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EAN : 9782970106616
5 sens éditions (01/01/1900)
3.27/5   11 notes
Résumé :
Trois garçons étranges, presque des hommes, violent délibérément le couvre-feu d’un Paris à la fois tangible et fantasmatique. Plusieurs factions politiques se sont partagé la France en une nouvelle féodalité, dans laquelle les trois Maisons Majeures des Dulac, des Arcadet et des Byron mènent une sanglante guerre d’influence. Un compromis réside encore dans le découpage en trois huit de la capitale : de 2 h à 10 h circule et prospère toute la pègre indépendante, de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le Roman de Baudelaire pour les nuls.

Tout d'abord, le roman de Baudelaire, qu'est-ce que c'est ?
Eh bien comme son nom l'indique assez justement, c'est un roman. Au fil des pensées de chacun, nous pouvons y suivre l'aventure mouvementée de Charles dans un Paris gouverné par la suprématie de trois familles. Face à ces dandys en retard, l'ennemi se dessine au fil des rencontres et se détermine de même pour nous, même s'il arrive un stade où l'on ne sait plus réellement de quel camp font partie les personnages que nous suivons.

Qu'en ai-je donc pensé ?

Il faut, pour pouvoir apprécier la lecture, s'adapter au mode d'écriture de l'auteur ; le je de la pensée n'est que très rarement – voire pas – défini comme appartenant à un personnage en particulier, et cela peut rebuter. Or ces passages sont relativement fréquents et permettent de rythmer le récit, omniscient, qui nous fait courir d'un bout à l'autre de Paris. Ceci étant dit, ce même mode d'écriture permet d'entrer vite dans le récit et autorise au lecteur de réfléchir – ce qui est relativement rare – sur ce qu'il est en train de lire. Dès que cette façon de faire est intégrée, la lecture devient presque automatique, et on a très vite envie d'y revenir.
D'ailleurs, en parlant de réflexion, c'est en réalité l'histoire toute entière qui permet à son lecteur de se poser des questions. A propos de ce qu'il est en train de lire, bien sûr, mais aussi quand à ce que sa vie peut lui offrir d'opportunités de défendre certaines convictions, ou encore, pour certains marginaux encore en quête d'air frais, le bonheur d'avoir un bout de campagne plein de garrigue et de ciel pas trop loin.

En bref, c'est un livre qui emporte. Je l'ai lu assez vite, et j'ai plongé dedans en n'en sortant qu'à contre-coeur. La seule chose que je pourrais conseiller à ceux qui ne l'ont pas encore lu, c'est de le lire dans le silence, avec le Requiem de Mozart (ça donne un côté pointu au texte qui se révèle), ou avec l'album The Golden Age de Woodkid (ça, ça donne au texte de l'épique quoi qu'il se passe.) Plus sérieusement, le seul conseil que je pourrais donner, c'est de savourer. C'est pas très long et on attend déjà la suite.
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Je n'ai pas vraiment apprécié ce roman.
J'ai eu l'impression que tout au long de l'histoire Pierre-Adrien Marciset voulait faire les choses en grand et peut-être même épater ses lecteurs… Mais j'ai trouvé qu'au contraire il en faisait trop.

Les idées ne sont pas très claires. L'auteur a sûrement voulu donner beaucoup d'explications mais en fait le lecteur se perd dans ses tournures de phrases.
Ainsi ces dernières et les mots sont trop travaillés et finalement plus vraiment naturels…
Je pense que ce livre s'adapte plus à un public assez restreint et ce n'est pas le genre de roman que je conseillerais de lire le soir au coin du feu ou dans le lit après une journée de travail.
Ce n'est pas non plus un livre que l'on peut lire par exemple dans les transports en communs. Je pense qu'il faut vraiment du calme et un peu de concentration pour suivre les aventures des personnages.

