Gilles Marchand nous plonge dans les souvenirs du narrateur, un comptable qui aime compter, et qui, au fil des soirées passées chez Lisa, racontera, devant ses amis d'abord puis devant une foule oppressante et curieuse, son passé. Il relate avec émotion, finesse et délicatesse sa jeunesse passée aux côtés de son papi Pierre-Jean, un homme fantaisiste et protecteur. Un récit sensible au dénouement émouvant. Un récit entrecoupé de situations fantasques, incongrues ou plus légères comme le décès de la concierge qui occasionne un amoncellement gigantesque des poubelles, une lettre de Monsieur Panzani, des animaux qui parlent ou encore les rencontres avec la dame au chien. Des situations loufoques qui permettent de décrire intelligemment les blessures et les failles. Les personnages sont vraiment attachants, chacun avec ses blessures : Thomas et ses deux enfants qu'il n'a jamais eus, Sam qui reçoit des lettres de ses parents morts, la belle Lisa dont le narrateur est secrètement amoureux et, bien sûr, Pierre-Jean qui enveloppe d'amour et d'humour la jeunesse du narrateur.
Un roman sur l'amitié, la solitude et les blessures. Un roman à la fois léger et profond, humain, habilement construit, servi par une écriture poétique et douce.
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