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3,79

sur 362 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On peut en effet rapprocher la prose de Gilles Marchand de celle de Boris Vian. Poétique, parfois totalement déjantée ( les poubelles qui s'amoncellent parce que la concierge est morte par exemple), parfois tendre, très drôle et aussi tragique. Tout cela fait de ce roman une belle histoire , que j'ai eu du plaisir à lire, un auteur que j'apprécie d'avoir découvert, grâce aux bons conseils de ma fidèle libraire . Pourtant je n'ai pas vécu cet "instant de grâce" que j'attendais. J'ai parfois trouvé le style " Boris Vian" ou "Mathias Malzieu" un peu poussé, pas assez naturel. Je lirai cependant d'autres ouvrages de Gilles Marchand, c'est certain!
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À l'image de l'oeuvre de Vian ou Salinger, j'ai toujours du mal à entrer dans cette littérature de la métaphore poétique... Non que je ne la goûte pas ni ne la respecte, mais ce genre a du mal à m'accrocher durablement, le temps dune lecture complète en tout cas.

Une bouche sans personne est à ranger dans cette catégorie. Ce livre, ce témoignage, cette histoire est forte, émouvante, remarquablement écrite et allant crescendo avec un final extrêmement délicat.

Mais le parti pris déjanté, absurde et décalé de cette histoire où l'évasion, l'illusion et une certaine fantasmagorie rythment la vie et les narrations touchantes de cet homme et de ses compagnons de café, m'a rapidement perdu.

L'écriture de Gilles Marchand est cependant belle et délicate de simplicité, ce qui est extrêmement agréable à lire.
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L'ambiance des premières pages est jaune et racornie comme une vieille photo sépia. Les trois hommes n'existent pas autre-part que dans le café aux odeurs de tabac froid et de cire de bougie. Ils jouent à la belote. Boivent du café-whiskey. Parlent ou ne parlent pas. Ils se sont rencontrés par hasard et se sont apprivoisés au fil des années. Leur humble trio est devenu un monde entier.

Thomas croit qu'il a un jour eu des enfants quand bien même sa femme soutient le contraire, Sam a perdu ses parents mais continue à recevoir des lettres d'eux, et le troisième homme cache sous son écharpe une plaie mal refermée. Son sort est peu enviable. Comptable, il s'applique à compter. C'est lui le narrateur.

Au fur et à mesure de l'histoire, le sépia perd de sa nostalgie, les couleurs se chargent d'une nouvelle densité, saturent. Le contraste a, tout à coup, considérablement augmenté. C'est que sont apparus des éléphants dégonflés, des poissons magiciens, et des chiens qui promènent leur maîtresse comme si de rien n'était. Ils l'ont convaincu, les deux autres, de raconter sa vie, de vider son sac comme on dit. Sauf que de l'épisode tragique à l'origine de son mutisme, nulle trace. Pourtant c'est vers là-bas qu'on se dirige, indubitablement. Mais en sifflotant. On rencontre des trapézistes, des tziganes et des soldats de plomb. Chouette balade en ville.

De la fin on ne dira rien, pas un mot, sinon que le noir a tout envahi.

Une bouche sans personne n'est pas un roman fantastique. C'est un conte un peu burlesque, une fable à dormir debout, le récit d'aventures incroyables qui arrivent au bout de la rue. Une histoire comme un baume appliqué sur l'Histoire racontée par un adulte resté caché dans son enfance.
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J'ai plutôt un tempérament excessif, dans mes enthousiasmes comme dans mes déceptions, et c'est extrêmement rare que je sois partagée ou mitigée sur un titre mais voilà c'est arrivé.
Deuxième livre de Gilles Marchant pour moi après "Un funambule sur le sable" et je ne sais pas si au final j'ai aimé ou pas.
J'ai beaucoup apprécié le pitch simple et beau à la manière de l'incipit "J"ai un poème et une cicatrice" : un homme, qui ne sera jamais nommé, parisien âgé de 45 ans environ, retrouve Lisa dont il est secrètement amoureux et deux amis chaque soir au café où Lisa est serveuse. Il trompe ainsi sa solitude, entre un travail de comptable ultra-répétitif et une absence totale de vie sociale ou amoureuse. Il cache une grande cicatrice sous une écharpe qu'il n'enlève jamais mais qui un jour glisse, la révélant soudainement à ses trois amis. le mystère est bien amené, on devine un drame indicible mais sans deviner en quoi il consiste. le héros est intriguant et attachant et le lecteur veut en savoir plus (en tout cas moi je voulais !). de belles pages aussi nous offrent une critique juste et acérée de la vie "sociale" en entreprise avec ses codes corporate factices et de l'isolement de la vie dans nos sociétés dites modernes.
La fin - dont je ne dirai rien pour ne pas spoiler - est à la hauteur de la promesse des débuts, avec une réelle tension et de très beaux propos.
Le souci pour moi est qu'entre le début et la fin il y a le milieu du livre (jusque là....) et je ne comprends pas mais alors pas du tout pourquoi l'auteur fait autant de diversions, d'incursions dans l'univers fantastique (ou fantasmagorique voire foutraque parfois je trouve). Il m'a complètement perdue par moments. Certaines digressions ont certes une portée symbolique presque simpliste d'ailleurs (l'empilement des poubelles comme les secrets trop pesants du narrateur) mais c'est long, répétitif et n'apporte finalement rien au récit. Quant à d'autres "fantaisies", comme les lettres reçues par Thomas, l'un des amis du narrateur, de la part de sa mère pourtant décédée ou la venue d'une foule de plus en plus nombreuse dans le café pour écouter la confession du narrateur, je ne comprends pas du tout leur intérêt et les ai trouvées absurdes et (osons le mot) lassantes... Paradoxalement, alors que ce livre est court, il m'a semblé long à de nombreux moments...
Toutefois, la fin m'a récompensée d'avoir poursuivi ma lecture (je n'abandonne presque jamais un livre).... Je regrette simplement tous ces détours, cette vaine emphase qui au final donnent au livre un côté artificiel et "surjoué". Beaucoup de regrets donc...
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Le narrateur est un homme dont nous ne connaissons pas le prénom. Comme s'il voulait effacer son identité, marquer sa grande discrétion. Comptable, il passe ses journées enfermé dans son bureau, sans contact, et le bas de son visage caché sous une écharpe, qu'il porte hiver comme été. Quel est son secret ?