Ces derniers sont assez spéciaux et pour ma part trop nombreux. Au bout d'un certain temps, je ne savais parfois plus qui était qui et quelles étaient leurs relations les uns avec les autres.
Ils ne sont pas non plus beaucoup décrits. Comme l'auteur ne redonne pas de détails nous permettant de les différencier, si on n'a pas une bonne mémoire des prénoms et des rôles de chacun on peut vite s'y perdre.
Je n'ai pas non plus vraiment compris le but des personnages. Est-ce que c'était de retrouver une prostituée ?

Je me suis aussi souvent perdue dans les phrases parfois inutiles et les mots peu utilisés.
J'aurais peut-être voulu lire une bonne histoire bien tournée et intéressante plutôt que des phrases bien travaillées et dans lesquels on ne ressent aucune émotion…

La fin m'a laissée perplexe…
Je ne sais pas vraiment quoi en penser et je ne m'imagine pas de suite, surtout en sachant qu'il y en aura forcément une puisque c'est le « livre 1 ».

En résumé un roman qui ne m'a pas vraiment plu mais qui peut, je l'espère, tout de même intéresser des lecteurs.

Lien : http://fais-moi-peur.blogspo..
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Demandez-moi pourquoi ce livre s'appelle le Roman de Baudelaire et je serais incapable de vous répondre. Je ne connais pas suffisamment Baudelaire et son oeuvre pour vous fournir ne serait-ce qu'un semblant de réponse. Mes connaissances quant à cet auteur se résument à une lecture rapide et en diagonale Des Fleurs du Mal. Je manque sans doute à mon devoir qu'est celui de lire mes classiques, peut-être percerez-vous le mystère qui plane autour du titre de ce livre.

Pierre-Adrien Marciset possède une plume très atypique, mais en plus de cela il nous propose une histoire des plus originales. L'immersion dans son univers fut plutôt difficile je dois le reconnaître, le style est vraiment très particulier et j'ai eu besoin d'une bonne trentaine de pages pour m'y accommoder, et encore. Je me suis donc demandé dans quoi l'auteur m'avait embarquée! A la fin du livre je n'en ai qu'une vague idée tant ce livre demeure un mystère pour moi. Je suis tout bonnement incapable de vous dire s'il m'a plu ou non, je suis par contre sûre de n'avoir pas su saisir toutes les subtilités de cet ouvrage.

Je garde une impression très étrange de ce livre, non pas une mauvaise image mais une sensation très particulière et indescriptible. Je lirai la suite, je n'ai aucun doute là-dessus, mais je ne sais pas encore quand, j'ai besoin de prendre un certain recul avant de me replonger corps et âme dans cette lecture. Certains livres demandent plus de concentration que d'autres, celui-ci en fait partie. Être au calme m'est apparu comme une nécessité pour lire puis savourer les mots de l'auteur. J'ai ressenti la pleine maîtrise de la langue française dans toute sa splendeur.

Des personnages loufoques que l'on ne sait comment définir clairement, ce livre en a pas mal! Je n'ai compris que difficilement ( et sans doute partiellement ) le rôle des différents protagonistes, on aurait dit que tous étaient importants mais relayés au second plan en même temps. Lequel ai-je préféré ? Aucun et tous à la fois. le caractère de chacun est affirmé, on apprend à les découvrir au fur et à mesure sans pour autant les connaître en profondeur.

J'ai eu une impression de fantastique et de magie, mais je ne suis demandé si cela n'était pas dû aux personnages et à leurs égarements, ou alors était-ce une volonté de l'auteur de nous faire douter ? J'ai véritablement eu l'impression d'avoir débarqué dans un autre monde, un monde qui ressemble à s'y méprendre au mien mais qui diffère en bien des points ; un monde qui peut revêtir différents aspects – souvent assez étranges.

L'auteur nous dresse le portrait d'une frange de la société, le tout dans un univers particulier, j'ai découvert Paris sous un autre jour ( même si l'action se passe le soir et la nuit ), un Paris qui intrigue mais qui prend aussi progressivement forme, ombre mouvante au crépuscule. Des rivalités de même que des alliances saugrenues se dessinent, le lecteur ne sait plus où donner de la tête tant les situations semblent parfois complexes, pourtant, chaque chapitre possède son petit nom, souvent une phrase, en rapport avec ce qui va se passer. Juste de quoi nous mettre l'eau à la bouche.

J'ai repéré quelques changements d'énonciation du fil des pages, des changements qui peuvent perturber, notamment l'utilisation de la première personne. En quoi cela est-il perturbant ? Eh bien cela devient troublant quand aucun des personnages évoqués ne prend la parole pour exprimer ce "je", comme si l'utilisation de la première personne dans un paragraphe permettait à un personnage non visible ( mais bien présent ) ou à l'auteur de prendre la parole et de donner une certaine consistance à sa pensée, une sorte de prise de recul pour réfléchir.

Une fois la lecture achevée, il m'est impossible de classer ce livre dans une catégorie. Ce livre est une catégorie à lui tout seul! Je suis juste incapable de lui coller une étiquette, même avec du recul il m'est difficile de vous parler de ce livre. Ce 1er tome se veut pénétrant et percutant, je pense toutefois qu'il ne faut pas le mettre entre les mains de tout le monde.
Lien : https://wolkaiw.blogspot.fr/..
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J'ai aimé. Vraiment.
Un roman qui ne laisse pas indifférent.e . Un roman qui bouscule. Fortement. Entre fantasmagorie, réalisme, lucidité , violence, mais qui ne m'a jamais rebutée . Une habile alternance de registre de langues , du plus châtié à son total opposé. Pas une seule minute, il ne m'a lassée ni donné envie de le fermer définitivement. Au contraire.

Envie de partager mon ressenti, et de t'inviter à le lire ,alors si tu es partant pour un plongeon dans un univers politico -philosophique, fantasmagorique, fantastique, aux confins de la folie,pour passer en quelque sorte de l'autre côté du miroir des certitudes.... ?

Précision, si tu veux du bisounours , du lisse, du propret et du tranquille, oublie ... en revanche, si passer du langage très châtié à un beaucoup moins ...hum... poli/ polissé ne te perturbe pas, et ceci sans que cela soit prévisible, si le fait d'alterner dialogues, monologues intérieurs et récit/ descriptions ne te perturbe pas non plus alors, lance-toi ... tu ne le regretteras pas .

" A chaque étage une petite fenêtre carrée témoigne d'un soleil qui glisse trop lentement vers le sol, qui prend un temps fou à se coucher. Le crépuscule s'étire et s'étire encore. Distorsion du temps ? Qu'est ce que le temps a d'objectif? Aussi curieux que cela puisse être, Charles se satisfait de cette lente chute des derniers grains du sablier en sa faveur. Les trois garçons restent grâce à lui dans une heure où leurs mouvements sont tolérés, malgré la mince frontière qui les sépare encore du créneau interdit."

"Une civilisation ne se fait pas seule . S'il n'est qu'instincts, égoïsme, jouissance,opportunisme, caprice et toutes ces choses de l'enfance,ce monde est pauvre et triste.Une civilisation sans effort n'est qu'une barbarie du plus brutal. Mais comment l'expliquer à Jules? [...] le bien n'est une vertu que parce qu'on dit qu'il est vertu. Demain , le mal pourrait tout aussi bien avoir sa place.D'ailleurs, le mal ne commence-t-il pas par évacuer les symboles du bien?Ne s'efforce-t-il pas de mélanger les valeurs,de déplacer les sens et corrompre les mots?Le mal se glisse au cœur du bien lorsque l'on commence à appeler un chat un chien."

"L'Histoire n'oublie jamais le nom et les heures de celui qui offre aux autres tout à la fois la dignité et la liberté- mais comme il est généralement mal vu de passer pour le bon et le juste les hommes puissants se ruent dans la postérité dégradée et se justifient des qualités cyniques".
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Je remercie l'auteur Pierre Adrien Marciset et la maison d'édition 5 sens qui m'ont permis de lire ce roman afin que j'en fasse la critique. Je dois avouer que j'ai beaucoup apprécié ma lecture, bien plus que ce que je ne m'y attendais! le roman de Baudelaire est une belle surprise.