Las de cette vie monotone, il confie un soir des bribes de vie à ses amis Lisa, Sam et Thomas. Son histoire va susciter beaucoup d'intérêt, et va lui permettre de panser ses blessures, pour, peut-être, pouvoir commencer une nouvelle vie.

Gilles Marchand a réussi à me faire entrer immédiatement dans son histoire. le côté décalé de la narration m'a intriguée. de cet homme, nous ne savons rien, si ce n'est qu'il cache une cicatrice sous son écharpe. de suite, j'ai eu envie de connaître l'origine de cette cicatrice. Mais l'auteur tient son lecteur en haleine jusqu'au dernier chapitre, revenant auparavant sur le passé du narrateur.

A la fois poétique et psychologique, ce roman nostalgique est traité avec beaucoup d'humour. J'ai aimé faire la connaissance de cette bande d'amis écorchés par la vie, mais pourtant heureux de se retrouver chaque jour, et de profiter de l'instant présent, sans se préoccuper du reste.

J'ai aimé plonger dans les souvenirs du narrateur, qui évoque longuement Pierre Jean, son grand-père, avec qui il était très complice. de quoi nous faire réfléchir sur l'importance de la valeur familiale.

La fin du roman m'a touchée, et je dois avouer que je ne m'y attendais vraiment pas. "Une bouche sans personne" est une agréable découverte et je remercie une nouvelle fois les éditions Aux Forges de Vulcain pour leur confiance.
Lien : http://nuages-de-mots.blogsp..
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Les premières pages m'ont accrochés immédiatement.
Qui est ce petit comptable à la vie bien réglé ? Qu'est-il arrivé à notre narrateur pour qu'il se dissimule constamment sous une écharpe ? Que veut dire cette phrase « J'ai une cicatrice et un poème » ?
Je me suis donc confortablement installée dans le café de Lisa, son amie, pour écouter son histoire et découvrir quel était son secret.
Malheureusement, au moment où il accepte de ressusciter ses souvenirs, notamment la magnifique figure tutélaire du grand-père, l'auteur a fait le choix d'exploser les garde-fous de la rationalité.
Le récit s'entrecoupe de passages complétement surréalistes.
D'abord par légères touches, ce qui apporte de la poésie au livre, puis carrément par pages entières, ce qui pour ma part m'a semblé être une réelle perte de temps.
Bref, trop c'est trop, et cette histoire qui est terriblement émouvante aurait à mon sens mérité un peu moins de figures de styles.
Une lecture qui me laisse donc un sentiment très mitigé.
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Prenant, intime, émouvant. La chute apparaît un peu plaquée sur ce récit douloureux.
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Portée par la très belle expérience de lecture du « Soldat Désaccordé » , j'espérais beaucoup de cette seconde rencontre avec Gilles Marchand .
A nouveau, il met en scène une âme en peine. A nouveau la guerre n'est pas loin. A nouveau on baigne dans le désenchanté. Mais cette fois, je n'ai pas su embarquer dans l' imaginaire proposé.
Peut-être étais-je trop impatiente de découvrir l'origine du mal qui ronge le personnage principal. Peut-être lui en ai-je voulu de la résignation routinière dans laquelle il tente de disparaître, comme une acceptation de la défaite qui a ruiné sa vie. Peut-être aurais-je préféré qu'il soit en colère , qu'il se batte, plutôt que de repeindre le monde aux couleurs de l'absurde.
Les longs développements souvent répétitifs, les très nombreuses digressions favorisant l'étirement du récit m'ont lassée.
La rencontre n'a pas eu lieu à la différence de la majorité des lecteurs. Dommage !
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