Ce que j'ai le plus aimé dans ce roman, c'est, indéniablement, l'ambiance qui s'en dégage. En effet, les personnages évoluent dans une atmosphère noire et oppressante. Je me suis très vite laissée captiver par ce livre à la fois fascinant et philosophique.

Le roman de Baudelaire est un livre court (il ne fait que 140 pages) qui se démarque par la plume de l'auteur d'une finesse et d'une justesse sans pareilles. Ce roman nous fait réfléchir et philosopher, notamment grâce aux réflexions (parfois très juste, parfois drôle) des personnages. J'ai également su apprécier les références littéraires et philosophiques qui parsèment l'ouvrage.

Pierre-Adrien Marciset maitrise bien son histoire et use d'une plume très travaillée qui est agréable à lire. Néanmoins, ma lecture n'est pas un coup de coeur car j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman. Il m'a fallu un temps, et pas mal de concentration avant d'arriver à suivre pleinement le déroulement de l'histoire. Autre bémol, j'ai parfois trouvé que les dialogues manquaient de naturels pour être réaliste.

Dans un Paris semblable et pourtant si différent du nôtre, nos héros évoluent au rythme de la nuit. Dans le roman de Baudelaire, différentes factions politiques se partagent Paris, non pas en fonction d'une rue ou d'un quartier comme on pourrait s'y attendre, mais en fonction... de l'heure! L'idée de l'auteur est originale, et c'est ce qui, dans un premier temps, m'a séduite.

Pour conclure, le roman de Baudelaire est un livre dense et réfléchi. Bien que j'aie eu du mal à rentrer dans l'histoire, j'ai été happée par la suite!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Quand tu dis que la disparition de Malika est signée Quincy, tu penses que c’est lui l’homme de main ? »
Le sourire sensuel de Jules répond sans paroles. « Mais Quincy ne peut pas faire ça sans… » et Paul ne termine pas sa phrase. La même révélation le traverse et frappe Charles dans un axe d’illumination rectiligne. « Mon Dieux ! Ça signifie qu’il a forcément agi sur commande, qu’il a bénéficié d’un contact de l’intérieur et qu’il… Le mec de Malika, le peintre, il n’a pas un mécène ? »
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L'affrontement colossal qui secoue son crâne l'aveugle, et il sent que Jules et Paul l'aident à se relever et à avancer. La voix métallique l'arrête : "Avant de partir, ouvre le frigo qui est fermé, elle va t'aider, les ténèbres ne peuvent qu'échouer contre elle !".
Il ordonne à Paul :
" Paul...Second frigo...Ouvre et prends ce qu'il y a dedans...Dépêche !
Paul s'exécute et s'immobilise, interdit.
- Prends ce qu'il y a dedans ? répète-t-il, les yeux fixés sur le contenu. Charles ! Es-tu seulement sérieux ?
- Quoi ?!
- C'est une femme qu'il y a dedans ! " Il s'accroupit sur elle et "Mon Dieu ! Elle est vivante ! Jules s'interpose brutalement, attrape la jeune femme par les pieds, montre les aisselles du menton et s'empresse de la retirer du frigo "On ne va pas y passer la nuit , attrape ses épaules, on se casse d'ici ! Paul ! " Mais elle est nue ! Sa peau est tiède et palpite, d'une couleur étrange entre l'ambre et le café, avec des ombres curieuses.
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Le vent souffle moins et les paquets de brume retombent lourdement sur le boulevard des Batignolles. Contre toute surprise, Jules l'emporte avec huit points d'avance. Son adversaire se plaint qu'il ait tapé trop fort sur son poignet. Satisfait comme un chat botté, le vainqueur pirouette sur un des pots de granit empêchant que les voitures empiètent sur la piste centrale. Non, loin, le bourdonnement gourd et spongieux de l'eau qui va vient dans l'immense pipeline aqueux rapellle qu'un jour prophète ouvrit la mer et qu'un autre jour, le député-maire Baltar installa un vaste diffuseur d'eau pour noyer ses ouailles. Un brumisateur géant qui court comme un intestin pourri recouvert de champignons filandreux dans tous les arrondissements de Paris. L'idée avait été bonne les deux premières années. Par la suite, le député-maire avait dû se justifier régulièrement dans des interviews remarquables pour ses spasmes de caniche épileptique, clignant des yeux et tressautant des épaules ; en vain. Le réseau qui serpente dans Paris, comme un métro aérien ou un gras ver des sables dégoulinant, s'est couvert de mousses en tous genres et puis a pris l'habitude d'offrir à la ville une ambiance poisseuse. L'eau qu'il gâche perpétuellement à vicier l'air de Paris coule sur tous et toutes en une brume huileuse, capable de produire des arcs-en-ciels pleins de couleurs qui n'existent même pas. Grâce à ce dirigeant, qui va certainement obtenir un troisième mandat de branlette dorée, le sens même de la dystopie peut aller se rhabiller. A chaque roi son legs.
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Je recommande ce roman. Il pose d’emblée un univers assez fascinant. Une anticipation proche autour d’un Paris altèré dans son fonctionnement politique puisque livré à des clans qui s’y partagent le pouvoir fonction des heures de la journée.

La quête des quatre personnages principaux n’est pas tout de suite limpide. La prostituée qu’ils recherchent est plus une ode à l’errance en réalité, un hommage à la nuit et à ses rencontres un peu lunaires. J’ai aimé justement l’installation de l’intrigue par touches « impressionnistes » et sans narration « autoroute ». Un auteur américain aurait sans doute écrit un Bladerunner bis à partir d’une intrigue semblable. Ici on est dans le roman de Baudelaire justement poétique et mélancolique dans le ton.

Le roman est court. C’est à signaler au lecteur. Pas de détails inutiles, pas d’arborescence narrative complexe qui créerait de la confusion. On est là chez un auteur qui est à la fois un styliste mais aussi un horloger : on sent bien qu’il veut arriver à l’heure à la fin de cette intrigue qui n’est...qu’une première partie en réalité.

C’est un roman qui se lit en un maximum de trois heures et qui brille par son originalité et par une prose qui mêle un certain classicisme avec des élans plus rock’en Roll et modernes. J’ai aimé particulièrement quand l’auteur se libère du classicisme et devient onirique.

Bravo et vite la suite
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— Elle est sexy sa Bella, hein, tu ne trouves pas Paul ?
— Euh, oui, enfin je ne sais pas, je n’ai pas fait attention.
— Comment peut-on ne pas faire attention ? On dirait un jésuite ! Un saint !
— Mais non. Le plastique me fascine moins. Je trouve ça angoissant la beauté pure.
— Tu manques de courage.
— Je ne crois pas que ce soit la question. Je trouve que la beauté, la perfection plastique affadit quelqu’un. C’est difficile de trouver un esprit spirituellement beau.
— Tu manques d’exigence.
— Non. La beauté me touche. Mais pas en soi. Je ne reste pas prisonnier d’une image.
— Tu manques de volonté.
— Et toi tu ne comprends pas. Je ne dis pas que je ne recherche pas la beauté. Mais a posteriori de l’esprit. Je ne vais pas être sympa avec une fille juste parce qu’elle a des beaux cheveux, un joli sourire ou un regard sensuel.
— Tu manques de chaleur.
— Ah mais tu es chiant à la fin ! Je ne manque de rien du tout ! C’est juste que je ne m’enferme pas dans mes désirs, je ne me laisse pas traîner en laisse par mes fantasmes ou mes pulsions. J’aime, je préfère rêver que consommer.» Un temps et puis : « Peut-être que je manque de mollesse. » Charles quitte soudain sa gravité et rit : « Bien envoyé, ça, Paul ! »
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